Saint Joseph intime

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Laetitia
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Au point de vue qui nous préoccupe dans cet ouvrage, voilà ce qu'il importe surtout de sai­sir. C'est ce grand principe : qu'une des trois personnes de la Sainte Famille ne pouvait pas, avec le temps, ne pas occuper une place à part dans la pensée, dans le coeur, dans la vie du peuple chrétien, à côté de Jésus et de Marie, et que le développement de la dévotion envers le centre de l'ordre surnaturel doit continuer de gagner du terrain et conquérir toujours plus d'estime, d'amour, de vénération à saint Jo­seph.

Il y a un tableau connu de tous : soit qu'il prenne la forme supérieurement artistique habi­tuelle à Raphaël, soit qu'il consiste en une médiocre image comme il en paraît beaucoup : c'est le tableau de l'Enfant Jésus entre Marie et Joseph. Et ce tableau, vous le trouvez déjà dans l'Évangile dessiné avec une sobriété divine.

Combien voient passer sous leurs yeux ces images de la Sainte Famille sans que le coeur remarque saint Joseph !

Ainsi pendant longtemps la foule des fidèles ne le remarquèrent presque pas dans le tableau évangélique : ils le fêtaient pourtant implicite­ment, ― et ce souvenir est bien important, ― en fêtant les mystères de Bethléem, de l'Épi­phanie, de la Présentation... Il fallait des cir­constances favorables pour que leur attention devint plus explicite et plus vive. Ces circon­stances tardèrent assez longtemps à devenir générales.
Même après l'ère des persécutions et des mar­tyrs tant honorés, d'immenses préoccupations avaient empêché les fidèles d'être partout atten­tifs aux lignes doctrinales qui, dans l'Évangile, esquissent si fortement la figure de saint Joseph tout près de celles de Jésus et de Marie.

Mais le temps vint enfin où, comme par la force des choses, que dis-je ? par la vertu si communicative et si puissante de l'adoration envers Jésus et de la dévotion envers Marie, ces germes de la dévotion envers saint Joseph se mirent à éclore, à fleurir çà et là dans l'Église, surtout dans l'Église d'Orient : par exemple dans les Laures de la Palestine et, parmi le peuple, par la fête des Coptes en l'honneur de saint Joseph, où les fidèles se livraient à la joie et lisaient sa vie (1).


(1) - Bien que cette vie soit mêlée de fables, sa lecture est un signe non équivoque de dévotion.
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Laetitia
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Pour parler seulement de signes plus parfaite­ment perceptibles du développement de la dévo­tion envers saint Joseph en Occident : au XIIIè siècle, nous voyons les Carmes, consacrés de temps immémorial à la Sainte Vierge et ini­tiés de bonne heure à la dévotion envers saint Joseph, après avoir cultivé cette dévotion en Orient, travailler à sa diffusion en Occident.

Nous voyons au XIVè siècle, à Bologne, les Servites de Marie célébrer des Offices en l'hon­neur de saint Joseph et répandre avec zèle son culte.

Nous voyons la Provence s'ouvrir à cette dévotion touchante et en devenir un centre bien rayonnant. « Belle Provence ! s'écrie avec enthousiasme le P. Faber, belle Provence ! cette douce dévotion s'éleva dans l'Église d'Oc­cident, du sein de ton sol embaumé, semblable à un de ces légers nuages de fleurs d'amandiers qui semblent flotter entre le ciel et la terre, et suspendre leurs fraîches couleurs au-dessus de tes champs parfumés, aux premiers jours du printemps ! » ― « Nous la voyons fleurir au sein d'une confrérie, dans la blanche cité d'Avi­gnon. » Elle nous apparaît « bercée par le cou­rant rapide du Rhône, ce fleuve sur les flots duquel surnage la mémoire de tant de martyrs, qui arrose Lyon, Orange, Vienne et Arles, et se jette dans la mer qui baigne les rivages de la Palestine (P. Faber : ibid., p. 197) ».

