Résumé de théologie dogmatique, Livre I : Fondements du savoir théologique

chartreux
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre I : Fondements du savoir théologique

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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : L'école dominicaine a été fondée par Alexandre le Grand (1193-1280). Sa grande gloire est d'avoir introduit l'étude d'Aristote dans les écoles chrétiennes, et d'avoir été le maître de S. Thomas d'Aquin. Son oeuvre abondante remplit vingt-et-un volumes in-folio (Lyon, 1651). On y trouve des commentaires sur les Évangiles et les Prophètes, des homélies, des écrits ascétiques, et des commentaires sur l'Aéropagite, sur Aristote, sur les Sentences. Sa Somme Théologique, sont les quatres parties étaient censées correspondre aux quatres livres de Sentences du Lombard, fut écrite quand il était déja très âgé, après la Somme de S. Thomas, et ne va pas au-delà de la deuxième partie. Il a composé aussi une Summa de Creaturis, qui est en partie une réponse à la Summa Contra Gentiles de S. Thomas, et comme cette dernière elle est plus philosophique que théologique (cf. la Vie d'Albert le Grand du Dr. Sighart).
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : S. Thomas d'Aquin, le "docteur angélique" (1225-1274), dépasse de loin tous les autres théologiens de son époque et des autres époques. Il est insurpassable par sa connaissance de l'Écriture, des Pères, d'Aristote, par la profondeur et la clarté de ses idées, par la perfection de sa méthode et de son expression, et par la variété et l'étendue de son oeuvre. Il a écrit sur tout les sujets qui intéressaient les scolastiques, et sous toutes les formes : il a écrit sur la physique, l'éthique, la métaphysique, la psychologie ; fait de la théologie apologétique, dogmatique, morale et ascétique ; commenté l'Écriture, Aristote, l'Aéropagite et le Lombard ; produit des monographies, des compendia et deux Sommes.
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : Ses principaux écrits dogmatiques sont les suivants :

1. Le Commentaire sur les Sentences écrit dans sa jeunesse, qui contient beaucoup d'opinions qu'il a répudiées par la suite.

2. Les Questiones Disputatae , abondant recueil de monographies sur les questions les plus importantes de la théologie, que S. Thomas traite ici plus complètement que dans ses autres écrits. Ces textes écrits quand l'occasion se présentait ont été regroupés d'une façon quelque peu confuse, en des blocs intitulés De Potentia, De Malo, De Spiritualibus Creaturis, De Virtutibus et De Veritate . Il aurait sans doute été plus clair de faire une liste comme suit : De Ente et Potentia, De Veritate et Cognitione, De Bono et Appetitu Boni. Cela aurait donné un système bien complet d'ontologie théologico-philosophique, de psychologie et d'éthique (cf. Werner, S. Thomas d'Aquin, I, pp.360-386(en allemand)).

3. La Summa Contra Gentiles est essentiellement philosophique, mais ne s'intéresse qu'aux sujets philosophiques qui ont un rapport avec la théologie. Elle est divisée en quatre livres : les deux premiers traitent de l'essence et de la nature de Dieu et de ses créatures ; la troisième traite du mouvement des créatures vers Dieu qui est leur fin, et de la Providence surnaturelle ; le quatrième livre traite des mystères concernant l'union des créatures avec Dieu. La méthode d'exposition est dialectique et non pas positive. À la fin du XVième siècle est paru un excellent commentaire de cette somme par Francis de Ferrara. L'abbé Joseph Rickaby, s.j. , a publié une traduction anglaise de cet ouvrage en 1905.
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : 4. Mais le chef-d'oeuvre du Saint est sans conteste sa Somme Théologique, qu'il a composé sur le tard et jamais fini. Elle contient ses opinions bien mûries sur tout ce que la théologie recouvre. Elle est divisée en trois grandes parties, la deuxième étant divisée à son tour en deux parties, la Prima Secundae et la Secunda Secundae . Chaque partie est divisée en "questions" et chaque question en "articles".
La première partie traite de Dieu, tel qu'Il est en Lui-même, et en tant que principe de toutes choses :
A. De Dieu en Lui-même :
(a) Son Être (qq.2 - 13) ;
(b) Son activité interne (14-26) ;
(c) Sa fertilité interne dans la Trinité (27-43) ;

