Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

chartreux
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
À l'appui du sentiment que le Christ ne s'est pas nommé Fils de Dieu dans un sens essentiellement différent de celui qui s'attache à ce mot quand on l'applique aux créatures, quelques-uns citent Jean 10:35-36, prétendant que Jésus se contenta de repousser l'accusation de blasphème, en disant que d'autres aussi étaient appelés des fils de Dieu, des dieux. Mais si Jésus écarte le blasphème, ce n'est point en s'appuyant sur un parallèle ; le fort de sa réponse consiste en ceci : les juifs avaient dit "Nous vous lapidons (...) pour un blasphème, parce qu’étant homme, vous vous faites Dieu", et Jésus répond : "La qualité d'homme n'exclut pas nécessairement celle de Dieu, et si des hommes à qui Dieu parlait comme à ses serviteurs ne laissaient pas d'être appelés par lui des dieux, il faut bien que cet homme à qui Dieu a donné puissance sur le monde entier, qu'il a institué l'héritier de sa domination, qui dans le psaume cité est nommé Dieu en face des autres dieux, puisse être appelé Dieu sans blasphème et dans un tout autre sens. Or, en se nommant Dieu, Jésus affirme précisément qu'il est cet héritier de Dieu que le psaume présente comme un Dieu exerçant sa justice." Cf. Franzelin, De Verb. Incarn., th. VII.
chartreux
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
II. 2. Le caractère distinctif, la perfection de la filiation du Fils de Dieu résulte en outre des épithètes qui souvent accompagnent ce nom. Le Fils de Dieu est appelé "Vrai Fils, ἀληθινός" (1 Jean 5:20), "unique engendré", unigenitus, μονογενής (Jean 3:16 et 1:14), "Fils bien-aimé" (Matth. 3:17 et Col. 1:13), "le Fils unique, qui est dans le sein du Père", et qui est le seul qui voie Dieu (Jean 1:18), "Tu es mon Fils, je t'ai engendré aujourd'hui" (Héb 5:5, référence à Ps. 2:7), "ex utero genitus" (Ps. 109:3, selon la Vulgate), "procédant de Dieu", ἐγὼ γὰρ ἐκ τοῦ θεοῦ ἐξῦλθον, (Jean 8:42). Que si quelquefois il est appelé "premier-né" d'entre beaucoup de frères, ou bien des morts, ou encore de toutes les créatures, cela n'indique pas une coordination avec la simple réserve d'une primogéniture temporelle, d'une dignité ou d'une perfection plus haute ; c'est une supériorité causale sur tout ce qui est sorti de Dieu ou sur ce que Dieu a adopté. Cela veut dire que le Fils de Dieu, étant le Fils vraiment unique, non-seulement précède tous les êtres qui sont hors de Dieu, mais qu'il est aussi leur modèle, leur principe et leur terme final, (Apoc. 3:14), et spécialement le principe de l'adoption des êtres raisonnables. Cela est clairement et magnifiquement exprimé dans le principal passage qui traite de cette primogéniture de Jésus-Christ :
Coloss. 1:12-19 a écrit : Rendant grâces à Dieu le Père, qui (...) nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé (du Fils de sa dilection), (...) qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature ; 16 car en lui toutes choses ont été créées dans le ciel et sur la terre, les visibles et les invisibles, (...) tout a été créé par lui et pour lui, (εἰς αὐτόν) 17 et il est avant tous, et toutes choses subsistent en lui
Puis vient la seconde primogéniture, qui a son fondement dans la première : "18 C’est lui aussi qui est le chef du corps de l’Eglise ; lui est les prémices (le principe), le premier-né d’entre les morts, afin d’être en toutes choses le premier (la primauté de) ; 19 car il a plu à Dieu que toute plénitude résidât en lui."

Il résulte aussi de ce seul passage que la génération divine, qui est la raison propre et formelle pour laquelle Jésus-Christ est appelé et est réellement le Fils de Dieu, ne doit pas être principalement cherchée dans sa naissance admirable et sa renaissance comme homme. Les textes qui semblent l'indiquer doivent s'expliquer de manière à concorder avec le passage ci-dessus.
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
II. 3. La vérité et la perfection de la génération s'expriment encore en disant que le Fils est l'image la plus parfaite du Père, et plus spécialement qu'il est sa ressemblance, le rayonnement de sa gloire, l'empreinte de sa substance qu'il porte en lui la forme ou la nature du Père et toute la plénitude de la divinité ; que c'est par là qu'il est égal au Père et le manifeste d'une manière parfaite. "Le Fils ... qui, étant la splendeur de sa gloire, et l'empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance "(Héb. 1:3) "lui qui, existant en forme de Dieu, n’a pas cru que ce fût pour lui une usurpation d’être égal à Dieu"(Phil. 2:6 ; cf. aussi Col. 1:15,20 et 22:9 ; ainsi que Jean 14:9).
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
III. Dans le nouveau Testament, le Fils de Dieu apparaît avec tous les noms et les attributs de la divinité.

