Familles de Martyrs

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Abbé Zins
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Familles de Martyrs

Message par Abbé Zins »


Familles de Martyrs :


Saint Palmatius, Consul, son épouse, ses enfants et 42 membres de sa maison : 10/5

Saint Simplicius, Sénateur, son épouse et 68 membres de sa maison : 10/5

Saint Félix et son épouse Ste Blanda : 10/5
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Abbé Zins
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Re: Familles de Martyrs

Message par Abbé Zins »

Les Saints époux Marcellin (Tribun) et Mannéa, et leur trois enfants Jean, Sérapion et Pierre, tous Martyrs à Tomis dans le Pont (27/8)

Saint Paul et son épouse Sainte Tatte, et leurs fils Saints Maxime, Rufus et Eugène, Martyrs (25/9).

Saint Dade et son épouse Sainte Casdoée, et leur fils Gabdel, Martyrs en Perse (29/9).

Saint Flavien, ex-Préfet (22/12) et son épouse Sainte Dafrosa (4/1), et leurs filles Vierges Sainte Bibiane et Démétrie, Martyrs (2/12).

Saint Claude, Tribun, et son épouse Sainte Hilarie, et leurs fils, martyrisés à Rome avec 70 soldats (3/12).

Saint Vénustien, martyrisé à Spolète avec son épouse et ses enfants (30/12).

Saint Marius et son épouse Sainte Marthe, et leurs fils Saints Audax et Abacuc, nobles perses, persécutés à Rome (19/1).

Saint Craton et son épouse avec toute leur maisonnée, Martyrs à Rome (15/2).

Saint Pamatius, Consul, son épouse et leurs enfants et 46 membres de leur maisonnée, Martyrs à Rome (10/5)

Saint Simplicius, Sénateur, son épouse et 68 membres de leur famille, Martyrs à Rome (10/5)

Saint Gétule, Martyrisé à Rome (9/6), et son épouse Sainte Symphorose, Martyrisée à Tibur avec leurs 7 fils, Saints Crescent, Julien, Némésius, Primitif, Justin, Stactée, et Eugène, Martyrisés à Tibur (18/7) sous l'Empereur Hadrien.

A compléter.
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Laetitia
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »


Le martyrologe signale

                          - au 30 août :

A Adrumète, ville d'Afrique, saint Boniface et sainte Thècle, qui eurent douze enfants, tous martyrs vers 250.

                          - au 31 août :

A Césarée en Cappadoce, saint Théodote, père du saint martyr Mamès (17 août), sainte Rufine, sa mère, qui le mit au monde en prison, et sainte Ammie, sa nourrice.


Voici l'extraordinaire vie de saint Mamès, que l'on trouve au 17 août.
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Laetitia
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »

 Les Petits Bollandistes a écrit :

S. MAMMÈS, MARTYR A CÉSARÉE DE CAPPADOCE, PATRON DE LA VILLE ET DU DIOCÈSE DE LANGRES.

Vers 275.— Pape : Saint Félix Ier . — Empereur romain : Aurélien.

Réjouis-toi, innocence, et tressaille d'allégresse : dans l'épreuve, tu grandis; dans l'humiliation, tu es exaltée ; dans le combat, tu triomphes ; dans la mort, tu es couronnée. S. Jean Chrysostome.

Nous avons vu dans la vie de sainte Radegonde, le profond respect que cette vertueuse Reine avait pour saint Mammès, et comment elle envoya un ambassadeur exprès à Jérusalem, pour en obtenir quelques reliques du Patriarche de cette église. Il faut maintenant découvrir les motifs de ce grand respect, et en même temps les beaux éloges que saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, Nicétas et presque tous les Grecs, ont donnés à ce glorieux Martyr. Nous apprenons de Siméon Métaphraste, rapporté par Surius, qu'il naquit de parents nobles, vertueux, et remplis de la crainte et de l'amour de Dieu. Son père s'appelait Théodote et sa mère Rufine. Comme ils travaillaient avec beaucoup de zèle à étendre le royaume de Jésus-Christ par la conversion des infidèles, ils furent bientôt dénoncés à Alexandre, que l'empereur romain avait envoyé à Gangres (aujourd'hui Kienkari, ville de Galatie), pour y persécuter les chrétiens. Alexandre fît venir devant lui Théodote, et lui ordonna de sacrifier aux divinités de l'empire. Théodote refusa de le faire, et ne daigna même pas lui répondre. Alexandre le menaça des fouets, des roues et des gibets. Théodote se moqua de ses menaces et ne s'en émut pas plus que s'il eût parlé à un autre, Alexandre, étonné de cette constance, voulait éprouver sur lui les supplices les plus rigoureux ; mais, comme il était d'une famille patricienne et qu'il descendait des premières races sénatoriales, il n'osa rien attenter sur lui, sans en avoir donné avis à l'empereur. Ainsi, il l'envoya prisonnier à Césarée de Cappadoce (aujourd'hui Kaïsarieh), en attendant la réponse du prince.

