Petits morceaux choisis pour rallumer et ranimer la Foi et la Piété

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CONFORMITÉ AVEC LA DIVINE VOLONTÉ


La conformité de notre volonté à celle de Dieu ne se borne point à opérer notre sanctification ; elle a encore l'effet de nous rendre heureux dès ici-bas ; c'est par elle que l'on acquiert le plus parfait repos qu'il soit possible de goûter dans cette vie; c'est le moyen de faire de la terre un paradis. Alphonse le Grand, roi d'Aragon et de Naples, prince très sage et très instruit, avait bien compris cette vérité; on lui demandait quelle était la personne qu'il croyait la plus heureuse dans ce monde : " Celle, répondit ce prince, qui s'abandonne entièrement à la conduite de Dieu, et qui reçoit tous les événements heureux ou malheureux comme venant de sa main. » Dieu dit, par Isaïe : Si tu eusses été fidèle à mes commandements, ton âme eût nagé dans un fleuve de paix (1). Eliphaz disait à Job : Soumettez-vous à Dieu, et vous habiterez un royaume de paix ; le Tout-Puissant se déclarera contre vos ennemis, et remplira votre cœur de délices (2). Ce fut encore ce que chantèrent les saints Anges à la naissance du Sauveur : Gloire à Dieu au plus haut des deux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté (3). Quels sont ces hommes de bonne volonté , sinon ceux qui ont une volonté conforme à celle qui est souverainement bonne, je veux dire la volonté de Dieu ? Autrement elle serait infailliblement mauvaise.


Et en effet, pour que nous jouissions de cette heureuse paix, de cette paix qui surpasse tout sentiment, il faut que rien ne s'oppose à ce que nous voulons, que tout succède selon nos vues; et qui peut prétendre à ce bonheur que celui-là seul dont la volonté est toute conforme à la volonté de Dieu ? Tout ce qu'il veut s'exécute en tout point, car rien n'arrive que Dieu ne le veuille et que lui-même par conséquent ne le veuille aussi.


Pour moi, dit l'éloquent Salvien, je crois qu'il n'est personne au monde plus heureux que les justes, à qui il n'arrive que ce qu'ils désirent. — Oui, mais ils sont humiliés, méprisés. — Ils le veulent être. — Ils sont pauvres. — Ils se plaisent dans leur pauvreté : ils sont donc toujours bienheureux; car fussent- ils dans les plus grandes amertumes, ils ne sauraient être ni plus heureux ni plus contents, dès qu'ils sont dans l'état où ils veulent être. Tout ce qui arrivera au juste, dit le Sage, ne le contristera point (4), n'altérera point la sérénité de son âme, parce que rien ne lui arrive contre son gré.


Ce n'est pas que dans cet état l'homme ne ressente aucune douleur ; mais ce qu'il souffre se passe dans la partie inférieure, et ne s'élève pas jusqu'à celle où l'esprit repose. Il en est des âmes soumises comme de Notre-Seigneur, qui, déchiré de coups et attaché à un gibet ne laissait pas d'être bienheureux. Noyé dans l'abîme de tous les maux qu'il est possible de souffrir en ce monde, il était cependant comblé d'une joie infinie.


On ne peut toutefois disconvenir qu'il n'y ait dans notre nature une opposition, on pourrait dire inconciliable, entre l'idée de souffrance, d'humiliation, d'opprobre, ou même de pauvreté, et l'idée de bonheur. Aussi est-ce un miracle de la grâce que d'être en proie à de pareils maux, et cependant bien heureux; mais ce miracle sera toujours infailliblement accordé aux sacrifices de quiconque voudra se dévouer à l'accomplissement en toutes choses de la volonté divine, car il est de l'honneur et de la gloire de Dieu que ceux qui s'attachent généreusement à son service soient contents de leur sort.


A SUIVRE...


(1) Cap., xlviii, 17. — (2) Job, xxii, 21. — (3) Luc, ii, 14.
(4) Prov., XII, 21.

