Mais pourquoi ce centurion n'alla-t-il pas lui-même
demander une faveur qu'il désirait si ardemment (1)?
L'évangéliste nous l'apprend quand il dit que cet
homme était doux et humble de coeur, de plus étranger
et idolâtre, et qu'il se croyait indigne de paraître
en la présence du Sauveur (2). Ayant donc appris
que le divin Maître venait lui-même dans sa demeure,
il se hâta d'envoyer ses amis pour l'arrêter en chemin,
lui faisant adresser ces belles paroles : Ne prenez
pas la peine , Seigneur, de venir auprès d'un
homme qui est indigne de vous recevoir ; pour m'accorder
le bienfait que je vous ai fait demander votre
présence n'est nullement nécessaire, une seule de
vos paroles suffit (3).
Mais plus ce brave officier se reconnaissait indigne
de recevoir Jésus-Christ dans sa maison, plus volon-
tiers l'aimable Sauveur continuait son chemin. Enfin,
tant de bonté ayant triomphé de son humilité, le
centurion alla lui-même au-devant du Seigneur, et il
s'approcha de Jésus : Et accessit ad eum centurio (4).
A SUIVRE...
(1) Cum audisset de Jesu, misit ad eum seniores Judaeorum, rogans
eum, ut salvaret servum ejus (Luc, III).
(2) Meipsum non sum dignum arbitratus, ut venirem ad te (Luc, VII).
Les Juifs méprisaient profondément les gentils, parce qu'ils étaient
idolâtres; ils les considéraient comme impurs et vils, jusqu'à les appeler
chiens. De là la répugnance des gentils pour traiter avec les Juifs, et
seulement pour paraître en leur présence. Ce fut donc en signe d'humilité
et de respect que le centurion envoya des vieillards respectables
parmi les Juifs, sans y aller lui-même, supplier le Sauveur, se croyant
indigne de se présenter à lui et de lui parler.
(3) Cum jam (Jésus) non longe esset, misit ad eum centurio amicos,
dicens : Domine, noli vexari, neque enim sum dignus ut sub tectum
meum intres; sed dic verbo, et sanabitur puer meus (Luc, VI).
(4) De tout cela il apparaît clairement que le centurion fit, par le
moyen des Juifs, supplier le Sauveur seulement de guérir sou serviteur,
et que la prière de venir, ut veniret, que saint Luc attribue au
centurion, fui ajoutée par ceux qui avaient été envoyés pour demander
cette grâce, lesquels, n'ayant ni la foi ni l'humilité du centurion, crurent
que Jésus-Christ, pour guérir ce serviteur, avait besoin de se rendre en
personne auprès de lui. En second lieu, le centurion était aimé des Juifs
parce qu'il aimait leur nation el qu'il leur avait, à ses frais, fait bâtir une
synagogue à Capharnaüm, ou au lieu destiné à l'explication de la loi
mosaïque et à la prière. Les Juifs se servirent de ces motifs pour appuyer
auprès du Sauveur la demande du centurion et pour obtenir cette
grâce. Dans l'intention donc de faire une chose agréable et honorable
pour le centurion, en faisant venir le Sauveur chez lui, ils le sollicitèrent
d'y aller, ut veniret, comprenant bien qu'il désirait cette visite
dans son coeur, quoique, par humilité, il n'eût osé la demander. Saint Luc,
pour être plus court, selon son habitude, joint ensemble la parole des
Juifs et celle du centurion, et il les attribue aux Juifs, parce qu'ils les
prononcèrent en son nom.
ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
Remarquez, mes frères, cette admirable expression :
Le centurion s'approcha de Jésus (1). L'évangéliste,
dit Bède, a voulu nous faire comprendre, par
ces paroles, que le centurion s'approchait de Jésus-
Christ bien mieux par sa foi que par sa présence ;
qu'il s'en approchait d'autant plus qu'il avait plus de
foi, semblable à la femme hémorréique qui, n'ayant
touché qu'en passant le bord de sa robe, se trouva
guérie et en était bien plus rapprochée par sa foi
que la foule qui l'entourait cependant de si près (2).