Théodote y alla joyeusement, et Rufine, sa femme, l'y suivit et se renferma même volontairement dans la prison avec lui. Lorsqu'ils y furent, Théodote, considérant d'un côté sa délicatesse, et de l'autre la cruauté impitoyable de Faustus, président de Césarée, qui devait être son juge, craignit de n'avoir pas assez de force pour supporter la rigueur des tourments : aussi il s'adressa à Dieu et lui demanda la grâce de mourir dans son cachot. Sa prière fut exaucée il mourut dans les fers, pour aller jouir du bonheur de l'éternité. Rufine, qui était enceinte, reçut une si forte émotion de la mort de son mari, qu'elle mit au monde un fils avant terme.

Ainsi, à ses regrets d'épouse vinrent s'ajouter ses inquiétudes de mère. Elle se voyait seule, sans assistance, dans une prison, ayant d'un côté le corps mort de son mari, de l'autre son enfant nouveau-né. Eplorée, défiante de ses forces en présence des bourreaux, mais pleine de confiance en Dieu, elle le supplie de la réunir à son époux, de servir de père à son enfant et d'envoyer quelqu'un qui en prît soin. Sa demande fut exaucée en tous ses points : elle mourut en paix, et fut réunie à son mari. Dieu envoya à une noble veuve, nommée Ammia, un ange qui lui ordonna de demander au président les corps des deux défunts, pour leur donner une honorable sépulture, et de prendre soin de l'éducation de leur fils, de même que s'il était son propre enfant.

Ammia obéit à cet ordre, et ayant obtenu du président les corps de Théodote et de Rufine, elle les ensevelit dans son jardin avec une pompe digne de leur mérite. Elle adopta leur enfant pour son fils et en eut le même soin que si elle eût été sa mère. On l'appela Mamas, parce que, dans ses premiers bégaiements, il disait souvent à Ammia, sa tutrice, mamma, nom que les petits enfants donnent ordinairement parmi nous à leurs mères. Mis aux écoles, il y fit des progrès merveilleux et surpassa en peu de temps tous ses compagnons; mais la piété était ce qui le rendait plus digne d'admiration, car on voyait en lui un ardent amour pour Jésus-Christ, et il semblait qu'étant né dans le martyre, il eût tiré de sa naissance une inclination pour le martyre. Il animait tout le monde et particulièrement ses condisciples, à demeurer fermes dans la foi et à ne point craindre les tourments dont les juges se servaient pour ébranler la constance des chrétiens. Ammia mourut ; comme elle l'avait adopté pour son fils, elle le laissa héritier et maître de tous ses biens ; il avait sans doute aussi ceux de ses parents, car on ne dit point qu'ils eussent été confisqués.
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Laetitia
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »

