Résumé de théologie dogmatique, Livre I : Fondements du savoir théologique

chartreux
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SWS, Livre I, I, C3, §21 traduit par le chartreux a écrit : 1. Nulle part dans l'Écriture ne trouve-t-on la moindre déclaration, ni même une simple allusion, qu'elle serait la seule source de foi. La composition même des livres présuppose l'existence d'une Église enseignante, et la perpétuité de l'apostolat implique aussi la perpétuité de l'autorité de son enseignement. S. Paul commande expréssement de conserver ce qu'il a transmis oralement aussi bien que par écrit. (2. Thess. 2:14 : "conservez les traditions que vous avez apprises soit par notre parole, soit par notre lettre.") Et aussi : "Prends pour règle les saines paroles que tu as entendues de moi" (2 Tim. 1:13) "et ce que tu as appris de moi devant de nombreux témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables d’en instruire d’autres à leur tour" (2 Tim 2:2). Dans les premiers siècles de l'Église, aussi, il était universellement tenu que le contenus de la prédication apostolique étaient transmis à l'Église comme source et règle permanentes de foi. Cf. plus haut, §9, III. Cela est démontré également par le fait que dans les temps patristiques, l'interprétation de l'Écriture était régie par l'apostolat enseignant. Bien des vérités non contenues dans l'Ecritures étaient crues du fait de l'autorité de l'apostolat. Cf. Stapleton, 1.1. c, 1.xi, c. 3.

2. Les objections protestantes que le dépôt oral ne peut être parfaitement transmis, par ce que l'apostolat est imparfait, ne concernent pas l'apostolat tel que nous catholiques le concevons, c'est-à-dire infaillible du fait de l'assistance de l'Esprit-Saint. Chacune de ces objections peut être retournée contre la transmission de l'Écriture elle-même. Même à un point de vue purement humain, la constitution et l'organisation de l'apostolat donne une garantie presque parfaite de la pureté de la doctrine transmise. La cohésion entre les différents membres, leur respect et leur fidélité envers les traidtions apsotoliques, la surveillance mutuelle constante, l'application quotidienne de la plupart des vérités concernées dans la pratique privée et publique - tout cela ensemble a admirablement contribué à la préservation de la vérité et la protection de l'erreur (cf. Franzelin, De Trad, th. ix ; et Kuhn, Dogmatik, introduction, §5). Le fait même qu'une doctrine soit universellement tenue dans l'Église est une preuve suffisante de son origine apostolique et de sa transmission fidèle.
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SWS, Livre I, I, C3, §21 traduit par le chartreux a écrit : "Supposons, si vous voulez, que toutes les Eglises se soient trompées ; que l'Apôtre lui-même se soit trompé en leur rendant témoignage ; que le Saint-Esprit n'ait eu soin d'instruire de la vérité aucune des Eglises, lui que Jésus-Christ avait envoyé, avait demandé à son Père pour être le docteur de la vérité ; supposons que le ministre de Dieu, le vicaire de Jésus-Christ, ait oublié totalement les fonctions qu'il avait à remplir, laissant les Eglises croire et entendre tout autre chose que ce qu'il avait enseigné lui-même par l'organe des Apôtres, est-il vraisemblable que tant et de si nombreuses Eglises se soient réunies pour la même erreur? Où doit se rencontrer une diversité si prodigieuse, la parfaite uniformité ne saurait régner; l'erreur aurait nécessairement varié. Non, ce qui se trouve le même parmi un très-grand nombre n'est point erreur, mais tradition" (Tertullien, De Praescr., 28) : "Nullus inter multos eventus unus est. Exitus variasse debuerat error ecclesiarum. Caeterum quod apud multos unum invenitur, non est erratum sed traditum".