Remarquez encore que le centurion ne pensa
d'implorer la puissance du Fils de Dieu que lorsque
ce divin Sauveur eut fait parvenir à ses oreilles le
bruit de ses prodiges : Cum audisset de Jesu, et qu'il
fut venu à Capharnaüm : Intravit Capharnaum. Alors
seulement le centurion va à la rencontre du Sauveur,
quand le Sauveur lui-même l'a prévenu, en se dirigeant
le premier vers sa demeure. Le Fils de Dieu
voulait déjà montrer que, lors même que les Gentils,
nos pères , en embrassant si promptement la foi de
Jésus-Christ, semblaient le prévenir, néanmoins cela
ne devait arriver et leur conversion s'opérer qu'après
sa venue au milieu de nous, dans la personne de saint
Pierre, des autres apôtres et de leurs successeurs,
par la prédication évangélique. Ainsi, dit saint Prosper,
nous n'avons pensé à Dieu que parce que Dieu
a pensé à nous le premier. Nous ne lui avons répondu
que parce qu'il nous a appelés d'abord ; nous ne l'avons
cherché qu'après qu'il nous a eu prévenus dans
son infinie miséricorde, en venant à nous; et la foi
pure et sainte que nous professons, qui est le plus
précieux des biens, a été le plus gratuit et le plus
généreux de ses bienfaits (3).
A SUIVRE...
(1) Et accessit ad eum centurio (Matth., V).
(2) Sicut Hemorroissa, quia magis credidit, magis Dominum tetigit
quam turbae, a quibus premebatur ; ita centurio, qui magis credidit, eo
magis accessit (Expos.).
(3) Noverit anima se praeventam : nisi quaesita non quaereret, nisi vocata
non reverteretur.
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
Arrivé auprès du Sauveur, le centurion se prosterna
à ses pieds, renouvelant la prière qu'il lui
avait adressée par ses amis : Rogans eum : Seigneur,
lui dit-il, je vous ai fait savoir que mon serviteur est
retenu malade chez moi et qu'il souffre cruellement (1).
prière vraiment pleine de confiance, s'écrie saint
Jean Chrysostôme ! il n'ajoute rien à ces paroles;
il ne prie pas le Sauveur de guérir son serviteur;
il se contente de lui découvrir sa maladie et son
malheureux état; pour sa guérison, il s'en remet
à la bonté du coeur si tendre de Jésus, montrant en
cela qu'il le croyait aussi sage pour comprendre et
aussi puissant pour opérer, que porté à s'attendrir
et prompt à secourir tous les malheureux (2).
Considérez encore, nous dit Origène, la manière
dont le centurion s'exprime : Seigneur, mon serviteur
paralytique est couché dans la maison, et il souffre
beaucoup. Que de choses disent ces quelques mots !
Tout en faisant la peinture la plus triste de l'état
du serviteur, qu'ils représentent abandonné sans
remède à une immobilité très-douloureuse, ils montrent
la tendresse du Maître. En effet, cet homme
vraiment bon parle de sou serviteur avec la même
tendresse et la même douceur que s'il eût été son
propre fils (3). Il semble, ajoute saint Chrysostôme,
ressentir dans son coeur, par l'effet de sa chair,
toutes les douleurs qiui son serviteur éprouve dans
son corps, en sorte qu'il est malade lui-même de
son infirmité et que sa mort prochaine paraît devoir
lui arracher la vie (4).
(1) Dicens : Domine, puer meus jacet in domo paralyticus, et male
torquetur (Matth., V).
(2) Sciebat quia potens est ad faciendum, misericors ad exaudiendum,
sapiens ad intelligendum. Ideo infirmitatem tantum exponit; remedium
autem misericordiae ejus dimisit (Loc. cit.)
(3) Domine, puer meus jacet in domo paralyticus, et male torquetur.
— Omnia ista cum dolore congeminavit , et jacentem et paralyticum, et
male dolentem (Hom. 5 in divers.).
(4) Sic sollicite festinabat, quasi damnum suae salutis passurus in
morte illius; in quo apparebat quoniam diligebat eum (Hom. in Matt.).
A SUIVRE...
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
Toutefois cela ne doit point nous étonner, mes
frères. En effet, voulez- vous savoir, dit Origène,
comment raisonnait le centurion ? Si ce jeune homme
est mon serviteur, moi, je suis le serviteur du Créateur.
S'il a en moi un maître sur la terre, j'ai moi-même
dans le ciel un Maître infiniment plus puissant.
Si donc, je n'ai point pitié de mon serviteur, comment
pourrai-je obtenir de Dieu miséricorde (1)?