L'empereur Aurélien, qui régnait alors, ne se contentait pas de persécuter les hommes et les femmes fidèles à Jésus-Christ il s'appliquait aussi et surtout à détacher les enfants de la religion chrétienne. Ce fut une des instructions qu'il donna à Démocrite, lorsqu'il l'envoya comme président à Césarée ; cet homme barbare et cruel ne manqua pas de la suivre et de la mettre à exécution. Ayant appris que le jeune Mammès, non-seulement était fervent chrétien, mais confirmait ses condisciples, qui l'étaient aussi, et souvent convertissait ceux qui ne l'étaient pas, le fit arrêter et comparaître devant son tribunal. Il n'y eut point d'artifice dont il ne se servît pour le séduire ; il employa les promesses et les menaces, et tâcha de le persuader par des raisons; mais ce fut inutilement Mammès répondit toujours en fils de martyr, et protesta courageusement que ni les supplices, ni la mort même, et beaucoup moins la faveur et les bonnes grâces de l'empereur, n'arracheraient jamais de son cœur la foi et l'amour de Jésus-Christ. « On verra », dit le président, « si tu seras aussi constant lorsqu'on déchirera ou rôtira ton corps ». - « Mais il ne t'est pas permis », répliqua Mammès, « de me tourmenter, moi qui suis d'une famille patricienne, et qui, depuis, ai été adopté par Ammia, la plus noble dame de ce pays ». Il ne disait pas cela pour éviter la torture, mais pour avoir occasion de porter la gloire du nom de Jésus-Christ jusque devant le tribunal de l'empereur.

Le président ayant reconnu la vérité de ce qu'il disait, ne voulut pas passer outre, mais il l'envoya vers l'empereur à Egée, ancienne ville de Cilicie qui a été ruinée. Ce prince, n'ayant pu l'ébranler par ses grandes promesses, le fit fouetter cruellement, et, pendant ce supplice, on lui demanda seulement la promesse de sacrifier. On n'exigeait rien de plus pour le mettre en liberté. - « Je n'ai garde », répondit le martyr, « de rien prononcer contre mon devoir, je ne promettrai point ce que je ne veux pas faire. Au reste, ce tourment que j'endure n'est pas un tourment car, bien loin d'en recevoir du mal, je n'en ressens que du plaisir ». L'empereur, irrité de ce refus, le fit entièrement dépouiller pour qu'on le brûlât de tous côtés avec des torches ardentes ; on lui meurtrit aussi tous les membres avec des cailloux; mais il ne souffrait aucunement, et les pierres aussi bien que les flammes,ne lui semblaient que des roses.
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Laetitia
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »

L'empereur, ne pouvant souffrir d'être vaincu par un enfant, ordonna qu'on le jetât au plus tôt dans la mer avec une masse de plomb pendue au cou. Les bourreaux se mirent en devoir de le faire. Mais, ô glorieux Mammès ! Jésus-Christ ne vous oublia pas en cette occasion ; il envoya son ange qui écarta tous ceux qui vous menaient, et vous conduisit sur la montagne de Césarée, que l'on appelait Argée, pour y recevoir l'Esprit apostolique.

Notre Saint demeura quarante jours sur cette montagne, sans boire ni manger, comme Moïse sur celle de Sinaï. Après quoi il vit tomber une verge du ciel, et entendit une voix qui lui ordonna d'en frapper la terre. Il le fit, et à l'heure même il en sortit un livre des saints Evangiles, par lequel il fut plus admirablement instruit que le prophète Ezéchiel par le volume qu'on lui commanda de manger. Avec cette nouvelle loi, il descendait souvent de la montagne, et allait prêcher la foi dans Césarée et dans les autres lieux d'alentour, pour gagner des serviteurs à Jésus-Christ. Ce qui le nourrissait sur cette montagne, c'était le lait des biches, des chèvres et d'autres animaux qui venaient d'eux-mêmes se mettre entre ses mains. Il en faisait des fromages, dont une partie servait à sa subsistance, et, pour l'autre, il l'apportait à la ville et en faisait l'aumône aux pauvres. Les bêtes les plus farouches s'apprivoisaient aussi avec lui, et on le voyait parmi les ours, les tigres et les lions, comme au milieu d'une troupe de chevreuils et d'agneaux.

Cependant le gouverneur de la Cappadoce, nommé Alexandre, et qu'il ne faut pas confondre avec celui de même nom dont nous avons parlé, ne put tolérer les vertus et la réputation de Mammès : il envoya des archers pour se saisir du serviteur de Dieu. Mammès vint lui-même au-devant d'eux, les fit entrer dans sa loge et leur servit de ses mets champêtres, les priant de réparer leurs forces.