B. De Dieu comme Cause de toutes choses :
(a) La relation causale entre Lui et celles-ci :
(i) De façon générale (44-49)
(ii) De façon spéciale :
(1) Les anges (50-64) ;
(2) Le monde matériel (65-74) ;
(3) L'homme (103-119).

La deuxième partie traite du mouvement des créatures rationnelles vers Dieu :

A. De façon générale ( Prima Secundae ) :
(a) La fin et le but de leur mouvement (1-6) ;
(b) Les actions humains (7-48) ;
(c) Les habitudes, la vertu et le vice (48-89) ;
(d) L'influence de Dieu sur leur mouvement, par la Loi et la Grâce (90-114).

B. De façon spéciale ( Secunda Secundae ) :
(a) Les vertus théologales (1-47) et morales (48-170) ;
(b) Les diverses classes de personnes :
(i) Celles qui ont reçu des grâces extraordinaires (171-178) ;
(ii) Celles qui se consacrent à la vie active, ou bien à la vie contemplative (179-182)
(iii) Les diverses occupations (183-189).

La troisème partie décrit comme Dieu attire l'homme à Lui :
A. Par le Christ :
(a) Par sa Personne (1-26) ;
(b) Par sa vie et ses oeuvres (27-59) ;
B. Par le moyen des sacrements du Christ (60-90).
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : Le premier commentaire systématique de la Summa a été écrit au début du XVIème siècle par Cajetan, et ce commentaire est souvent ajouté aux éditions complètes de la Somme ; mais ce n'est qu'à la fin du XVIème siècle que la Somme a remplacé le Livre des Sentences dans les écoles de théologie. Les diverses éditions sont trop nombreuses pour être mentionnées ici. La plus belle édition moderne est peut-être celle de Fiaccadori (Verone), in-quarto.

