Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

chartreux
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :
I. Il est de foi (1) que Dieu connaît les actes libres de ses créatures de l'intérieur, avant qu'elles soient manifestées à l'extérieur ; Dieu les connaît comme ils sont dans la conscience de l'agent libre, et même mieux que l'agent libre lui-même ; (2) que Dieu seul possède cette connaissance ; (3) que comme Dieu connaît ces actes de l'intérieur (c'est-à-dire dans la disposition interne de l'agent), Il connaît également l'acte dans son principe, qui est le choix exercé librement par le libre-arbitre de la créature ; ce libre-arbitre est entièrement l'œuvre de Dieu, et ne peut avoir ni tendance, ni motif, ni activité indépendants de son Créateur.

I. 1. Pour démontrer (1) à partir de L'Écriture, nous avons choisi les passages suivants : "les yeux du Seigneur sont beaucoup plus lumineux que le soleil, qu’ils regardent toutes les voies des hommes, et la profondeur des abîmes, et qu’ils pénètrent les cœurs des hommes jusque dans les replis les plus cachés" (Ecclis. 23:22), "le Seigneur sonde tous les cœurs, et il pénètre toutes les pensées des esprits"(1 Paral. 28:9), "car vous seul vous connaissez les cœurs des enfants des hommes"(2 Paral. 6:30), "Moi, le Seigneur, je (qui) sonde le cœur, et (qui) j’éprouve les reins ; je (qui) rends à chacun selon sa voie et selon le fruit de ses pensées" (Jér. 17:9-10, cf. Actes 1:24 et 15:8), "Le Seigneur a regardé du haut du ciel ; il a vu tous les enfants des hommes. (...) lui qui a formé le cœur de chacun d’eux, et qui connaît toutes leurs œuvres."(Ps. 32:13-15).
chartreux
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :
I. 2. En ce qui concerne l'exclusivité de ce savoir, la sainte Écriture parle surtout des cœurs des hommes qui sont cachés aux autres hommes. Mais de l'enseignement unanime des Pères, les expressions emphatiques utilisées doivent être appliquées aux anges également, qui eux aussi ne peuvent lire les pensées des hommes et des autres anges. Cf. Suarez, De Angelis, 1,2. c.21. Cette doctrine concerne surtout les esprits mauvais, qui dans les tentations qu'ils nous suscitent sont aussi incapables, avant que notre volonté se manifeste, de percevoir notre consentement que de le forcer.

I. 3. La troisième proposition établie ci-dessus, sur la manière dont Dieu connaît les actes libres, est d'une importance capitale pour les thèses suivantes sur la prévision de ces actes. Voici comment on peut achever de l'expliquer. Comme la créature dépend de Dieu dans son activité générale et dans ses opérations libres, qu'elle n'est et ne peut être active que par suite d'un mouvement que Dieu lui communique et avec son concours, la libre activité de la créature n'est aux yeux de Dieu que la continuation d'un mouvement parti de lui et soutenu par lui : les bonnes actions sont l'exécution et le terme du mouvement dans la direction voulue et préparée par Dieu ; les mauvaises actions sont un écart du mouvement, une déviation produite par la créature dans une direction non voulue de Dieu.
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :
Dieu doit donc connaître les actes libres, ainsi que tous les autres actes de sa créature, non comme des phénomènes indépendants de lui ; il doit les voir dans leur origine, dans la volonté créée par Lui et placée sous sa dépendance, c'est-à-dire en Lui-même, racine première de la liberté et de l'activité des créatures. Ainsi les libres actions des créatures ne projettent point leurs rayons en Dieu ; elles sont au contraire illuminées par la connaissance de Dieu, de qui elles dépendent. Ensuite, de même que Dieu ne connaît pas les effets en raisonnant sur la nature des causes, mais en pénétrant les causes dans leur activité actuelle et jusque dans leurs effets ; de même il connaît les résolutions effectives de la libre volonté, non en raisonnant sur l'état antérieur et la manière d'être de la volonté, non d'après le mouvement qu'il lui a imprimé, en tant que ce mouvement implique un état antérieur à la décision de la volonté, car cela impliquerait une liaison nécessaire entre cet état et l'acte subséquent de la volonté, et supprimerait le libre arbitre.

