Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1988)

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Abbé Zins
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Suite L GS du 30/3/1987

2̊ - Bellarmin répond implicitement : Le signe que cette révocation, c'est l'hérésie du Pape ! Et c'est là que se situe ce que je persiste à appeler le sophisme de St Bellarmin.

Celui-ci reconnaît qu'en matière de foi, le Pape ne peut être jugé par personne. Et il déclare en même temps que ce n'est pas juger le Pape que de le déclarer destitué par Jésus-Chrit Lui-même parce qu'il est hérétique. Comme si déclarer le Pape hérétique n'était pas porter sur lui un jugement en matière de foi !

Les partisans du "Deponendum" s'étaient trompés parce qu'ils n'avaient pas tenu compte que le Pape est le Vicaire du Christ et non pas de l'Eglise mais ils avaient raisonné correctement.

Bellarmin, au contraire, part de données justes mais raisonne sophistiquement. Car je maintiens que c'est un grave sophisme que de prétendre qu'en déclarant le Pape hérétique, on ne juge pas le Pape puisqu'il a été destitué de sa charge par le Christ pour cause d'hérésie.

Saint Bellarmin a bien senti l'objection et c'est pourquoi il avait considéré le seul cas du Pape tombant dans une hérésie manifeste. Mais j'ai déjà répondu à plusieurs reprises qu'à supposer que ceci soit exact, on se trouverait dans un cas qui ne se produira jamais.

Il ne faut pas confondre "manifeste" et "incontestable". La vérité du théorème de Pythagore en Géométrie euclidienne est "incontestable". Mais je ne suis pas sûr que vous seriez capable d'en apporter la démonstration ce qui montre bien que cette vérité n'est nullement "manifeste".

On a objecté qu'un Pape hérétique est de soi incapable de gouverner l'Eglise. A quoi je ne sais plus quel saint a répondu que Dieu, de puisance absolue, peut gouverner l'Eglise avec même une tête de bronze. N'a-t-il pas fait prophétiser l'ânesse de Ballam ?
(A suivre.)
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Suite L GS du 30/3/1987

LES HORREURS

Je veux insister maintenant sur une très grave erreur de méthode de votre part : c'est de juger subjectivement une doctrine. Vous écrivez, en effet, p. 2 vers la fin de la page (c'est moi qui souligne) :

"Votre analyse du premier texte appliquée au second en revient à affirmer implicitement une horreur, et de soi une grave impiété : à savoir qu'un vrai pape peut en s'adressant à toute l'Eglise, à travers un concile oecuménique et en matière de foi et de moeurs, de par son autorité apostolique reçue du Christ, approuver dans l'Esprit Saint, décréter, statuer et ordonner de promulguer une hérésie explicitement condamnée, en affirmant par ailleurs qu'elle est conforme à la Révélation divine et que l'Eglise l'a reçue du Christ et des Apôtres et l'a au cours des temps reçue et transmise."

C'est bien là effectivement une horreur. Mais si nous repoussons une vérité sous prétexte qu'elle ne nous plait pas, nous ouvrons la voie à la mise en discussion de tous les dogmes. Vous savez comme moi, par exemple, qu'il y a bien des personnes qui refusent de croire à l'éternité de l'enfer qu'ils estiment, et pas tellement à tort, "une horreur".

C'est la raison et non le sentiment qui doit nous guider en Théologie.
(A suivre.)
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Suite L GS du 30/3/1987

DERNIERES REMARQUES

Votre page 4, tout spécialement, est empreinte de la plus grande confusion. Vous m'y reprochez, par exemple, d'avoir cité incomplétement, à la page 74 de mon numéro spécial, un texte de Dublanchy du tome VII col 1700 du D.T.C. et vous me donnez en gros caractère la partie omise :

"..... De telle manière que les fidèles puissent être certains que telle doctrine est jugée par le Pape appartenir à la Révélation ou avoir avec elle une connexion certaine"

Si vous aviez lu attentivement l'annexe au chapitre V p. 72 et suivantes de ce numéro spécial, vous auriez vu que son objet était de montrer que j'ai' donné à l'expression "sentence définitive" le même sens que Dublanchy ; que le mot "définitif" est ici impropre et qu'il vaudrait mieux, avec plusieurs auteurs l'éviter et le remplacer, par exemple, par "jugement explicite et final". Quel rapport, je vous le demande, avec ce que/f1 r soutiens que la volonté du Pape d'obliger les fidèles est une condition de l'infaillibilité pontificale ?