C'est ainsi que devraient penser tous ceux qui ont des
personnes à leur service. Les maîtres chrétiens devraient
apprendre, à l'exemple de ce maître païen, à
avoir compassion de leurs domestiques, à prendre
part à leurs infirmités, à avoir soin de leur santé et
beaucoup plus du salut de leur âme (2). Il en était
ainsi dans les siècles de foi ; mais l'irréligion, en pervertissant
ceux qui obéissent, a aussi endurci ceux qui
commandent : ceux qui servent sont souvent moins
estimés que la matière et traités avec plus de dureté
et de mépris que les plus vils animaux ! Pour un modique
salaire qu'on leur donne, on veut qu'ils soient au
service de toutes les passions et de tous les caprices;
le jour et la nuit, la santé et la vie, l'àme et le corps,
le temps et l'éternité, Dieu et la religion : tous les
sacrifices sont exigés par ces maîtres qui n'ont conservé
du chrétien que le nom, puisque, dit saint
Paul , en négligeant leurs devoirs à l'égard de leurs
domestiques, ils renoncent à la foi et deviennent
pire que les infidèles mêmes (3).
Mais si le mépris et la dureté envers ceux qui nous
servent font devenir infidèle, la compassion et le
soin qu'on a d'eux conduisent à la vraie foi. Ce sont
ces belles dispositions qui valurent au centurion
le précieux don de la foi; car la meilleure disposition
pour obtenir un tel trésor, c'est la charité; et
rien ne touche le coeur de Dieu à notre égard comme
l'exercice de la miséricorde envers les hommes.
A SUIVRE...
(1) Centurio illud mente volvebat : Mihi hic servus est, ego Creatori;
iste me super terram , ego magnum in coelis habeo Dominum. Si ergo
ejus ego non misereor, quomodo ille mei miserebitur (Loc. cit.) ?
(2) Sic debent omnes, qui famulos habent, cogitare. Sic misereri et
condolere eis, et supplicare, et eorum curam habere (Caten. aur.).
(3) Qui domesticorum curam non habet, lidem negavit et est deto-
rior infideli (I Tim., v).
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
Voyez, en effet, combien promptement et par quel
amour Jésus-Christ répond au bon et affligé centurion:
« Consolez-vous, je vais moi-même guérir votre
serviteur (1). » Douces et admirables paroles, s'écrie
un auteur. Grande est la puissance de Jésus-Christ,
qui d'une seule parole peut opérer des miracles;
mais plus grande encore est son humilité; car le
Fils éternel de Dieu ne dédaigne point de se rendre
personnellement auprès d'un pauvre esclave pour
le guérir (2).
Toutefois n'oublions point, mes frères, que ce
même Sauveur qui, sans en être prié, se rendit chez
ce soldat païen , est le même qui se refuse d'aller
visiter le fils d'un grand prince juif, quoiqu'il en fût
prié. Ce divin Maître voulait, selon saint Grégoire,
abattre notre orgueil et nous faire apprécier les
hommes, non par leur rang, mais par ce qu'ils sont.
S'ils sont riches et puissants, nous les révérons, sans
faire attention qu'ils sont les images de Dieu. Mais
le Fils de Dieu fait homme, en se rendant auprès
d'un pauvre serviteur, après avoir refusé de visiter
le fils d'un prince, nous apprend que les vrais serviteurs
de Dieu doivent mépriser les biens terrestres
tant estimés des enfants du siècle (3) ; et, comme
le dit un autre auteur, Jésus-Christ ne voulut point
visiter ce grand personnage, afin de ne pas faire
croire qu'il estimait les richesses; il se rendit donc
auprès du pauvre pour montrer qu'il ne méprisait
point le faible et le petit. Combien cette émulation
entre l'humilité du Sauveur et son amour pour
l'homme est admirable !
A SUIVRE...
(1) Et ait illi Jésus : Ego veniam, et curabo eum (Matth., VII).
(2) Magna Domini sublimitas, sed major humilitas : qui solo verbo va-
Iebat curare, servum languentem non dedignatur visitare (Beda, Expos.).
(3) Superbia nostra hoc facto retunditur : quia nescimus considerare
homines. Dum enim divitias et potentias saeculi veneramur in hominibus,
negligimus pensare qui sint : quia ad imaginem Dei facti sunt.
Sed ut demonstraret Dominus, quia quae saeculi hominibus alta sunt,
sanctis despieienda sunt; ad filium reguli noluit, ad servum centurionis
praeparatus fuit (Hom. in Evang.). —Ad filium reguli ire noluit, ne
divitias honorare videretur. Hic, ne servilem conditionem aspernari videatur,
ire consentit.
- InHocSignoVinces
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
Cette bonté du divin Maître, ainsi que ses douces
paroles, fut comme un rayon de lumière qui éclaira
le centurion et qui lui découvrit la majesté, la grandeur
et la divinité de Jésus-Christ, cachées sous le
voile de son humanité; ce fut, dit saint Jérôme, un
trait de la grâce, qui le lui fit admirer, aimer et adorer
(1). C'est pourquoi, confus et étonné, balançant
entre l'admiration et la reconnaissance, entre l'humilité
et l'amour, le centurion s'écria : Qui suis-je,
Seigneur, pour que vous daigniez venir dans ma maison ?
