FLEURS FRANCISCAINES

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Monique
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Le Négus se sentait porté à la clémence, mais un nouveau discours d'Ariminios, plein de violence contre le Pape et vivement applaudi du peuple, le rendit lâche, la mort fut décidée.

Les deux religieux, à cette nouvelle, remercièrent Dieu d'une grâce si longtemps désirée, ils se donnèrent mutuellement l'absolution, et revêtus de leur habit religieux se dirigèrent vers le lieu du supplice pour y être pendus.

Là, comme on avait oublié les cordes, le Père Cassien tendit en souriant celle qui lui ceignait les reins, les bourreaux s'en saisirent pour accomplir leur office.

Mais comme les cordes étaient trop grosses, la mort était lente à venir ; alors le peuple se saisit de pierres et acheva les saints martyrs en les lapidant ; leurs corps disparurent sous des monceaux de pierres ; mais le soir et les huit nuits suivantes, on vit au-dessus de ces monceaux de pierres deux globes de feu qui brillaient d'un vif éclat : c'est ainsi que Dieu glorifiait déjà ses fidèles serviteurs.

Les catholiques du pays purent alors recueillir leurs précieux restes et les emporter hors de l'enceinte de la ville pour les ensevelir. Le Pape Pie X béatifia ces deux martyrs.



Demain... Bienheureux JEAN DE L'ALVERNE, prêtre (1259-1322), des Frères Mineurs, VINCENT D'AQUILA, Frère lai (1504) et NOVELLON DE FAENZA, tertiaire (1200-1280).
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Monique
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Bienheureux JEAN DE L'ALVERNE, prêtre (1259-1322), des Frères Mineurs, VINCENT D'AQUILA, Frère lai (1504) et NOVELLON DE FAENZA, tertiaire (1200-1280).


Dès son enfance et jusqu'à son dernier soupir, Jean de Fermo, plus tard connu sous le nom de Jean de l'Alverne, fut à Dieu sans réserve. A sept ans, il fuyait les enfants de son âge pour se retirer en des lieux solitaires et y méditer la Passion du Sauveur, déjà, pour garder la pureté de son corps et de son cœur, il jeûnait trois fois la semaine, se flagellait, portait le cilice et la chaîne de fer.

A dix ans il est admis chez les chanoines Réguliers de sa ville natale ; à treize, il devient enfant de saint François, Nouveau Jean-Baptiste, il se construit une cellule dans le flanc du mont Alverne ; là, il se livre à de telles pénitences que saint François, son père, lui apparaît et l'engage à les modérer pour garder ses forces au service de Dieu.

Il posséda au plus haut degré toutes les vertus religieuses ; il était patient, humble, infatigable, d'une charité constante, il était toujours prêt à rendre service. Quoique prêtre, aucun travail manuel ne le rebutait, si pénible et si désagréable qu'il pût être ; il remplissait à la fois les fonctions de jardinier, de portier, de cuisinier, servant les religieux à table, raccommodant leurs vêtements, nettoyant leurs cellules, entretenant la sacristie, il faisait tout sans murmure et sans jamais réclamer.

Pauvre, comme François lui-même, il n'avait à son service qu'un vieil habit tout usé et un bréviaire pour les louanges de Dieu. Il consacra les dernières années de sa vie au ministère des âmes, et après cinquante ans de vie religieuse, à l'âge de soixante-trois ans, dans sa chère solitude de l'Alvener, il rendit à Dieu le 10 août 1322 son âme pure de la pureté du baptême et riche d'une vie qui n'avait été qu'un long acte de la plus austère pénitence.
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Monique
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Le bienheureux Vincent d'Aquila mena une vie angélique dans un corps de chair, il ne tenait compte de celui-ci que pour le crucifier, il ne le nourrissait que d'un peu de pain et de quelques herbes crues mélangées d'absinthe.

C'est à son âme immortelle et divine qu'il donnait tous ses soins ; la détachant de la terre, de ses mille soucis, de ses tempêtes, de ses mesquineries, de ses fausses maximes et de ses péchés, il l'établit au-dessus de la région des obscurités et des nuages, dans le ciel bleu, calme, pur et ensoleillé de la contemplation et de l'union à Dieu.