5. Le Compendium Theologiae , appelé parfois Opusculum ad Reginaldum , traite de la théologie dans son rapport avec les trois vertus théologales, comme dans le catéchisme anglais. Seule la première partie a été achevée, elle s'intitule De Fide Trinitatis Creatricis, et Christi Reparantis ; la deuxième partie, qui traite de l'oraison dominicale, ne va pas au-delà de la deuxième demande. Le traitement n'est pas systématique, et l'ouvrage semble avoir été étoffé progressivement, ce qui fait que certains sujets sont mieux traités que dans ses ouvrages plus conséquents. Sur les diverses éditions d'oeuvres complètes de S. Thomas, cf. Werner, 1.884. Sa Sainteté Léon XIII a ordonné la publication d'une nouvelle édition dont, à l'heure où nous écrivons (1898) neuf volumes sont sortis, contenant des commentaires sur Aristote et sur la Somme. En anglais, le meilleur ouvrage sur l'oeuvre du docteur angélique est le Life and Labours of St. Thomas of Aquinas de l'archevêque Roger Bede Vaughan, en deux volumes (1871-1872).
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : Dans cette période florissante on note aussi : les travaux apologétiques de deux dominicains, le Pugio Fidei de Raymond Martini (mort en 1286), et la Summa contra Catharos et Waldenses de Moneta (mort en 1293 environ) ; la Summa de Henri de Gand (mort en 1293 environ) ; la magnifique Vie de Jésus-Christ de Ludolphe le Saxon ; les Postilla de Nicolas de Lyre (fransiscain mort en 1340) sur l'Écriture-Sainte, corrigées et complétées par Paul de Burgos (mort en 1433) ; le Rationale Divinorum Officiorum de Guillaume Durand (mort en 1296), surnommé Speculator en raison de son Speculum Iuris ; les trois grandes encyclopédies appelées Specula de Vincent de Beauvais ; et les écrits de Richard Middleton, (mort en 1300), fransiscain anglais qui enseignait à Oxford, Commentaires sur les sentences et divers Quodlibeta .
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : John Duns Scot (1266-1308), le "docteur subtil", était un disciple de Guillaume de Ware (Varro) à Oxford, lui-même successeur de Guillaume de la Marre, le premier adversaire de S. Thomas (sur Scot lui-même, lire l'excellent article par Döllinger dans le Kirchen Lexicon de Freiburg. Sur sa doctrine, lire Werner, S. Thomas d'Aquin , p.3 sqq. et aussi l' Histoire de la philosophie médiévale de Stöckl, (en allemand), p.783). L'extraordinaire acuité de son esprit l'amena a critiquer plutôt que développer la production philosophique du XIIIème siècle. Son bagage théologique n'était pas très étendu. Il n'a pas composé de commentaires sur l'Écriture Sainte, contrairement à ses prédécesseurs pour qui c'était un préliminaire indispensable et une base nécéssaire, et il n'a pas non plus écrit de traité systématique. Sa subtilité, ses remarques critiques éparses et irrégulières, et son style ardu rendent sa lecture beaucoup plus difficile que celle des autres scolastiques, et c'est pourquoi on l'étudie rarement dans son texte original, même chez ses continuateurs. Son grand ouvrage est le grand Commentaire sur les Sentences d'Oxford, l' Opus Oxoniense. Il a également composé plus tardivement un commentaire beaucoup plus court, les Reportata Parisiensa, les Questions Quodlibetales (qui correspondent aux Questiones Disputatae de S. Thomas), et divers opuscules plus petits sur la métaphysique et la théorie de la connaissance. L'édition la plus accessible de l' Opus Oxoniense est celle de Hugh McCaghwell, fransiscain irlandais de l'université de Louvain, qui devint plus tard évêque d'Armagh, et qui a ajouté bien des explications utiles au texte.

Scot ne peut pas être consideré comme un continuateur de l'école fransiscaine, mais plutôt comme le fondateur d'une nouvelle école qui porte son nom, à juste titre. Son réalisme excessif s'oppose nettement au platonisme des premiers membres de son ordre religieux, et s'accorde même avec le nominalisme sur certains points. Son style raide et sec est très différent de l'onction et de la grâce qui nous enchantent chez S. Bonaventure. Cependant, Scot est l'adversaire direct de S. Thomas, et c'est en comparant les deux qu'on le connaît mieux. S. Thomas respecte strictement la vie interne du grand système qu'il étudie, contrairement à Scot. S. Thomas, malgré tous ses découpages très fins, ne déchire jamais les différents tissus et conserve leur interconnection vivante. Scot lui diminue cette interconnection, sans aller jusqu'à détruire l'union de l'ensemble comme le fait le nominalisme. En d'autres termes, pour S. Thomas l'univers est un organisme animal parfait, dont toutes les parties sont en parfaite harmonie, et en harmonie intime aussi avec l'âme de l'univers ; pour Scot en revanche ce n'est qu'un organisme végétal, comme il le dit lui-même, un organisme dont les membres proviennent tous d'une même racine, mais dont les branches partent dans toutes les directions ; tandis que pour le nominaliste ce n'est qu'un tas d'atomes arbitrairement agregés. Ces différences générales se retrouvent dans à peu près toutes les différences particulières au niveau de la doctrine.
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : III. À un époque qu'on peut situer au début du XIVème siècle, s'est achevée la période classique et créative de la scolastique médiévale. Dans les deux siècles qui suivirent il n'y eut pas de progrès significatif. Les acquis de la période de prosperité furent reproduits et étoffés pour répondre aux attaques de cette époque à la fois contre l'enseignement de l'Église et contre son activité publique. Le nominalisme, fruit du scotisme ou du moins occasioné par lui (on peut y voir d'une part une exagération des tendances critiques du scotisme, ou d'autre part une réaction à son réalisme) détruisait le caractère vivant des doctrines révélées et gaspillait les énérgies dans des arguties stériles. Le français Pierre Auréole (mort en 1321) montra la voie et fut suivi par Guillaume d'Occam (mort en 1347), d'esprit frondeur, qui reçut son éducation à Oxford et à Paris. Ces deux personnes étaient des disciples de Scot. À cet époque Oxford pouvait presque disputer à Paris sa prééminence. S. Edmond de Cantorbéry (mort en 1242) avait introduit l'étude d'Aristote à Oxford, et son grand continuateur fut le fransiscain Roger Bacon (mort en 1292), auteur de l'Opus Majus , vrai Novum Organum de la science. Les frères d'Oxford, et particulièrement les fransiscains, connurent alors leur heure de gloire dans la chrétienté. En plus de S. Edmond et de Roger Bacon, l'université pouvait être fière de compter parmi ses enfants Richard Middleton, Guillaume de Ware, Guillaume de la Marre, Duns Scot, Occam, Grosteste, Adam Marsh, Bungay, Burley, Mgr Peckham, Bradwardine, Fitzralph archevêque d'Armagh, Thomas Netter(Waldensis), et le célèbre Wyclif.