Et la meilleure preuve que Dublanchy pense comme moi à ce sujet est ce que je peux lire quelques lignes avant dans le même article (col 1699) :

"Il n'est cependant point requis que le Pape s’adresse à l'Eglise entière ; il suffit qu'il le fasse implicitement ou équivalemment en définissant une matière qu'il déclare obligatoire pour tous les fidèles......."

"Il est également certain que cet enseignement déclaré obligatoire pour tous les fidèles n'est nécessairement lié à aucune forme extérieure déterminée. Il suffit que l'enseignement soit rendu obligatoire pour tous."

Encore une fois, il ne suffit pas que le Pape déclare qu'une doctrine est révélée pour qu'il soit infaillible, il faut AUSSI qu'il manifeste d'une manière ou d'une autre sa volonté d'obliger les fidèles.

Or, j'ai donné six ou sept arguments montrant que Paul VI a manifesté clairement qu'il NE VOULAIT PAS obliger les fidèles. Et à cela, comme je l'ai dit plus haut, vous et l'Abbé Lucien, comme je l'ai montré en détail dans le N° 61, n'avez répondu que par des sophismes, confondant par exemple, l'infaillibilité pontificale et l'infaillibilité de Dieu.
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Suite et fin de la L GS du 30/3/1987

CONCLUSION

Je pense avoir répondu à l'essentiel de votre lettre du 21 Octobre 1986. Ma réponse est tardive parce qu'elle m'a demandé beaucoup de travail étant donné l'ordre dispersé des critiques que vous m'avez adressées et la manière dont elles imbriquent les unes dans les autres.

Ne m'en veuillez pas de résumer ainsi ma conclusion finale : Nous sommes d'accord sur bien des points mais j'estime que tous nos désaccord résultent de ce que vous raisonnez mal.

Je suis aussi soucieux que vous de tenir compte de TOUT ce qui a été défini par l'Eglise mais encore faut-il interpréter correctement les textes ce que je pense que vous ne faites pas.

Je termine en redisant ce que je vous ai dit au début : Je ne suis pas d'accord sur votre position "sedevacantiste" mais vous êtes jusqu'ici le seul à avoir accepté une discussion loyale.

Et c'est pourquoi je vous ai répondu d'une manière tardive, certes, mais détaillée. Je suis d'ailleurs prêt à répondre aux observations que vous pourrez formuler sur le contenu de cette lettre mais, étant très occupé, je ne vous répondrai pas immédiatement à moins qu'il ne s'agisse de points bien précis.
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Abbé V.M. Zins à TOURS

Mardi 31 mars 1987

à M. Georges Salet

Monsieur,

Daignez me permettre de commencer par vous dire que votre lettre du 30/3/1987 m'a profondément déçu.

Après un si long temps d'attente (plus de 5 mois !...), je m'attendais à une réponse fort précise et serrée.

Or elle s'avère très générale et se contente presque exclusivement de réaffirmer votre position sans vraiment tenir compte de mes objections et y répondre.

Cela apparaîtra au fur et à mesure, dans les points précis que je vous demanderai de bien vouloir analyser l'un après l'autre, une lettre après l'autre.

Sans m'attarder pour l'instant à défendre saint Robert Bellarmin à qui vous faites dire autre chose que ce qu'il enseigne, ni sur les autres points abordés d'une manière beaucoup plus affirmative que démonstrative, je m'en tiendrai, pour cette fois, à la seule notion d'obligation.

Avant cela, je désire cependant vous faire remarquer deux choses en passant.