Après s'être montrée dans l'ordre de Saint-Benoît dès le XIIè siècle, par la fondation d'un monastère dont saint Joseph était un des titu­laires, elle perce dans telle page des oeuvres de sainte Gertrude. Bientôt elle se manifeste aussi dans l'ordre des Cisterciens, témoin saint Ber­nard; dans les ordres de Saint-Bruno, de Saint-François, de Saint-Dominique.
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« Gerson fut suscité pour être le docteur et le théologien de cette nouvelle dévotion, sainte Thérèse pour en être la sainte, saint François de Sales pour l'enseigner et la répandre parmi le peuple. Les maisons du Carmel furent pour elle comme la sainte maison de Nazareth, et les collèges des Jésuites le lieu paisible de son séjour au milieu de la sombre Égypte.

Les âmes contemplatives la reçurent et en firent leur nourriture; celles qui aimaient une vie active s'en saisirent et allèrent en son nom soi­gner les malades et donner à manger à ceux qui avaient faim. Le peuple des travailleurs s'y attacha, car le saint et son culte lui apparte­naient à des titres égaux. Les jeunes gens se laissèrent aller à son attrait, et elle les rendit purs; les vieillards se reposèrent sur elle, et ils trouvèrent la paix dans son sein.

Saint-Sulpice l'adopta, et elle devint l'esprit du clergé sécu­lier. Et lorsque la grande société de Jésus eut cherché un refuge dans le Sacré-Coeur, et que ses membres, dispersés sous le nom de Pères du Sacré-Coeur, entretenaient leurs lampes allu­mées afin qu'elles fussent prêtes le jour de la résurrection de la Compagnie, ils demandèrent à la dévotion à saint Joseph leur repos et leur consolation, et ils jetèrent les semences d'une nouvelle dévotion au Coeur de saint Joseph, qui promet de produire un jour des fleurs et des fruits.

C'est ainsi que la belle dévotion à saint Joseph attira à elle les ordres religieux et les congrégations, les grands et les petits, les jeunes gens et les vieillards, les ecclésiastiques et les laïques, les écoles et les confréries, les hôpitaux, les salles d'asile et les pénitenciers; c'est ainsi qu'on la voit soutenant Jésus, partout marchant auprès de Marie, et projetant partout la douce image du Père éternel.

Puis, lorsqu'elle eut rempli toute l'Europe de ses suaves parfums, elle traversa l'Atlantique, s'enfonça dans les forêts vierges, embrassa tout le Canada, devint pour les missionnaires un auxiliaire puissant; et des milliers de sauvages firent retentir, au coucher du soleil, les bois et les prairies du Nouveau Monde des hymnes en l'honneur de saint Joseph et des louanges du Père nourricier de Notre-Seigneur (P. Faber : ibid., pp. 197-198) ».
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Re: Saint Joseph intime

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Et maintenant elle s'en va triomphant, même extérieurement, à travers le monde entier, par la fête très solennelle du 19 mars, par la fête du Patronage universel de saint Joseph, par la récitation de litanies approuvées, par la fête si belle du mariage de saint Joseph et de la Sainte Vierge, par le culte ravissant de la Sainte Famille, par un Mois que beaucoup d'âmes, encouragées par Rome, célèbrent avec joie, par l'usage, qui se répand beaucoup, de son scapulaire. Elle triomphe intimement dans une multitude d'âmes qui, par toute l'Église, aiment à redire bien sou­vent : « Jésus, Marie, Joseph, je vous donne mon coeur, mon esprit et ma vie ! Jésus, Marie, Joseph, assistez-moi dans ma dernière agonie ! Jésus, Marie, Joseph (1), que j'expire en votre compagnie. » Ah ! dites-les, chères âmes, ces prières, à tout le moins au lever et au coucher, avec toute votre foi et toute votre confiance; pour vous, pour tant d'âmes que vous devez aimer particulièrement, pour tant de mourants qui vont paraître devant Dieu pendant cette journée ou pendant cette nuit (2).

(1) - Dans la rédaction primitive italienne de ces invocations, le nom de Joseph vient le second : Jésus, Joseph, Marie.

