Saint Macaire de Scété, 15 janvier,vie et extraits de sermons.

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Alexandre
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Saint Macaire de Scété, 15 janvier,vie et extraits de sermons.

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Fête de saint Macaire de Scété le 15 janvie

Voici un extrait de sa vie, racontée par abba Sarapion, Evêque de Themoui.

Saint Macaire est né en Egypte d’une famille pieuse dont le père était prêtre servant Dieu avec grande dévotion, et la mère était une femme fidèle marchant dans la modestie et vénérant Dieu assidûment. Comme ils avaient en abondances les choses nécessaires à la vie, ils vaquaient surtout au salut de leurs âmes. Une fille a été leur première née et lorsqu’elle eût grandi un peu, elle mourût. Ces parents aimaient la pureté et vivaient dans la continence après la mort de leur petite pendant longtemps vaquant alors au jeûne, à l’aumône, au service des malades ; étant devenus célèbres dans leur piété, ils furent dignes d’être aimés de tout le monde.
Pour les éprouver, le Bon Dieu laissa opérer l’action du démon, et ils se retrouvèrent comme Saint Job à tout perdre, au moyen d’hommes de scandale. Alors ils quittèrent leur pays,
Le père-vieillard alors- eut en songe la visite d’Abraham qui lui conseilla de vivre dans Pidjidjbir, et là il aura un fils qui servira le Seigneur.
Ce couple saint obéirent donc au message, et très âgés, ils eurent un fils qu’ils nommèrent Macaire.

Lorsqu’il eut grandi, il servait Dieu par diverses manières : il aidait ses parents par différents travaux, faisait aumône, et leur était soumis par une pieuse obéissance.
Vivant par tant de grâces, Macaire touchait les habitants de son village par son exemplarité, et l’amenèrent à l’Evêque pour qu’il puisse devenir lecteur.
Une fois plus grand, ses parents voulaient qu’il prisse femme. Mais lui, ne voulait pas, car selon lui « Dieu ne voulait pas ce projet ». Malgré son instruction, et ses connaissances des Saintes Ecritures dont il voulait en vivre, son refus à prendre femme, on le maria.
Comme son soucis était de se donner à Dieu, il ne toucha pas du tout sa femme, et ne la regarda pas du tout. Chaque nuit, il se jetait sur le lit comme s’il était malade… Ainsi pour se réserver pur pour Dieu.
Lorsque les jours des noces furent passés, on le nomma diacre.
Un jour qu’il décidait de prendre la route avec les chameliers en direction des montagnes pour chercher du natron, ceci, afin d ‘éviter sa femme, fatigué, Macaire s’endormit. En songe, il entendit une voix qui lui annonça qu’il se fixera dans la vallée du Ouady, engendrera des fils spirituels, avec d’autres bénédictions de ce genre.
Après cette nuit, il reprit route pour chez lui, et là se femme eut une fièvre qui l’emporta en trois jours.
Voyant la pureté de Macaire, ses parents ne le poussèrent plus à avoir femme, et peu de temps après ils moururent tous deux en odeur de sainteté.
Macaire décida de rencontrer un vieillard qui vivait non loin du village, en anachorète. Là, il lui fit part de son désir de vivre aussi, comme lui, en ermite. Après un repas prit avec cet homme, Macaire passa la nuit chez lui, et durant la nuit il eut un songe où une voix lui averti qu’il était temps de commencer le service à Dieu. A son réveil, il eut une discussion avec l’anachorète qui lui parla de saint Antoine le Grand qui vivait dans le désert, et qu’il serait bien qu’il le rencontrasse.
En revenant à son village, Macaire su que les habitants voulaient le faire prêtre.
Il décida de se retirer de son village, et de vivre seul dans une cellule.
Les habitants s’apercevaient de plus en plus de la sainteté de Macaire qui témoignait d’une grande douceur avec tous, lié d’un comportement exemplaire.
Le démon voyant toutes ces bénédictions se réaliser, fut permis d’éprouver notre saint.

Un jour de fête au village, une fille et un garçon, alors qu’ils vivaient pauvrement, se laissèrent gagner par la concupiscence de la boisson, et une fois ivre, ils forniquèrent. La fille tomba enceinte, et une fois visiblement grosse, inquiète de justifier son acte, elle s’accorda avec le garçon d’un mensonge calomnieux. Tous deux racontèrent aux habitants de village que l’état de la fille était dû à un rapport forcé avec le moine anachorète qu’était Macaire…
Furieux de ces dires et faits, les habitants allèrent chercher notre saint en l’attachant avec des liens, et le rouèrent de coups en l’humiliant fortement jusqu’à le laisser à moitié mort…
Mais un homme qui servait Macaire, prit sa défense en voulant expier sa pseudo-faute pour lui.
On le délia, et Macaire rentra à sa cellule, se promettant de travailler pour subvenir aux besoins de la fille et de l’enfant qui allait naître.
Au temps où l’enfantement approcha,il y eût des complications, et la fille fut prit de remords et avoua son crime à sa mère. Une fois l’enfantement arrivé grâce à son aveu, Macaire fut libéré de sa pénitence, et décida de quitter le village pour aller vivre ailleurs.