Non, je ne suis pas digne d'un tel honneur (2) !
Ensuite il ajouta, toujours avec le même transport
d'humilité et de foi : Puisque votre bonté est si grande,
Seigneur, qu'est-il nécessaire que vous veniez dans ma
maison ? Dites seulement une parole, une seule parole,
et mon serviteur sera guéri. Admirable expression de
l'humilité la plus profonde, dit saint Pierre Chrysologue.
Ce centurion prie le Sauveur de ne point se
rendre en sa demeure pour la même raison que
saint Pierre le conjura de sortir de sa barque. Ces
hommes vraiment humbles craignaient que leur hos-
pitalité ne fût point digne de cet hôte divin (3),
Ensuite le conturion continua à dire : Car, moi aussi,
je suis un homme soumis à l'autorité d'un autre (4) ;
j'ai sous moi des soldats, je dis à celui-ci : Va, et il va;
et à un autre : Viens , et il vient; et à mon serviteur :
Fais cela, et il le fait. Par ces paroles, il voulait
dire, selon saint Augustin : Si moi, qui ne suis
qu'un homme faible, soumis à l'autorité d'un grand
nombre (5), il me suffit, parce que j'ai quelques
soldats sous mes ordres, de dire à l'un d'eux ou à
mon serviteur qu'il aille ou qu'il vienne , qu'il fasse
une chose ou qu'il l'omette , pour être obéi à l'instant ,
pourquoi ne pourriez-vous pas faire de même,
Seigneur, vous qui êtes indépendant et le souverain
Maître de tout (6)?
Quelle humilité et quelle ferveur ! Se rendant té-
moignage a lui-même et profondément humilié des
péchés qu'il avait commis pendant sa vie sous l'empire
de la superstition païenne, le centenier, au lieu
d'être consolé par l'infinie bouté du Sauveur, en était
plutôt déconcerté, confondu, anéanti (7). Homme
véritablement heureux ! il avait déjà l'esprit de la
loi de Jésus-Christ avant qu'il en fît profession , et
la grâce l'avait déjà initié à ses mystères. Comme le
remarque Origène, il était, par la nationalité et par
le rang, étranger aux Juifs, mais uni à Dieu par la
foi ; ce chef de soldats faisait la joie et les délices des
anges (8).
A SUIVRE...
(1) Ultra corporis tegmen latentem videt divinitatem (Comment.).
(2) Et respondens centurio, ait : Domine, non sum dignus ut intres
sub tectum meum (Matth., viii); sed tantum dic verbo, et sanabitur
puer meus (ibid.).
(3) Dignum dedit de humilitate responsum. Sic Petrus Dominum exire
a se rogat, quomodo centurio ad se supplicat non venire. Agit uterque.
ne indignitas hospitii in hospite emaneat injuriam (Serm. 5, De Cent.).
(4) A Tibère César, alors empereur, à Ponce Pilate, gouverneur de
la Judée, au tribun militaire, chef de la légion. « Apprenons par là, dit
saint Bernard, que celui-là seul sait bien commander qui a appris à bien
obéir. Ainsi l'âme qui veut dominer le corps doit se soumettre humblement
à la volonté de Dieu. Un esprit orgueilleux, qui est rebelle à Dieu,
verra toujours que son corps est rebelle et non dompté, comme il arriva
à Adam ; en punition de l'orgueil, Dieu permet qu'on tombe dans la
luxure. »
(5) Nam et ego homo sum sub potestate constitutus , nal ens sub me
milites ; et dico huic : Vade, et vadit; et alii : Veni , et venit ; et servo
meo : Fac hoc, et facit (Matth., ix).
(6) Si ego qui sub potestate sum, jubendi habeo potestatem, quid tu
poteris, cui omnes serviunt potestates (Serm. 6, De Verb. Dom.) ?
(7) Propter conscientiam vitae gentilis, gravari se magis dignatione
sensit quam juvari (Cat. aur.).— Cujus etsi fide praeditus nondum erat,
sacramentis imbutus.
(8) Externus generatione, sed mente domesticus; militum princeps,
sed plus gaudium angelorum (Loco cit.).
- InHocSignoVinces
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
C'est pour cela que saint Augustin lui adresse cette
espèce de reproche : Pourquoi, ô centenier, dites-vous :
Je suis indigne que vous entriez dans ma maison ?