(LA VOIE DE LA PAIX INTÉRIEURE, PAR LE P. DE LEHEN DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS)

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Ignorance et injustice grossières du monde envers les âmes intérieures et pieuses

(Tiré de Méditations de Saint Thomas sur les trois voies purgative, illuminative et unitive)


Mais que le monde est injuste et aveugle ! Qu'il connaît
peu d'où lui vient son bonheur ! Il traite d'inutiles
les âmes qui ferment les yeux sur les réalités de la
terre pour ne penser qu'à celles du ciel, les âmes que
tient cachées le désir de servir Dieu uniquement. Et
cependant ce sont elles qui l'empêchent de périr, elles
qui le conservent par leurs prières et leurs vertus ! Le
monde a toujours été, et il restera sans doute toujours
le même: les païens se plaignaient autrefois de ceux
qui embrassaient la foi chrétienne, et, en l'embrassant,
disaient adieu aux vanités et aux folies du siècle.

(...)

Ne sait-on pas, s'écrie saint Augustin, « combien les âmes saintes sont
nécessaires au monde ? Leur vie est retirée; par leurs
corps ensevelis dans la retraite, ces âmes se dérobent
à tous les regards: mais, semblable à la lumière qu'on
veut cacher et qui se trahit par son rayonnement,
l'exemple d'une telle vie jette assez d'éclat pour se découvrir,
et quelle puissance n'a-t-il pas pour entraîner à la vertu! (1) .»


Que deviendrait le monde, si les âmes saintes ne
s'opposaient à la colère de Dieu, ou, selon l'expression
de saint Grégoire, « si Dieu, dans ces âmes, ne s'opposait
à lui-même (2)», si par la rigueur de leur pénitence elles
ne satisfaisaient à la Justice divine ? Un Père a dit
excellemment que « Ces âmes sont comme la moelle
du monde (3) » « Tant que la moelle est entière,
l'arbre conserve la vigueur et la beauté de ses feuilles, de ses
fleurs et de ses fruits ; mais, lorsque la moelle est
consumée, les fleurs et les fruits tombent, les feuilles se
flétrissent, et l'arbre se dessèche et meurt. Ainsi des
saints : tant qu'il y en aura dans le monde, le monde
sera conservé avec toutes ses harmonies ; mais, dès que
les prédestinés auront disparu, le monde sera détruit.
Lorsque les Israélites, peuple saint et élu de Dieu,
sortirent d'Egypte, ce royaume fut comme exterminé
par la vengeance qu'en tira l'Ange sur les premiers-nés
et par le naufrage de toute l'armée dans la mer
Rouge: de même, quand les saints manqueront ici-bas,
le monde ne subsistera plus tel qu'il est (4). »


A SUIVRE...


(1) Non intelligunt quantum nobis eorum animus
in orationibus prosit, et vita ad exemplum, quorum corpora
videre non sinimur. D. Aug. L. de Morib. Eccl. C. 31.

(2) Cum ipso se erigunt contra ipsum, eosque divina vis opponit secum. S. Greg. L. 19 Mor. C. 12.

(3) Medulla hujus mundi sunt homines sancti. Imperf. in Matth. Hom. 1.

(4) Sicut enim medulla, quamdiu in arbore fuerit sana, semper floret ; cum autem
percomesta fuerit, tota paulatim marcescendo siccatur : sic et quamdiu sunt fidèles,
stat iste mundus. Nam, sicut, egredientibus lsraelitis de Egypto, exterminata est Egyptus,
sic et sancti cum de mundo isto defecerint, casurus est mundus. Ibid.

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Ah ! les pensées de Dieu sont bien différentes des pensées de l'homme ! Qui l'aurait jamais cru ? Voilà des âmes que le monde méprise, qui vivent dans une obscurité qu'elles voudraient rendre plus épaisse encore pour être plus à couvert et n'être jamais vues : et néanmoins elles sont ce qu'il y a de plus précieux dans l'univers, elles sont comme les ressorts secrets qui meuvent la machine du monde. Quand le monde finira-t-il ? demande saint Thomas. Quand Dieu arrêtera-t-il le cours du ciel, conservateur maintenant de tout l'ordre visible établi ? C'est un mystère, répond ce Docteur angélique ; les Anges du ciel ne le savent pas eux-mêmes, ou, s'ils le savent, il leur est défendu de le révéler. Toutefois, généralement parlant, et sans déterminer un temps particulier, « Le monde finira, lorsque accompli sera le nombre des prédestinés (1) » , attendu que le monde ne se soutient que par leurs prières, et ne travaille que pour leur gloire. Comme David avait raison de s'écrier : « Dieu, combien grande me paraît la gloire dont vous honorez vos amis (2)! » Parcourez les provinces, les royaumes, les empires de la terre ; jetez les yeux sur les républiques ; considérez la vicissitude des saisons et les successions du temps, le changement continuel des éléments qui se détruisent et se réparent, la révolution des astres, en un mot, l'ensemble si bien ordonné du monde : tout cela subsistera jusqu'au dernier élu, qui peut-être naîtra sur la paille et mourra sur un fumier. C'est lui que la nature attend, et, lorsque par lui s'achèvera le nombre choisi de Dieu, la puissance des rois, la distinction des royaumes, les relations des peuples cesseront ; les éléments, les temps, les saisons verront finir les lois qui les gouvernent, et les cieux seront frappés de ruine. Le nombre sacré des élus une fois accompli, tout le reste deviendra inutile, car ce n'est que pour leur glorification ou que par leurs mérites que tout ce reste subsiste encore.