III. 1. Les noms substantifs de « Dieu» et de « Seigneur » sont attribués à la Personne appelée Fils de Dieu, d'une manière qui ne peut exprimer autre chose que la possession de l'essence divine.

(a) Concernant le nom substantif de « Dieu » : dans le nouveau Testament, en dehors de l'endroit où il est dit formellement, (Jean, 1:1) que la seconde personne est Dieu, elle est nommée Dieu au moins cinq fois : Jean 20:28 (ὁ θεός) ; Héb 1:8, qui cite Ps. 44 et rend l'hébreu Elohim par μον ὁ θεός ; "attendant (...) l’avènement de la gloire du grand Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ" (Tit. 2:13) ; "son vrai Fils. C’est lui qui est le vrai Dieu" (1 Jean 5:20 ; cf. aussi Rom. 9:5). Ces expressions sont d'autant plus significatives que dans le nouveau Testament le nom de Dieu, ὁ θεός, pris au singulier et substantivement, s'applique exclusivement à Dieu. Parmi les citations que le nouveau Testament emprunte à l'ancien, il en est plusieurs, appliquées à Jésus-Christ ou au Fils de Dieu, où le sujet est exprimé avec le nom qui marque le plus rigoureusement la nature de la divinité, savoir le nom ineffable Jéhovah. Ainsi Héb. 1:6 renvoie à Ps. 96:7 ; Héb. 1:10-12 renvoie à Ps 101 ; Mal. 3:1 est cité par Marc 1:2, Matth. 9:10 et Luc 7:27. Enfin l'explication que donne l'ancien Testament du nom de Jéhova, "le Premier et le Dernier", le Nouveau l'applique à Jésus-Christ en divers endroits, avec les expressions équivalentes de principium et finis, Alpha et Oméga, "qui est, qui était et qui doit venir", (Apoc. 1:17, 21:6 et 22:13).
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
(b) L'Écriture donne plus souvent au Fils le nom de Seigneur, (le Seigneur, κύριος) que celui de Dieu ; elle l'emploie ordinairement quand elle cite le Fils à côté du Père et qu'elle désigne simplement le Père en tant que Dieu. La cause de cette façon de parler ne vient pas, d'après ce qu'on a vu, de ce que le Fils ne mériterait pas le nom de Dieu au même titre que celui de Seigneur, mais de ce que le Fils, quand il est appelé Seigneur, exerce par son incarnation la souveraineté de Dieu dont il est l'envoyé, et qu'il se présentait surtout comme souverain en sa qualité de chef de toute la création et de l'humanité en particulier ; tandis que le Père, comme possesseur originaire de la nature divine, est appelé Dieu dans un sens spécial. Par contre, la manière dont l'Écriture emploie et détermine le nom de Seigneur appliqué à Jésus-Christ, montre assez que ce nom désigne une dignité vraiment divine, de même que le nom de Dieu appliqué au Père exprime l'essence et la nature divine et est synonyme d'Adonaï, qui était le nom de Dieu dans l'ancien Testament. Ce qui suffirait à le prouver, c'est que le terme de Seigneur était dans l'ancien Testament le nom propre de Dieu, et que le nouveau ne l'emploierait pas constamment et sans restriction en guise de nom propre pour désigner une personne, si cette personne n'était pas reconnue pour divine. Or, non-seulement il est employé sans restriction, mais il est encore renforcé par les termes suivants appliqués à Jésus-Christ : "le seul souverain et Seigneur", Solus Dominator et Dominus, ὁ μόνος δεσπότης καὶ κύριος, (cf. Jude 4), "le Seigneur de gloire" (1 Cor. 2:8), "le Seigneur des seigneurs, et le Roi des rois" (Apoc. 17:14 et ailleurs). Son empire s'étend aussi nécessairement sur toutes choses que tout vient nécessairement de Dieu, et il mérite seul, contrairement aux dieux multiples du paganisme, de recevoir le culte que les chrétiens rendent au seul vrai Dieu.
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
III. 2. Outre les noms substantifs de Dieu et de Seigneur, on attribue encore au Fils de Dieu, sans distinction, tous les prédicats exprimant des propriétés et des opérations qui appartiennent à Dieu seul en vertu de son essence et de sa nature. Jésus-Christ déclare lui-même, en termes généraux, que tous ces prédicats lui reviennent : "Tout ce qu’a le Père est à moi" (Jean 16:15). Et encore : "Tout ce qui est à moi est à vous, et ce qui est à vous est à moi" (Jean 17:10), "Tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement" (Jean 5:19).

