Lettre du 2 juillet 1967
Grand Maître Incomparable
Illustres conseillers,
les degrés de désacralisation procèdent rapidement. En fait, une
autre instruction a été publiée dont la mise en oeuvre a commencé
le 29 juin dernier - Désormais nous pouvons chanter victoire
parce que
1. la langue vernaculaire est souveraine dans toute la liturgie,
même dans ses parties essentielles.
2. les vêtements sacrés sont de plus en plus réduits ...
3. liberté maximale de choix des différents formulaires jusqu’à
la créativité personnelle et ... au chaos!
4. Génuflexions, baisers, révérences, cérémonies, prescriptions
rituelles abolies ...
En bref, par ce document, je crois avoir semé le principe du libertinage
maximum, selon vos dispositions. Je me suis battu et
j’ai dû recourir à toutes les astuces pour le faire approuver par le
pape, contre mes ennemis de la Congrégation des Rites.
Heureusement pour nous, nous avons immédiatement trouvé un
soutien chez les amis et frères de l’Université Laus qui sont fidèles.
Je vous remercie de la somme envoyée et j’espère vous voir dès
que possible, je Vous embrasse.
Votre Frère (signé: “Buan”)
AU GRAND MAÎTRE
Palais Giustiniani
(en main propre)
Lettre du 22 octobre 1973
Grand Maître Vénérable
Chers Adjoints Illustres,
en référence à votre lettre du 17 octobre dernier, je dois vous dire
que je comprends parfaitement Votre préoccupation pour le
mal que l’Année Sainte pourra faire. Mais je tiens à Vous informer
tout de suite que j’ai rapidement réuni nos frères ci-après;
Erba, Fragi, Mani, Gigi, Chie, Monda, Mago, Saba, Bigi, Gica,
Pinpi, Salma et Lube. Tous parmi nos plus fidèles théologiens.
Ils ont pour tâche d’étudier comment diminuer le plus possible
l’importance et la nécessité de l’Année Sainte de telle sorte
qu’elle ne soit ressentie ni par le clergé ni par le peuple. C’est
eux qui penseront à organiser des conférences et des congrès et
à distribuer des imprimés de façon très ramifiée au jeune clergé
facilement vulnérable sur certains problèmes. Un congrès ils le
feront certainement à Assise en tant que base pour le lancement
d’idées contre l’Année Sainte.
Je vous remercie de votre confiance et de tout ce que vous faites
pour moi, en espérant que nous puissions nous parler le plus tôt
possible, avec mes meilleures salutations.
V.F. (signé: “Buan”)
AU GRAND MAÎTRE
Palais Giustiniani
(en mains propres)
Compte tenu que, dans la lettre du 22 octobre 1973, les sigles; Gica et Pinpi
semblent erronés (Gica = Gicap? et Pinpi = Pimpi?),
dans la “Liste Pecorelli”,
on trouve la correspondance personnelle des 13 sigles cités par Mgr. Bugnini:
ERBA: Balducci Ernesto (16/5/1966; Matricule 1452/3) (religieux piariste);
FRAGI: Franzoni Giovanni (2/5/1965; Matricule 2246/47);
MANI: Mancini Italo (18/3/1968; Matr. 1551/142) (aumônier de sa Sainteté);
GIGI: Girardi Giulio (8/9/1970; Matricule 1471/52);
CHIE: Chiavacci Enrico (2/7/1970; Matricule 121/34) (professeur de morale
Université de Florence);
MONDA: Mongillo Dalmazio (16/2/1969; Matricule 2145/22) (Dominicain,
Professeur de morale à l’Angelicum à Rome);
MAGO: Gozzini Mario (14/5/1970; Matricule 31/11);
SABA: Acquaviva Sabino (3/12/1969; Matricule 275/69) (professeur de sociologie);
BIGI: Bianchi Giovanni (23/10/1969; Matricule 2251/11);
GICAP: Caputo Giuseppe (15/11/1971; Matricule 6125/63);
PIMPI: Pinto Pio Vito (2/4/1970; Matricule 3317/42) (secrétaire attaché du
Tribunal Suprême de la Signature Apostolique);
SALMA: Marsili Salvatore (2/7/1963; Matricule 1278/49) (abbé O.S.B. de
Finalpia);
LUBE: Bettazzi Luigi (11/5/1966; Matricule 1347/45) (évêque d’Ivrea).
A SUIVRE...