1̊) Je me réjouis qu'en théorie vous affirmiez vouloir faire passer les arguments d'autorité avant le raisonnement et même appuyer ce dernier sur eux ; pourtant, il me faut reconnaître qu'en pratique il n'en est pas ainsi, puisque vous maintenez vos critiques sur l'argumentation de saint Robert s'appuyant sur l'unanimité des Pères et Docteurs de l'Eglise concernant la question de l'hérétique public, de même en ce qui se rapporte au texte venant comme "un cheveu sur la soupe", etc.. ;

2̊) vous fondez mon "sophisme" sur une confusion entre l'infaillibilité de Dieu qui est absolue et celle de l'Eglise et du Pape qui est conditionnelle (en me renvoyant à la page 5 de votre N° 61), alors qu'au bas de la page 1 de ma lettre du 21 octobre 1986, je m'accorde avec vous pour affirmer qu'il manque une des conditions à l'infaillibilité de "Dignitatis humanae" : je reconnais donc des conditions à l'infaillibilité pontificale...

Laissant donc volontairement tous les autres points en suspens, je vous prie de bien vouloir répondre uniquement à ce qui suit.

Notre désaccord le plus fondamental porte, en effet, sur la question de l'obligation.

Vous la tenez pour une CONDITION (la 4e. selon vous) essentielle à l'infaillibilité, alors que je la tiens pour une CONSÉQUENCE (cf. ma lettre du 21/10/1986, p. 3,4, et 5).

Vous prétendez qu'il y a 4 conditions à l'infaillibilité pontificale dont l'obligation ; avec Dublanchy (cf.D.T.C.co1.1699 à 1703, et ma lettre, p. 5 en haut), je montre qu'il n'y en a que 3 (!), l'obligation en découlant comme une conséquence nécessaire ! ... Or comme vous le dites fort bien (N° spécial, p. 70) : "les règles de la logique interdisent de confondre l'effet et la cause " !

Je vous demande donc, pour cette fois, de répondre uniquement sur ce point, en vous reportant à tous les détails de ma lettre du 21/10/1986 à ce sujet.

Daignez donc me démontrer que le Pape n'oblige pas parce qu'il est infaillible, mais est infaillible parce qu'il oblige !... Que l'obligation est une cause et non une conséquence de l'infaillibilité pontificale.

Puisque votre dernière phrase est : "je ne vous répondrai pas immédiatement à moins qu'il ne s'agisse de points précis", en l'occurrence ici : un seul point précis, j'ose espérer une réponse rapide de votre part.

Il me reste à vous dire que j'ai malgré tout grandement apprécié le temps que vous avez passé à votre réponse et à sa présentation des plus propres et des plus aimables, ainsi qu'au fait que vous traitiez des questions en litige et non d'affaires de personnes.

Que Dieu fasse triompher la Vérité en nos intelligences et la Charité en nos coeurs.
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Georges SALET
(en vacances)
le 24 Avril 1987

à Monsieur l'Abbé ZINS
à TOURS

Monsieur l'Abbé,

J'ai bien reçu votre lettre du 31 Mars en même temps que le très abondant courrier que m'a valu mon N° 77.

Je pense donc que vous ne vous étonnerez pas que j'aie du attendre les vacances de Pâques pour vous répondre.

Si je suis lent à répondre, vous êtes par contre singulièrement rapide puisque vous m'avez répondu le jour même où vous avez reçu ma lettre de 8 pages du 30 Mars. Mais il est clair que cette rapidité vous a empêché de la lire sérieusement.

Vous me dites, par exemple, en débutant, que ma lettre du 30 Mars "s'avère très générale et se contente presque exclusivement de réaffirmer mes positions sans vraiment tenir compte de vos observations".

J'ai conscience du contraire. En effet :

1̊ - Ce que vous visez par "très général" est probablement ce que j'ai écrit sur les questions de méthode en Théologie. Oui, ce que j'ai dit sur ce sujet est "très général" mais c'est capital car j'estime que vos conclusions erronées dérivent toutes de graves erreurs de méthode.
En fait, je pense que je n'ai pas été trop général mais très incomplet dans ma lettre du 30 Mars mais j'ai du me limiter.