C'est précisément parce que vous vous croyez
et reconnaissez indigne , que vous avez mérité de
recevoir non-seulement dans l'enceinte de votre demeure,
mais dans votre coeur, ce Verbe de Dieu fait
homme. Oui, vous l'avez accueilli et reçu en vous-même,
et vous êtes bienheureux. Si vous n'aviez déjà
reçu dans votre àme ce Dieu que vous vous croyez
indigne de recevoir dans votre habitation, vous n'auriez
pu tenir un langage si humble, si plein de foi (1).
Quel est donc le privilège du désir sincère, de la
foi humble et d'un amour dévoué ! Le divin Maître
de l'humilité honore de sa personne la table d'un
pharisien; mais, en s'arrêtant dans la maison de cet
hôte orgueilleux, il n'habite point dans son coeur. Le
Fils de Dieu ne trouve point où reposer sa tête dans
cette demeure remplie de richesses, mais pauvre
de vertus. Au contraire, il habite dans le coeur de
l'humble centurion, sans être entré dans sa maison.
(1) Dicendo se indignum, se praestitit dignum, non in cujus parietes,
sed in cujus cor Verbum Dei Christus intraret. — Neque hoc diceret
tanta humilitate et fide, nisi illum, quem timebat intrare in domum suam,
corde gestaret. — Magister humilitatis discubuit in domo cujusdam pharisaei
superbi ; sed cum in domo recumberet, non erat in corde ejus ubi
caput Filius hominis reclinaret. In domo erat, in pectore non erat. In
centurionis domum non intravit, et pectus possedit (August., loco cit ).
A SUIVRE...
- InHocSignoVinces
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
Mais cette expression : Dites seulement une parole, est encore bien plus mystérieuse et plus belle ; considérez-la, mes frères, avec une attention toute particulière. En premier lieu , par ces paroles , le centurion, selon Origène, reconnaît en Jésus-Christ un
Dieu immense, présent en tous lieux. En effet, c'est comme s'il avait dit : Bien que loin de corps , vous pouvez cependant guérir mon serviteur, auprès du- quel vous êtes présent par l'esprit. Votre présence ne manque à aucun lieu , et chaque point de l'espace
est soumis à votre regard divin ; donnez donc cette preuve de votre divinité (1).
La Glose remarque que les paroles prononcées par le centurion, par rapport à la promptitude avec laquelle
ses serviteurs et ses soldats lui obéissent, confirment cette idée qu'il avait de la puissance de Jésus-Christ;
car c'est comme s'il avait dit au Sauveur: Moi, d'un seul signe, je fais partir mon serviteur et retourner mes soldats ;
à plus forte raison, d'une seule parole et par un seul acte de votre volonté , sans qu'il soit nécessaire de vous trouver corporellement
présent, vous pouvez. Seigneur, commander à la maladie de cesser, et elle disparaîtra aussitôt; à la santé
de la remplacer, et elle viendra à l'instant (2). Euténie ajoute que le centurion, par ces paroles, voulut
dire a Jésus-Christ : Tous êtes le Dieu tout-puissant, vous pouvez donc manifester votre volonté par la seule parole, et celle-ci sera aussitôt transformée et convertie en acte. Quelle est donc, mes frères, la grandeur et l'excellence de la foi de ce païen (3) !
Un auteur va encore plus loin, et de cette même
parole il en déduit la connaissance d'un plus grand
mystère, c'est-à-dire du Père et du Fils, révélé au
centurion par l' Esprit-Saint (4).
A SUIVRE...
(1) Dic verbo , id est , ostende, absens corpore, quod praesens spiritu
perficere potes. Ubique indeficiens praesentia , ubique prasens aspectus
tuus (Loco citato).
(2) Dico huic : Veni , et venit; et alii : Vade , et vadit : quanto magis
tu potes , sine corporis praesentia, dicere infirmitati , ut recedat,
et recedet; sanitati, ut veniat, et veniet ?
(3) Dixit : Tu Deus omnipotens, dic nudo verbo quod vis, et ipse quoque
verbum opus fiet : vides fidei magnitudinem (Expos.).
(4) Patris et Filii mysterium , Spiritu sancto suggerente, depinxit (Hom.22 in Matth.).
- InHocSignoVinces
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Re: ÉCOLE DES MIRACLES, ou LES OEUVRES DE LA PUISSANCE ET DE LA GRACE DE JÉSUS-CHRIST
*Nota: Dada la enorme extensión de esta importante obra (3 volúmenes), y dado que tengo otros dossiers que debo finalizar, he tomado la decisión de interrumpir su publicación aquí, por lo que recomiendo vivamente al lector que se la descargue y que la lea por su cuenta. Su lectura será ciertamente muy edificante para la piedad y la formación espiritual.
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