II. Dans l'absolu, la tradition orale pourrait être la seule source de foi, par ce qu'elle tient toute seule même en l'absence d'un dépôt écrit, tandis que comme nous l'avons montré l'inspiration et l'interprétation de l'Écriture ne peuvent être connues sans l'aide de la tradition. L'Écriture-Sainte a cependant une certaine valeur propre, et est même nécéssaire en un certain sens. Elles contiennent non seulement la Parole, mais aussi la langue même de Dieu, et elle donne des détails, des développements, et des illustrations à un degré qui n'est pas atteignable par la tradition orale. Elles sont comme le manuel de la tradition, elles permettent aux fidèles d'acquérir une connaissance plus vivante des vérités révélées. Il n'y a pas de vérité révélée qui n'ait au moins quelque fondation dans la Bible. Les vérités les plus importantes sont affirmées explicitement. Si l'on peut dire que la tradition orale est un commentaire vivant et authentique sur le texte écrit, la tradition est cependant quelque chose de plus qu'un simple commentaire ; elle subsiste par elle-même, confirme, illustre, complète et vivifie le texte.
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SWS, Livre I, I, C3, §21 traduit par le chartreux a écrit : III. Les Pères et docteurs de l'Église insistent souvent sur la complétude et la perfection de l'Écriture-Sainte, mais au sens où nous l'entendons ici. La Bible enseigne clairement la doctrine de l'apostolat enseignant, qui contient implicitement la totalité de la Révélation. C'est ce qui nous permet de dire que la Bible elle-même est complète et suffisante. Cependant, il arrive parfois aux Pères de parler de la complétude de l'écriture seulement par rapport à certains points de doctrine. Ainsi, dans le fameux passage de S. Vincent de Lérins (Common., c. 2) où il est dit que "le canon des Écritures est parfait, et est de soi plus que suffisant pour tout" (Scripturarum canon perfectus sibique ad omnia satis superque sufficiens), le saint est ici en train d'exposer une objection, à laquelle il répond en défendant la nécéssité de la tradition. Quand Tertullien dit "j'adore la totalité de l'Écriture", c'est une allusion à la doctrine de la création (cf. Franz. De Trad, th. xix). D'un autre côté, certains textes des Pères qui à première vue semblent aller dans notre sens, traitent de discipline plutôt que de dogme.

Il y a bien des choses qui ont été transmises par autorité apostolique, mais pas comme des choses révélées par Dieu. Elles sont appelées traditions simplement apostoliques, à opposer aux traditions divines-apostoliques. Cette distinction, quoique claire dans l'absolu, n'est pas facile à appliquer, sauf dans le domaine purement dogmatique ou purement moral. Pour le reste, comme par exemple les institutions et la discipline ecclésiastiques, nous avons plusieurs critères pour nous guider : (1) le témoignage direct, venant de l'apostolat enseignant ou de documents ecclésiastiques, qu'une institution est d'origine divine - par exemple la validité du baptême conferé par les hérétiques ; (2) la nature même de l'institution - comme par exemple les parties essentielles des sacrements à opposer aux parties purement décoratives. Quand ces critères ne s'appliquent pas et que la pratique constante de l'Église ne tranche pas la question, cela reste une question ouverte de savoir si une institution est de droit divin et appartient au dépôt de la foi. En tous cas nous somme tenus de respecter toutes les traditions, même celles qui sont simplement ecclésiastiques. Ainsi, nous disons dans la confession de foi de Pie IV, "J'accepte et j'embrasse très fermement les traditions apostoliques et celles de l'Église, et toutes les autres observances et constitutions de cette même Église ... Je reçois et j'accepte aussi les rites reçus et approuvés de l'Église catholique dans l'administration solennelle desdits sacrements."
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SWS, Livre I, I, C4, §22 traduit par le chartreux a écrit : Chapitre 4. La tradition ecclésiastique.

Section 22. Origine et croissance de la tradition ecclésiastique.

I. Il y a une différence essentielle entre la tradition ecclésiastique et la tradition humaine, qu'elle soit populaire ou scientifique. La tradition humaine ne produit qu'une certitude purement humaine ; elle croît ou décroît avec le temps, et peut parfois disparaitre entièrement. La tradition ecclésiastique a bien un caractère humain, dans la mesure où elle est possédée par des hommes, et peut prendre des formes populaires ou scientifiques, historiques ou exégétiques. Mais c'est aussi et surtout quelque chose de beaucoup plus élevé. Ses organes sont les membres de l'Église du Christ ; ils forment un seul corps façonné par Dieu Lui-même, qui est animé et dirigé par Son Saint Esprit. Leur témoignage n'est donc pas un témoignage humain, mais le témoignage du Saint-Esprit. La valeur de ce témoignage ne dépend pas du nombre de témoins ou de leur science, mais de leur rang dans l'Église et de l'assistance du Saint-Esprit ; et l'authenticité de leur témoignage reste la même à chaque étape du flot de la Tradition.