Bien des théologiens présents aux conciles de Constance et de Bâle, notamment le célèbre Pierre d'Ailly( Alliacensis, mort en 1425), appartenaient à l'école nominaliste. Les représentants les plus illustres de cette école sont Grégoire de Rimini et Gabriel Biel. Les dominicains, à l'exception de Durand de Saint-Pourçain (mort en 1332) et de Holkot (mort en 1349) , restèrent fidèles aux traditions thomistes du XIIIème siècle. Mentionnons, parmi les écrivains plus tardifs, S. Antonin de Florence, Jean Capréole, le défenseur habile du Thomisme (Clypeus Thomistrarum ), Torquemada, le cardinal Cajetan premier commentateur de la Somme, et Francis de Ferrara, commentateur de la Summa Contra Gentes . Les fransiscains étaient divisés en plusieurs écoles, dont certaines adhéraient au nominalisme et d'autres au scotisme. Lychetus, le célèbre commentateur de Scot, est de cette période, ainsi que Denys le chartreux qt qu'Alonso Tostado, évêque d'Avila. Thomas Bradwardine, archevêque de Cantorbéry (Doctor Profundus, 1290-1349) était le mathématicien le plus célèbre de son époque. Son traité principal, De Causa Dei contra Pelagianos , qui est organisé d'une façon mathématique, montre une grande habilité dans la forme, une grande profondeur et une grande érudition, mais laisse une mauvaise impression à cause de la rigidité de ses doctrines. Certains le considèrent comme un précurseur de Wyclif, accusation qui s'appliquerait avec plus de justice à Fitzralph (mort en 1360) (l'abbé Stevenson soutient l'orthodoxie des deux dans son ouvrage The Truth About John Wyclif, p.41, sqq).
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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : Thomas Netter (mort en 1431), provincial des carmélites et secrétaire d'Henri V, a composé deux ouvrages contre Wyclif et les Hussites, Doctrinale Antiquitatum Fidei Catholicae adversus Wicliffitas et Hussitas et Fasciculus Zizaniorum Magistri Johannis Wyclif cum Tritico. Nicolas de Cues surpasse même Bradwardine par ses applications de la mathématique à la théologie.