(2) - A ce propos nous recommandons aussi vivement que possible à ceux de nos lecteurs qui ne l'auraient pas assez remarquée une oeuvre très belle, très pressante, profondément apostolique : l'Archiconfrérie du Coeur agonisant de Jésus et de Notre-Dame des Douleurs pour le salut des 140.000 mourants de chaque jour ! et dont les invocations peuvent bien facilement s'unir à ces trois invocations. ― Les Notices et le Bulletin Trimestriel se trouvent chez Monsieur l'abbé Larousse, rue Donadieu, Angers. ― Pour les Tableaux que l'on veut faire afficher dans toutes les églises du monde catholique, ― l'entreprise est déjà bien avancée, ― et qui prient tout prêtre célébrant la sainte messe de donner une intention à tous les agonisants du jour, et chaque fidèle de prier pour eux, d'offrir pour eux les messes qui se célèbrent dans le monde entier : s'adresser à la Visitation du Mans.
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II - QUEL CULTE DOIT VENIR DE CES SOURCES.


Le culte envers saint Joseph est donc, historiquement parlant, le corollaire de l'adoration envers Jésus, et de la dévotion envers Marie. Qui pense, en effet, parfaitement à Jésus et l'honore parfaitement, pense à Marie et l'honore. Et qui pense parfaitement à Jésus et à Marie pense à Joseph et l'honore. La pensée de Jésus et de Marie n'est pas intégrale, et telle que la Providence la veut définitivement, là où saint Joseph est oublié. Jésus et Marie n'ont pas vécu, ils n'ont pas souffert à Bethléem, en exil, à Na­zareth, sans lui. Leur vie a été mêlée avec la sienne sur la terre, elle lui est unie dans le ciel d'une union à part.

Il y a plus : la vie chrétienne étant la vie de Jésus et Marie prolongée, vous ne vivez pas pleinement de la vie chrétienne, si saint Joseph n'a pas une place profonde, intime, constante dans votre vie d'âme.

Est-ce que, en effet, il n'avait pas une place intime, profonde, constante, dans leur âme, dans leur cœur, ainsi qu'à leur foyer ?

Sans doute, vous distinguerez nettement et essentiellement le culte dû à Jésus du culte dû à Marie, et le culte dû à Marie du culte dû à Joseph.
Vous savez que l'Enfant Jésus est Dieu et qu'il faut l'adorer d'un culte de latrie, et qu'au­cune créature ne saurait partager ce culte avec le divin Enfant.
Vous savez que Marie est une pure créature, mais une créature que la Maternité divine a placée dans un ordre à part; et qu'il faut lui rendre le culte d'hyperdulie, et qu'aucune autre créature, pas même saint Joseph, ne saurait par­tager ce culte.

Vous savez enfin que saint Joseph ne forme pas comme Marie un ordre à part, mais que pourtant il est, par son rôle unique à l'égard de Jésus et à l'égard de Marie, éminemment au-dessus des plus grands parmi les saints et parmi les anges, et que nous lui devons un culte de dulie suprême. Ces précisions posées, et ces réserves faites, vous comprendrez facilement que nous ne saurions exagérer les honneurs que nous lui rendons, la soumission, l'amour envers lui.

Pourquoi ? Parce qu'il a été honoré par Jésus et Marie d'honneurs à part, d'une soumission à part, d'un amour à part.
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Re: Saint Joseph intime

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I. ― Notre culte d'honneur envers saint Jo­seph et celui de Jésus et de Marie.

Nous devons d'abord à saint Joseph un culte de louange, de félicitations, de congratulations,... supérieur à celui que nous rendons aux plus saints d'entre les hommes, aux plus glorieux d'entre les anges. C'est que les plus saints d'entre les hommes, les plus glorieux des anges n'ont pas été honorés d'un nom, d'un rôle, égal, ― combien il s'en faut ! ― à celui de saint Joseph. Les plus célèbres des prophètes, les plus grands des apôtres ou des docteurs, les plus élevés des Séraphins ne pour­raient jamais comme vous, ô saint Joseph, son­ger à dire au Fils de Dieu : « Mon Fils ! » Et s'ils y pouvaient songer, Jésus ne pourrait leur ré­pondre : « Mon Père ! »
Pas davantage, ils ne pourraient songer à nommer, comme vous, Marie leur épouse, ni Marie ne saurait faire à aucun d'eux l'honneur de l'appeler son époux.