Loin du monde, dans la solitude, il passait ses nuits dans la prière, souvent dans l'extase et dans le ravissement.

D'une humilité profonde, d'une pureté d'ange, d'une ravissante simplicité, d'une patience inaltérable au milieu des peines, des travaux et des injures, d'une pauvreté en accord littéral avec les conseils de l'Évangile, il passa dans le monde sans être du monde.

Le 7 août 1504, après avoir traversé la vie d'ici-bas brillant comme le rayon de lumière qui traverse les lieux immondes sans se souiller, son âme s'envola dans le sein de Dieu rejoindre les anges dont elle avait été la sœur durant son séjour terrestre.
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Monique
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Novellon ne fut qu'un simple cordonnier et même sa jeunesse fut loin d'être édifiante, car elle ne fut qu'une longue suite de péchés. Mais la crainte est le commencement de la sagesse ; à vingt-quatre ans, au début de son mariage, il tomba très dangereusement malade, et presque en face du souverain juge il promit de s'amender et il tint parole, sa conversion fut subite.

« Ce que vous aurez fait aux plus petits d'entre les miens, avait dit le Sauveur, c'est à moi-même que vous l'aurez fait. » C'est en se mettant au service des pauvres que Novellon voulut prouver à Dieu son amour nouvellement né. Pour eux, sa charité était inépuisable, il se dépouillait de tout, si bien que sa femme qui s'était d'abord réjouie de sa conversion commença à lui en faire d'amères reproches : « Je savais bien, lui disait-elle, que je n'aurais jamais le moindre bonheur avec vous ; voici maintenant que vous dépouillez les vôtres pour ces paresseux et ces hideux mendiants qui sont des sources de contagion par leur puanteur. »

Dieu la convertit par un miracle ; un jour qu'un pauvre s'était présenté, le bienheureux pria sa femme de lui donner un peu de pain et celle-ci lui répondit, ce qui était vrai, que la huche était vide ; mais le serviteur de Dieu insista : « Je vous en prie, supplia-t-il, au nom de Dieu donnez du pain à ce pauvre. » Et elle, pour lui prouver l'inanité de sa demande, ouvre l'armoire qu'elle croyait vide ; mais Dieu l'avait miraculeusement remplie de beaux pains blancs ; le pauvre en fut nourri, et l'épouse de Novellon en fut convertie.

Après la mort de cette dernière, l'homme de Dieu mit le comble à ses charités en se dépouillant de tout, il vendit même sa maison au profit de ses préférés et s'en alla habiter une cabane auprès de quelques ermites. Pendant 56 ans il répara les péchés de sa jeunesse par une vie d'héroïque pénitence ; il fit une fois le pèlerinage de Rome et dix fois celui de saint Jacques de Compostelle, il était aussi l'hôte assidu du tabernacle en la cathédrale de sa ville natale et les chanoines s'étonnant de l'y trouver même la nuit quand ils venaient aux matines, se demandaient comment il pouvait y entrer ; ayant fait le guet ils furent stupéfaits de voir que les portes du saint édifice s'ouvraient d'elles-mêmes devant Novellon et qu'elles se refermaient dès qu'il les avait franchies.

Le 27 juillet 1280, le pieux ermite mourut dans sa cabane ; il appartenait au Tiers-Ordre de saint François depuis sa conversion. Pie VII l'a béatifié et les cordonniers ses compatriotes l'ont choisi comme Patron.
A suivre... Bienheureuse LOUISE DE SAVOIE, veuve, Clarisse (1461-1503).
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Monique
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Née de maison royale de Savoie, cette illustre princesse quitta le monde pour revêtir la bure franciscaine dans l'ordre de Sainte Claire.


Bienheureuse LOUISE DE SAVOIE, veuve, Clarisse (1461-1503).

Orpheline de bonne heure, Louise de Savoie malgré son désir de consacrer à Dieu sa virginité fut mariée à Hugues, prince de Chalon, de par la volonté de son tuteur le roi Louis XI.