Cependant les bêtes farouches arrivaient à leur ordinaire pour faire la cour à notre nouvel Adam, et bientôt elles formèrent autour de lui une barrière infranchissable. Les archers, épouvantés, implorent son assistance et se mettent sous sa protection. Mammès les rassure, et, leur ayant déclaré qu'il était celui qu'ils cherchaient, il les prie de retourner à Césarée, avec assurance qu'il y serait aussitôt qu'eux. Alors, poussé par un mouvement extraordinaire de l'Esprit divin, Mammès fait un signe de la tête à un des lions qui étaient sur la montagne, l'appelle et lui commande au nom de Dieu de se tenir prêt pour descendre dans l'amphithéâtre lorsqu'il y sera exposé ; qu'il vienne et qu'il venge l'injure faite alors au Fils unique du Père Eternel, sur la personne des infidèles et des impies qui seront assez téméraires pour blasphémer son nom. Cet animal accourt en toute hâte ; il semble prévenir son commandement, et s'offrir de lui-même pour cette exécution. En même temps, il pousse un rugissement effroyable qui remplit la forêt, et que répètent tous les échos d'alentour ; signe non équivoque de la fureur qui l'anime déjà au massacre et à la vengeance.

Ayant donné ces ordres, il rentre dans son oratoire, invoque le secours du ciel, et, faisant de son cœur un autel tout ardent des flammes de sa charité, ils'offre volontairement en sacrifice, et s'immole par avance pour être consommé en holocauste, et souffrir toutes sortes de tourments pour la querelle de Jésus-Christ.
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Laetitia
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »

Le fils des Martyrs, fortifié par la prière, se rendit droit à Césarée, et alla courageusement devant le tribunal d'Alexandre : « Êtes-vous », lui dit le président, « ce magicien, cet enchanteur qui a l'adresse d'apprivoiser les bêtes les plus sauvages et de les rendre douces comme des moutons? » - « Je ne sais pas, seigneur », lui dit Mammès, « le métier d'enchanteur; mais je sers un Dieu, souverain Seigneur du ciel et de la terre, à qui les animaux les plus farouches obéissent sans résistance ». - « Il faut », ajouta Alexandre, « que tu quittes cette superstition, et que tu te rendes aux volontés de notre empereur ». - « L'empereur à qui j'obéis en fait de religion », dit Mammès, « est Dieu seul, et, quelque commandement que vous me fassiez, je ne quitterai point son service pour adorer des dieux inanimés ».

Sur cette réponse, le juge commanda qu'il fût suspendu en l'air, et fouetté jusqu'à lui déchirer tout le corps. Pendant ce supplice, une voix du ciel le fortifia et adoucit tellement sa peine, qu'il ne la sentait presque point. Alors le juge l'envoya en prison pendant qu'on préparerait une fournaise ardente pour l'y jeter. Son arrivée à la prison fut salutaire à quarante chrétiens qui y étaient détenus : car, à peine y fut-il enfermé, qu'il rompit leurs chaînes, ouvrit miraculeusement les portes et les mit en liberté. Pour lui, il y demeura constamment avec un ange qui le fortifiait pour de nouveaux supplices.

Cependant, avant de rendre contre le Confesseur de la foi un décret de mort et d'en finir par le feu, Alexandre voulut encore essayer la douceur et gagner Mammès par ses promesses. Il commença donc par lui faire de nouvelles remontrances, et lui dit « Heureusement pour toi, les affaires publiques m'ont occupé et ont différé ta condamnation j'en ai été ravi pour te donner le temps de rentrer en toi-même et de mettre ta vie en sûreté. Car tu peux encore la sauver, et garder ta fortune en obéissant aux édits de l'empereur et en sacrifiant aux dieux ». - « A quels dieux? » dit Mammès, Alexandre en nomma plusieurs, entre autres Apollon. « C'est bien dit », répliqua le Saint, « vos dieux sont bien nommés Apollon veut dire perdition, et ceux qui lui offrent des sacrifices, perdent leurs âmes pour jamais ».

Le juge, piqué au vif de cette réponse, reprit avec colère: « C'est la magie qui te rend si résolu et si insolent mais elle ne t'empêchera pas de périr par le feu, si tu ne sacrifies promptement. Regarde cette fournaise, et vois combien elle est profonde et brûlante tu vas y être consumé si tu ne changes de résolution ».