« Mon Père ! » ce nom dit mille fois par Jésus : « mon Époux ! » ce nom souvent dit par Marie, et toujours présent à son coeur, sont pour vous un honneur qui dépasse tous les honneurs ren­dus aux autres créatures. Aussi bien, ces mots dans la bouche de Jésus et de Marie sont-ils parfaitement sincères et vrais. Il est parfaitement vrai que vous êtes l'époux de Marie, la Reine du ciel; et il est parfaitement vrai que, par la virgi­nité miraculeusement féconde de votre épouse, vous méritez, non selon la chair, mais dans un sens sublime, le nom de père de Jésus; vous êtes en toute vérité son père nourricier, son père protecteur et défenseur. Et ces honneurs, Jésus et Marie vous les rendent de tout leur coeur : car ils trouvent en vous une sainteté égale à votre dignité. En voyant tant de vertus, ils se complaisent en vous de tout l'amour filial, de tout l'amour conjugal et virginal dont leurs coeurs sont capables. Rien n'approchera jamais, sur la terre ou dans le ciel, de pareils honneurs reçus tous les jours, à Nazareth, de Jésus et de Marie.

Et rien ne nous donne une si haute idée du culte de l'Église que cette pensée : il est l'écho, la continuation du culte de Jésus et de Marie. Que nos hommages deviennent toujours plus respectueux et plus ardents d'amour, comme ils seront toujours loin de vous honorer comme vous le méritez, vous qui avez reçu le culte d'un Dieu et de la Reine du monde ! Unir notre culte à leur culte c'est notre ressource, et quel sûr moyen de vous plaire davantage !
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Re: Saint Joseph intime

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II. ― Notre culte de soumission envers saint Joseph et celui de Jésus et de Marie. Des auteurs graves ont dit que nous ne devons pas aux saints un culte de soumission, mais seulement un culte de charité (Cf. notre Culte du Coeur de Marie, 2è édition, p. 419). Et nul doute qu'ils n'aient raison si par soumission on entend la soumission définitive et comme en dernier ressort. La sou­mission ainsi entendue, aussi bien que l'adora­tion de latrie, est réservée à Dieu seul, le Créa­teur, le souverain Maître. Mais la soumission, évidemment, peut s'entendre dans un sens tout autre; et, par exemple, nous sommes soumis à nos parents, à nos supérieurs, aux lois justes de notre pays. Et c'est justice. A plus forte raison pouvons-nous être soumis aux saints, aux anges.

Qui dira donc la soumission que nous pouvons rendre à saint Joseph !

Voyez plutôt Jésus et Marie. Jésus était sou­mis à Joseph et à Marie, Marie était soumise à Joseph (1). Soumission filiale, soumission d'épouse ! Soumission si parfaitement humble, si parfaitement aimante, qu'imitent les saints et les anges, que l'Église essaie de reproduire avec un amour toujours plus fervent, et que je veux aussi reproduire, ô Saint si grand et si aimé, à votre école : pour recevoir vos leçons, pour imi­ter vos exemples d'horreur du péché, de pureté, de dévouement, de charité..., suivre, prévenir vos désirs; pour chercher en vous la direction de la vie et la direction de la mort.


(1) - Soumission de piété et d'amour : car, en droit, ni Jésus, qui est Dieu, ni Marie mère de Dieu ne peuvent être subor­donnés au fond à une créature. Cf. Suarez : loc. cit., Vivès, t. XIX, p. 123; ― Joan A Carthag. : Sum. Jos., n. 450.
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Re: Saint Joseph intime

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III. ― Notre culte d'amour envers saint Joseph et celui de Jésus et de Marie. A Nazareth, saint Joseph a été comme personne, et demeure à jamais, l'ami qui représente et le Père près de Jésus et l'Esprit-Saint près de Marie, que le Fils aime comme son père et que Marie chérit comme son très aimable et très saint Époux. Quoi qu'il fasse, combien l'amour de l'Église, combien le pauvre amour de mon âme sera toujours inférieur à celui des trois divines Per­sonnes et à celui de Marie !

