(A suivre.)
En outre, (dans cette même lettre du 21/10/1986, bas p. 3, haut p. 4), j'ai démontré l'admirable corrélation de ce décret avec la définition même de l'infaillibilité pontificale...
Malgré cela, vous écrivez étonnamment : "Vous dites que j'aurais dû écrire : "sans que je sache pourquoi", laissant entendre que vous le savez. Mais vous vous gardez d'en dire plus. Pris dans son sens absolu comme vous le faites, le passage de "Dei Filius" est en contradiction avec "Pastor Aeternus" etc."
Encore une fois, le bas de ma page 3 et le haut de ma page 4 montrent le contraire en démontrant l'admirable corrélation de ces deux textes de Constitutions.
L'objet de votre analyse de 3 soi-disant anomalies de ce texte, tombe par le fait même : ce décret n'est nullement à considérer comme secondaire, mais au contraire comme fort important, vu l'usage qu'en font Léon XIII et saint Pie X, et vu son admirable complémentarité avec la définition si importante de l'infaillibilité pontificale.
Du reste, si votre argumentation à ce sujet valait, il faudrait dire que cette définition de l'infaillibilité pontificale, faisant partie du texte même de la Constitution "Pastor Aeternus", ne peut être qu'imprécise et que chacun de ses termes ne sont pas pesés et n'ont pas un rôle précis, puisque le canon qui la suit ne l'explicite en rien quant à son sens même, mais condamne fort brièvement ceux qui diraient le contraire : "Si quelqu'un a la présomption, ce que Dieu écarte, de contredire cette définition qui est nôtre : qu'il soit anathème."
Il ne s'agit donc pas d'une "reprise" ou d'une "précision" concise, où le souci de la précision domine pour mieux exprimer la définition contenue dans le texte même de la Constitution : ce texte et cette définition étant des plus précis !...
Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1988)
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite L Ab Z du 28/4/1987
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite et fin de la L Ab Z du 28/4/1987
Cette longue missive vous démontrera, je l'espère, que ma rapidité à répondre n'est pas synonyme de précipitation, ni de superficialité ni de dérobade.
Sa longueur vous montrera aussi le bien-fondé qu'il y aurait eu à n'aborder qu'un point après l'autre.
Prions l'Esprit-Saint de ne point résister à la vérité connue, ce qui est recensé parmi les 6 péchés contre le Saint-Esprit, que Notre Seigneur a déclarés non rémissibles, ni en ce monde ni en l'autre.
Daignez agréer mes respectueuses salutations.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Georges SALET
en vacances
le 3 Août 1987
à
Monsieur l'Abbé ZINS
TOURS
Monsieur l'Abbé,
J'ai bien reçu votre longue lettre du 28 Avril 87 et je m'excuse ne pas vous avoir encore répondu. J'ai dû, en effet, depuis sa réception, écrire moi-même deux numéros entiers de "de Rome.." que vous avez reçus : celui sur le Chili d'abord qui m'a demandé un long travail de documentation, puis celui sur le Sida qui vient d'être expédié.
Quelques jours avant la réception de cette lettre, ma femme, mes enfants, mes 5 gendres et belles-filles et mes 11 petits enfants organisaient une petite fête à l'occasion du 80ème anniversaire de ma naissance le 21 Avril 1907. J'ai donc franchi le cap des 80 ans.
Je suis en bonne santé, certes, mais à cet âge, on travaille plus lentement, on se fatigue plus vite et l'on ne peut plus travailler que quelques heures par jour. Or, je donne des leçons de mathématiques aux plus grands de mes petits enfants et, outre ma tâche d'auteur et de directeur de la publication de "de Rome..", je dois veiller de très près à toutes les questions matérielles concernant son édition et répondre à un nombre important de lettres des abonnés.
J'ai donc frémi en voyant que votre lettre avait 17 pages mais j'ai cependant résolu de vous répondre, ........ quand je pourrais !
Je profite donc de mes premiers jours de vacance pour le faire ou moins le commencer.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite L GS du 3/8/1987
Vous commencez par dire que j'ai pris le fait que vous me demandiez de répondre sur un seul point pour une DEROBADE de votre part. Pas du tout.
Mais c'est vous qui, dans votre lettre de 1 page du 31 Mars, abordiez trois ou quatre sujets tout en me demandant de ne répondre que sur un seul.
Passant d'un extrême à l'autre, vous m'adressez maintenant une lettre de 17 pages qui, après m'avoir parlé de "dérobade", se termine en disant que sa longueur me "montrera l'intérêt de n'aborder qu'un point après l'autre".
J'ai toujours été d'accord sur cet intérêt mais, encore une fois, c'est vous qui n'avez pas respecté ce principe, pas même dans votre lettre de 1 page où vous me demandiez de ne traiter qu'une question à la fois.
J'ai donc commencé à répondre à vos 17 pages sur deux points que j'estime comme vous très importants :
- La question de l'obligation dans l'infaillibilité
- Ce que j'ai appelé "le sophisme de Saint Bellarmin"
Vous m'avez envoyé sur ce dernier sujet une très abondante documentation (1) dont je vous remercie : elle ne m'a pas fait changer d'avis mais elle me sera néanmoins très utile en vue de la rédaction d'une étude plus complète que je compte faire de cette question, (si toutefois je suis pas pris par des tâches plus urgentes).