Mais le généreux Martyr répondit « Vous connaissez mes sentiments; car je les ai déclarés assez énergiquement pour que vous n'ayez plus aucun doute sur ce sujet. Je vous en prie, ne différez plus de me faire sentir les effets de votre colère ».

Voyant que le serviteur de Dieu était inflexible sur tous les points, le gouverneur prononça l'arrêt de sa condamnation. Il portait que Mammès serait précipité dans la fournaise pour y être brûlé vif, et que ses cendres seraient jetées au vent.
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Laetitia
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »

Il avait réuni autour de son tribunal les prêtres de ses fausses divinités, afin que, par leurs rites et leurs cérémonies, ils prévinssent les enchantements du jeune thaumaturge. Aussitôt que la sentence fut rendue, ils se mirent à l'œuvre, et vinrent se ranger autour de la victime pour la soumettre à leurs pratiques superstitieuses, et la jeter ensuite dans les flammes.

De son côté, Mammès avait reçu l'arrêt de mort rendu contre lui avec une joie si vive qu'il en bénit Dieu à haute voix. Puis, voyant les satellites du démon qui s'approchaient pour le saisir, il s'échappa de leurs mains, soit qu'il ne voulût pas souffrir leur contact impur, soit qu'il les trouvât trop lents à exécuter l'ordre du gouverneur; ensuite, tombant à genoux, il adressa au Seigneur cette prière « Dieu de nos pères, exaucez la voix du pécheur Mammès, qui souffre par amour pour vous, et arrêtez, si tel est votre bon plaisir, la fureur de ces flammes, afin que ceux qui ne vous connaissent pas, apprennent que vous êtes le seul vrai Dieu, et qu'il n'y a point d'autre Dieu que vous ».

Après ces paroles, il se relève, fait le signe de la croix et s'élance hardiment au milieu de ce brasier qui faisait horreur à tous les spectateurs, mais qui semblait être pour lui comme un bain rafraîchissant. Il y demeura trois jours, sans que le feu lui causât aucune incommodité, ni même grillât un seul de ses cheveux. Les païens croyaient n'y trouver plus qu'un peu de ses os ou de ses cendres mais ils furent bien surpris de l'en voir sortir plein de vie et de santé.

Le président dit aux assistants qu'il était bien manifeste que cet homme était grand enchanteur, puisque le feu lui obéissait aussi bien que les animaux. Alexandre ordonna donc qu'il fût exposé dans l'amphithéâtre pour y être dévoré par les bêtes féroces. Il avait donné des ordres pour qu'on chassât par tous les déserts et par toutes les forêts de la province, afin d'avoir à sa disposition un plus grand nombre de bêtes sauvages, comme s'il eût voulu armer contre un enfant tout ce qu'il y a de plus furieux au monde ; mais l'impatience qui le dévorait ne lui permit pas d'attendre le retour des chasseurs. A peine fut-il arrivé à l'amphithéâtre qu'il fit lâcher sur le Martyr un ours et un léopard qui étaient dans les cages du cirque. Mais, au lieu de lui faire du mal, l'ours s'abattit à ses pieds, comme s'il eût voulu les embrasser le léopard, se levant sur les deux pattes de derrière, appuya doucement les deux autres sur les épaules du Saint, et ne cessa de les lécher et de lui faire à sa manière les plus affectueuses caresses.

Le grand Martyr usait encore une fois des droits de l'innocence ; toutes les créatures se soumettaient à lui, parce qu'il avait lui-même soumis toutes les puissances de son cœur à son divin Maître : les rayons de la justice originelle, et le premier lustre de cette image divine qui parut en Adam, brillaient sur son front, et lui rendaient, sur la nature, l'empire que le péché avait fait perdre à l'homme.

