par Abbé Zins » mar. 09 mai 2023 13:20
Doumé a écrit : ↑lun. 08 mai 2023 17:07
J'ai une question à propos des choix que nous devons faire pour nos nourritures intellectuelles et spirituelles dans les livres, films ou vidéos. En effet, bien que je fasse le tri dans l'essentiel, j'ai encore l'habitude, par curiosité (vaine ?), de voir ce que nos ennemis publient ou affirment, de m'y plonger à l'occasion, ne fut-ce que pour contredire si c'est important. Ceci dit, certains éxégètes protestants font de bonnes analyses, même si elles sont teintées de leurs hérésies.
En résulte-t-il toujours une souillure, même avec de bonnes intentions ? Est une offense envers Dieu ?
Si nous sommes bien formés, cela ne devrait pas poser de problèmes, mais je reconnais que, dans le passé où je n'étais pas instruits des vérités de notre sainte religion, j'ai eu la présomption et l'imprudence de m'y intéresser... Cela m'a sans doute fait perdre un temps précieux et des grâces du bon Dieu. Je suis encore tenté par ce genre de curiosité, peut-être par solitude et désir de contact.
Faut-il donc, par précaution, éviter ces occasions de pécher, au risque de ne pas être au courant de l'évolution de nos ennemis ? au risque de rester à l'excès dans notre bulle protectrice ? Faut-il l'éviter absolument ou s'y risquer quand nous sommes en état de le faire ?
Dans le fil sur René Guénon
viewtopic.php?p=11843&hilit=poison&sid= ... bc#p11843
, j'ai été positivement interpellé par les réponses judicieuses de Si vi pacem et de l'abbé Zins.
Dans le fil auquel renvoie Doumé, il est répondu en grande partie à sa question.
Quelle a été l’enseignement et la pratique de l’Eglise à ce sujet ?
L’existence de l’
index des livres, et de certains auteurs, dont la lecture était prohibée, d’une part, puis, devant le flot immense d’ouvrages hétérodoxes qu’il aurait fallu y ajouter, la nécessité d’avoir son
imprimatur pour publier des ouvrages en matières religieuses et morales, d’autre part, le fait déjà comprendre.
Les clercs eux-mêmes, pourtant instruits en ces matières, ne pouvaient pas lire de tels ouvrages prohibés, sauf par autorisation spéciale, en vue de pouvoir en faire des réfutations, quand cela s’avérait nécessaire.
Faudrait-il s’astreindre à regarder des “films pornos”, rejetables en soi, pour “mieux” les “réfuter” ?
Ceux prétendant qu’il importerait de s’en faire une idée plus précise afin d’en “mieux” détourner autrui, commencerait (ou commence) par s’en souiller eux-mêmes l’esprit et la mémoire. De quoi fournir aux cornus une multiplication de matériaux déjà tout prêts, pour leurs futures tentations.
« Qui aime le péril, y périra.» (Ecclésiastique 3,27).
Il y a tant de bonnes et profondes choses à lire chez tant de bons auteurs, qu’une vie n’y suffirait pas.
Par contre, il peut y avoir des situations, devoirs, occasions, qui rendent soit quasi nécessaires, soit utiles, l’étude de sophismes ou erreurs, en vue soit d’en repousser des attaques, soit d’aider quelqu’un à s’en sortir.
Mais là encore, au lieu de le faire par soi-même, mieux vaut étudier en cela même de bons auteurs les ayant réfutés.
Combien ont été avantagés sur nous, ceux ayant vécu en des périodes et lieux où tout ce qui était ouvertement dépravé, tordu, impie, mensonger, etc, était prohibé et banni publiquement.
Et pourquoi croyez-vous qu’en l’empire romain décadent ou en des pays aux moeurs corrompues, tant d’âmes d’élite sont allées s’isoler en des monastères, couvents, ermitages ?
Plus on est exposé aux dangers, moins il est facile de s’en garder et de n’en être pas atteint.
Quelle terrible et néfaste époque, en cette optique, que la nôtre.
