1. Une première omission, une des plus apparentes, se rapporte au Qui Pridie, c'est‑à‑dire à la présentation immédiate des paroles consécratoires. Les novateurs ont supprimé toute allusion aux mains saintes et adorables du Christ, à ses Yeux levés au ciel, à la toute‑puissance de son Père. Ils ont fait ces trois suppressions juste au moment où la consécration va mettre en cause la Toute‑Puissance du Père et la sainte humanité du Fils. On est alors amené à s'interroger sur l'intention qui les a guidés. Pourquoi ce silence ? Pourquoi à ce moment‑là ? s'ils avaient voulu nous détourner d'attacher de l'importance à cela même qui constitue la Messe auraient‑ils procédé différemment ? Un tel silence, à un tel moment : il n'y avait peut‑être pas de moyen plus simple et plus habile d'entraîner les prêtres à perdre de vue l'essentiel de la Messe : la transsubstantiation sacrificielle, effet de la toute‑puissance divine. Mais si le prêtre perd de vue l'essentiel de la Messe il en viendra peu à peu, surtout en une période de subversion hérétique, à ne plus offrir validement la Sainte Messe. On croit entendre l'explication perfide de quelque démon du modernisme : « Vous pouvez estimer qu'il y a transsubstantiation et que par là‑même le Sacrifice est réellement offert. Nous ne vous demandons pas de penser ou de soutenir le contraire. La seule chose qui nous intéresse c'est que vous en finissiez avec ce rappel intempestif de la Toute‑Puissance de Dieu : ad te, Deum, Patrem suum omnipotentem alors que vous allez dire les paroles consécratoires. Laissez tomber ce qui est à notre avis un embellissement inutile, introduit en vertu de préjugés dogmatiques : et elevatis oculis in caelum ad Te, Deum, Patrem suum omnipotentem... Item tibi gratias agens.
« Pour vous, la Messe est le don suprême du cœur de Jésus Christ, le Fils de Dieu incarné rédempteur, qui est infiniment cher à son Père et que l'Eglise aime par‑dessus tout. Il vous arrive de prêcher sur les versets du chapitre treizième de saint Jean : Cum dilexisset suos qui erant in hoc mundo in finem dilexit eos [1]. Prêchez cela tant que vous voudrez. Loin de nous de vous demander une rétractation ouverte. Nous exigeons seulement que, juste avant de consacrer, vous cessiez de vous attendrir avec l'Eglise, ‑ serait‑ce par le seul mot dilectissimi, sur l'amour du Père pour son Fils Jésus‑Christ et sur l'amour de Jésus‑Christ pour l'Eglise lorsqu'il a opéré la première transsubstantiation. Donc plus de dilectissimi Filii tui avant de dire le ut nobis Corpus et Sanguis fiat... Et pas davantage de ces expressions qui feraient songer de trop près à la divinité de Jésus, inséparable de sa nature humaine. On ne doit plus évoquer en termes clairs la sanctification ineffable de la nature humaine par la divinité. Pourquoi donc parler avec tant de révérence des mains du Christ ? Tenez‑vous au texte de l'Ecriture sans expliciter d'aucune façon les vérités que l'Eglise y perçoit depuis toujours. Donc terminées les merveilleuses précisions : accepit panem in sanctas et venerabiles manus suas... Terminé le : accipiens et hunc praeclarum calicem in sanctas ac venerabiles manus suas... »
À SUIVRE...