La terre qui n'est pas cultivée ne produira que des chardons et des épines, si fertile qu'elle soit d'ailleurs: ainsi en est-il de l'esprit de l'homme.
En nombreuse compagnie, parler toujours peu.
Dans toutes les actions et les conversations, garder la modestie.
Ne jamais contester beaucoup, surtout en choses peu importantes.
Parler à tout le monde avec une gaieté modérée.
Ne railler jamais de quoi que ce soit.
Ne reprendre jamais personne qu'avec discrétion et humilité, et ne se confondant de ses propres défauts.
S'accommoder de l'humeur de ceux avec qui l'on traite; être gai avec celui qui est gai, triste avec celui qui est triste; en un mot, se faire tout à tous, pour les gagner tous.
Ne jamais parler sans avoir bien pesé ce que l'on va dire et sans l'avoir beaucoup recommandé à Notre-Seigneur, afin de ne rien dire qui lui déplaise.
Ne jamais parler de ce qui est à son avantage, comme de sa science, de sa vertu, de sa naissance, à moins qu'on ne puisse espérer un grand bien, et alors le faire avec humilité et en se souvenant que ce sont des dons de la main de Dieu.
Oeuvres complètes de Sainte Thérèse d'Avila traduit de l'espagnol par les carmelites du monastère de Clamart !982
Ne jamais exagérer les choses, mais dire avec modération ce que l'on pense.
En tous les discours et toutes les conversations, mêler quelques mots qui aient trait à la vie spirituelle. Vous éviterez par là les paroles oiseuses et les médisances.
N'affirmez jamais rien sans le bien savoir.
Évitez soigneusement de donner votre avis à tout propos. Ne le faites que lorsqu'on vous le demande ou que la charité l'exige.
Lorsque quelqu'un parlera des choses spirituelles, écoutez-le avec l'humilité d'un disciple, et prenez pour vous ce qu'il aura dit de bon.
Faire toutes choses comme si l'on voyait réellement Sa Majesté présente. L'âme gagne beaucoup par cette voie.N'écoute jamais dire du mal de personne, et n'en dis jamais, si ce n'est de toi-même. Lorsque tu prendras plaisir à en user ainsi, tu avanceras beaucoup.
Dirige vers Dieu chacune de tes actions, offre-la-lui et demande qu'elle soit pour son honneur et pour sa gloire.
Lorsque tu seras joyeuse, ne t'abandonne pas à des rires immodérés, mais que ta joie soit humble, modeste, affable et édifiante.
Représente-toi toujours que tu es la servante de tous et considère en chacun la personne du Christ Notre-Seigneur. De cette façon, tu auras pour tout le monde respect es révérence.
Que la nourriture soit bien ou mal apprêtée, ne vous en plaignez pas, vous souvenant du fiel et du vinaigre que but Jésus-Christ.
(Pendant les repas)Songez à la table du ciel, à l'aliment qui est Dieu, aux convives qui sont les anges. Levez les yeux vers cette table et désirez vous y voir admise.
En présence de votre supérieur (dans tous les domaines), en qui vous devez voir Jésus-Christ, ne dites jamais que le nécessaire, et avec un grand respect.
Ne faites jamais rien qui ne puisse se faire devant tout le monde.
Ne faites pas de comparaisons entre les personnes, parce que c'est une chose odieuse.
Lorsqu'on te fera une répréhension, reçois-la avec une humilité intérieure et extérieure, et prie Dieu pour celui qui t'a repris.
Lorsqu'un supérieur commande une chose, ne dis pas qu'un autre a commandé le contraire, mais pense qu'ils ont tous de saintes intentions, et obéis à ce que l'on te commande.
Ne sois pas curieuse de t'informer de ce qui ne te regarde pas et d'en discourir.
Ayez présente à l'esprit votre vie passée pour la pleurer, votre tiédeur actuelle et le chemin qui vous reste à parcourir pour arriver au ciel, afin de vivre dans la crainte, car c'est la source de grands biens.
Souviens-toi que tu n'as qu'une âme, que tu ne mourras qu'une fois, que tu n'as qu'une vie qui est courte et dont tu as la seule responsabilité, qu'il n'y a qu'une gloire qui est éternelle, et tu te détacheras de bien des choses.
Que ton désir soit de voir Dieu; ta crainte, de le perdre; ta douleur, de ne pas le posséder; ta joie, de ce qui peut te conduire à lui, et tu vivras dans une grande paix.
Considérer attentivement avec quelle rapidité les personnes changent et combien peu l'ont peu se fier à elles. Ainsi, s'attacher étroitement à Dieu qui ne change pas.
A chacune de tes actions et à chaque heure du jour examine ta conscience et après voir vu tes fautes, cherche à les corriger avec le secours de Dieu. Par cette voie tu atteindras la perfection.
Ne songe pas aux fautes des autres, mais à leurs vertus et à tes propres défauts.
Entretenir sans cesse de grands désirs de souffrir pour Jésus-Christ en toutes choses en chaque occasion.
Faites chaque jour cinquante offrande de vous-mêmes à Dieu ( les grains de chapelet) et cela avec une grande ferveur et un grand désir de le posséder.
Ce que vous méditez le matin, ayez–le présent tout le jour; mettez-y tout votre soin, parce qu'on en retire un grand profit.
Conservez soigneusement les sentiments que le Seigneur vous communiquera, et mettez en pratique les désirs qu'il vous donnera dans l'oraison.
Fuyez toujours la singularité, autant qu'il vous sera possible, car c'est chose très nuisible.
Détachez votre cœur de toutes choses; puis cherchez Dieu, et vous le trouverez.