Dès son jeune âge, nous dit son biographe, « elle faisait déjà quasi une maison religieuse de la maison de son père, portait ordinairement le cilice, et jeûnait toutes les vigiles des fêtes de Notre-Dame au pain et à l'eau ; elle était tant douce et débonnaire et amiable qu'à chacun montrait signe d'amour et était gracieuse et amiable à tous. »

Et plus tard après son mariage : « Elle régla tellement la maison de son mari, en fait de mœurs, qu'elle semblait plutôt un monastère que château de prince mondain. Si quelqu'un, quel qu'il fut et de quelle qualité jusque aux plus grands gentilshommes, jurait le nom de Dieu ou des saintes, elle le faisait à l'heure même mettre à genoux, baiser la terre et demander pardon à Dieu et aux saints qu'ils avaient offensés et puis selon leurs facultés ou conditions, elle leur faisait mettre une aumône en forme de petite amende dans une cachemaille qu'elle tenait dans sa chambre à cet effet, et puis distribuait le tout aux pauvres.

» Son pieux mari répondait d'ailleurs admirablement à ses désirs de perfection et marchait avec elle dans les voies de la sainteté : « Quand on dansait en leur présence, écrit Catherine de Saulx, une des dames d'honneur, eux n'y étaient point attentifs, mais parlaient ensemble de Notre-Seigneur, des liesses du paradis et de moult autres et dévotes matières. »

Veuve à 27 ans, la bienheureuse Louise ne voulut point entendre parler d'alliance nouvelle, mais n'ayant point eu d'enfant de son mariage, elle résolut de se consacrer totalement à Dieu dans une maison de sainte Claire. Les membres de sa famille, ses sujets et surtout les indigents dont elle était la mère, cherchèrent par tous les moyens à la détourner de son pieux projet, mais tout fut inutile. Après deux ans de luttes et de souffrances, ayant distribué ses biens aux pauvres et aux églises du voisinage, elle entra avec deux de ses suivantes, Catherine de Saulx et Charlotte de Saint-Maurice au monastère d'Orbe, en Bourgogne, fondé par sainte Colette.

Sa vie fut alors un parfait miroir de vertus et de perfection religieuse ; obéissance parfaite, charité sans bornes surtout pour les malades, humilité profonde furent les fleurs de son cœur qu'elle offrait à son divin Époux et Lui répondait en s'unissant cette belle âme dans une contemplation sublime, prélude de l'union éternelle qui commença pour elle, le 24 juillet 1503 ; elle n'avait que 42 ans. Elle eut toujours une grande et respectueuse vénération pour les fils de « son Benoit Père, Monseigneur saint François ».

Le pape Grégoire XVI, en 1839, approuva le culte immémorial qui lui était rendu.

A suivre... Sainte CLAIRE D'ASSISE, vierge, fondatrice du IIe Ordre (1194-1253).
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Message par Monique »

Saint François consacrant à Dieu la jeune et noble Sainte Claire, le 19 mars 1212.


Sainte CLAIRE D'ASSISE, vierge, fondatrice du IIe Ordre (1194-1253).



Claire Scefi, Claire la « rayonnante » comme l'indique son nom, fut comme elle aimait à s'appeler elle-même la petite plante du bienheureux Père François ; elle fut la brillante recluse dont l'idéal de vie devait peupler de monastères de Pauvres Dames la chrétienté toute entière.

Il y eut, c'est vrai, désolation au foyer et scandale dans la ville quand, ayant entendu le bienheureux Père « prononcer avec une telle suavité le très doux Nom de Jésus », elle alla immoler à ses pieds sa jeunesse en fleurs, et quand son exemple, entraînant sa petite sœur Agnès, elle fit d'elle aussi une « Pauvre Dame » comme elle-même. Il y eut même désolation et même scandale au début de la vocation du bienheureux Poverello; mais comme Dieu dédommagea les sacrifices poussés jusqu'au dernier degré de l'oubli et du mépris de soi de ces deux âmes-sœurs possédées du même idéal évangélique et enivrées du même amour de Dieu : Car, à la suite du séraphique François, il n'y eut pas d'âmes plus éprise de perfection franciscaine, plus fidèle à son esprit que celle de Claire d'Assise.