Lors d’un songe, c’est un Chérubin qui guida Macaire où il devait aller vivre. Au milieu d’un désert il vécu en haut d’un rocher, et là, la lutte contre les démons qui le visitaient chaque nuit commença.
Oppressé par ces attaques, Macaire décida d’aller trouver le Grand Saint Antoine, qui le reçu avec joie. Macaire passa quelques jours avec ce Saint qui l’instruisit qu’il serait père de nombreux moines, lui donna l’Habit et son bâton, puis reparti dans la vallée du Ouady.

Accompagné de la bénédiction de Saint Antoine, Macaire était plus fort pour se battre contre les mauvaises pensées et les démons : sa force étant l’humilité de se reconnaître sans cesse pécheur et convaincu incapable d’agir sans l’aide de Dieu, augmentait en sainteté, attirant à lui, des hommes voulant vivre en anachorète comme lui.

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Alexandre
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La vie de st Macaire, suite et fin.

Voyant une multitude d’hommes remplis d’allégresse à aimer Dieu venant à lui, ils se bâtirent une petite église. Le nom de st Macaire commença à devenir célèbre chair, lui crachant au visage… Une fois il eut à peine la force physique de se rendre à l’église des suites de ses blessures.
Un jour qu’il creusait un puits avec ses frères, une fois seul, le démon le poussa dedans et remplit de terre jusqu’au nombril le saint. Celui-ci cria à l’aide, et ses frères le tirèrent e là, on nomma ce puits « le puits d’abba Macaire ». Depuis sa mort, eut lieu de nombreuses guérisons à cet endroit.
Une multitude de gens venaient voir Macaire pour obtenir des guérisons, ce qu’il faisait, la grâce de Dieu toujours à l’oeuvre. Tant et si bien que même st Antoine de son vivant, disait « On a donné à Macaire de par Dieu la grâce des guérisons ! ». St Macaire guérissait les lépreux, les possédés, les paralytiques, il ressuscitait les morts, guérit un sourd-muet… Devenant vieux, Macaire, voyant le zèle et la fidélité à Dieu de ses frères leur donna l’habit et sa bénediction.
Les moines de st Macaire se répandirent par de là l’Egypte en Romanie, Espagne, Italie, Byzance, Macédoine, Asie , Syrie, Palestine et Galatie.


Puis un jour alors que Macaire dormait des démons venus une dernière fois l’attaquer le prirent pour mort et commencèrent à pleurer et à pousser des cris, et notre saint se leva leur dit : « Que le Seigneur châtie et extermine votre race de la face de la terre entière ! », et eux de répondre « tu nous as vaincu cette fois encore ô méchant vieux ! », puis Macaire les chassa comme des sauterelles.
Vieillissant davantage, et ne sentant plus ses forces, il fut l’heure pour Macaire de s’éteindre. A 97 ans, ils s’allongea, entouré de ses frères, et il leur dit « Voici qu’en tout ce temps que j’ai passé avec vous , le Seigneur sait que je ne me suis point caché pour vous enseigner ce qui était bon pour vos âmes, car j’ai essayé de ne scandaliser ni un petit, ni un grand, et je ne me suis jamais couché lorsqu’il y avait une querelle entre moi et quelqu’un ; ma conscience, je ne l’ai point méprisée en quelque œuvre selon Dieu, afin qu’elle me blâmât moi-même ; mon amour pour Dieu et pour mes compagnons, Dieu le connaît, ainsi lui-même m’est témoin qu’ainsi qu’il me l’a dit une fois : »tu n’as pas atteint la mesure des femmes fidèles qui sont en des lieux nombreux par tes services », ainsi je l’ai médité jusqu’à ce jour.
De même, les victoires que j’ai remportées sur les démons, sa grâce sait que je n’ai jamais pensé que j’eusse fait quelque chose par ma vertu ; mais la victoire, la miséricorde et les aides de Dieu, ce sont elles qui ont aidé ma force. Du reste mes enfants, vaquez à vos ascèses et soyez abstinents, car, certes, encore quelques temps et Macaire sera emporté. »
Sur ces mots les frères s’écrièrent et pleurèrent leur Père qui les consola.
Puis avant de mourir il eut une vision : celle de St Antoine et de son disciple Pakhôme qui lui montrèrent l’endroit merveilleux qui lui était réservé. Alors Macaire après avoir dit « Mon Seigneur Jésus-Christ, le Bien-aimé de mon âme, recevez mon esprit » s’endormit…
Sa mort se répandit dans toute l’Egypte, et des moines venaient vers lui, et même les habitants du village de Djidjbir voulait savoir où son corps était enterré.
FIN

EXTRAITS D’HOMELIES DE ST MACAIRE, choisies pour ces temps difficiles :