(1) Je note que dans le vocabulaire de l’époque, “manifeste” s’oppose à “occulte”.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite et fin de la L GS du 3/8/1987
J'ai déjà rédigé plusieurs pages de réponse sur ces deux sujets mais afin que, si possible, le dialogue entre nous cesse d'être un dialogue de sourds, je vous demanderai de bien vouloir, en vue de leur mise au point, me répondre avec précision à la question suivante :
QUESTION
Il y a de nombreux enseignements conciliaires considérés unanimement comme infaillibles et qui ne portent aucune mention de leur caractère révélé. Ils se terminent, par contre, par des anathèmes ou des condamnations de ceux qui les refuseraient.
Sauf erreur de ma part, sont, entre autres, dans ce cas :
- Tous les canons du Concile de Latran en 649
- Le Décret sur le péché originel du Concile de Trente en 1546
Ma question est alors la suivante :
Considéreriez-vous comme infaillibles tous les documents conciliaires qui ne mentionnent pas qu'ils rapportent un enseignement révélé s'ils ne contenaient aucune condamnation. aucun anathème ? (1)
(1) Autrement dit - qu’ils ne mentionnent pas le caractère révélé de ce qu’ils enseignent ; - qu’ils ne fulminent aucune condamnation.
Je ne vous interdis pas d'accompagner votre réponse des commentaires que vous jugerez nécessaires mais j'ai besoin de savoir, en vue d'éviter des pages inutiles, si votre réponse à cette question est OUI ou NON.
Je vous serai obligé de bien vouloir m'adresser votre réponse directement, ici .... où je serai jusqu'au 20 à 23 de ce mois, à l'adresse portée en tête de cette lettre.
En vous remerciant à l’avance de votre réponse, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur l’Abbé, l’expression de mes respectueux sentiments.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Abbé Zins à Tours
Notre Dame des Neiges
5 août 1987
à M. Georges Salet (en vacances)
Monsieur,
Permettez-moi de commencer par m’unir à votre famille pour vous souhaiter un heureux quatre-vingtième anniversaire.
Si trente ans est l’âge parfait, quarante la force de l’âge ou âge d’or, soixante l’âge de la sagesse ou âge de diamant, on peut dire que quatre-vingt ans est comme l’âge de l’éternité.
Avant de répondre à votre demande, et de vous poser deux questions en retour, je me porte en faux, les faits reconnus par vous-mêmes se portent en faux contre votre expression : “dialogue de sourds”.
Vous écrivez en effet que ma lettre du 28/4/1987 vous sera “très utile en vue de la rédaction d’une étude plus complète”. Vous ajoutez en note que vous admettez “que dans le vocabulaire de l’époque, “manifeste” s’oppose à “occulte”.”.
De mon côté, ma visite chez vous et notre échange de lettres m’ont été profitables, comme vous aurez sans doute l’occasion de vous en rendre compte dans le prochain “Sub Tuum”.
Si vous entendez par dialogue de sourds le fait que ma lettre ne vous “a pas fait changer d’avis”, et réciproquement les vôtres pour moi, il faudrait dire que l’échange de lettres entre Saint Augustin et Saint Jérôme sur des points controversés en ont été aussi : or elles leur ont été grandement profitables à tous deux, ainsi qu’à tous ceux qui les ont lues.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite L Ab Z du 5/8/1987
D’autre part, ce qui bloque votre changement d’avis est un a priori qui a la taille d’une montagne : il n’est pas possible que le Saint-Siège soit vacant ainsi et occupé par un imposteur ; cela paraît tout à fait contraire aux promesses de Notre Seigneur et à la Foi.
Cette apparence valait aussi extérieurement, concernant la note d’Unité de l’Eglise pendant la période du grand schisme d’Occident. Et pourtant !....
Néanmoins, la Foi appuyée sur l’autorité du Magistère de l’Eglise peut soulever des montagnes, pour qui accepte de placer son jugement et son raisonnement au-dessous de ce Magistère.
Cependant, cette grave indisposition mise à part, votre attitude m’est grandement sympathique, puisque vous êtes un des rares partisans de Mgr Lefebvre à accepter d’argumenter sur le fond du débat et à ne pas le réduire à des questions de personnes.
Je comprends votre résistance sur la question des “4 conditions”, mais non celle concernant l’enseignement de Saint Robert.
Car toutes les précisions données dans ma lettre du 28/4 montrent à l’évidence que vous avez confondu la doctrine traditionnelle du “depositus est” qu’il défend, avec une variante du “deponendum est” dont l’auteur est Suarez. C’est donc le sophisme de ce dernier que vous avez réfuté ; et non une erreur de Saint Robert.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite L Ab Z du 5/8/1987
Pour ce qui concerne la question que vous posez, elle m’apparaît très floue, et je ne comprends pas exactement ce que vous demandez.