[quote=Doumé post_id=16329 time=1683558421 user_id=3826]
J'ai une question à propos des choix que nous devons faire pour nos nourritures intellectuelles et spirituelles dans les livres, films ou vidéos. En effet, bien que je fasse le tri dans l'essentiel, j'ai encore l'habitude, par curiosité (vaine ?), de voir ce que nos ennemis publient ou affirment, de m'y plonger à l'occasion, ne fut-ce que pour contredire si c'est important. Ceci dit, certains éxégètes protestants font de bonnes analyses, même si elles sont teintées de leurs hérésies.
En résulte-t-il toujours une souillure, même avec de bonnes intentions ? Est une offense envers Dieu ?
Si nous sommes bien formés, cela ne devrait pas poser de problèmes, mais je reconnais que, dans le passé où je n'étais pas instruits des vérités de notre sainte religion, j'ai eu la présomption et l'imprudence de m'y intéresser... Cela m'a sans doute fait perdre un temps précieux et des grâces du bon Dieu. Je suis encore tenté par ce genre de curiosité, peut-être par solitude et désir de contact.
Faut-il donc, par précaution, éviter ces occasions de pécher, au risque de ne pas être au courant de l'évolution de nos ennemis ? au risque de rester à l'excès dans notre bulle protectrice ? Faut-il l'éviter absolument ou s'y risquer quand nous sommes en état de le faire ?
Dans le fil sur René Guénon[url]https://larchange.org/viewtopic.php?p=11843&hilit=poison&sid=168c57c9446c637e9f933734592a6ebc#p11843
[/url], j'ai été positivement interpellé par les réponses judicieuses de Si vi pacem et de l'abbé Zins.
[/quote]
Dans le fil auquel renvoie Doumé, il est répondu en grande partie à sa question.
Quelle a été l’enseignement et la pratique de l’Eglise à ce sujet ?
L’existence de l’[i]index[/i] des livres, et de certains auteurs, dont la lecture était prohibée, d’une part, puis, devant le flot immense d’ouvrages hétérodoxes qu’il aurait fallu y ajouter, la nécessité d’avoir son [i]imprimatur[/i] pour publier des ouvrages en matières religieuses et morales, d’autre part, le fait déjà comprendre.
Les clercs eux-mêmes, pourtant instruits en ces matières, ne pouvaient pas lire de tels ouvrages prohibés, sauf par autorisation spéciale, en vue de pouvoir en faire des réfutations, quand cela s’avérait nécessaire.
Faudrait-il s’astreindre à regarder des “films pornos”, rejetables en soi, pour “mieux” les “réfuter” ?
Ceux prétendant qu’il importerait de s’en faire une idée plus précise afin d’en “mieux” détourner autrui, commencerait (ou commence) par s’en souiller eux-mêmes l’esprit et la mémoire. De quoi fournir aux cornus une multiplication de matériaux déjà tout prêts, pour leurs futures tentations.
[i]« Qui aime le péril, y périra.»[/i] (Ecclésiastique 3,27).
Il y a tant de bonnes et profondes choses à lire chez tant de bons auteurs, qu’une vie n’y suffirait pas.
Par contre, il peut y avoir des situations, devoirs, occasions, qui rendent soit quasi nécessaires, soit utiles, l’étude de sophismes ou erreurs, en vue soit d’en repousser des attaques, soit d’aider quelqu’un à s’en sortir.
Mais là encore, au lieu de le faire par soi-même, mieux vaut étudier en cela même de bons auteurs les ayant réfutés.
Combien ont été avantagés sur nous, ceux ayant vécu en des périodes et lieux où tout ce qui était ouvertement dépravé, tordu, impie, mensonger, etc, était prohibé et banni publiquement.
Et pourquoi croyez-vous qu’en l’empire romain décadent ou en des pays aux moeurs corrompues, tant d’âmes d’élite sont allées s’isoler en des monastères, couvents, ermitages ?
Plus on est exposé aux dangers, moins il est facile de s’en garder et de n’en être pas atteint.
Quelle terrible et néfaste époque, en cette optique, que la nôtre.