C'est elle qui après la mort du bienheureux lutta jusqu'à sa propre mort pour le faire triompher des obstacles et le conserver intact : « Très saint Père, disait-elle quelque temps avant de mourir au pape Grégoire IX qui voulait la délier de ses engagements vis-à-vis de la pauvreté qu'il estimait trop stricte, déliez-moi de mes péchés, mais non de l'obligation de suivre le Christ dans sa pauvreté. » Et sa sainte obstination finit par vaincre tous les obstacles, mais il lui fallut vingt-sept ans de luttes.
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Message par Monique »

Quelle plume humaine pourrait tenter de décrire la sainte amitié qui l'unissait à son père séraphique sans la déflorer, car ce fut un amour semblable à celui que les anges du ciel se portent les uns aux autres ; un mystère symbolique pourra en donner une idée : un soir, les habitants d'Assise crurent que le monastère de Saint-Damien qu'elle habitait et le bois qui l'environnait étaient en feu, car ils voyaient de ce côté une grande lueur rouge qui montait jusqu'au ciel ; s'étant précipités pour éteindre le soi-disant incendie, ils trouvèrent que tout était calme et dans l'ordre ; c'était une des rares réunions où François était allé à Claire pour rompre avec elle le pain de la charité ; assis en face l'un de l'autre ils avaient oublié la nourriture corporelle et ils étaient en train de parler de Dieu ; les lueurs qui embrasaient la campagne n'étaient que la trace visible de l'amour dont leurs deux cœurs étaient enflammés et dont le foyer était au ciel.

C'était l'image aussi de la flamme dont ils brûlaient l'un pour l'autre, flamme pure et désincarnée dont ni le foyer, ni l'aliment n'étaient sur la terre. C'est de cette amitié dont Dieu était le lien que naquit le second Ordre.

Durant quarante-deux ans, sainte Claire s'immola en parfaite victime derrière les murs inviolables de sa petite retraite de Saint-Damien, à peine à un mille et demi de Sainte-Marie-des-Anges où François de son côté se consumait pour Dieu ; durant quarante-deux ans, elle n'eut pour horizon que l'étroite vallée de Spolète bordée par une chaîne de montagnes ; mais son influence, au témoignage de saint Bonaventure, fut comme l'haleine puissante et embaumée du printemps qui envahit tout, elle donna naissance a un grand mouvement féminin dont l'influence se fait encore profondément sentir, après sept siècles, dans le monde chrétien.

Un fait, peut-être historique, peut-être légende, mais sûrement symbole, nous la montre mettant en fuite une armée de vingt mille Sarrazins avec, en ses mains le Saint Sacrement ; et le peuple d'Assise eut raison de regarder sainte Claire comme une puissance capable de faire sortir Dieu, pour ainsi dire pour assurer le salut spirituel et temporel de la cité et du pays.

Dieu ne voyait-il pas en effet s'élever de la plaine ombrienne comme deux nuages de prière, l'un flottant au-dessus de Sainte-Marie-des-Anges et l'autre couvrant la virginale retraite de Saint-Damien, et qui peut dire le déluge de grâces fécondantes pour la terre qui descendit de ces deux nuages ?

Sainte Claire délivrant la ville d'Assise et son monastère de Saint-Damien assiégés par les Sarrazins.
A suivre... Saint JEAN-BAPTISTE-MARIE VIANNEY, curé d'Ars, tertiaire (1786-1859).
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Message par Monique »

Saint JEAN-BAPTISTE-MARIE VIANNEY, curé d'Ars, tertiaire (1786-1859).

Saint Jean-Baptiste-Marie Vianney ne fut qu'un pauvre curé de campagne dont on peut dire que la vie s'est écoulée derrière l'obscure cloison d'un confessionnal. Qu'avait-il qui put attirer l'attention : Sa science ? A peine avait-il été jugé capable d'être appelé au sacerdoce. Son éloquence ? Elle n'était pas de celles que les hommes recherchent et admirent. A s'en tenir aux dons de la nature et aux qualités de l'esprit, il semblait que son nom ne dut jamais franchir quelques maisons disséminées dans le pays des Dombes.

Et voici que, autour de ce nom, il se fait une renommée à laquelle rien ne peut se comparer parmi les plus grandes popularités de notre époque. Trente années durant, d'une extrémité de la France à l'autre, et bien au delà, c'est à qui recueillera un mot de la bouche de cet humble prêtre, s'inclinera sous sa main bénissante, cherchera auprès de lui une lumière ou une consolation et viendra toucher à cette relique vivante pour ressentir la vertu qui s'en échappe.

