Pitoyables illogismes et contradictions en plusieurs de ces canons :
Rohbacher a écrit :
« Ils n’osent toutefois admettre toutes les conséquences de leur principe.
Interprété dans leur sens, le cinquième canon dit apostolique oblige les évêques, non moins que les prêtres et les diacres, à vivre maritalement avec leurs femmes, et toutefois ils le défendent expressément aux évêques.
Ils disent dans leur canon douzième :
« Ayant appris qu’en Afrique et dans d’autres lieux les évêques ne font point de difficulté d’habiter avec leurs femmes, après leur ordination, au grand scandale des peuples, nous leur défendons d’en user ainsi à l’avenir sous peine de déposition.».
Et dans leur canon 48 ils ordonnent que la femme de celui qui est promu à l’épiscopat, s’étant séparée de lui d’un commun consentement après qu’il aura été ordonné, entrera dans un monastère éloigné de l’habitation de l’évêque, qui toutefois pourvoira à sa subsistance.
Voilà donc les prélats du conciliabule qui entendent forcément le 5e canon des apôtres dans le même sens que le Pape saint Grégoire, savoir que l’évêque, tout en gardant la continence, ne doit point abandonner sa femme, mais veiller à sa subsistance et à sa conduite.
Ce canon une fois interprété dans ce sens pour les évêques, tout homme raisonnable l’interpréterait dans le même sens pour les prêtres et les diacres ; il n’en est pas ainsi chez les Grecs.
Voici comme ils parlent dans leur trentième canon :
« Voulant tout faire pour l’édification de l’Église, nous avons résolu d’embrasser dans notre sollicitude les prêtres mêmes qui sont chez les Barbares. S’ils croient devoir s’élever au-dessus du canon des apôtres, qui défendent de chasser sa femme sous prétexte de religion, et faire plus qu’il n’est ordonné, en se séparant de leurs femmes d’un commun consentement, nous leur défendons de plus de demeurer avec elles d’aucune manière que ce soit, pour nous montrer par là que leur promesse est effective ; et nous ne leur donnons cette permission qu’à cause de la petitesse de leur courage et de la légèreté des mœurs étrangères.»
C.à.d. que le canon qui défend de chasser sa femme défend de garder la continence avec elle, même de son consentement ; que, si on le fait, il faut la chasser de la maison ; qu’enfin de vouloir ainsi garder la continence est une imperfection, une faiblesse pour laquelle il faut la dispense d’un concile soi-disant œcuménique ; c.à.d. que le conciliabule in Trullo se joue du bon sens et du langage humains.