Puisque par bien des côtés cet amour dépasse immensément les capacités de mon coeur, du moins je m'en réjouirai, je l'offrirai à saint Joseph pour l'honorer et pour qu'il me bénisse.

Et je l'imiterai dans la mesure où je le pour­rai. Comme Jésus et Marie, je me complairai en vous, ô saint Joseph. Quand votre seul nom fera-t-il tressaillir mon âme ? Il me rappelle de si grands et si ravissants mystères dans la Divi­nité, dans le Coeur de Jésus, dans le Coeur de Marie ! Ce nom mille fois béni par Jésus et Marie reviendra bien des fois sur mes lèvres et combien souvent dans mon coeur ! En entrant dans vos sanctuaires, en voyant votre image, je songerai que je suis devant le meilleur des pères. J'aimerai votre office et vos fêtes. Lire et médi­ter quelques pages qui me parlent de vos gran­deurs, de votre bonté, de votre amour, me sera une occupation bien chère. Je célébrerai avec une joie filiale votre mois comme un prélude du mois de Marie.

Et mon amour ne restera pas confiné en lui-même, oisif et silencieux. Il ne saurait vous faire du bien dans le ciel, ô saint Joseph : puis­que vous y êtes si parfaitement heureux et si magnifiquement glorieux; mais il peut se réjouir plus que de mon bien propre de tant de gloire et de tant de bonheur. Et il peut vous désirer et vous faire, si je l'ose dire, du bien sur la terre. Il peut demander à Jésus que votre gloire sans égale, après celle de Marie, dans le ciel, soit sans égale aussi sur la terre, dans les âmes.

Et mon amour filial ne saura pas se taire sur vous. S'il peut dire par des livres vos grandeurs et votre bonté, ce travail lui sera très doux. S'il peut parler de vous, il le fera avec un sentiment semblable à celui de saint François de Sales lorsque, invité à prêcher deux fois le jour de votre fête, il répondait : « J'ai eu rarement à me féliciter d'avoir donné deux sermons en un même jour, néanmoins, pour l'amour de saint Joseph, je consens à prêcher aujourd'hui une seconde fois. »

Et celui qui vraiment vous aime s'efforce de vous ressembler : il veut être chaste selon l'état où Dieu le veut; il imite votre abnégation, votre dévouement dans sa famille naturelle, ou dans sa famille adoptive. Il s'efforce d'imiter votre foi si simple et si profonde, votre confiance si entière, votre abandon absolu, votre humilité si vraie. Il imite votre contemplation si oublieuse de tout amour-propre, si simplement concentrée en Dieu, en Jésus, en Marie. Il imite votre vie laborieuse, votre patience dans la pauvreté, dans la souffrance, les angoisses, l'exil...

Et il s'efforce de viser toujours, ― comme moyen et comme but de la pratique de toutes ces vertus, ― à l'union la plus intime de la vie, du coeur, de l'âme, avec Jésus et Marie. Marie et Jésus sont pour lui comme pour vous l'horizon de la vie, qui résume tous les horizons du monde divin et tous les horizons les plus beaux et les plus utiles à contempler du monde créé.
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Re: Saint Joseph intime

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Le culte de saint Joseph a été inauguré à Na­zareth. Et l'Évangile en quelques mots le dit avec une profondeur et une clarté admirables. Et le culte actuel de l'Église n'est que le déve­loppement de ces germes évangéliques, la continuation et l'épanouissement dans le monde entier du culte de Jésus et de Marie envers Joseph. Puissent des âmes toujours plus nombreuses être attentives à ce culte de Jésus et de Marie, et s'efforcer avec amour de l'imiter.
A supposer que le dernier mot doctrinal sur le culte de saint Joseph ait été dit par Pie IX et Léon XIII, Pie X, le dernier mot liturgique n'est pas dit encore.