II. On doit cependant admettre que l'élément humain modifie quelque peu la perfection de la Tradition. Il peut y avoir des interruptions dans sa continuité et son universalité. Une éclipse temporaire et partielle de la vérité est possible, tout comme sont possibles des développements nouveaux. Il est possible que pendant un temps, une partie du dépôt ne soit pas connue ou reconnue par toute l'Église, ou pas attestée expressément et distinctement par les dirigeants principaux de l'apostolat. Nous pouvons affirmer que l'integrité essentielle, la continuité et l'universalité de la tradition orale, comme elles sont exigées par l'infaillibilité et l'indéfectibilité de l'Église et comme elles sont modifiées par l'élément humain, sont sujettes aux lois suivantes :
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SWS, Livre I, I, C4, §22 traduit par le chartreux a écrit : 1. Ne peut jamais être proposée comme tradition apostolique ce qui n'en est pas ou y est opposé ; et aucune verité transmise par les Apôtres ne peut jamais être entièrement perdue.

2. Les vérités les plus essentielles et nécéssaires doivent toujours être enseignées expressément, admises et transmises par l'Église ; si elle ne le sont par chaque membre individuellement, elle le sont au moins par l'Église dans son ensemble. Les vérités du dépôt apostolique qui ont été oubliées au point de ne pas être professées par tous les membres de l'Église, voir même rejetées par certains et ignorées par d'autres, doivent être attestées et transmises au moins implicitement ; ce qui veut dire que les vérités exprimées clairement et professées distinctement doivent contenir ces vérités oubliées de façon qu'une réflexion attentive assistée du Saint-Esprit permet de les retrouver et de les faire reconnaitre universellement. Observons qu'il y a plusieurs manière pour une vérité d'être contenue dans une autre. Les vérités générales contiennent des vérités particulières ; les principes contiennent leurs conséquences ; les affirmations complexes contiennent des affirmations plus simples, à titre de parties ou de conditions ; les vérités pratiques présupposent des principes théoriques, et vice versa. Les dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Infaillibilité Pontificale, par exemple, sont contenus dans d'autres dogmes de chacune de ces quatres manières (cf. plus loin).

Seule une tradition actuelle et expresse d'une vérité peut être invoquée dans une preuve qu'une vérité est de foi. Si nous pouvons démontrer qu'à un moment donné la tradition était universelle, cela suffit - la continuité n'est pas absolument nécéssaire. En dehors des cas de promulgations faites avec autorité cependant, la tradition a besoin d'une longue période pour devenir universelle. Et en fait, à chaque fois qu'une définition de foi a été promulguée, elle se fondait sur une tradition qui était déja universelle depuis longtemps. Il faut donc montrer l'universalité sur une période plus ou moins longue.
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SWS, Livre I, I, C4, §23 traduit par le chartreux a écrit : Section 23. Les divers modes par lesquels le témoignage de la Tradition est donné dans l'Église.

Le modes ou formes sous lesquelles le témoignage infaillible du Saint-Esprit est donné sont aussi divers que les formes de l'organisme vivant de l'Église. Ici nous nous limiterons à les classifier suivant le degré de perfection du témoignage.