Ne montrez jamais à l'extérieur une dévotion que vous n'avez pas dans votre intérieur. Quant à votre indévotion, il vous sera permis de la cacher.
S'exercer beaucoup dans la crainte du Seigneur, parce qu'elle tient l'âme dans la componction et l'humilité.
Bien que vous ayez un grand nombre de saints pour avocats, que saint Joseph le soit à un titre particulier, car il obtient beaucoup de Dieu.
Au temps de la tristesse et du trouble, n'abandonne pas les bonnes pratiques d'oraison et de pénitence que tu avais coutume de faire, car le démon ne cherche à t'inquiéter que pour te les faire abandonner. Au contraire, fais-en plus qu'à l'ordinaire, et tu verras combien le Seigneur sera prompt à t'assister.
Il ne s'agit pas de penser beaucoup mais de beaucoup aimer.
Ce qui importe avant tout, c'est d'entrer en nous-mêmes pour y rester seul à seul avec Dieu.
Dieu ne se gagne que par l'amour.
Quand il y a des perdrix, on mange des perdrix ; et quand c'est le temps de la pénitence, on fait pénitence !
La vie n'est qu'une nuit à passer dans une mauvaise auberge.
Quand il nous semble que Dieu, secrètement, nous fait comprendre qu'il nous écoute, il est bon alors de nous taire.
« Tant qu'on est en cette vie, le profit spirituel ne consiste pas à goûter près de moi de plus grands délices, mais à faire ma volonté. » Notre Seigneur à sainte Thérèse.
Ressemblons en quelque sorte à notre Roi qui n'eut pour maison que l'étable de Bethléem où il naquit et la croix où il mourut. (Le Chemin de la perfection (1565)
Ce qui importe avant tout, c'est d'entrer en nous-même pour y rester seul avec Dieu.
Je voudrais détruire l'enfer et le paradis afin que Dieu fût aimé pour lui-même.
L'amour est dur et inflexible comme l'enfer.
Mort qui fait toucher la vie, ne t'attarde pas, je t'attends!
Pas moyen de parler de Dieu avec mon père Jean de la Croix. Il entre aussitôt en extase et y fait entrer les autres.
Que me font les honneurs si j'ai compris que le plus grand honneur d'un pauvre, c'est d'être vraiment pauvre ?
La vie, c'est vivre de telle sorte qu'on ne craigne ni la mort, ni tous les événements de la vie.
Je vois bien... que c'est en se trompant qu'on acquiert de l'expérience, mais si l'erreur est grave, jamais on ne s'en remet.
Si notre amour du prochain ne s'enracine pas dans l'amour de Dieu, nous n'y atteindrons jamais parfaitement.
Ne croyons pas que nous entrerons au ciel avant d'être entrées dans notre âme.
On peut bien mourir, être vaincu jamais.
Le Seigneur favorise ceux qui se font violence pour le servir... Dieu transforma la sécheresse de mon âme en immense tendresse.
Dieu ne m'a pas douée du talent de réfléchir avec l'entendement, ni de tirer profit de mon imagination. (Sainte Thérèse d'Avila, à ses débuts.)
Je puis dire que c'est une des manières de vivre les plus pénibles qu'on puisse imaginer; car je ne jouissais pas de Dieu, et le monde ne me contentait point.
N'aie pas peur, ma fille; c'est Moi, et je ne t'abandonnerai pas; ne crains rien. (Sainte Thérèse d'Avila, à l'écoute.)
Notre tâche à nous est de travailler, avec l’aide de Dieu, à cultiver et arroser les plantes, afin de les empêcher de mourir et leur faire produire des fleurs.
Lorsque ceux qui vous aiment, Seigneur, ne font pas de grandes actions, n'accusons que notre lâcheté et notre pusillanimité ! Nous ne nous décidons que pleins des mille craintes de la prudence humaine...
Nous devons nous méfier de tout ce qui nous prive du libre usage de la raison, car ce n'est pas ainsi que nous gagnerons la liberté de l'esprit.
Lorsque la conscience est en jeu, l'amitié n'est pas une raison, car je dois plus à Dieu qu'à personne.
Je ne dirai rien dont je n'ai point la très grande expérience.
Si notre amour du prochain ne s'enracine pas dans l'amour de Dieu, nous n'y atteindrons jamais parfaitement.
Soyez certaines que plus vous ferez de progrès dans cet amour-là ( celui du prochain ), plus vous en ferez dans l'amour de Dieu.
Il n'aime pas que nous nous cassions la tête à beaucoup lui parler...
Il aime beaucoup que nous lui parlions franchement.
Toutes les autres vérités dépendent de cette vérité, comme tous les autres amours de cet amour, et toutes les autres grandeurs de cette grandeur.
Toutes les imaginations n'y sont pas naturellement portées, tandis que toutes les âmes sont douées pour aimer.
Il ferait beau voir que Dieu nous commandât clairement d'agir pour son service et que nous nous y refusions sous prétexte que nous préférons passer notre temps à le regarder.
On ne peut admettre que celui qui souffre ne prie point; en offrant ses souffrances à Dieu, il prie souvent beaucoup plus que celui qui se casse la tête dans la solitude et qui imagine, s'il s'est tiré quelques larmes, que c'est là faire oraison.
Dieu me garde de gens si spirituels qu'ils ne veulent qu'atteindre la contemplation parfaite.
Ces biens qui lui appartiennent, le Seigneur les donne quand il veut, comme il veut, et à qui il veut, sans faire tort à personne. (parabole : Les ouvriers de la vigne ).
Lorsque ceux qui vous aiment, Seigneur, ne font pas de grandes actions, n'accusons que notre lâcheté et notre pusillanimité ! Nous ne nous décidons que pleins des mille craintes de la prudence humaine...