2̊ - Vous dites que je me suis contenté de réaffirmer mes positions sans vraiment tenir compte de vos objections. C'est que vous m'avez bien mal lu mal compris. Voici deux exemples :

a) - J'avais pris la peine de consacrer près de deux pages de ma lettre du 30 Mars au "Sophisme de Saint Bellarmin" dans lesquelles je vous expliquais avec beaucoup de détails les raisons pour lesquelles j'estimais que le raisonnement de celui-ci était sophistique. Je crois comprendre que vous remettez la discussion de ce point à plus tard. Mais alors, pourquoi me répéter presque mot pour mot ce que vous aviez écrit en Octobre 86 sans la moindre tentative pour réfuter mes arguments ? Je vous cite :

"Je me réjouis qu'en théorie, vous affirmiez vouloir faire passer les arguments d'autorité avant le raisonnement et même appuyer ce dernier sur eux. Pourtant, il me faut reconnaître qu'en pratique, il n'en est pas ainsi puisque vous maintenez vos critiques sur l'argumentation de Saint Robert s'appuyant sur l'unanimité des Pères et Docteurs de l'Église concernant la question de l'hérétique public, de même....."

Ainsi, vous persistez à considérer Saint Bellarmin comme un docteur infaillible dont on doit accepter les affirmations les yeux fermés ! Je vous répète alors ce que je vous avais dit dans ma lettre du 30 Mars : Pas plus que ceux de Saint Thomas d'Aquin, les textes de Saint Bellarmin ne sont des "textes d'autorité". Et je vous avais donné comme preuve que ce dernier s'est trompé sur l'Immaculée Conception de la Vierge. Mais cela n'a pas l'air de vous frapper !

Si vous aviez lu attentivement ma lettre, vous auriez lu à la fin de la page 2, juste avant le début de la note en bas de page :

"Je ne pars pas du raisonnement mais des "textes d'autorité", textes pontificaux et conciliaires infaillibles d'abord, Ecriture interprétée selon la Tradition catholique ensuite".

Je ne vois pas que les écrits de Bellarmin et de Thomas d'Aquin entrent dans la catégorie des "textes d'autorités" tels que je les ai définis.

Je suis d'autre part surpris que vous prétendiez que "je fais dire à Saint Bellarmin autre chose que ce qu'il enseigne" (sans me dire d'ailleurs ce que, selon vous, il a vraiment enseigné).

Ce que j'ai critiqué, c'est la thèse qu'on appelle "Depositus est" et qui a été adoptée par tous vos confrères "sedevacantistes" en s'appuyant sur l'autorité de Saint Bellarmin ! Alors, je ne comprends plus et j'en arrive à me demander si vous contrôlez bien ce que vous écrivez.

b) - Dans votre lettre du 21 Octobre 86, vous me reprochiez, entre autres, que "d'une manière époustouflante", j'avais relevé "audacieusement" trois anomalies dans le passage de la Constitution "Dei Filius" que l'Abbé Lucien et vous-même avez mis à la base de votre argumentation.

Je vous avais répondu dans ma lettre du 30 Mars que les anomalies que j'avais relevées "audacieusement" étaient des faits objectifs. Et, pour vous épargner le mal de vous reporter à mon texte du N° 61, j'avais pris la peine de vous recopier mot à mot ce que j'avais écrit. Or, dans votre lettre du 31, vous reprenez ce que vous aviez dit en 86 et sans tenir aucun compte de ma réponse !

Je vous demande alors de répondre aux 3 questions suivantes sur ce passage :

- Il n'est pas un canon. Vrai ou faux ?
- Ce qu'il dit n'est repris par aucun canon. Vrai ou faux ?
- Il apparaît brusquement dans les textes principaux comme un "bloc erratique" sans que l'on sache pourquoi puisqu'il se situe dans un contexte différent. Vrai ou faux ?

(Vous me faites dire "comme des cheveux sur la soupe". Ce n'est pas tout à fait pareil mais passons. Vous dites que j'aurais du écrire "Sans que je sache pourquoi", laissant entendre que vous le savez. Mais vous vous gardez d'en dire plus)

Pris dans son sens absolu comme vous le faites. le passage de "Dei Filius" en question est en contradiction avec "Pastor Aeternus".

