SAINT PARFAIT, PRÊTRE ET MARTYR, A CORDOUE. EN L'ANNÉE 850.
Au nom de Notre-Seigneur. L'an de l'Incarnation 850, l'ère 888, la 29e année du consulat d'Abdarrahaman, se consomma le martyre que nous allons rapporter. Sous le gouvernement de ce kalife, la puissance arabe s'accrut considérablement en Espagne et s'étendit à la presqu'île ibérique quasi tout entière. La ville de Cordoue, appelée autrefois Patritia, choisie par Abdarrahaman comme résidence, devint capitale ; le kalife la porta au faîte de sa prospérité ; il la combla d'honneurs et de privilèges, l'entoura d'une auréole de gloire et de célébrité, amoncela les richesses dans son sein, enfin y multiplia au delà de ce qu'on peut imaginer les délices matérielles de tous genres ; aussi dépassa-t-il en pompe et en magnificence tous les rois de sa race qui l'avaient précédé.
Tandis que l'Eglise des orthodoxes, gémissant sous le joug écrasant de ce kalife, était battue, torturée et réduite à l'extrémité, vivait un prêtre de vénérable mémoire, nommé Parfait. Il était né à Cordoue, avait étudié sous les maîtres de la basilique de Saint-Aciscle ; il possédait à fond toutes les lois ecclésiastiques, brillait même dans la littérature, et connaissait quelque peu la langue arabe. Presque toute sa jeunesse s'était écoulée dans ce monastère de Saint-Aciscle.
BOLL., Acta sanct., 18 avril, t. II, p. 585-586. SURIUS, Vitae sanctor., 18 avril; Histoire de s. Parfait et des autres martyrs de Cordoue, in-12, Paris, 1862.
LES MARTYRS
TOME V
LE MOYEN-AGE
Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XXe siècle
TRADUITES ET PUBLIÉES
Par le R. P. Dom H. LECLERCQ
Moine bénédictin de Saint Michel de Farnborough