Et en tout cas, il s'en faut que tous les fidèles et même toutes les âmes ferventes aient compris. On comprendra peu à peu, et ce culte ira se développant en étendue pour le nombre, et en profondeur dans les âmes.

« Le Saint-Esprit, disait de Isolanis, ne ces­sera point d'agir sur les coeurs des fidèles, jus­qu'à ce que l'Église universelle honore avec transport le divin Joseph d'une vénération nou­velle, fonde des monastères, bâtisse des églises, érige des autels en son nom, multiplie ses fêtes et les célèbre plus solennellement. Le Seigneur enverra sa lumière jusque dans le plus intime des intelligences et des coeurs. De grands hom­mes scruteront les Dons intérieurs de Dieu caché en saint Joseph, et ils trouveront en lui un tré­sor d'un prix inestimable. La richesse et l'abon­dance des grâces spirituelles ont brillé d'un éclat unique en sa personne, de telle sorte qu'on ne peut lui comparer ni les saints de l'Ancienne Loi, ni ceux de la Nouvelle... Bénissez donc, ô peuples, bénissez donc Joseph, afin que vous soyez remplis de bénédictions, car quiconque le bénira, sera béni des phis abondantes bénédic­tions.

« Nous sommes fondés à croire, ajoute-t-il, que le Dieu immortel veut à la fin des temps honorer Joseph, dans l'empire de l'Église mili­tante, des honneurs les plus éclatants, et le ren­dre l'objet de la vénération la plus profonde (Trad. du P. Mercier : Saint Joseph, pp. 365-366). »
Je suppose réalisée cette page prophétique, et il me semble entendre déjà le monde entier, par toutes les voix des enfants de l'Église mi­litante, honorant avec enthousiasme la primauté de saint Joseph au-dessus des saints, au-dessus des anges : eh bien ! le seul nom : « Mon Père ! » prononcé une seule fois par Jésus, et le nom : « Mon Époux ! » adressé une fois, dans le silence de Nazareth, à Joseph par Marie, sont plus honorables, plus glorieux, plus doux pour lui que toutes ces louanges de la terre et du ciel, du temps et de l'éternité ! Et cet hommage que vous avez reçu tant de fois, je vous l'offre, ô grand Saint, ainsi que le Coeur filial de Jésus, le Coeur d'épouse de Marie, qui leur ont fait dire ce mot mille et mille fois avec tant d'amour. Et je crois que par cette oblation j'obtiendrai des grâces incalculables..., si je mets plus de foi, de confiance, dans les prières que chaque jour je vous adresse !
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Re: Saint Joseph intime

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ÉPILOGUE

Il n'est rien de plus beau que la Communion des Saints : cette immense société dont tous les membres peuvent avoir en Dieu, par toute la terre, de la terre au ciel, de la terre au purgatoire, les relations les plus intimes.

Que cette Communion apparaît sublime quand on songe que ses membres pleinement vivants : « les saints, sont tous des disciples de Jésus, copies de ce modèle, rayons réfractés de Celui qui est la lumière du monde... rameaux dont il est la tige, membres dont il est le chef, pleins de sa sève intime, de son sang qui les travaille et les divinise, indices vivants de son pouvoir sanctificateur, qui rapprochent de nous Jésus-Christ comme lui-même rapproche Dieu de l'homme ! »

Il n'est rien de plus beau, de plus grand... si ce n'est le centre même de cette Communion, et ce centre est l'adorable et infiniment aimable Trinité, et la Sainte Famille.
C'est là, dans ce centre de la lumière, de la vie, qu'a vécu jadis obscur, que resplendit éternellement saint Joseph.

Mais il est là : dans ce centre de la lumière et de la vie, si simplement, j'allais dire si naturellement , qu'on ne remarque pas, sinon à la longue, les sublimes proportions de son rôle, de sa dignité, de sa sainteté.
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