Encore une fois, c'est là un fait objectif qui s'impose à toute personne sachant lire. Mais vous refusez de le voir et vous vous contentez d'ironiser sur ceux qui ont l'audace de constater cette contradiction et refusent de déduire du passage en question de "Dei Filius" qu'obliger n'est pas une condition de l'infaillibilité parce que ce passage est muet sur ce point.
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Suite L GS du 24 /4/1987

3̊ - Arrivons maintenant à ce que vous me demandez dans votre lettre. Je vous cite (c'est souvent moi qui souligne mais les ! sont de vous)

"Laissant volontairement tous les autres points en suspens, je vous prie de bien vouloir répondre uniquement sur ce qui suit. Notre désaccord le plus fondamental porte, en effet, sur la question de l'obligation. Vous la tenez pour une CONDITION (la 4eme selon vous) essentielle à l'infaillibilité, alors que je la tiens pour une CONSÉQUENCE (cf. ma lettre du 21-10-86 p. 3,4 et 5). Vous prétendez qu'il y a 4 conditions à l'infaillibilité pontificale dont l'obligation. Avec Dublanchy (cf. D. T. C. col.que 3 (!), l'obligation en découlant comme une conséquence nécessaire !! (Or, comme vous le dites fort bien (N°spécial p. 70), "les règles de la logique interdisent de confondre l'effet et la cause" ! Je vous demande donc pour cette fois de répondre uniquement sur ce point, en vous reportant à tous les détails de ma lettre du 21-10-86 à ce sujet. Daignez donc me démontrer que le Pape n'oblige pas parce qu'il est infaillible mais est infaillible parce qu'il oblige ! ...Que l'obligation est une cause et non une conséquence de l'infaillibilité pontificale."

(Je répète que les points d'exclamation sont de vous)

Voici ma réponse.

- Tout ce passage de votre lettre est incohérent parce que vous persistez, en dépit de ce que j'avais dit dans mon numéro 61 et répété clairement à la page 5 de ma lettre, à confondre l'infaillibilité de Dieu et celle du Pape.

L'obligation faite aux fidèles est une CONSÉQUENCE de l'infaillibilité de Dieu et une CONDITION de l'infaillibilité pontificale.

L'unique CAUSE de l'infaillibilité pontificale est l'assistance divine. Dieu donne cette assistance aux conditions qu'il a décrétées et qu'Il a bien voulu nous révéler. Et parmi ces conditions figure l'obligation faite aux fidèles comme l'enseignent tous les théologiens en s'appuyant sur le Canon de "Pastor Aeternus"

Bien que l’obligation ne soit qu'une condition de l'infaillibilité pontificale, on peut dire, mais dans un sens impropre, qu'elle est la "cause" de cette infaillibilité pontificale. Et comme elle est aussi un "effet" de l'infaillilité de Dieu, on peut dire que, d'une certaine manière, l'obligation est à la fois une cause et un effet. Mais il n'y a là aucun accroc à la logique comme vous le prétendez puisqu'une même chose peut être à la fois "cause" et "effet" à la condition que ce ne soit pas de la même chose.

C'est donc tout confondre et tout embrouiller que de me demander de démontrer que "l'obligation est une cause et non une conséquence de l'infaillibilité pontificale".
(A suivre.)
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Suite et fin de la L GS du 24 /4/1987

Vous me demandez également de démontrer que "le Pape n'oblige pas parce qu'il est infaillible mais est infaillible parce qu'il oblige". Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. Obliger les fidèles est une condition imposée par Dieu à l'infaillibilité pontificale. C'est tout.

- Bien que votre argumentation soit passablement confuse, elle me parait substantiellement identique à celle de l'Abbé Lucien. Or, j'ai consacré les 19 premières pages de mon N° 61 à la critique de son argumentation. Veuillez donc, avant toutes choses, vous y reporter et étudier sérieusement ce que j'ai déjà écrit.

Lorsque je vous ai dit dans ma lettre du 30 mars que je répondrai aux questions précises que vous me poseriez, je n'entendais pas la répétition de mon argumentation. J'entendais seulement la réponse à des objection précises sur tel ou tel raisonnement ou sur tel ou tel fait.

J'ai déjà consacré une centaine de pages à la réfutation du "Sedevacantisme" ; je veux bien préciser tel ou tel point (c'est ce que j'avais fait dans ma lettre du 30 Mars à propos de Saint-Bellarmin et c'est encore ce que je viens de faire ci-dessus au § a) . Mais je ne vais pas tout reécrire à nouveau.


c) - Vous prétendez qu'il y a 3 conditions de l'infaillibilité et non pas 4 comme l'enseignent la quasi-totalité des théologiens.