Le Fils est donc mis au même rang que le Père dans ce qui constitue le fond de la nature, la possession essentielle de l'être et de la vie, dans ce qui fait que Dieu est le principe de tout être et de toute vie créée, dans la possession de chacun des attributs divins qui y sont renfermés ou qui en résultent, et tout spécialement dans la dignité divine et dans ce qui fait l'objet du culte divin de l'adoration : "Toutes choses ont été faites par lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui" (Jean 1:3 ; cf. Col. 1:16, 17 ; 1 Cor. 8:6 ; Jean 8:25). "De même, en effet, que le Père ressuscite les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut (...) comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné également au Fils d’avoir la vie en lui-même" (Jean 5:21, 26 ; cf. 1 Jean 1:2, etc).
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
Les passages qui représentent le Fils comme étant le principe par lequel (per quem, δἰ οὖ) toutes choses ont été faites, et le Père comme le principe duquel (ex quo, ἐξ οὖ) ne nient pas l'égalité du Fils et du Père, mais veulent dire simplement que le Fils possède différemment la nature divine, savoir principium de principio ; autrement dit, elle lui est communiquée par le Père. Cette remarque résout aussi la plupart des difficultés apparentes tirées de passages où Jésus semble objecter à ce qu'on lui attribue certaines notes divines, comme Jean 5:19, 7:16 ; Matth. 20:28. En Marc 13:32, la question n'est pas de savoir si la connaissance de la fin du monde est possédée par le Fils de Dieu, mais si cette connaissance est communicable.

En ce qui est des propriétés particulières de Jésus-Christ, son éternité résulte des nombreux passages où il est dit qu'il existe avant le monde ; sa présence universelle, de ce qu'il est présent au ciel et sur la terre ; sa science infinie, de ce qu'il sonde les cœurs et pénètre l'avenir ; sa toute-puissance divine, de ce qu'il opère des miracles par sa propre vertu et remet les péchés ; et quant à sa souveraine puissance comme maitre, législateur et juge, elle est expressément énoncée dans ces paroles : "Toute puissance M’a été donnée dans le Ciel et sur la terre" (Matth 28:18 ; Jean 5:22).
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :

III. 3. On voit enfin en plusieurs endroits que le Fils de Dieu est désigné comme objet de l'honneur, de l'adoration qui revient à Dieu, du respect qui est dû au Père : "afin que tous honorent le Fils comme (καθὼς) ils honorent le Père" (Jean 5:23). Et l'Apôtre renchérit sur ce point : "afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers" (Phil. 2:10). Cf. l'Athanasius du card. Newman, I, p.144. Sur les attributs et les œuvres divines de Jésus-Christ, voir Bellarmin, Controv. de Christo, lib. I, c.7, 8 ; et Grég de Valent., de Trin., lib. I. Sur sa dignité divine, on pourra consulter Franzelin, de Incarn., thes. v ; Knoll, de Deo, § 82-83.