LE VERITABLE CHRETIEN

« Autre sont le monde des chrétiens, leur manière de vivre, leur pensée, leur langage et leur comportement, et autres la manière de vivre, la pensée, le langage et le comportement des hommes de ce monde. Autre chose sont les premiers, autre chose sont les seconds ; grande est la différence qui les sépare. 
En effet,, les habitants de la terre et les enfants de ce siècle ressemblent à du froment jeté dans le crible de cette terre ; ils sont secoués comme dans un crible par des pensées toujours en mouvement de ce monde, et Satan agite les âmes par l’agitation incessante des choses terrestres et la complexité des pensées matériellles, et il secoue dans le crible des choses terrestres, tout le genre humain,chute d’Adam,lequel transgressa le précepte et passa sous la domination du prince du mal.

De même , en effet, que le froment est secoué dans le crible par celui qui fait le criblage, et y est agité et retourné sans arrêt, ainsi le prince du mal s’empare-t-il de tous les hommes au moyen des choses terrestres, et, grâce à elles, les agite, les troubles et les secoue par des pensées vaines, des convoitises honteuses et des liens terrestres et mondains ; ainsi sans cesse, il réduit en captivité, jette dans le trouble et prend au piège toute la race pécheresse d’Adam, comme le Seigneur l’avait annoncé aux Apôtres en leur prédisant l’assaut futur du Malin contre eux : « Satan vous réclamés pour vous secouer dans le crible comme le froment, mais j’ai prié pour que votre foi ne défaille pas. »(Luc 22, 31-32).
voici en quoi les vrais chrétiens se distinguent de tout le genre humain et quelle est la grande différence qui les en sépare, comme nous l’avons dit : ils ont toujours l’intellect et l’intelligence appliqués à des pensées célestes, et ils contemplent les biens éternels, grâce à la communion et à la participation de l’Esprit Saint.

Il leur a été accordé de naître d’en-haut, de Dieu,et de devenir enfant de Dieu en vérité et avec puissance ; après beaucoup de luttes, peines et de temps, ils sont parvenus à la stabilité, au calme, à l’absence de trouble et au repos ; ils ne sont plus secoués comme dans un crible et agités par des pensées toujours en mouvement et vaines. Ils sont plus grands et meilleurs que le monde,parce que leur intellect et la pensée de leur âme se trouve dans la paix de Jésus -Christ et dans la charité de l’Esprit. C’est que le seigneur leur a dit : « ils sont passés de la mort à la vie. »(Jean 5, 24)

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Alexandre
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EXTRAIT D’HOMELIE DE ST MACAIRE « Renoncement, don de l’Esprit et gloire de la résurrection »

« S’il arrive que, pour s’adapter à tes besoins, Dieu te soumette à es tribulations, à des souffrances, à des meurtrissures et à des choses qui te paraissent défavorables, c’est dans l’intérêt de ton âme.
Suppose que tu veuilles vivre dans le monde et y devenir riche ; tu éprouves des revers.
Alors tu commenceras à te dire : renoncer et servir Dieu. Alors que tu en es là, tu entends le commandement qui dit « vends ce que tu as »(Matt.19,21). Alors tu te mets à rendre grâce pour les épreuves que tu as eu dans le monde, en disant : « Elles ont été l’occasion qui fait que maintenant je me trouve soumis au commandement du Christ ».

Lorsque tu auras en partie changé de mentalité en ce qui concerne les choses visibles, et que tu auras quitté le monde et toute relation charnelle, il te faudra encore, quant à ton intellect, changer ta manière de penser charnelle en une manière de penser céleste.
Si tu crois avoir tout fait par renoncement, le Seigneur te dira : »Pourquoi te vantes-tu ? N’ai-je pas créé ton corps et ton âme ? N’est-ce pas moi qui ait fait l’or et l’argent ? Toi qu’as-tu fait ? » L’âme se met à supplier le Seigneur et à lui confesser : »Tout est à Vous. La maison que j’habite est vôtre, mon vêtement est vôtre, c’est Vous qui me nourrissez, qui disposez de tout selon mes besoins. » Le Seigneur répondra alors : »Je t’en remercie. Les richesses sont tiennes. La volonté bonne est tienne, et à cause de ton amour pour moi, et puisque tu as cherché refuge auprès de moi, je veux te donner ce que tu ne possèdais pas jusqu’ici et que les hommes de la terre n’auront pas : accueilles-moi ton Seigneur, dans ton âme, pour que tu vives avec moi dans la joie et l’allégresse. »

« Parmi la multitude des hommes, ils ne se trouvent qu’en petit nombre, les chrétiens qui plaisent à Dieu. »

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Alexandre
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Re: Saint Macaire de Scété, 15 janvier,vie et extraits de sermons.

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15 janvier : également fête des saints moines acémètes Alexandre et Jean Calybite.