Vous avez dû sentir ce manque de clarté, puisque vous avez rajouté deux autres façons de la poser en note, qui ne m’aident guère.
Bien que je sois navré de vous faire répéter, et du retard que cela occasionnera pour votre réponse détaillée, il me semble préférable de vous demander de préciser l’objet de votre question.
Toutefois, si vous me demandez si je considère infaillible tout texte d’un Concile Oecuménique sans que référence y soit faite à la Révélation, je vous réponds que je ne crois pas qu’il existe de tels textes ; de plus, si cela était, ils n’entreraient point dans l’objet de la définition dogmatique de “Pastor Aeternus” qui est l’objet de notre controverse ; enfin, que certains auteurs soutiennent que l’ensemble des enseignements d’un Concile Oecuménique est infaillible, ainsi que le laisse entendre le canon 17 du Concile du Latran, cité plus bas.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite L Ab Z du 5/8/1987
Il me semble voir poindre ici une de vos objections à laquelle j’ai déjà répondu dans ma lettre du 21/10/1986 p. 5 dernier paragraphe, à propos de votre n° 61 p. 17-18, au sujet du Concile de Trente ayant fulminé des anathèmes sans employer l’expression : cette vérité fait partie du dépôt révélé.
On peut répondre de même pour les deux exemples que vous citez :
Le décret du Concile de Trente sur le péché originel mentionne ainsi, en exorde des canons, le rapport de cette doctrine avec le dépôt révélé : “ad revocandos errantes et nutantes confirmandos accedere volans, sacrarum Scripturarum et sanctorum Patrum ac probatissimorum Conciliorum testimonia, haec de ipso peccato originali statuit, fatetur et declarat.”.
La référence au saint Dépôt est donc explicite. Ceci, sans mentionner les références aux Saintes Ecritures faites en chacun de ces canons.
Dans le cas des canons du Concile du Latran en 649, chacun d’entre eux emploie la formule : “secundum sanctos Patres”, et se réfèrent donc à la Tradition qui, avec l’Ecriture, est une des deux sources de la Révélation !
De plus, si vous allez aux textes des Actes du Concile, desquels découlent les canons, vous ne manquerez pas d’y trouver des références très explicites, de nombreuses citations des Pères et saints Docteurs citant eux-mêmes la Sainte Ecriture.
En outre, il vous serait grandement profitable de méditer longuement sur le canon 17 de ce Concile du Latran :
“Si quis secundum sanctos Patres non confitetur proprie et secundum veritatem omnia, quae tradita sunt et praedica sanctae catholicae et apostolicae Dei Ecclesiae, perindeque a sanctis Patribus et venerandis universalibus quinque Conciliis usque ad apicem verbo et mente, condamnatus sit.”.
Re: Controverse Georges Salet - Abbé V.M. Zins (8/1986 - 5/1
Suite et fin de la L Ab Z du 5/8/1987
Il me reste à vous poser à mon tour deux questions :
1. Doit-on croire de foi divine et catholique ce que le Pape ou un Concile Oecuménique enseigne (explicitement ou implicitement) à toute l’Eglise comme faisant partie du Dépôt, dans le cas où mention ne serait pas faite d’une obligation ou condamnation ?
2. Est-on tenu de croire que tout saint canonisé est au Ciel, bien que le Pape ne fasse pas mention d’obligation ou de condamnation dans la Bulle de Canonisation ?
Enfin, en vue “de vous éviter des pages inutiles” et le travail supplémentaire que cela demanderait, daignez ne pas chercher à me montrer la corrélation entre l’infaillibilité et la notion d’obligation que j’admets tout à fait, mais que l’obligation serait une cause de l’infaillibilité pontificale et non une conséquence de celle-ci.
Egalement, dans le même but, daignez bien relire, avec ma lettre du 28/4/1987, celle du 21/10/1986, afin de ne pas me poser des objections ou questions auxquelles j’ai déjà répondu.
Si je l’ai mal fait, daignez ne pas vous contenter de me l’affirmer mais tenter de me le démontrer avec précision.
Une nouvelle fois, je tiens à saluer votre très courageux labeur intellectuel d’octogénaire.
Pour vous encourager, je vous citerai une exception qui confirme la règle : le général Weygand a écrit qu’il n’avait commencé à sentir le poids de l’âge sur son esprit qu’à partir de 90 ans ! Et de fait, jusque là, son écriture était demeurée étonnamment alerte.
D’autre part, je tiens à saluer aussi votre humilité acceptant objections, contradictions et observations d’un beaucoup plus jeune que vous, ce qui est très méritoire également, d’autant plus que ma plume est parfois très acérée.
Car ce n’est pas avec un diplomate que vous avez affaires, mais avec quelqu’un qui tâche de confesser la Foi et de défendre la Vérité sans détours.
Daignez agréer, Monsieur, mes salutations respectueuses.
P.S. : Je m’étonne que vous qui êtes contre des sacres faits sans autorisation de J.P. II, vous ne fassiez plus campagne dans votre bulletin contre ce que vous teniez pour une manière de suicide pour les traditionalistes. Peut-être vous apprêtez-vous à accepter le fait accompli ?
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