IV. Avec l'égalité d'essence qui résulte entre le Fils et le Père de la filiation et de la divinité du Fils, nous avons en même temps l'entière et indivisible unité d'essence ; car il ne peut y avoir qu'une seule essence divine, et le Fils doit être appelé Dieu, un seul et même Dieu avec le Père. Jésus-Christ lui-même énonce formellement cette unité d'essence quand il dit : "Moi et le Père, nous ne sommes qu’un (ἕ ἐσμεν)" (Jean 10:30) et "croyez à mes œuvres, afin que vous connaissiez et que vous croyiez que le Père est en moi, et moi dans le Père." (ibid., 38). Cette unité ne pourrait se dire d'une manière si absolue, si elle ne se rapportait pas à l'identité d'essence, car c'est l'identité seule, et non pas seulement l'égalité, qui établit entre le Père et le Fils cette immanence réciproque et absolue, (περιχώρησις), dont parle le Sauveur.
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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
V. Toute la doctrine relative au Fils de Dieu se trouve expliquée sous la forme la plus nette, la plus spirituelle et la plus variée dans le prologue de l'évangile de saint Jean, où sa personne est caractérisée telle qu'elle était avant qu'il eût pris la nature humaine, telle qu'elle est en elle-même. Il y est appelé le Verbe, ὁ λόγος, la parole par excellence, la parole où se trouve empreinte et déposée la sagesse souveraine. Ce n'est pas donc un nouvel être hors de Dieu, mais un seul être avec Dieu lui-même. Cette parole est « auprès de Dieu » : c'est donc, d'une part, une personne réelle et distincte de Dieu qui parle, et, d'autre part, comme elle est l'expression interne de la sagesse et de la vérité de Dieu, elle n'est pas hors de Dieu ou séparée de lui, mais elle lui est unie de la façon la plus étroite ; elle n'a donc point de substance différente de celle de Dieu.


Comme personne distincte, tout en ayant la même substance que Dieu, le Verbe est Dieu lui-même (θεός sans article) ; il possède la nature divine, et il la possède aussi véritablement que la personne divine de qui il est et auprès de qui il habite. Et parce qu'il possède la nature divine, il est en même temps le principe de tout être, de toute vie et de toute connaissance hors de Dieu ; il est "la vie" en soi, la vie qui anime tout, et "la lumière" qui éclaire toutes choses. De même qu'il était en tant que Verbe au commencement (vers. 1), c'est-à-dire avant toute origine réelle et imaginable des choses créées, sans commencement lui-même, tel que la sagesse dont il est l'expression, il était aussi au commencement d'une manière éminente, il était avant toutes les choses réelles qui sont hors de Dieu, qui lui doivent leur origine et qui ont été appelées à l'existence par sa puissance. Il n'a donc pas été créé lui-même, mais il est engendré de toute éternité par la sagesse du Père, et engendré comme Verbe unique. C'est pourquoi il se nomme le Fils unique du Père (vers. 14), et tout en descendant dans la chair avec la plénitude de la grâce et de la vérité, il demeure en même temps dans le sein du Père (vers. 18).
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre II : Dieu

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SWS, Livre II, II, C2, §93 traduit par le chartreux a écrit :
Si les points que nous avons établis mettent suffisamment en lumière la vraie filiation, divinité et unité d'essence du Fils avec le Père, on ne saurait nier que d'autres passages du nouveau Testament offrent plus d'une difficulté à un observateur inattentif ou superficiel. Ces difficultés proviennent 1) soit de certaines expressions qui ont un sens symbolique, analogique, métaphorique, lequel demande à être précisé par la nature de l'objet ; soit 2) de ce que le Fils de Dieu est le plus souvent considéré en tant que Dieu-homme, et qu'à raison de sa nature humaine on lui attribue divers prédicats positifs et négatifs qui ne pourraient pas lui revenir s'il était simplement Dieu, et d'autres prédicats qui lui reviennent en un certain sens à cause de sa personnalité divine ou en vertu de son origine du Père, et qui reçoivent une couleur, une expression spéciale qu'ils n'auraient pas d'ailleurs.

Ces trois choses se trouvent réunies en certains endroits de l'Écriture, par exemple quand il est parlé de la mission du Fils par le Père. Cette mission, en effet, a lieu d'une toute autre manière que chez les hommes ; elle peut se rapporter soit à la personne divine du Fils avant son incarnation et dans son incarnation, soit aux fonctions de sa nature humaine après son incarnation. Dans les deux premiers cas, la mission n'est pas un acte de l'autorité du Père sur le Fils, elle repose uniquement sur un rapport d'origine entre les deux ; dans le dernier cas, au contraire, si l'autorité revient au Père, elle revient également au Fils sur sa nature humaine. Ainsi en est-il de tous les endroits où il est dit que le Fils reçoit quelque chose du Père, qu'il le suit, lui obéit, l'honore, que le Père remplit le rôle d'un principe à l'égard du Fils. Ces sortes de passages admettent évidemment plusieurs sens, et il n'est pas étonnant que les Pères et les théologiens résolvent diversement ces difficultés.
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