Je profite de ce jour pour honorer, en résumant la vie de ces deux saints mentionnés dans le Martyrologe Romain, dont l’un des deux, vous l’aurez deviné, est mon saint patron envers qui j’ai une dévotion et une admiration particulière.

Le bienheureux Alexandre naquit au milieu du IV ème siècle d’une famille chrétienne, vraisemblablement dans l’île de Samos. Adolescent il part à Constantinople pour y recevoir une formation littéraire complète ; là il exercera par la suite des fonctions importantes dans la troupe qui formait l’obséquium du préfet du prétoire.

La lecture assidue de la Sainte Bible le décide à entrer dans la vie monastique. Comme saint Antoine, il distribue ses biens aux pauvres et autour de 380 part pour la Syrie, vers le monastère de l’archimandrite Elie, monastère alors célèbre. Il s’y adonna 4 ans à l’étude des psaumes et s’appliqua avec ardeur à mettre en pratique ce qu’il avait lu dans le Saint Evangile ; mais il ne put convaincre la communauté ni son abbé de se conformer à la lettre du Nouveau Testament en ce qui concerne l’abandon à la Providence.

Il se retire alors dans le désert, n’emportant que le Saint Evangile, pour s’adonner à l’érémitisme et à l’ascétisme presque sauvage chers à la tradition syrienne.
Il y vit dans la prière et la plus grande pauvreté, habitant dans les crevasses, se nourrissant des produits spontanés de la terre. Ainsi vivaient nombre d’anachorètes en ces régions.
Au bout de sept ans , une nouvelle parole de l’Ecriture (parabole des talents) le pousse à devenir missionnaire à travers la Mésopotamie. Il y aurait découvert Rabboulas et ses concitoyens ; il devra bientôt quitter la ville pour ne pas en devenir Evêque. Dans sa fuite, il tombe sur des brigands qu’il convertit, et il transforme leur repère en monastère. Rabboulas du panthéiste qu’il était, se convertit, deviendra même Evêque métropolitain d »’Edesse ; il recevra la consécration épiscopale des mains du patriarche d’Antioche, un autre Alexandre en 411 ou 412.

On sait que probablement vers 404, Notre bienheureux Alexandre se retirera d’Antioche, et s’établira sur les bords de l’Euphrate, dormant dans une jarre-silo (grande jarre à grains enfoncée dans le sol pouvant mesurer jusqu’à 2m de large sur 2 m50 de hauteur) pendant 20 ans d’abord seul, puis de nombreux disciples se retrouvent autour de lui ; ils seront jusqu’à 400 !: latins, grecs, syriens, égyptiens. Les moines consacraient environ 12 heures à la prière ; celle-ci semble comporter alors en plus de Laudes et de Vêpres les heures de Tierce, Sexte, None, et un office de nuit. Puis Alexandre porte le nombre de 7 offices le jour et 7 durant la nuit, les moines célébrant alors toujours le même office par groupes linguistiques. 10 lus tard, à nouveau dans le but de se conformer à la parole de Dieu, l’higoumène profite de la présence de ces différents groupes nationaux pour organiser la doxologie perpétuelle, de jour et de nuit. A la même époque le principe de la prière perpétuelle, au moins durant le jour était à l’honneur dans cette région de l’Osrhoène.

Confiant la communauté à son disciple Trophime, il se lance avec 70, puis 150 moines en des campagnes apostoliques à travers la Mésopotamie et la Syrie.

L’accueil des villes n’est pas toujours favorable. Les riches ou les nombreux commerçants de ces régions redoutaient la venue de cette troupe en haillons, que leur annonçaient les bourgades voisines : ils mendiaient non seulement pour eux mais encore pour les pauvres. Après une expérience désagréable à Palmyre, ils se dirigent vers Antioche où ils ne peuvent accéder que la nuit. Comme ces tournées missionnaires précédentes, Alexandre jouit de la faveur du peuple, convaincu de sa sainteté, et des pauvres, aux nécessités desquels il essaie de pourvoir. Ils délaissent leurs églises pour venir entendre les moines, qui ont élu domicile dans des thermes désaffectés.

A la suite des initiatives évangéliques et sociales, Alexandre se brouille avec le clergé, l’Evêque Théodote, et même les autorités civiles ; aux et aux autres, il leur reproche de ne pas faire leur devoir. Il est expulsé par les forces de l’ordre, et gardé à vue dans la ville de Chalcis, à l’est d’Antioche.
Il réussit à s’échapper, habillé en mendiant, et il parvient au Crithénion, un monastère qui a adopté son observance. Avec 80 moines qu’il recrute, il part vers 425 pour Constantinople, selon la volonté de Dieu lui signifiant que cette ville a besoin d’un maître tel que lui ; il compte donc mener à bonne fin son œuvre de réforme dans la capitale où il avait entendu l’appel de Dieu voici plus de 40 ans. Il établit sa communauté à proximité d’un des sanctuaires les plus connus de cette ville, l’église Saint-Ménas, accrochées aux pentes de l’Acropole, non loin de la mer. c’est en quelque sorte un monastère basilical, comme les premiers monastères pour la plupart ; il s’agit de ces groupes de moines vivant das la rue, à proximité d’un lieu de culte, qui caractérise l’apparition du monachisme à Constantinople jusqu’au Concile de Chalcédoine.