Cette résolution, Dieu la voit directement dans exécution qu'elle reçoit de la volonté placée sous sa dépendance et son impulsion, et cette dépendance de la volonté à l'égard de Dieu et de l'impulsion de Dieu est la raison formelle objective (ratio formalis objectiva) pour laquelle le regard divin peut et doit tomber sur la libre résolution de la volonté.
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :

Tous les théologiens sont d'accord pour le fond sur la manière d'expliquer comment Dieu voit du dedans au dehors les actes libres des créatures ; seulement les uns font ressortir trop vivement et trop exclusivement que les actes libres sont connus par le mouvement imprimé de Dieu, comme par un moyen ; les autres, que ces actes libres ne sont connus qu'en eux-mêmes et sans intermédiaire, tels qu'ils émanent des créatures. Toutes les écoles conviennent également que la première manière de s'exprimer ne s'applique qu'aux bonnes actions. Elles émanent de Dieu de telle sorte que c'est Dieu qui les a en vue et les réalise ; tandis que la seconde manière ne s'applique sans restriction qu'aux actions mauvaises, lesquelles, en tant que mauvaises, n'émanent aucunement de Dieu, mais de la volonté des créatures, qui seule détermine leur fausse direction.

Ce que nous venons de dire sur le mode de connaissance explique comment on peut sauvegarder le dogme le l'indépendance de Dieu en ce qui concerne sa connaissance de nos libres actions. Si la libre volonté des créatures cause et détermine, par sa propre résolution, un objet de la connaissance divine, elle ne cause et ne détermine pas pour autant la connaissance divine elle-même. Par contre, de même que Dieu est déterminé par sa propre nature à connaître tout ce qui est connaissable sans exception, il connaît aussi les libres actions des créatures non point parce qu'elles se font connaître et se présentent à Lui ; Il les connaît de Lui-même, parce qu'Il se les rend présentes et connaissables ; qu'Il les voit dans le mouvement qui part de Lui et dont elles sont un écoulement.

C'est dire en même temps que la connaissance des libres actions des créatures dépend objectivement et dans sa raison formelle du rapport de causalité ou de dépendance qu'elles ont avec Dieu ; non pas que Dieu détermine ces actions de la même manière qu'Il détermine les autres actes de sa puissance : la libre résolution de la volonté créée étant fondée sur l'influence causale de Dieu, Dieu la connaît sur le fondement de cette influence. De plus, comme cette raison formelle de la connaissance n'exprime que le rapport le l'objet matériel à son objet formel, qui est l'être de Dieu, on comprend aussi que l'on puisse et doive dire : Dieu connait les actes libres dans son être propre, c'est-à-dire en vertu de la parfaite connaissance qu'Il a de son Être et qui s'étend nécessairement à tout ce qui dépend de Lui.
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :
Cette doctrine bien comprise, on verra nettement qu'on ne peut conclure de ce rapport de causalité ni que la connaissance précise de la résolution de la volonté soit la cause déterminante de cette résolution, ni que la décision de la volonté soit ce qui détermine Dieu à la connaître, car Dieu est indépendant. On peut dire seulement : si l'exercice effectif de la résolution de la volonté est simplement une condition pour que Dieu la connaisse, c'est cependant une condition nécessaire pour qu'Il puisse, en vertu de son influence causale, étendre sa connaissance à la résolution de la volonté.

Cette doctrine est exprimée ainsi par S. Jean Damascène, Contra Manich., c.79 : "La prescience de Dieu n'a pas sa cause en nous ; mais c'est à cause de nous qu'Il prévoit ce que nous sommes sur le point de faire : si nous n'étions pas sur le point de le faire, Dieu ne les aurait pas prévues, par ce qu'elles n'allaient pas avoir lieu. La prescience de Dieu est très-vraie et infaillible certes ; mais ce n'est pas elle qui nous fait faire certains choix : c'est au contraire par ce que nous sommes sur le point de faire ces choix que Dieu les connaît."
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :
II. Comme toutes les autres formes de connaissance divine, la connaissance des actes libres des créatures est éternelle. Ainsi Dieu connaît les actes libres des créatures avant qu'ils aient lieu, et les connaît mieux que les créatures elles-mêmes. Par ailleurs Il les contemple comme lui étant éternellement présents, tels qu'ils finissent par être quand ils sont accomplis avec le cours du temps. Le concile du Vatican (sess.3 c.1) dit : " Toutes choses sont nues et ouvertes pour ses yeux, même ce qui doit arriver par la libre action des créatures". Une telle prescience est le privilège exclusif de Dieu, c'est une marque de la divinité. Cf. Ps. 138:1 et suiv. ; Sira. 39:24-25 et 23:28-29. "Annoncez ce qui doit arriver à l’avenir, et nous saurons que vous êtes dieux" (Isa. 41:23). Chacune des nombreuses prophéties contenues dans l'Écriture-Sainte est une preuve de la prescience divine. "Chaque prophète est une preuve de la Préscience divine" - Praecientia Dei tot habet testes quot habet prophetas (Tertull., C. Marcion). S. Augustin dans Ad Simplicium, 1. ii, q. ii, n. 2 donne une explication classique sur la manière dont les choses futures sont présentes à Dieu.

