Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre I : Fondements du savoir théologique
Publié : lun. 25 févr. 2019 8:54
SWS, Livre I, II, C1, §37 traduit par le chartreux a écrit : Cela inclut la fidélité et la confiance, sous une forme spécifique à la πίστις religieuse, comme une soumission docile et confiante aux conseils divins. Les deux éléments de πίστις, obéissance et fidélité, apparaissent clairement dans les deux expressions désignant les notions contraires, ἀπείθεια, inobedientia, désobéissance, et ἀπιστία, perfidia, infidélité, et diffidentia, méfiance.
L'allemand Glauben vient de la même racine que lieben, loben, geloben, aimer, louer, promettre ; cf. la racine "lubh" dans lubet, libet, qui veut dire désirer le bien de, approuver. Ce verbe possède donc le sens fort d'accepter volontairement, de maintenir fermement, d'approuver.
Il est clair que ces divers mots, de par leur étymologie et leur usage théologique, ne désignent pas exclusivement des actes ou des habitudes de l'intellect. Ils expriment souvent les affections et dispositions de la volonté, particulièrement l'obéissance et l'espérance, se fondant sur ou tendant vers un acte particulier de connaissance. Mais en règle générale, ils se réfèrent à des actes du seul intellect, liés ou dépendant d'actes de la volonté. Dans l'Écriture-Sainte, les mots πίστις et πίστεύειν, quand ils sont appliqués à Dieu, veulent dire simplement s'accrocher fermement à Dieu, et par conséquent soit la totalité des actes qui expriment cette fermeté, soit tel acte particulier, suivant le contexte. Quand ils sont appliqués à des actes de connaissance, ces expressions désignent seulement ceux qui ont quelqu'analogie avec des actes de la volonté, comme admettre, tenir, s'accrocher à, approuver, consentir, amplecti, adhaerere,, ασνγκατατίθεσθαι. Le sens particulier de "tenir pour vrai" contenu dans fides, πίστις, a plusieurs aspects. Ainsi fides et πίστις sont souvent utilisés de façon générique pour désigner toute conviction, et même aussi parfois pour exprimer la conviction au sens purement technique, comme Ueberzeugung en allemand. Tandis que notre "croire" exprime souvent un consentement plus ou moins arbitraire fondé sur des connaissances imparfaites.
II. La signification spécifique des termes Foi, Fides, Πίστις qui nous intéresse ici est, "consentement fondé sur l'autorité", c'est-à-dire l'acceptation d'une proposition, non par ce que personnellement nous la jugeons vraie, mais par ce qu'une autorité nous dit qu'elle est vraie. La notion de foi implique que le consentement est bon et souhaitable. Ce "consentement fondé sur l'autorité" résulte de notre estime pour la qualification mentale et morale du témoin, et est donc accompagné d'une reconnaissance volontaire d'une certaine perfection en ce dernier, et aussi d'une soumission respectueuse et confiante à l'autorité conférée par cette perfection. Ainsi, la Foi n'est pas seulement un acte de l'intellect, mais un acte commandé et amené par la volonté agissant sur l'intellect : le consentement de l'intellect au vrai dépend du consentement de la volonté au bien. Ce consentement implique une approbation donnée à l'assentiment de l'intellect, et une reconnaissance volontaire de l'autorité du témoin.