La réforme d’Alexandre, qui puise aux sources mêmes du monachisme syrien, trouve de nombreux adhérents dans la ville de la région, où l’idéal syrien a déjà exercé une telle influence ; ils sont bientôt 300, venus de Bithynie, des provinces voisines et surtout de la royale Constantinople.

Mais très vite Constantinople s’émeut à son tour. Les « grands » ne veulent pas de ce nouveau Jean-Baptiste qui trouble les facilités de leur vie… Nombre d’archimandrites, de supérieurs de ces pléiades de moines (environ à cette époque du nombre de 15000) qui constituent le premier monachisme de la ville, ne supportent plus ce collègue réformateur qui dépeuple leurs monastères.
Les clercs sont jaloux du succès auprès du peuple de ce prophète qui remet en cause, au nom de l’Evangile, bien des idées et des habitudes reçues. Ces divers éléments coalisés trouvent une arme facile : accuser Alexandre d ‘hérésie, plus précisément de messalianisme. Alexandre est un des meneurs de ce groupe que la hiérarchie poursuit depuis 30 ans, fustigé par divers synodes.


La présence d’Alexandre à Constantinople suscitant tant de troubles chez les clercs, qu’ils provoquent un synode, où des mesures sont prises contre les messaliens. Mêlant injustement Alexandre à cette secte, le tribunal civil de la ville comptait sur le peuple pour punir les acémètes ; mais la foule ameutée et saisie d’une « frayeur divine », et alors notre bienheureux passe son chemin, tandis que ses frères font monter leur prières. Néanmoins est jugé et banni hors de la ville comme un corps étranger. On le charge ensuite de fers et ses compagnons, les moines qui avaient quitté leur monastère pour rejoindre Alexandre sont sommé de regagner leur monastère. Mais tous les moines bravent les ordres du tribunal en rejoignant l’acémète à l’exil.

Ils quittent Constantinople, se réfugiant dans une église. Les magistrats impériaux, irrités, s’adresse à l’Evêque de Chalcédoine, Eulalios, qui ameute la populace pour les expulser. Les acémètes sont battus sans pitié, particulièrement Alexandre.
Alors intervient l’archimandrite saint Hypatios qui offre au moine moribond son hospitalité. Apprenant ce fait, le même Evêque devient furieux, et menace l’abbé d’exil s’il n’expulse pas Alexandre et ses compagnons. Peine perdue. L’intervention de l’impératrice Pulchérie protègera les deux hommes et, par eux la communauté, ce qui permit à Alexandre de finir ses jours entouré de ses frères en s’établissant sur la rive orientale du Bosphore, où il s’éteindra en 430.er. On le fête aujourd’hui, le 15 janvier, aussi le 23 février.

Bienheureux Alexandre est comparé à de grands saints comme Elie, comme il imitera par des gestes prophétiques, Jacob comme il passera un fleuve à l’aide d’un bâton, Moïse comme il conduira ses frères à travers le désert, et un Ange leur apportera à manger, et Alexandre est une figure de Saint François d’Assise en se vêtant d’une tunique et d’une corde, ne vivant que de mendicité, en prêchant l’Evangile.

J’aurais encore beaucoup à raconter sur la vie de ce glorieux anachorète : ces miracles, sa foi, son abandon à Dieu, son esprit de pauvreté, sa force… Ma rencontre avec l’histoire de ce saint m’a beaucoup aidé dans ma vie et m’aide encore, c’est un grand ami sur qui je peux compter en l’invoquant pour la lutte des combats intérieurs. Enfin, il avait à la bouche sans cesse cette louange : « Gloria in Altissimus Deo et in terra Pax hominibus bonnae voluntatis ! »…

Mais voici un autre acémète qui mérité d’être connu : Saint Jean Calybite, ou Saint Jean « d la cabane » que nous fêtons aussi aujourd’hui le 15 janvier.