La prescience de Dieu est nécessairement éternelle, comme tout ce qui est Dieu. De plus, si Dieu ne connaissait les actes libres de ses créatures qu'en temps réel seulement, les décrets de sa Providence devraient être prononcés dans le temps aussi. La possibilité d'une prescience éternelle est évidente du fait de la nature de cette science, qui permet à Dieu de voir les choses futures dans leurs causes éternelles. De plus, Il voit le futur comme lui étant actuellement présent, par ce qu'Il n'est pas soumis au temps ; depuis son éternité indivise, les choses temporelles sont vues avec leur caractère temporel et telles qu'elles sont quand elles existent.

La prescience divine est une contemplation éternelle qui ne perturbe pas la liberté de la volonté créée. Le fait que Dieu voit ce que nous faisons, n'altère pas plus la nature de nos actes que le fait qu'ils soient vus ou enregistrés par nous-mêmes ou par d'autres. La connaissance que Dieu a d'un acte libre est la même avant, pendant et après l'acte. De plus, comme la prescience divine fonctionne a priori, elle appréhende les actes libres comme tels, c'est-à-dire comme procédant de la volonté par une détermination libre. Si elle ne saisissait l'acte que comme un changement matériel, la connaissance serait fausse ou incomplète. Il n'y aurait conflit entre la prescience et la liberté d'action que s'il y avait une influence nécessaire de Dieu sur la volonté humaine, ou bien si celle-ci opérait comme des prémisses produisant nécessairement une conclusion.
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SWS, Livre II, I, C5, §80 traduit par le chartreux a écrit :

III. La connaissance de ce que des agents libres feraient dans telles ou telles conditions est certainement possédée par Dieu. C'est en elle-même une perfection sans mélange, qui est de plus nécessaire à la gestion parfaite du monde par la divine Providence. Sans une telle connaissance, Dieu ne pourrait produire ses décrets concernant le gouvernement des créatures rationnelles, ou alors Il ne pourrait le faire qu'en les privant de leur liberté (Cf. Hurter, De Deo, n.87).

III. 1. La Sainte-Écriture soutient pleinement cette doctrine. Quand David demanda à Dieu si les habitants de Céila le livreraient à Saul, Il répondit clairement, "Ils vous livreront." Cependant David s'étant enfui, il ne fut pas livré à son ennemi (1 Rois 23:1-13). D'autres exemples de la connaissance divine d'actions futures dépendant de conditions non réalisées dans Jér. 38:15 et suiv. et Matth. 11:20-23 : "Malheur à toi, Corozaïn ; malheur à toi, Bethsaïde ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans Tyr et dans Sidon, il y a longtemps qu’elles auraient fait pénitence dans le sac et la cendre. 22 C’est pourquoi, Je vous le dis, au jour du jugement Tyr et Sidon seront traitées moins rigoureusement que vous. 23 Et toi, Capharnaüm, t’élèveras-tu jusqu’au ciel ? Tu descendras jusqu’à l’enfer ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait peut-être encore aujourd’hui". Cf. Franzelin, De Deo, p. 449 et suiv.

III. 2. Les Pères traitent souvent de ce sujet dans le contexte de la Providence. Dans leurs controverses avec les manichéens et les gnostiques, ils admettent tous sans hésitation que Dieu connaissait à l'avance les péchés qu'Adam, Ève, Saul, Judas commettraient si certaines conditions étaient réunies. Pas un de ces pères ne tente de justifier Dieu d'avoir créé ces hommes ou de leur avoir confié un emploi, en plaidant une ignorance de ce qui allait arriver étant donné les circonstances. Cf. Sagesse 4:11 : "Il a été enlevé, de peur que la malice ne transformât son esprit, et que les apparences trompeuses ne séduisissent (déçoivent) son âme" et les commentaires sur ce verset, particulièrement le sermon de S. Grégoire de Nysse qui y est consacré (Opera, tome II, pp.764-770), et S. Augustin (De Corr. et Gratia, c. viii).
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SWS, Livre II, I, C5, §81 traduit par le chartreux a écrit :
Section 81. La Sagesse de Dieu dans son action au dehors. Des idées divines en particulier.

On entend ordinairement par idée, ἰδεά, le modèle intellectuel sur lequel l'artiste travaille et qu'il s'efforce de reproduire dans son œuvre. Le mot "idéal" exprime très-bien le rapport de la représentation avec l'idée. Dans le langage de l'Église, les termes idée, exemplaire, forma, species, εἶδος, sont souvent interchangeables.

