Résumé de théologie dogmatique, Livre V : La Rédemption

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IV. Le fait de siéger à la droite de Dieu (Ps. 109:1 et suiv. ; Héb. 1:3-4), qui est lié à la sujétion de toutes choses à lui et à son excellence au-dessus de celle des anges, implique qu'il est l'égal de Dieu, comme les Pères le remarquent souvent. Depuis son trône (Ps. 44:7), le Christ reçoit et l'adoration de l'humanité et l'honneur qu'il mérite de la part de Dieu, avec Qui il partage, par sa nature et ses mérites, le pouvoir royal, la possession des trésors divins, l'autorité sur toutes les créatures et le pouvoir juridique. Sur la mort du Christ, sa descente aux enfers, sa résurrection et son ascension, on pourra consulter S. Thomas, IIIa, qq. 50-58.

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TROISIÈME PARTIE. ŒUVRE ET FONCTIONS DU RÉDEMPTEUR

Chapitre 1. L'œuvre du Rédempteur

Section 205. Le salut de l'humanité.

Le Christ est venu sur terre pour établir une voie de salut pour l'humanité (Matth. 1:21 ; Héb. 5:9 ; "pour notre salut, il descendit du ciel", symbole de Nicée). Le salut qu'il est venu apporter est décrit par les prophètes sous les noms de "vie", "santé", "paix", "liberté" et "justice" ; et dans le nouveau Testament, sous les noms de "vie éternelle", "grâce", "sainteté", "héritage des fils de Dieu". L'aspect négatif est connoté par les termes "rédemption", "rançon", "délivrance du péché" et de toutes ses conséquences (λύτρωσις, ἀπολύτρωσις ; redemptio). L'aspect positif, par l'idée de réconciliation du pécheur avec Dieu (κατάλλαξις, ἀποκατάλλαξις ; reconciliatio), ou encore le retour (pour l'homme) à son état originel d'amitié avec Dieu.

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C’est en lui que nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés

Nous nous glorifions en Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation.

Daniel 9:24 prophétise la rémission des péchés conjointement avec la réconciliation avec Dieu.

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Le salut apporté par le Rédempteur est donc pour l'humanité une levée de la mort spirituelle à la vie surnaturelle, un passage du péché à la sainteté. La vision d'Ezechiel (chap. 37) d'infusion de vie dans des ossements desséchés dans un champ, était une figure de notre régénération et sanctification spirituelle. L'humanité, régénérée et sanctifiée dans le Christ, Tête et Médiateur, devient le royaume surnaturel de Dieu : l'œuvre du salut consiste en une reconstruction parfaite de l'ordre surnaturel détruit par le péché.

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De nombreux passages du nouveau Testament ajoutent que l'ordre restauré par le Christ est plus parfait que l'ordre de l'ancien Testament ; plus parfait encore que l'état originel d'Adam, particulièrement en ce qui concerne la communion de l'homme avec Dieu et la perfection du royaume de Dieu. La "dispensation de la plénitude des temps" (Eph. 1:10) où l'homme-Dieu assume la souveraineté sur toutes choses et donne à l'homme un partage dans sa vie divine, conduit l'homme et toutes choses à leur perfection ultime.

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II. Le Christ travaillant pour Dieu, ou comme l'organe de Dieu, et la cause ou encore le principe de notre salut : "le Christ Jésus, qui est devenu pour nous, de la part de Dieu, sagesse, justice, sanctification et rédemption" (1 Cor. 1:30). Se pose cependant la question de savoir comment et sous quelle forme il a accompli cette rédemption ? Ceux qui nient la divinité du Christ, ainsi que sa restauration de l'ordre surnaturel du salut, réduisent son œuvre à un enseignement moral et un bon exemple ; mais si tel était le cas, l'homme serait son propre sauveur. Il ne suffit pas non plus de dire que le Christ est venu annoncer à l'homme que Dieu était disposé à le sauver et le voulait, et que le Christ a démontré l'authenticité de son annonce par sa mort et sa résurrection.

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Il faut considérer le rôle donné aux Apôtres, comme enseigné expressément par S. Paul :

Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, et qui nous a confié le ministère de la réconciliation. 19 Car Dieu a réconcilié le monde avec lui dans le Christ (...) et il a mis en nous la parole de réconciliation.

La sainte Écriture nous oblige à considérer l'œuvre du Sauveur comme la cause réelle et efficiente de notre salut. Cette œuvre remplace en partie, complète en partie, et sous un autre aspect encore, rend possible et efficace le travail de l'homme lui-même ; d'un autre côté, c'est une condition nécessaire et suffisante du salut opéré par Dieu. Ce n'est donc ni une influence purement humaine ni une influence purement divine sur notre salut, mais c'est bien une médiation au vrai sens du mot.

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III. Notre rédemption par le Christ est un dogme tellement fondamental de la foi chrétienne qu'il est rarement attaqué directement par les hérétiques. Pour cette raison, l'Église ne l'a mentionné que peu dans ses définitions, et encore seulement dans ses grandes lignes : le Christ est la cause médiatrice de notre salut, dans la mesure où par sa mort sacrificielle, il a mérité notre salut, et effacé le péché en rendant satisfaction à Dieu pour nous. Autrement dit, ses mérites et la satisfaction qu'il a donnée en tant que notre Représentant et Médiateur, nous ont obtenu de Dieu le salut.

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La formule la plus ancienne du dogme se trouve dans le symbole de Nicée : "Crucifié pour nous" (pro nobis, ὑπερ ἡμῶν). Le concile d'Ephèse (anath. x, xi) décrit le sacrifice du Christ comme une réparation pour les péchés ; et le symbole de Tolède le définit formellement (Denzinger, Enchiridion, n. xxvi). Le pape Eugène IV (Decr. pro Jacobitis) mentionne expressément les "mérites du médiateur", qui a effacé le péché et ouvert le ciel.

Le concile de Trente insiste à plusieurs reprises sur les mérites du Médiateur : l'effacement du péché originel par le Médiateur unique (sess. 5, can. 3) ; la cause méritoire (causa meritoria) de notre justification est le Christ, qui a payé à Dieu son Père toute la dette de nos péchés (sess. 6, ch. 7). Les expressions de "satisfaction par procuration" ou "mérite par procuration" n'apparaissent pas tels quels dans les formules de l'Église ; mais ils sont suffisamment sous-entendus par l'expression "pour nous" (pro nobis).

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IV. 1. Le dogme, tel que nous venons de le formuler, nous interdit d'attribuer notre salut exclusivement au pouvoir ou à l'intersection du Christ glorieux au Ciel. C'est son œuvre sur la terre qui a sauvé l'homme ; depuis le Ciel, il ne fait qu'administrer les fruits de son œuvre terrestre. "Le Christ est assis à la droite de Dieu " , "Jésus (...) est toujours vivant pour intercéder en notre faveur." (Col. 3:1 ; Héb. 7:25).