Saint Jean a vécu probablement au cours du Vème siècle. Issu d’une famille très riche, à Constantinople, frère deux aînés. Son père , Eutrope, veut le destiner au grandes études de philosophie. Jean à 12 ans fréquentait souvent les églises avant chaque activité. Un jour, moine acémète qui avait fait vœu d’aller à Jérusalem trouva abri d’une nuit dans la pièce d’études de l’école que Jean fréquentait et occupait. Admiratif du comportement du moine, Jean le questionna sur sa vie. Saisit par le désir de vivre comme lui, Jean mit tout en œuvre pour partir avec lui.
Dans un premier temps, il demanda à son père un Evangile, car il n’en avait pas. Son père , par l’intermédiaire de son épouse Théodora, lui offrit l’oeuvre dont la couverture était en or.
Dans un deuxième temps il réclama de l’argent à son père pour pouvoir s ‘amuser avec ses camarades à la maison, ce qu’il lui fut également accordé. Cependant… L’argent servit à payer une embarcation pour traverser un lac afin de rejoindre un monastère d’acémètes. Jean partit donc là durant 6 ans.
Un jour, pris d’inquiétude pour ses parents qui le croyait disparu et mort, Jean quitta le monastère et revint sous l’apparence d’un mendiant, et s’établissant au portail d’entrée de la maison des ses parents. Soucieux de ce pauvre qui venait s’installer là, ses parents faisaient livrer par leur serviteur de la nourriture, que Jean redistribuait aux pauvres. Ne s’étant toujours pas aperçu que ce nouveau mendiant était leur fils, ils voulurent le chasser plus loin. Mais Jean trouva un compromis avec eux, par l’intermédiaire de leurs serviteurs : celui de construire une cabane à côté de chez eux, pour être plus discret. Ce qu’il lui fût accordé.
Un jour Jean allait mourir, ses parents le surent, alors ils le firent apporter par les serviteurs à l’intérieur de leur maison.
Laissant tomber son Evangile en or de son manteau déchiré, ses parents reconnurent leur fils. Jean leur fit promettre qu’une fois au Ciel, on l’enterrerait dans sa tenue de mendiant, et dans sa cabane.
Une fois mort, sa maman désobéit. Elle lui mit un manteau de riche prince. Quelques jours plus tard elle fut atteinte de paralysie. Son mari lui rappela la promesse qu’elle avait faite à Jean, et sa désobéissance. Du coup, la mère de Jean le recouvra de ses vêtements de pauvre, et elle fut aussitôt guérie.

Ses parents érigèrent un oratoire autour de la cabane de Jean, qui prit feu par la suite lors d’un grand incendie. Eutrope et Théodora, les parents, firent beaucoup pour les pélerins et les pauvres, et construisirent un hospice.

Antoine de Novgorod, note lors de son voyage au début du XIII è siècle « st Jean Calybite est enterré près de la porte de sa maison, et il y a une croix surmontant un bâton de fer. »

En France, st Jean Calybite a été l’un des saints célébrés par le propre des Besançon. L’église-cathédrale de la ville, quoique de dédié à St Etienne possédait le chef de st jean comme relique enfermée dans un précieux reliquaire qui disparu en 1794.

Fin.
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QUARANTE QUATRIEME HOMELIE DE SAINT MACAIRE


LE RENOUVELLEMENT DE LA NATURE HUMAINE


1/ Celui qui s'approche de Dieu et veut vraiment siéger auprès du Christ, doit, pour atteindre ce but, entreprendre de changer, de transformer sa manière d'être et son comportement antérieurs, de se montrer un homme nouveau et excellent, n'ayant rien gardé du vieil homme.
En effet, "quiconque est en Jésus-Christ est une nouvelle créature" (II Cor.V 17). Et Notre-Seigneur est venu pour changer la nature, pour la transformer et la renouveler, pour recréer l'âme ruinée par les passions à la suite de la chute, et la mélanger avec son propre Esprit divin. Il est venu pour donner un intellect nouveau, une âme nouvelle, des yeux nouveau, des oreilles nouvelles, une langue nouvelle et spirituelle; en un mot pour faire de ceux qui croient en lui des hommes nouveaux, des "outres neuves", en leur donnant l'onction de sa lumière et de sa connaissance, pour verser en eux un vin nouveau, c'est-à-dire son Esprit. "Mais on met du vin nouveau dans des outres neuves, et tous les deux se conservent." (Mat. IX, 17)

2/ Quand l'ennemi a soumis l'homme à sa puissance, il l'a renouvelé à son profit, en le revêtant de passions mauvaises, en répandant sur lui l'onction de l'esprit du péché, et en versant en lui le vin de toute iniquité et de toute fausse doctrine.
Le Seigneur, à l'inverse, l'a délivré de son ennemi et lui a donné un être nouveau; il l'a oint de son Esprit et a versé en lui le vin de la vie, la nouvelle doctrine de l'Esprit. Car celui qui a changé la réalité des cinq pains en une multitude (cf. Mat.XIV, 15-20), qui a fait parler une ânesse naturellement privée de la parole (Nomb.XXII, 28), qui a converti une prostituée à la chasteté (cf. Josué, II, 8-21), qui a donné au feu, brûlant par nature, le pouvoir de rafraîchir ceux qui étaient dans la fournaise (cf.Daniel, VI,23), celui-là peut changer une âme dévastée et rendue sauvage par le péché, en sa propre bonté, sa propre douceur et sa propre paix, par l'Esprit saint et bon qui a été promis.