1. Tout ce que Dieu opère, Il l'opère avec une pleine conscience et une parfaite connaissance, et toute son action tend essentiellement à produire un être réel, qui soit bon et beau en soi. Ainsi toutes ses oeuvres sont des oeuvres de sagesse et surtout d'un art plein de sagesse. "Vous avez fait toutes choses avec sagesse" (Ps. 103:24), "la sagesse qui a tout créé" (Sag. 7:21). La philosophie et la théologie expriment cette doctrine en disant que « Dieu opère au dehors par des idées artistiques, et que tout ce qui existe hors de Dieu est essentiellement le produit et l'expression d'une idée divine. »

2. Les idées de la sagesse divine se distinguent cependant des idées d'un artiste fini en plusieurs manières : ce sont vraiment des idées créatrices, qui ne tendent pas seulement, comme celles d'un artiste fini, à la forme extérieure des choses ; elles dépassent les forces de la nature et visent à la forme intérieure de l'être et à la vie des choses. Elles ne sont pas mises en œuvre par une puissance distincte d'elles-mêmes, mais elles trouvent en elles la vertu nécessaire de se réaliser, parce qu'elles sont réellement identiques à la puissance de Dieu. Ces idées sont absolument originales, car elles sont puisées en Dieu même et lui appartiennent en propre : (λόγοι οὐσιώδεις, rationes aeternae) ; tandis que les idées d'un artiste fini n'ont qu'une originalité relative ; elles proviennent de lui, elles naissent en lui avec le temps, et toujours sous une influence, sous une impression plus haute que lui, qu'elle vienne du dedans ou du dehors.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I, C5, §81 traduit par le chartreux a écrit :
3. Aussi les théologiens disent que l'idéal qui sert de fondement aux idées divines n'est autre que son Être infiniment parfait, en tant que cet être, contenant en soi le degré de sa perfection qui se trouve dans tous les êtres, peut être représenté et imité dans des choses extérieures et finies, et que Dieu, par sa vision compréhensive, reconnaît qu'il peut être imité et reproduit. Tout être hors de Dieu étant essentiellement une participation, une copie partielle de l'être divin, chaque œuvre que Dieu produit au dehors doit être conçue et voulue dans ce rapport avec lui, et la représentation que Dieu fait de son contenu, il doit la tirer de la vision de son être, où elle est contenue. De là vient que les idées créées ne sont pas contenues dans les idées divines comme dans une simple représentation intellectuelle, mais comme dans leur véritable exemplaire.

4. D'après ce qui précède, on résout ainsi la question s'il y a en Dieu une, plusieurs, ou une infinité d'idées. En réalité, il n'y a en Dieu qu'un seul idéal et partant qu'une seule idée pour tous les êtres ensemble comme pour chaque être en particulier. Dieu étant dans sa nature absolument simple et tout ensemble infiniment riche, l'exemplaire des imitations les plus diverses, il connaît par une représentation simple, mais par cela-même souverainement distincte, toutes les espèces possibles d'imitations. Au point de vue formel cependant, il y a en Dieu autant d'idées qu'il y a de manières différentes dont son être peut être imité.

5. Il n'y a point en Dieu d'idées pour le mal en tant que mal, car le mal n'est point une forme ou configuration, mais plutôt une déformation des êtres, et ce n'est pas davantage une œuvre de Dieu qui soit le produit de son art ou une image de sa perfection.

6. Enfin quant à la manière dont opèrent les idées divines, il s'entend de soi qu'elles ne peuvent devenir réellement efficaces que lorsque la volonté de créer se joint à la représentation.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, I, C5, §81 traduit par le chartreux a écrit :
II. 1. Tout ce qui est reçoit sa forme et sa détermination intérieure de l'impression d'une idée de la sagesse divine. C'est donc à elle qu'il appartient d'unir tous les êtres dans un tout harmonieux, de leur assigner la place qui leur revient dans l'ensemble, mais aussi de ne donner l'être qu'à ceux qui s'adaptent au plan du monde tel que Dieu l'a voulu. Cette activité ordonnatrice de la sagesse divine, L'Écriture sainte l'appelle le nombre, la mesure et le poids des choses : "vous avez réglé toutes choses avec mesure, et avec nombre, et avec poids." (Sag. 11:21).

2. Pareillement, l'ordre intérieur, l'harmonie, l'organisation en vue d'une fin précise, qui se révèle avec tant de richesse et de variété dans chaque être particulier, est essentiellement l'ouvrage de la divine sagesse. Tous les êtres reçoivent de Dieu non-seulement leur être et leur nature, mais encore leur perfection intérieure et extérieure, qui consiste en ce qu'ils deviennent semblables à Dieu par leur activité interne et par leur activité au dehors. Il appartient surtout à la sagesse divine de tracer à la créature raisonnable les lois qui doivent diriger ses efforts et ses opérations. Ces lois sont "écrites dans les cœurs" (Rom. 2:14-15) et y sont lues à la lumière de la raison. La Sagesse divine apparait alors comme doctrix disciplinae Dei, comme guide et maîtresse, qui conduit l'homme à la participation à la vie très-sage de Dieu.

Pour la relation entre la loi éternelle en Dieu et la loi naturelle, cf. S. Thomas, Ia IIae, q. 91, art. 2.
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