Comme un soleil levant
Sur une douce aurore elle a l'éclat brillant.
La Trinité, debout, comme un roi qui se lève
Pour montrer de l'estime au sujet qu'il élève
A quelque dignité, reçoit avec honneur
La Vierge d'Israël, mère du Rédempteur.
Le Père, en elle, voit sa fille bien-aimée,
Cet astre du matin, cette fleur parfumée,
Cette blanche colombe ayant l'éclat du lis,
Ce beau jardin d’œillets toujours purs et fleuris.
Cette tour de David, cette rose mystique,
Cette vierge écrasant l'affreux serpent antique.
Le Fils, voyant sa mère au comble du bonheur,
Dans un joyeux transport l'acclame avec honneur ;
Puis l'Esprit-Saint, rempli d'une aménité douce.
L'accueille avec l'amour de l'époux pour l'épouse.
Lorsque le Père eût ceint Lui-même son front pur
D'une couronne d'or aux paillettes d'azur,
Sur un trône d'argent la Vierge fut placée.
Son fils la conduisit comme une fiancée
L'est par son cher amant. En suaves concerts,
Plus doux que les zéphirs qui bercent les déserts,
Éclatèrent les cieux. Colliers d'or, fleurs vermeilles,
Ornements plus légers que des ailes d'abeilles,
Grand ceinturon de moire aux ondoyants reflets,
Festons, rubans, bijoux des somptueux palais,
Pelouses des jardins de roses émaillées,
Étoiles de topaze en l'azur étalées,
N'ont pas l'ombre d'un jet de ce flambeau divin,
Plus luisant que Vénus sur un ciel de satin.
(à suivre)