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LE RENOUVELEMENT DE LA NATURE HUMAINE -suite-

3.De la même manière qu'un berger peut guérir la brebis galeuse et la mettre à l'abri des loups, le vrai Pasteur, Jésus-Christ, par sa venue, a seul pu guérir cette brebis perdue et galeuse qu'était l'homme, d la gale et de la lèpre du péché. les prêtes de jadis, les lévites et les docteurs n'étaient pas capables de guérir l'âme par l'offrande des dons et de sacrifices, ni par des aspersions de sang puisqu'ils ne pouvaient même pas se guérir eux-mêmes. En effet, ils étaient eux-mêmes sujets à la faiblesse (cf. Hébreux V, 1-3) " Il est impossible, est-il écrit, que le sang des taureaux et des boucs ôtent les péchés(Héb.X, 4). Le seigneur lui-même, montrant l'impuissance des médecins d'alors, a dit:" Certainement, vous me citerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même" (Lc.IV, 23).
Il voulait dire: "Je ne suis pas comme ceux-à, qui ne peuvent pas se guérir eux-mêmes. Je suis le médecin véritable et le bon pasteur, je donne ma vie pour mes brebis" (Cf. Jn, X, 11). Je puis guérir toute maladie et faiblesse de l'âme (cf. Mt X, 1). Je suis l'Agneau immaculé qui a été immolé une fois pour toutes (cf.Ex. XII; Apoc. V, 12; Héb.,IX, 28), et tous ceux qui viennent à moi, je puis les guérir." En effet, la vraie guérison de l'âme ne peut être opérée que par le Seigneur, car il est dit:" Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde"( Jn., I, 29), c'est-à-dire le péché de l'âme qui croit en lui et l'aime de tout son coeur.

4. Le bon pasteur guérit donc la brebis galeuse. Une brebis ne peut pas en guérir une autre. et si la brebis raisonnable, l'homme, n'est pas guérie, elle n'entre pas dans l'Eglise céleste du Seigneur. cela a déjà été dit dans la Loi, en ombre et en image.
en effet, l'Esprit insinue cette vérité et l'annonce obscurément, quand il parle du lépreux et de celui qui a un défaut corporel.
Il dit: "Le lépreux ou celui qui a un défaut corporel ne doit pas entrer dans l'Eglise du Seigneur"(Lév., XXI, 17; Deut., XXIII,2)
Au contraire, la Loi ordonnait au lépreux d'aller vers le prêtre, de l'amener par d'ardentes supplications à venir avec lui sous sa tente, d'imposer la main sur la lèpre, en indiquant l'endroit du corps atteint par elle, et de le guérir. de la même façon, Jésus-Christ, vrai grand prêtre des biens à venir (cf.Héb., IX, 11), s'incline sur les âmes couvertes de la lèpre du péché qui l'invoquent, et pénètre sus la tente de leur corps, guérit et fait disparaître leurs passions. de la sorte, l'âme pourra entrer dans l'Eglise céleste des saints du véritable Israël. en effet, toute âme, couverte de la lèpre des passions pécheresses, qui ne s'approche pas du vrai grand prêtre et n'est pas guérie maintenant, n'entre pas dans le camp des saints, dans l'Eglise céleste. Celle-ci, étant pure et sans tache, requiert des âmes pures et sans taches "Bienheureux ceux qui sont purs, est-il dit, car ils verront Dieu" ( Mat., V, 8).
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Alexandre
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Re: Saint Macaire de Scété, 15 janvier,vie et extraits de sermons.

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5. Il faut en effet que l'âme qui croit véritablement à Jésus-Christ change et passe de son état présent de malice dans un autre état, bon celui-là, et de sa nature présente, qui est vile, en une autre nature, divine, étant renouvelée par la vertu du Saint-Esprit; et ainsi, elle deviendra apte au Royaume des cieux. Nous pouvons obtenir tout cela si nous croyons, si nous aimons vraiment le Christ Jésus, si nous vivons vraiment selon touts ses saints commandements.
En effet, si, au temps d'Elisée, le bois plongé dans l'eau a pu, quoique léger de nature, soulever le fer, pesant de sa nature, combien davantage le Seigneur n'enverra-t-il pas à présent son esprit léger, agile, bon et céleste, pour relever l'âme enfoncée dans les eaux de la malice, l'alléger, lui donner des ailes pour s'élever vers les hauteurs célestes, la transformer et changer sa propre nature.
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Alexandre
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6/ Dans le monde visible, nul ne peut parcourir et traverser la mer par ses propres moyens; il lui faut pour cela une barque légère et agile, construite avec du bois, et seule capable de voguer sur les eaux. Il s'enfonce et périt, celui qui veut marcher sur la mer.
De même, il est impossible à l'âme de parcourir, de franchir et de traverser par ses propres moyens l'océan amer du péché et le dangereux abîme des puissances mauvaises et des ténèbres des passions. Il lui faut recevoir pour cela l'Esprit léger, céleste et ailé du Christ, qui chemine et passe au-dessus de toute malice. Grâce à lui, elle pourra parvenir tout droit et sans dévier au céleste havre du repos, à la cité du Roi.

