Saint FERDINAND III, roi de Castille et de Léon, du Tiers-Ordre (1200-1252).
Saint Ferdinand, Roi d'Espagne et Tertiaire, pressant sur son cœur la statuette de la Sainte Vierge qu'il emportait avec lui dans toutes ses batailles contre les infidèles. Il a délivré du joug musulman la plus grande partie de l'Espagne.
Saint Ferdinand est le héros chrétien de la monarchie espagnole, comme saint Louis demeure le héros chrétien de l'ancienne monarchie française. Fils des deux sœurs, élevés l'un et l'autre par des mères également fermes et pareillement avouées, formés par leur vigilance et leurs soins incessants à la pureté des mœurs, à la sainteté de la vie privée comme à la pleine possession de toutes les qualités qu'exige le métier de roi, protégés de même par leur génie habile et souple, contre des difficultés et des compétitions analogues, adonnés ensuite avec la même application et le même zèle, à tous les devoirs de la fonction royale, législateurs et justiciers, poussant la loyauté jusqu'au scrupule et la bravoure jusqu'à ses dernières limites, faisant néanmoins la guerre toujours par devoir, jamais par plaisir, et uniquement afin d'assurer le triomphe du droit, passionnés tous les deux pour la grandeur morale de leur pays, Ferdinand et Louis offrent dans leur carrière comme dans leur caractère les plus grands points de ressemblance.
Comme son saint Émule, saint Ferdinand même au milieu de l'effervescence de la guerre n'avait en vue que l'honneur de son Dieu : « Seigneur, s'écriait-il, vous qui sondez les reins et les cœurs, vous savez bien que je cherche votre gloire et non la mienne, que je ne me propose point d'acquérir des royaumes périssables, mais que je n'ai qu'un but en vue : étendre la connaissance de votre Nom. »
Aussi dans la plupart des villes qu'il enlevait aux musulmans, rétablissait-il partout le culte catholique, fondant des évêchés, élevant des églises, bâtissant des monastères, dotant des hôpitaux.
Mais le saint roi ne se contentait pas de détruire et d'édifier, il veillait aussi sur la conduite de ses soldats, il voulait qu'on leur inspirât les sentiments de la plus vive piété, et comptait plus pour être assuré de la victoire sur leur obéissance aux lois divines que sur leur bravoure.
Lui-même jeûnait strictement, portait un rude cilice, passait souvent les nuits en prière, et ne s'élançait au combat qu'après s'être assuré par de ferventes prières la protection du Dieu des armées. Au milieu du tumulte des camps, il vivait comme un saint Religieux dans son cloître.
Saint Louis, mort en 1270, fut canonisé dès 1297, vingt-sept ans seulement après son trépas; Ferdinand III, mort le 30 mai 1252, attendit jusqu'en 1671 les honneurs d'une canonisation solennelle.
Dieu peut-être voulut-il glorifier plus promptement la mémoire de saint Louis, à cause du douloureux échec de ses expéditions lointaines, inspirées par l'ardeur de sa foi, à cause de sa mort loin de sa patrie ; tandis que saint Ferdinand, quelque grande et sublime qu'eût été l'humilité chrétienne de ses derniers instants, avait achevé dans la paix et dans la gloire un règne constamment heureux et toujours triomphant, car l'épreuve aux yeux de Dieu a plus de prix que le triomphe.
Demain... Sainte ANGÈLE DE MÉRICI, tertiaire, fondatrice des Ursulines (1470-1540).