Durant cette période de décadence, la traitement le plus habituel de la thélogie prenait la forme de commentaires sur les Sentences ou des monographies sur des questions particulières (Quodlibeta). Ces dernières étaient généralement contreversées, et prenaient un parti nominaliste ou scotiste, tandis qu'une minorité défendait les anciens enseignements. La dégénerescence partielle de la scolastique d'une part, et celle du mysticisme d'autre part, conduisit à un divorce entre les deux : les écrivains mystiques rompirent avec la scolastique, y gagnant sans doute par rapport à ce qui avait dégéneré, mais y perdant par rapprt à ce qui y restait de bien. Le nominalisme, par sa superficialité et son caractère arbitraire avait arraché aux doctrines le la grâce et de la morale leur caractère intime et vivant, et fait de la grâce un simple ornement de l'âme ; de même le faux mysticisme par sa sentimentalité détruisit le caractère surnaturel de la grâce et le caractère naturel et vivant de la doctrine morale ; le nominalisme comme le pseudo-mysticisme menaçaient la vraie notion de la constitution de l'Église, et peuvent donc être regardées à ce titre comme des précurseurs de la Réforme du XIVème siècle. Nous ne nous étendrons pas ici sur le fait que les tendances anti-scolastiques de la Renaissance venaient en partie de platoniciens opposés à Aristote, et en partie des humanistes qui méprisaient ce qu'ils appelaient la "barbarie" scolastique. Il y avait, comme nous l'avons vu, une certaine dégénerescence de la philosphie et de la théologie contre laquelle il était légitime de réagir. Mais au lieu de revenir à l'enseignement authentique qui avait précédé la décadence, les partisans du renouveau se contentèrent d'un vague mysticisme platonicien, ou d'un nominalisme déguisé sous une terminologie nouvelle.
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Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre I : Fondements du savoir théologique

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SWS, Livre I, Introduction, II traduit par le chartreux a écrit : C. L'époque moderne.

Vers la période joignant la fin du XVème siècle au début du XVIème, trois événements causerent une ère nouvelle dans l'histoire de la théologie, et déterminèrent ses tendances principales : l'invention de l'imprimerie, la redécouverte des auteurs classiques, et les attaques protestantes contre l'Église. Ces circonstances facilitaient (et en même temps rendaient nécéssaire) une étude plus attentive de l'aspect biblique et historique de la théologie, ouvrant la voie à un traitement plus exhaustif de la théologie spéculative. Ce développement nouveau et très beau eut lieu surtout en Espagne, le pays le moins affecté par l'hérésie. Les universités de Salamanca, Alcala (Complutum), and Coimbra, devinrent alors célèbres pour leur enseignements théologiques. Les théologiens espagnols, de par leur contribution au Concile de Trente (Dominic Soto, Peter Soto, et Vega), et de par l'enseignement qu'ils propagaient dans d'autres pays (Maldonat à Paris, Toleto en Italie, Grégoire de Valence en Allemagne), en étaient les principaux promoteurs.

Après l'Espagne, le plus grand mérite revient sans doute à l'université du Louvain aux pays-bas, qui était sous domination espagnole à l'époque. L'université de Paris par contre, qui avait perdu beaucoup de sa renommée d'antan, ne la retrouva pas avant la fin du XVIème siècle. Dans les anciens ordres religieux, héritiers de la théologie du XIIIème siècle, on était animé par un esprit nouveau aussi ; mais aucun ne surpassait la toute nouvelle Société de Jésus, dont les membres travaillent sans relâche et avec beaucoup de succès sur toutes les branches de la théologie, particulièrement l'exégèse et l'histoire, et s'efforcèrent de développer l'héritage médiéval en une forme éclectique et adaptée à la nouvelle époque. La continuité avec le Moyen-Âge fut ainsi assurée par les jésuites et les autres écoles, en choisissant pour manuel le fruit le plus noble du XIIIème siècle, la Somme de S. Thomas, qui fut placée sur la table à côté des Écritures au concile de Trente, et en choisissant le Corpus Juris Canonici comme représentant le plus autorisé de la pratique de l'Église.
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