Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

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Abbé Zins
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Abbé Zins »

gabrielle a écrit : En même temps, cela me sert au niveau de la logique, je pense que lorsqu'on maîtrise mieux la logique il nous est plus facile de comprendre et surtout d'analyser les textes, et si dans ces textes il se glisse des erreurs sophistiques on peut alors les identifier.
C’est là une formation très utile, voire quasi nécessaire, dans le combat pour la vérité, en lequel les incompréhensions ne sont pas les seuls obstacles à surmonter, mais encore les mauvaises volontés faisant semblant de ne pas saisir, ou bien usant d’artifices mensongers pour passer d’un plan à un autre, ou pour déformer légèrement telle notion pour favoriser leur erreur, etc..
Anne-Marie
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Anne-Marie »

C'est toute une thèse,

c'est quand même incompréhensible ceux qui adhèrent à cette formule, quand c’est pourtant si clair pour nous ! !

Peut être ont-ils des intérêts, pour sortir une fou-thèse semblable ?

Si on n'a pas d'intérêts, c'est beaucoup plus facile d'être fidèle à l'Église, puisqu'on est prêts à tout perdre, plutôt que de trafiquer avec l'erreur ! ! !
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Abbé Zins
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Abbé Zins »

Anne-Marie a écrit : Peut être ont-ils des intérêts, pour sortir une fou-thèse semblable ?

Si on n'a pas d'intérêts, c'est beaucoup plus facile d'être fidèle à l'Église, puisqu'on est prêts à tout perdre, plutôt que de trafiquer avec l'erreur ! ! !
Oui. Vous abordez ici le côté moral et psychologique de la question.

Les gens honnêtes ont du mal à imaginer la malhonnêteté, la mauvaise volonté, la mauvaise foi qui, malheureusement pour ceux qui y sont enfoncés, sont des obstacles volontaires bien plus graves et difficiles à surmonter que de simples incompréhensions de l’intelligence.

Souvent, ils entrevoient et se détournent vite pour ne pas voir ; ou saisissent, mais ne veulent point admettre ; parfois, ce ne sont que des obstacles psychologiques qui les bloquent ou les paralysent, comme la peur des conséquences pratiques qu’ils entrevoient, etc..

C’est pourquoi il convient d’ajouter la prière aux bons avis et raisonnements, afin que la grâce divine travaille les âmes, intelligence et volonté, de ceux auxquels nous nous adressons.

En outre, c’est Dieu seul qui peut vraiment convertir une âme ; c’est déjà une belle fonction de lui servir d’instrument en ce domaine, en se rappelant cependant qu’avant et après l’accomplissement de tout notre possible, il faut implorer son secours non seulement afin qu’Il nous rende plus aptes à lui servir d’instrument, mais plus encore pour qu’Il agisse directement Lui-même en ces âmes.
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gabrielle
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par gabrielle »

2. Un gruyère est un fromage rempli de trous. Ainsi, plus il y a de fromage, plus il y a de trous.
Or plus il y a de trous, moins il y a de fromage.
Donc plus il y a de fromage, moins il y a de fromage.
Dans la première (celle de la majeure), les vides font partie du fromage.

Le fromage se définit alors par son apparence externe.

Dans la seconde (celle de la mineure), le fromage se définit comme une matière, et par là même, exclut le vide.

Ainsi ces deux notions antagonistes ne doivent pas être amalgamées dans une même phrase.
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Abbé Zins
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Abbé Zins »

Effectivement, au-delà du gruyère mis à la place de l’emmental, ce qui sert de moyen terme, à savoir plus il y a de trous, n’a pas la même suppositio, c.à.d. n’indique pas la même chose dans la majeure et la mineure.

Car il signifie ou plutôt insinue dans la majeure une augmentation, et dans la mineure une diminution.

Le glissement sophistique, la tromperie ou miroir aux alouettes, se situe en cette double insinuation diverse avec un même énoncé dont le contenu significatif n’a pas le même sens en la majeure qu’en la mineure.

De ce fait, cela revient à un faux syllogisme à 4 termes, au lieu de seulement 3 requis.
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Louis Mc Duff
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Louis Mc Duff »

Voici ce que je comprends, si on reprend le tableau de Gabrielle:

Image
1. loi : le raisonnement doit contenir trois termes et trois termes seulement: majeure, mineure et moyen terme.
Soit : majeur = mortels, mineur = Grecs et moyen = hommes
2. loi : Les termes ne doivent pas avoir plus d'extension dans la conclusion que dans les prémisses.
Exactement, car dans la conclusion, Grecs reste mineur par rapport à mortels car Grecs est une partie de ce qui est mortels donc l'ensemble des Grecs est plus petit que l'ensemble des mortels.
3. loi : le moyen terme ne doit pas entrer dans la conclusion.
Ici c'est évident car hommes n'est pas dans la conclusion.

4. loi : Le moyen terme doit être pris au moins une fois dans toute son extension.[/quote]

Ici, je m'essaie : je dirais que hommes est dans toute son extension dans la prémisse mineure car l'ensemble des hommes est plus grand que l'ensemble des Grecs.
5. Si les prémisses affirment, la conclusion ne peut nier.
Ici c'est évident, les prémisses sont affirmatives et la conclusion est affirmative aussi.
6. De deux prémisses négatives, on ne peut rien conclure.
Ici, cette règle est sans objet.
7. La conclusion suit toujours la prémisse la plus faible.
Là je me lance ...

