(lien ici)Fulcran Vigouroux, Dictionnaire de la Bible, Article ALMAH, p.302 a écrit : S. Jérôme (...) lançait aux Juifs ce défi : "Que les Juifs nous montrent donc un passage des Écritures ou almah désigne seulement une jeune fille et non pas seulement une vierge, et alors nous reconnaîtrons que les paroles d'Isaïe (Note: il parle ici d'Isaïe 7:14) doivent s'entendre non d'une vierge cachée (dans la maison) mais d'une jeune femme déja mariée.
Sur un autre site, j'avais fait part à un intervenant juif du nom de David (le même que dans cette autre question) de ce défi de S. Jérôme.
David m'avait répondu en citant l'occurrence de almah dans le texte hébreu de Proverbes 30:19 :
Je n'ai pas eu de mal à trouver, à la même page du Dictionnaire de la Bible, la parade suivante que j'ai transmise à David :Proverbes 30:18-20 a écrit : 18 tria sunt difficilia mihi et quartum penitus ignoro 19 viam aquilae in caelo viam colubri super petram viam navis in medio mari et viam viri in adulescentula 20 talis est via mulieris adulterae quae comedit et tergens os suum dicit non sum operata malum
18 Trois choses me sont difficiles à comprendre, et la quatrième m’est entièrement inconnue : 19 la trace de l’aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace d’un navire au milieu de la mer, et la voie de l’homme dans sa jeunesse (son adolescence). 20 Telle est aussi la voie de la femme adultère, qui mange, et dit en s’essuyant la bouche : Je n’ai pas fait de mal.
Fulcran Vigouroux, Dictionnaire de la Bible, Article ALMAH, p.302 a écrit : Dans les Proverbes 30:19, l'almah est encore une vierge, ou, au moins, une jeune fille réputée telle. Le sens, en effet, des adages de ce passage est le suivant : Il est difficile de reconnaître qu'un aigle a traversé les airs, qu'un navire a fendu les flots de la mer, qu'un reptile a glissé sur un rocher ; il n'est pas moins difficile de constater qu'une jeune fille a cessé d'être vierge, ou par quelles manoeuvres un homme a pu séduire une vierge, puisque la femme adultère, prise en flagrant délit, sait cacher son crime, qu'elle nie effrontément.
Mais, chose inattendue pour moi, David a rétorqué la chose suivante :
David traduit par le chartreux a écrit : Il est au contraire relativement facile de constater qu'une jeune fille a cessé d'être vierge si elle est prise sur le fait, puisqu'il existe un moyen tout-à-fait reconnu par la loi juive et exprimé en Deutéronome 22:17 : la défloraison cause la rupture de l'hymen et un afflux de sang qui laisse des traces sur les vêtements. C'est bien la preuve que l'almah de Proverbes 30:19 ne saurait être une vierge.
Deux choses me troublent ici :Deutéronome 22:13-17 a écrit : 13 si duxerit vir uxorem et postea eam odio habuerit 14 quaesieritque occasiones quibus dimittat eam obiciens ei nomen pessimum et dixerit uxorem hanc accepi et ingressus ad eam non inveni virginem 15 tollent eam pater et mater eius et ferent secum signa virginitatis eius ad seniores urbis qui in porta sunt 16 et dicet pater filiam meam dedi huic uxorem quam quia odit 17 inponet ei nomen pessimum ut dicat non inveni filiam tuam virginem et ecce haec sunt signa virginitatis filiae meae expandent vestimentum coram senibus civitatis
13Si un homme, ayant épousé une femme, en conçoit ensuite de l’aversion, 14et que, cherchant un prétexte pour la répudier, il lui impute un crime honteux (reprochant une réputation très mauvaise), en disant : J’ai épousé cette femme ; mais m’étant approché d’elle, j’ai reconnu qu’elle n’était pas vierge, 15son père et sa mère la prendront, et ils présenteront aux anciens de la ville, qui se tiennent à la porte, les preuves de la virginité de leur fille ; 16et le père dira : J’ai donné ma fille à cet homme pour femme ; mais, parce qu’il en a maintenant de l’aversion, 17il lui impute un crime honteux, en disant : Je n’ai pas trouvé que ta fille fût vierge. Et cependant voici les preuves de la virginité de ma fille. Ils présenteront en même temps le linge (vêtement) devant les anciens de la ville
1. La réponse de David qui me semble difficile à réfuter.
2. Le fait que la version de la Vulgate semble s'éloigner sensiblement de l'original ; le sens indiqué par M. Vigouroux de "manoeuvres par lesquelles un homme a pu séduire une vierge" est rendu par viam viri in adulescentula, la vierge étant donc perdue dans la traduction (je suppose que la version latine de la Vulgate est ici entre autres un euphémisme pudique) ?
Tous éclaircissements bienvenus.