I. Le témoignage est le plus parfait possible quand le corps entier (tête et membres) de l'Église professe, enseigne et agit suivant une certaine décrite ("Curandum est ut id teneamus quod ubique, quod semper, quod ab omnibus creditum est" Vincent de Lérins, Common., chapitre 3). Cette unanimité est exprimée et maintenue par des professions de Foi universellement reçues, par des catéchismes d'usage général, et par la pratique constante de l'Église dans sa liturgie, sa discipline, ses moeurs, dans la mesure où cette pratique inclut un élément de foi. D'où l'adage cité contre les Pélagiens, "Legem credendi statuat lex supplicandi".
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SWS, Livre I, I, C4, §23 traduit par le chartreux a écrit : II. Le niveau juste en-dessous de témoignage, qui est cependant bien inférieur, est ce qu'on appelle le Sensus fidelium, c'est-à-dire la profession constante, distincte et universelle d'une doctrine par le corps des simples fidèles. Comme nous l'avons montré au §13, ce sensus fidelium constitue un témoignage relativement indépendant du Saint-Esprit. Bien que ce ne soit qu'un écho lointain du témoignage authentique de l'apostolat enseignant, la croyance universelle des fidèles revêt une grande importance dans les époques où son unité et son existence propres sont plus apparentes que celles de l'apostolat enseignant lui-même, ou quand une partie de l'Église enseignante est infidèle à ses devoirs, ou quand l'Église enseignante, sur le point de définir une doctrine qui a été quelque peu obscurcie dans l'Église pendant un temps, fait appel à toutes les manifestations du Saint-Esprit en sa faveur. C'est ce qui faisait dire à S. Hilaire pendant la période des troubles ariens, que "les oreilles du peuple sont plus saintes que les lèvres des prêtres". De même, lors de la définition de l'Immaculée Conception, on fit appel en faveur de la définition à la profession et la pratique des simples fidèles. Cf. Franzelin, De Trad., th.xii, p.112. Cf. aussi Card. Newman, Arians, pp. 464, 467, Ward, Essays on the Church's Doctrinal Authority, p. 70. "Comme le sang qui va du coeur aux membres par les artères ; comme la sève vitale qui s'immisce dans l'arbre entier, dans chaque branche, chaque feuille et fibre ; comme l'eau qui descend par mille voies du sommet de la montagne jusqu'à la plaine ; ainsi la diffusion de la doctrine pure et vivifiante du Christ, s'écoulant dans le corps entier par mille organes de l'Ecclesia Docens." (Murray, De Ecclesia, disp. x, n.15, cité dans le livre de Ward).

III. L'enseignement universel des évêques et prêtres est un autre mode de témoignage ecclésiastique de la vérité révelée. Le témoignage de tous les évêques réunis est infaillible de soi, indépendament de l'enseignement du clergé inférieur et de la croyance des fidèles, car l'épiscopat est l'organe principal de l'infaillibilité dans l'Église. Son témoignage est d'ailleurs infaillible à chaque instant (Matthieu 28:20 : "Je suis avec vous tous les jours"). Ce mode de témoignage est parfois appelé témoignage des églises particulières, car l'enseignement de chaque évêque est retransmis et repété par le clergé et les fidèles de son diocèse. Ainsi, le témoignage des prêtres et des écoles théologiques subordonnées à un certain évêque tient une position et une valeur intermédiaires entre le sensus fidelium et le témoignage de l'Épiscopat.
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SWS, Livre I, I, C4, §23 traduit par le chartreux a écrit : IV. Le représentant juridique central et parfait de la Tradition est le Siège Apostolique. C'est une coutume datant des premiers siècles que d'utiliser l'expression "L'Église de Rome ou le Siège Apostolique a professé et professe" comme synonyme de "L'Église Catholique a professé et professe", par ce que l'Église universelle doit professer au moins implicitement ce que le Saint-Siège enseigne. Quand le Pape prononce une sentence judiciaire il peut engager l'Église entière, enseignants aussi bien qu'enseignés, et même l'opposition à l'Église enseignante ne nuirait pas à l'autorité de ses décisions. De plus, en raison des liens entre la Tête de l'Église et le siège romain, il y a dans l'église particulière de Rome, en plus des décisions d'autorité du Pape, un certain témoignage habituel et normal qui doit être consideré comme une extériorisation de l'enseignement habituel du Saint-Siège. Cela vient du fait que la foi professée dans l'église de Rome est le résultat de l'enseignement constant des Papes, accepté par les laïques et enseigné par le clergé, particulièrement le collège des cardinaux qui participent au gouvernement général de l'Église.