La mort qui rejette dans l'oubli tant de réputations éphémères ne fait qu'ajouter à la sienne ; le respect et la confiance des peuples continuent à se porter vers le tombeau de celui qui s'appelle dans la langue universelle le curé d'Ars, et l'Église a confirmé le jugement de tous par son jugement irréfragable.

La vie du curé d'Ars est un merveilleux mélange de grandeur et de simplicité : son âme docile aux touches du Saint-Esprit nous offre un miroir de perfection dans les différents stades de sa vie : tour à tour enfant pur, mortifié et pieux, jeune homme en face des difficultés de l'étude, prêtre parfait, ange à l'autel, apôtre en chaire, père au confessionnal, martyr des contradictions humaines et des persécutions du démon, saint partout.
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Message par Monique »

Le saint curé d'Ars fut un homme à miracles ; mais le plus grand de ses miracles fut sa vie toute entière si pénitente et si laborieuse. La nuit, il ne dormait pas une heure d'un sommeil tranquille et réparateur ; il avait demandé à souffrir le jour pour la conversion des pécheurs, la nuit pour la délivrance des âmes du purgatoire, Dieu l'avait exaucé.

La fièvre le brûlait sur son pauvre grabat ; une toux continuelle lui déchirait la poitrine ; il se levait de quart d'heure en quart d'heure, rompu de fatigue, baigné de sueur, pour essayer de trouver hors du lit quelque soulagement à son martyre. Et quand la douleur commençait à se calmer par son intensité même, le pauvre vieillard, par un héroïque effort renouvelé chaque nuit, s'arrachait au repos avant de l'avoir goûté et reprenait gaiement sa longue et rude journée de travail.

Il était si faible alors, qu'il n'allait qu'en se traînant d'une chaise à l'autre, en tombant sur ses meubles, en s'appuyant au mur de sa chambre. Il y avait là, porte des âmes dans les liens du péché. L'amour de ces âmes, la soif de leur salut lui rendaient légers tous les sacrifices.

Le jeudi 4 août 1859, après une vie dont les détails font frémir la nature, à deux heures du matin, sans secousse, sans agonie, l'âme du saint curé tertiaire, s'envola parmi les anges pour rendre plus joyeux le Paradis.
Pie XI l'a canonisé le 31 mai 1925.

A suivre... Bienheureux SAINT D'URBIN, Frère lai du Ier Ordre (1340-1390) et FRANÇOIS DE PÉSARO, du IIIe Ordre (1350).
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Message par Monique »

Bienheureux SAINT D'URBIN, Frère lai du Ier Ordre (1340-1390) et FRANÇOIS DE PÉSARO, du IIIe Ordre (1350).

Le Moyen-Age eut de grands défauts, mais la foi profonde qui le caractérise lui faisait souvent racheter ces défauts par des réparations héroïques. Le tempérament belliqueux propre à cette époque fut surtout la cause de bien des misères, mais la pénitence qui s'en suivait fut le principe de beaucoup de vies saintes. Celle du bienheureux Santé d'Urbin en est un exemple.

Attaqué un jour par un de ses parents, il mit la main à l'épée pour se défendre et tua son adversaire. Touché de remords, il renonça à la vie militaire à laquelle ses parents le destinaient, et bien que d'illustre famille, il entra dans l'Ordre des Mineurs et y choisit le degré le plus humble, celui de Frère convers. Même parmi ces humbles, il voulut être le serviteur de tous, ne pensant jamais descendre assez bas.

La pénitence allait chez lui de pair avec l'humilité, le pain lui semblait une nourriture trop douce, il s'en abstint pendant longtemps, se contentant de quelques herbes. De plus, désirant payer en ce monde sa dette vis-à-vis de la justice divine, il ne cessait de demander au Seigneur la grâce de souffrir en son corps, à l'endroit même où il avait blessé son ennemi et sa prière fut exaucée. Un douloureux abcès se forma à la cuisse, et la douleur qui en résulta fut violente, cruelle et continuelle ; elle ne prit fin qu'avec sa vie le 14 du mois d'août 1390.

Tout peut être tourné à bien chez ceux qui aiment Dieu, disent les saintes lettres, — même le péché, — ajoute saint Augustin ; ces paroles se vérifient littéralement en notre saint pénitent.
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