Les passagers d'un navire ne puisent pas le mer pour en boire, et elle ne leur fournit pas davantage leur vêtement et leur nourriture. C'est d'ailleurs qu'ils apportent tout cela sur le bateau.
De même, les âmes des chrétiens ne reçoivent pas de ce siècle, mais d'en haut, du ciel, une nourriture céleste et des vêtements spirituels.
Vivant de ce qui vient de là-haut, embarqué sur le navire de l'Esprit bon et vivifiant, ils passent par-dessus les puissances adverses et mauvaises des Princes et des Dominateurs. et de même que tous les navires sur lesquels les hommes peuvent traverser les flots amers, sont construits avec un matériau de même nature, le bois, de même aussi, c'est à partir de l'unique Divinité céleste et lumineuse que les âmes chrétiennes, fortifiées par les différents dons de l'unique Esprit survolent toute malice.
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Alexandre
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Re: Saint Macaire de Scété, 15 janvier,vie et extraits de sermons.

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7/ Pour faire une bonne traversée, le navire a besoin à la fois d'un pilote et d'un vent modéré et agréable. Tout cela, le Seigneur l'est lui-même pour l'âme fidèle en qui il demeure, lui faisant franchir les tempêtes redoutables, les flots déchaînés de la malice, et les bourrasques violentes du péché. Il mène avec force, expérience et compétence, selon son propre plan, et il calme l'ouragan.
En effet, sans le Pilote céleste, le Christ, il est impossible à quiconque de franchir la mer mauvaise des Puissances des ténèbres et la tempête des tentations amères. "Ils montent jusqu'aux cieux et descendent jusqu'aux abîmes.", est-il écrit (Ps., CVI, 26). Mais, il est expert en matière de pilotage, de combats et de tentations, Celui qui a marché sur des vagues déchaînées. En effet, "ayant été tenté lui-même, est-il écrit, il peut venir à ceux qui sont tentés."

8/ Nos âmes doivent donc changer et passer de leur état actuel en un autre état, en une nature divine, et devenir nouvelles, de vétustes qu'elles étaient, c'est -à-dire devenir bonnes, douces et pleines de foi, et non plus amères et incrédules; elles seront ainsi rétablies dans un état qui les rendra aptes au Royaume des cieux.
Le bienheureux Paul, au sujet de sa conversion et de sa saisie par le Seigneur, écrit ceci:" Je poursuis ma course pour tâcher de le saisir, puisque j'ai été saisi moi-même par le Christ."(Phil., III, 12)
Comment a-t-il été saisi par Dieu? Tel un tyran qui ravit des prisonniers et qui les emmène, pour être finalement saisi lui-même par le vrai Roi, Paul, tant qu'il fut sous l'influence de l'esprit tyrannique du péché, persécuta et dépouilla l'Eglise. Mais comme il agissait par zèle pour Dieu, quoique sans connaissance (cf.Rom., X, 2), et croyant lutter pour la vérité, le Seigneur ne le méprisa point, et, au contraire, les saisit; le Roi céleste et véritable l'enveloppa d'une lumière éclatante et inexprimable, daigna lui faire entendre sa voix, le souffleta et l'affranchit comme un esclave. Vois la bonté du Seigneur et sa manière de convertir; comment il peut changer les âmes enlacées par la malice et devenues sauvages, et, en un instant, les transformer en sa bonté et sa paix.
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Alexandre
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Re: Saint Macaire de Scété, 15 janvier,vie et extraits de sermons.

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9/ En effet, tout est possible à Dieu (cf. Mc X, 27), comme le montre cas du larron, qui fut transformé en un instant par la foi et transféré au Paradis (cf. Lc, XXIII, 43). Le Seigneur est venu pour changer et recréer nos âmes, pour les faire participer à la nature divine (cf.2 Pierre I, 4), comme il est écrit, pour donner à notre âme une âme céleste, à savoir l'Esprit de la Divinité, pour nous conduire vers toute vertu, afin que nous puissions vivre de la vie éternelle.
Nous devons donc croire de tout notre coeur à ses promesses ineffables, car il est véridique, celui qui les a faites. Il faut que nous aimions le Seigneur, que nous mettions tout notre zèle à acquérir toutes les vertus, et demandions continuellement et sans nous lasser de recevoir totalement et parfaitement l'Esprit qu'il a promis, afin que nos âmes obtiennent la vie, tandis que nous sommes encore dans la chair. Car si l'âme ne reçoit pas en ce monde, grâce à une foi et à une prière intenses, la sanctification de l'Esprit, si elle ne devient pas participante de la nature divine, si elle n'est pas mélangée à la grâce qui la rend capable d'observer tous les commandements sans reproche et avec pureté, elle est inapte au Royaume des cieux. C'est ce que l'âme aura fait de bien ici-bas qui constituera précisément sa vie en ce jour-là, par le Père, et le Fils, et le Saint-Esprit, dans les siècles. Ainsi-doit-il.

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