Isaac Jogues missionnaire jésuite, témoignage

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Alexandre
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Isaac Jogues missionnaire jésuite, témoignage

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Extrait d’une lettre du prêtre jésuite français Isaac Jogues, traitant d’un récit lors de sa captivité chez les Iroquois.

Voici une partie du témoignage de la vie en captivité chez lez Iroquois du Père Isaac Jogues, prêtre jésuite, et fêté le 26 septembre avec 7 jésuites français que sont st Jean de Brébeuf, Charles Garnier, Antoine Daniel, Gabriel Lallemant, Noël Chabanel, Jean de Lalande, René Goupil ayant fondé des chrétientés florissantes, surtout parmi les Hurons. Ils furent martyrisés par les Iroquois de 1642 à 1649. Ils ont été canonisés par Pie XI en 1930.

Ce témoignage est tiré du livre « le Père Isaac Jogues, de la compagnie de Jésus », qui est un recueil de lettres rassemblées par le Père F. Martin, s.j., en 1888.
Voici donc un extrait d’une des nombreuses lettres du Père Jogues, ici écrite le 5 août 1645 à l’attention de son Provincial en France, alors qu’il était en passage au poste de la colonie hollandaise de Renselaerswich, Nouvelle Belgique.

«  Depuis ma captivité, j’ai régénéré dans les eaux sacrées, 70 personnes, enfants, jeunes gens et vieillards de cinq nations et de langues différentes, pour que chaque tribu, chaque langue, chaque peuple soit représenté devant l’Agneau.
Voilà pourquoi je fléchis chaque jour le genou devant le Seigneur et le Père de mon Seigneur, pour que, si la gloire le demande, il fasse évanouir les projets des Européens et des sauvages qui songent ou à m’arracher à mon exil, ou à me rendre à mes frères. Plusieurs ont en effet parlé de ma délivrance, et les Hollandais chez qui je vous écris, ont fait des offres généreuses, et en font encore pour ma rançon et celle de mes compagnons. Je les ai visité deux fois, et ils m’ont toujours reçu avec bonté. Ils ne négligent rien pour obtenir notre rachat. Ils vont même jusqu’à combler de présents les sauvages chez que je vis, pour qu’ils me traitent avec douceur.
Je conjure donc Votre Révérence de vouloir bien me regarder toujours comme son enfant, quelque indigne que j’en sois. Sauvage par le vêtement et la manière de vivre, et vivant à cause de l’agitation, comme loin de mon Dieu, je veux cependant mourir, comme j’ai toujours vécu, enfant de la Sainte Eglise romaine, et membre de la Compagnie de Jésus.
Demandez pour moi à Dieu dans vos saints sacrifices que, puisque j’ai abusé jusqu’à présent de tant de grâces qu’il m’a données et qui auraient pu m’élever à une sainteté éminente, je profite au moins de cette dernière occasion qui m’est offerte. Votre bonté ne refusera pas cette faveur à la prière de votre enfant.
La vie que je mène est bien triste, et toutes les vertus y sont en danger : la foi dans les épaisses ténèbres de l’infidélité, l’espérance dans des épreuves si longues et si dures, la charité au milieu d’une si grande corruption, et loin de tous les sacrements de l’Église. Si la chasteté ne trouve pas ici les dangers des délices de ce monde, elle a celui du mélange et de la familiarité des deux sexes ; celui de la liberté absolue laissée à chacun de tout dire et de tout faire, et surtout des nudités continuelles. Malgré soi on voit souvent ici ce que l’on cacherait ailleurs, non seulement au regard des curieux, mais même de qui que ce soit.
C’est pourquoi je demande souvent à Dieu de ne pas me laisser sans secours au milieu des morts, et de faire en sorte que, malgré toutes les impuretés, et le culte idolâtrique rendu au démon, dont je suis témoin, isolé et sans défense, mon coeur devienne pur devant les commandements, afin que lorsque le bon Pasteur rassemblera les tribus dispersées d’Israël, il nous retire du milieu des nations pour bénir son saint nom. Fiat, fiat !… Permettez- moi de prier votre Révérence de saluer tous mes RR.PP et mes très chers frères, que je chéris et que je respecte tous en Notre-Seigneur, et de me recommander à leurs prières.

Votre très humble serviteur et fils en Jésus- Christ
Isaac Jogues, S.J. »

Le Père Isaac Jogues mourut d’un coup de hache porté à la tête, reçu de par derrière, lorsqu’il entrait dans le tipee du chef du village, alors qu’il était invité à un soit-disant repas... Sa tête fut ensuite tranchée et mise au bout d’un pieu d’une palissade. Il avait reçu auparavant pendant sa mission de grandes souffrances physiques qui ont cicatrisé avant sa mort subite : doigts arrachés par les dents des Iroquois, écorchures, pelures, brûlures, scalp à coup d’ongles, parties de muscles au bras découpés, froid en hiver car dépouillé de son vêtement… Ce meurtre valu justice par une condamnation à mort du meurtrier, par la France. L’Iroquois condamné put, avant de mourir de son supplice, se repentir et obtenir le baptême en prenant pour nom « Isaac ».

Pour embellir davantage ce document, voici les prières de Communion et Postcommunion de la messe de ces saints martyrs :

Communion :
« Le christ sera glorifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort ; car le Christ est ma vie, et la mort m’est un gain. »

Postcommunion :
« Rassasié du pain des forts, accordez- nous Dieu tout puissant, que comme vos saints martyrs Jean, Isaac et leur compagnons fortifiés par lui n’hésitèrent pas à donner leur vie pour leurs frères, ainsi nous- mêmes, portant le fardeau les uns des autres, nous aimions notre prochain en œuvre et en vérité. Par NSJC »

Saint Isaac Jogues, Priez pour nous.
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