- C'est là une thèse nouvelle qui ne vaut que par les raisons apportées en sa faveur. Or, je suis bien obligé de constater que l'Abbé Lucien et vous-même n'avez apporté à son appui que des raisonnements sophistiques et l'oubli de toutes les constatations qui vous gênent.

Vous prétendez que c'est la thèse de Dublanchy dans le D.T.C. C'est que vous l'avez bien mal lu comme le prouvent, les deux citations que j'ai fait figurer en haut de la page 8 de ma lettre du 30.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur l’Abbé, l’expression de mon amical et respectueux souvenir.
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

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Abbé V.M. Zins
à TOURS
Saint Louis-Marie Grignon de Montfort
Saint Paul de la Croix
Mardi 28 avril 1987

à

Monsieur Georges Salet

Monsieur,

Comme j'en avais envisagé la possibilité, vous avez pris le fait que je vous demande des précisions sur un seul point, sans chercher à répondre à nouveau sur l'ensemble de votre lettre du 30/3/87, pour une dérobade.

(Daignez donc ne point soupirer de la longueur de celle-ci.)

Aussi, en raison sans doute également de l'abondant courrier que vous avez reçu après votre N° 77, n'ai-je point obtenu la réponse que j'attendais de votre part sur la question de l'infaillibilité pontificale.

Vous y affirmez une nouvelle fois, sans démontrer, que je confonds l'infaillibilité conditionnelle du Pape et celle de Dieu qui est inconditionnelle.

Votre réponse à ce sujet, se résumant à trois affirmations(non démontrées) : 1̊) "Vous persistez à confondre l'infaillibilité de Dieu et celle du Pape" (p. 3) ; 2̊) "Vous prétendez qu'il y a 3 conditions de l'infaillibilité et non pas 4 comme l'enseignent la quasi—totalité des théologiens" (p. 4) ; 3̊) "Parmi ces conditions figure l'obligation faite aux fidèles comme l'enseignent tous les théologiens en s'appuyant sur Pastor Aeternus" (p. 3).

Quant au 1̊), il est contredit par les faits, à savoir a) par mes écrits (dans ma lettre du 31/3/87) : "Vous fondez mon "sophisme" sur une confusion entre l'infaillibilité de Dieu qui est absolue et celle du Pape qui est conditionnelle, alors qu'au bas de la page 1 de ma lettre du 26/10/86, je m'accorde avec vous pour affirmer qu'il manque une des conditions à l'infaillibilité de "Dignitatis humanae" : je reconnais donc des conditions à l'autorité pontificale" ; b) par ce que vous disez vous-même dans le 2̊) : que j'affirme qu'il y a 3 conditions et non 4 à l'infaillibilité pontificale.

Notre divergence n'est donc pas fondée sur une confusion de ma part entre infaillibilité divine inconditionnelle et infaillibilité pontificale conditionnelle, mais sur le nombre et la nature des conditions de l'infaillibilité pontificale.

Votre affirmation du 1̊) est donc fausse.
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Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1

Message par Abbé Zins »

Suite L Ab Z du 28/4/1987

Quant aux 2̊) et 3̊), vos affirmations en forme de fausse argumentation constituent un faux raisonnement ou sophisme, reposant sur une pétition de principe : en effet, vous affirmez en guise d'argumentation ce que je vous ai précisément demandé de démontrer, à savoir qu'il y a 4 conditions et non 3, et que l'obligation en fait partie.

La seule ombre d'argumentation étant que c'est là l'enseignement de tous, de la quasi-totalité des théologiens : c'est cela qu'il faut démontrer.

Le seul que vous citez, Dublanchy dans son article du D.T.C., n'en cite précisément que 3 !

Puisque vous avez cet article, je n'ai pas besoin de vous envoyer de photocopies pour vous prouver que je ne l'ai pas mal lu, comme vous ne craignez pas de l'affirmer à la fin de votre lettre du 24/4/87.

Ce ne sont donc pas tous les théologiens qui enseignent qu'il y a 4 conditions, puisque le seul que vous citez enseigne comme moi qu'il n'y en a que 3 (cf. Col. 1699-1700).
(A suivre.)
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