D'après ce que je comprends, il s'agit de prouver, dans notre exemple, que la mineure est la plus faible en sachant que le degré de plus faible serait défini comme suit:

•la prémisse particulière est plus faible que la prémisse l'universelle ;
•la prémisse négative est plus faible que l'affirmative.

•la prémisse affirmative a un prédicat (attribut) particulier ;
•la prémisse négative, a un prédicat (attribut) universel ;
•la prémisse universelle a un sujet universel ;
•la prémisse particulière, sujet particulier.

J'en déduis que :

Notre majeure est universelle car elle est une prémisse universelle (ayant un sujet universel = hommes)

Notre mineure est particulière car elle est une prémisse particulière (ayant un sujet particulier = Grecs)

Et vu que la prémisse particulière est plus faible que la prémisse universelle,

alors notre prémisse mineure (Tous les Grecs sont des hommes) est la plus faible

et

la conclusion : Tous les Grecs sont mortels la suit.

CE QU'IL FALLAIT TROUVER (Ouf !!!...)
8. De deux prémisses particulières, on ne peut rien conclure.[/size]
Ici, troisième essai (d'après ce que je comprends) : je dirais que deux prémisses particulières sont deux phrases où tous les termes seraient particuliers, même le moyen terme, ce qui signifierait qu'il ne pourrait être pris au moins une fois dans toute son extension. (Ce qui va à l'encontre de la règle 4.)
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Abbé Zins
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Abbé Zins »

Réginald, dont “Gilbert le scolastique” est un double, sur une annexe du "FC" d'XA lors d'une sessions sur le "sédévacantisme", a écrit :
Majeure : De par la volonté du Christ, la fin de la Papauté est fin sociale, à savoir de procurer et de conserver l’unité de l’Eglise : « qu’il y ait un seul troupeau et un seul Pasteur » (Jn 10 :16).

Mineure Or cette unité de l’Eglise est par essence même pérenne parce que d’une part elle a fait l’objet d’une prière expresse du Christ (Jn 17 :10-20) et que d’autre part, selon les paroles mêmes du Christ, si l’unité de l’Eglise venait à défaillir, l’Eglise elle-même défaillerait : Mt 12 :25 « Tout royaume divisé contre lui-même court à sa ruine ; et nulle ville, nulle maison, divisée contre elle-même ne saurait de maintenir » .

Conclusion Par conséquent, la Papauté dans l’Eglise sera pérenne.
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Abbé Zins
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Abbé Zins »

trois syllogismes pour M. l'abbé ZINS par Réginald (2005-05-28 20:34:15)
http://sedevacantisme.leforumcatholique ... ESSION_ID=
Monsieur l'abbé,

Je vous ai proposé, lors de l'ouverture du sédévacanthon, trois syllogismes afin de raisonner sur une base rigoureuse et théologique.
Les revoici :

1) De par la volonté du Christ le Papauté est le fondement pérenne de l’Eglise (Mt 16 :18). Or l’Eglise ne peut garder sa pérennité si le fondement de cette pérennité disparaît. Par conséquent, le Papauté dans l’Eglise est nécessairement pérenne.

2) De par la volonté du Christ, la Papauté consiste formellement dans le fait de régir le troupeau des fidèles au Christ(Jn 21 : 15-17). Or le troupeau du Christ, qui est l’Eglise durera de façon pérenne (Cor 5, 14). Par conséquent la Papauté dans l’Eglise durera aussi longtemps qu’il y a un troupeau à régir.

3) De par la volonté du Christ, la fin de la Papauté est fin sociale, à savoir de procurer et de conserver l’unité de l’Eglise : « qu’il y ait un seul troupeau et un seul Pasteur » (Jn 10 :16) . Or cette unité de l’Eglise est par essence même pérenne parce que d’une part elle a fait l’objet d’une prière expresse du Christ (Jn 17 :10-20) et que d’autre part, selon les paroles mêmes du Christ, si l’unité de l’Eglise venait à défaillir, l’Eglise elle-même défaillerait : Mt 12 :25 « Tout royaume divisé contre lui-même court à sa ruine ; et nulle ville, nulle maison, divisée contre elle-même ne saurait de maintenir » . Par conséquent, la Papauté dans l’Eglise sera pérenne.

Ma question est simple : comme vous refusez la conclusion de mes syllogismes, vous êtes obligés de nier la majeure, la mineure ou les deux prémisses. Dans quel cas vous situez vous ? Et avec quels arguments.

Réginald
Ces syllogismes comportent indirectement une série d'objections visant à montrer que le Saint-Siège ne pourrait pas demeurer vacant de façon prolongée.

Comment les résolvez-vous, tant à partir de vos connaissances de la doctrine catholique qu'à partir des règles susmentionnées sur les syllogismes ?
Anne-Marie
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Anne-Marie »

Abbé Zins a écrit : Comment les résolvez-vous, tant à partir de vos connaissances de la doctrine catholique qu'à partir des règles susmentionnées sur les syllogismes ?
Conclusion Par conséquent, la Papauté dans l’Eglise sera pérenne.
C'est compliqué pour ma petite tête, je ne comprends pas vraiment les termes! ! !

Enfin, Il manque un bout à sa conclusion....
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Abbé Zins
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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Message par Abbé Zins »

Anne-Marie a écrit :Enfin, Il manque un bout à sa conclusion....
Pourriez-vous préciser en quoi vous estimez qu’il manque un bout à sa conclusion ?
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