Re: Résumé de théologie dogmatique, Livre I : Fondements du savoir théologique
Publié : mar. 12 févr. 2019 10:37
SWS, Livre I, I, C5, §32 traduit par le chartreux a écrit : IV. L'activité des conciles généraux consiste essentiellement en une coopération des membres de l'Église avec leur Tête. C'est donc au Pape qu'il appartient de diriger tout le déroulement du concile. Il peut, s'il choisit d'exercer ce droit, décider quelles questions seront traitées et de quelle façon. Ainsi une décision prise contre sa volonté ou sans son consentement n'est jamais légitime. Même une décision acceptée par ses légats sans son approbation expresse n'est pas absolument obligatoire. En revanche, il ne peut y avoir de décision qui soit illégitime ou nulle en raison d'un usage trop étendu du droit du Pape à diriger le concile, car en ce cas la restriction de la liberté vient d'un principe d'ordre interne et légitime, et non pas d'une pression extérieure et illégitime. Le concile ne serait pas illégitime si, comme il est déja arrivé dans bien des conciles, par exemple dans tous les conciles tenus pour appliquer des décisions déja existantes du Pape, le Pape ordonne l'acceptation de sa sentence sans discussion. Une telle pression diminuerait tout au plus l'efficacité morale du concile. Par contre, l'expulsion violente des légats du Pape au fameux latrocinium (brigandage) d'Éphèse est considérée par les catholiques, et à juste titre, comme une violation brutale de la liberté d'un concile. La sentence de la majorité, ou même une sentence unanime, si elle est séparée de la contribution personnelle du Pape, n'est pas la sentence de l'intégralité de l'Église enseignante, et ne peut donc prétendre à l'infaillibilité. Une telle sentence n'obligerait pas les évêques absents à y assentir, ni le Pape à la confirmer. Tout au plus permettrait-elle au Pape de la confirmer, ou bien de dire qu'il parle "avec l'approbation du concile sacré" (sacro approbante concilio).
Le concile du Vatican, même dans sa quatrième session, peut être cité comme exemple d'un concile possèdant éminemment, non seulement les éléments essentiels, mais aussi ce que nous pouvons appeler les perfections. Le nombre d'évêques présents était le plus grand jamais réalisé, que ce soit en termes absolus ou en proportion à la totalité des évêques du monde ; la discussion fut très libre, poussée et exhaustive ; on invoqua la tradition universelle, présente et passée, pour y trouver non pas directement la doctrine discutée, mais son principe fondamental, qui est le devoir d'obéissance au Saint-Siège et la conformité à Sa foi ; il y eut une unanimité absolue dans la sentence finale, et déja une majorité écrasante dans le jugement préparatoire.
Les décrets des conciles généraux peuvent être trouvés dans les grandes collections de Labbe, Hardouin, Mansi, Catalani ; les décrets les plus importants sont donnés dans l'Enchiridion de Denzinger.