V. En plus du Saint-Siège et de l'apostolat ordinaire, Dieu a aussi institué des canaux extraordinaires de la tradition ecclésiastique, en la personne de membres extraordinaires, décrits plus haut, au §12. Leur position et importance ont été définis par S. Augustin (Contra Julianum, II. i et ii, et particulièrement ii. c 37), et par S. Vincent de Lérins commentant le texte de S. Augustin (Commonitorium, c.xxviii et suivants, et c.i du deuxième Commonitorium). Aux premiers temps de l'Église, quand l'enseignement était fait presque exclusivement par des évêques, les membres extraordinaires se trouvaient habituellement dans l'épiscopat. Ils reçurent le titre de "Pères" par ce que c'était le titre communément donné aux évêques par leurs sujets et leurs successeurs. Ils sont aussi appelés "Pères de l'Église", par ce qu'étant nés dans l'enfance de l'Église, où des moyens extraordinaires étaient nécéssaires à sa préservation, ils ont reçu plus abondamment les dons du Saint-Esprit, ce qui donne un caractère plus éminent à leur doctrine. De plus, leur rôle apostolique était de fixer la substance du dépôt apostolique, de sorte que leurs écrits devinrent tout naturellement la base de tout développement ultérieur de la doctrine, et vinrent s'ajouter à l'Écriture comme source de doctrine apostolique. Ils sont les Pères non seulement de l'Église de leur époque, mais de l'Église des époques postérieures aussi. Ceux qui leurs succèdent sont considérés comme "fils des Pères", et parfois "paedagogi", en réference à S Paul en I Cor 4:15 : "Car eussiez-vous dix mille maîtres dans le Christ, vous n'avez cependant pas plusieurs pères". Ces fils des Pères n'étaient pas tous évêques. Plusieurs d'entre eux étaient des prêtres ou des membres d'ordres religieux, ou des maîtres d'écoles théologiques. Ils représentent l'esprit (sensus) des écoles catholiques et des fidèles, et se distinguent par leur science humaine et leur habilité particulière, qu'ils appliquent au développement et à la pleine compréhension de la doctrine plutôt qu'à la fixation de sa substance. D'où leur nom de "Docteurs" ou "Théologiens".
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SWS, Livre I, I, C4, §24 traduit par le chartreux a écrit : Section 24. La tradition documentaire, expression de la Tradition vivante.

I. la tradition ecclésiastique est orale par sa nature même. Les écrits et documents ne sont pas nécéssaires à sa transmission ; ils sont utiles néanmoins à des fins de fixation et de correction des imperfections de l'élément humain. Il découle de cela que le Saint-Esprit, qui supervise la Tradition vivante, doit également assister la production et la préservation de tels documents, de sorte qu'ils présentent un exposé adéquat ou au moins plus ou moins parfait de la dite Tradition.

II. Quand les écrits des Pères reproduisent l'enseignement authentique de l'Église, ils constituent une tradition écrite, égale en autorité à la tradition orale postérieure, et sont comme l'Écriture-Sainte, une règle de foi objective et lointaine allant de pair avec la tradition orale. Par eux-mêmes, ils ne constituent cependant pas une source et règle de foi indépendante. Tout comme l'Écriture-Sainte, ils sont sous la garde de l'Église et sujets à l'interprétation de l'Église. Il ne peut y avoir de contradiction entre la doctrine des Pères et celle de l'Église ; les contradictions apparentes ne peuvent venir que de documents faux ou manquant d'authenticité, ou bien d'une interprétation érronnée des documents.
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SWS, Livre I, I, C4, §24 traduit par le chartreux a écrit : III. Les divers écrits et documents qui constituent la tradition écrite peuvent être classés en deux catégories.

1. La première catégorie comprend ceux qui émanent des ministres officiels de la Tradition ecclésiastique dans l'exercice de leurs fonctions, comme par exemple les décisions des Papes et des conciles ; les documents et monuments liturgiques, tels que les liturgies, les sacramentaires, les ordines Romani, les images, symboles, inscriptions, vases etc. servant à l'adoration publique ; les écrits des Pères et théologiens approuvés dans la mesure où ils contiennent des affirmations nettes sur les vérités de la Tradition. La valeur de ces documents et momuments est plus qu'historique. Ils participent tous plus ou moins du caractère surnaturel de la Tradition vivante dont ils sont l'émanation et les messagers, et même quand ils ne sont pas de l'auteur auquel on les attribue, ils peuvent conserver encore une grande importance.

2. La deuxième catégorie de documents est composée de ceux qui, indépendamment du rang ecclésiastique de leur auteur, ou même de l'autorité de l'Église, contribuent à l'histoire ou à une meilleure connaissance scientifique de la Tradition. On peut ranger dans cette catégorie les écrits des catholiques douteux, ou même des hérétiques et des païens. Ces deux sous-catégories peuvent se recouper. Bien des documents appartient aux deux, sous différents aspects.

Les catacombes romaines ont dernièrement acquis une grande importance comme monuments de la Tradition la plus proche de la Révélation. Cf. Roma Sotteranea, par D. NorthCote et Canon Brownlow.
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