Le gouverneur essuyait ainsi une nouvelle défaite ; continuer le spectacle, c'était prolonger sa honte ; il fit donc renfermer le jeune Martyr dans sa prison et attendit qu'on lui amenât des animaux plus sauvages.
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Re: Familles de Martyrs

Message par Laetitia »

Mammès était gardé dans sa prison, en attendant de nouveaux tourments. Les chasseurs d'Alexandre parcouraient pendant ce temps les montagnes et les forêts pour satisfaire les désirs de leur maître. Après de longs efforts, ils amenèrent un lion d'une grandeur démesurée. Le gouverneur se réjouit beaucoup de cette capture ; car cet animal devait le venger des affronts qu'il prétendait avoir reçus de l'invincible Mammès, et il comptait comme autant de défaites les supplices qui ne lui avaient point réussi. Il fit donc ramener aussitôt le jeune combattant dans l'amphithéâtre et sur le même champ de bataille, où, trois jours auparavant, la victoire était restée à son rival. Il espérait bien cette fois vaincre où il avait été vaincu, et effacer la honte de son échec.

Le bruit de cette nouvelle se répandit rapidement dans toute la ville : le peuple, furieux de voir ses idoles méprisées, s'assembla en foule pour assister à l'immolation barbare d'une victime innocente ; mais Dieu, renversant les desseins des hommes, les rendit eux-mêmes victimes de sa fureur et « ainsi l'agneau destiné au sacrifice devint le spectateur des vengeances divines exercées sur leurs têtes ».

Une grande multitude se pressait sur les degrés du cirque, avide d'émotions violentes : des cris sanguinaires retentissaient autour de la victime; les rugissements du lion enfermé dans sa cage et affamé par un long jeûne, se mêlaient aux clameurs de la foule et faisaient palpiter de plaisir les ennemis de Jésus-Christ. Assis sur une estrade et revêtu des insignes de sa dignité, le gouverneur semblait goûter à l'avance le plaisir de la vengeance, et n'attendait pour donner le signal des jeux que la réponse de l'aruspice chargé de consulter les dieux dans les entrailles d'une victime. Debout au milieu de l'arène, les yeux levés vers le ciel, Mammès attendait dans la prière et le recueillement l'heure de son triomphe.

Le signal est donné... Soudain un grand tumulte s'élève près de la porte du cirque les spectateurs s'agitent et se confondent ; des cris : « Au secours ! Au secours ! » retentissent de toutes parts. C'est un lion qui, descendu de la montagne, vient de pénétrer dans l'amphithéâtre, et de se mêler aux curieux réunis pour les jeux. Il promène partout l'épouvante et la mort : ceux qui échappent à sa dent meurtrière, sont écrasés sous les pieds de ceux qui fuient. Hommes, femmes, enfants, tout succombe autour de lui. Où fuir ? Les portes sont fermées et gardées par l'ange du Seigneur. Le sang coule de toutes parts, et l'arène se couvre d'une pourpre fumante. Mais le vengeur de l'innocent épargne ceux qui invoquent le Dieu de Mammès, et glorifient la vertu divine qui est en lui.

Tout à coup le lion s'arrête ; et, les yeux fixés sur celui dont il défend la cause, il le salue avec admiration et respect. Mais la justice de Dieu était satisfaite, et la gloire de son nom brillait dans l'amphithéâtre d'un éclat merveilleux. Mammès commanda au lion de s'arrêter, et celui-ci, docile à la voix de son maître, mit fin au carnage, puis, reprenant sa course vers la montagne, il alla reprendre la vie errante du désert.

Le moment était venu pour Mammès de recevoir la récompense. Consommé en peu de temps, il avait fourni une longue carrière, et il allait réclamer la couronne que lui méritaient ses grands travaux. Le gouverneur de Césarée a vu les prodiges se multiplier sous les pas du jeune Confesseur de la foi, les portes de la prison s'ouvrir devant lui, le bêtes sauvages se prosterner à ses pieds, les flammes du bûcher respecter son corps sacré, le lion vengeur massacrer ses ennemis, et cependant il ne veut pas s'avouer vaincu. La rage et la honte le dévorent, et son cœur endurci a soif de vengeance. Nous sommes quelquefois étonnés de voir les pécheurs demeurer insensibles à la vue de preuves si évidentes de la toute-puissance divine ; mais les mystères de la grâce sont impénétrables à nos faibles regards, et l'orgueil de l'homme est souvent un abîme profond où s'engloutissent et font naufrage les meilleures inspirations.
(à suivre)
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