A SUIVRE...


(1) Cum completus fuerit numerus praedestinatorum. D. Th Q. 5. de Potent. A. 5. — (2) Ps. 138, 17.

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Ainsi donc le mondain est injuste quand il se plaint
des âmes qui, pour vivre chrétiennement, remplir leur
vocation au christianisme, suivre une religion dont
l'auteur lui-même, Jésus-Christ, a toujours vécu dans
le mépris et l'humilité, se retirent autant que possible
du commerce du monde, et renoncent à ses vaines
pompes, avec le seul regret d'y avoir été auparavant
engagées, et de ne les avoir pas abandonnées assez
tôt. C'est d'elles que « le monde n'est pas digne (1) »,
sans en excepter les sceptres et les couronnes. Si elles
dédaignent ses splendeurs et son éclat, c'est que la
grâce leur inspire secrètement cette générosité; c'est
qu'elle leur apprend que, pouvant posséder Dieu, et
ayant été rachetées par son précieux sang, elles valent
infiniment plus que le monde. Ah ! le monde, « elles
le soutiennent, comme parle Job, en s'anéantissant
devant le Dieu qui l'a créé (2). » Si Dieu a coutume de
les tenir ainsi abaissées et cachées, c'est pour qu'elles en soient
les fondements par leur humilité.


(1) Quibus dignus non erat mundus. Ad Hebr. 11, 38. — (2) Sub
quo curvantur qui portant orbem. Job. 9, 13.


FIN

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LA CHARITÉ


Celui qui a la charité aime tout de Dieu, et comme enfin il n'y a rien d'aimable qui ne se trouve en Dieu, celui qui a la charité aime en Dieu la Bonté totale, parfaite, en dehors et au-dessus de laquelle il n'y a rien qui soit capable de flatter un cœur. Les êtres, qui au-dessous de Dieu charmeront la charité, la charmeront parce qu'ils lui offriront un reflet du souverain Bien où en réalité elle place tout son objet. La charité n'est donc pas seulement un amour, c'est le plus vaste de tous les amours puisqu'elle n'oublie rien de ce qui mérite d'être aimé, rien de ce qui peut l'être.


Il est utile d'insister, pour prévenir contre des illusions fâcheuses les âmes qui se croient avancées en perfection parce qu'une cérémonie les a vivement impressionnées, parce qu'à la suite d'une communion elles ont versé des larmes, parce que dans la prière elles ont été envahies par les émotions où les nerfs ont souvent plus de part que l'amour de Dieu.Il est utile d'insister, pour rassurer d'autres âmes qui, craignant de déplaire à Dieu et pressées d'observer ses commandements, n'éprouvent cependant aucune consolation sensible et se demandent, au milieu des sécheresses dont elles souffrent, si elles ont encore la charité. La charité affirme sa présence bien plus par la fidélité à servir Dieu et à éviter le mal qui le blesse, que par les enthousiasmes de l'imagination et les palpitations du cœur, elle se fait aimer, elle ne se fait pas sentir.


« Nous ne sommes pas tirés à Dieu par des liens de fer, dit saint François de Sales, mais par manière d'allèchements, d'attraits délicieux et de saintes inspirations qui sont en somme les liens d'Adam et d'humanité, c'est-à-dire proportionnés et convenables au cœur humain, auquel la liberté est naturelle (1). »

(1) Traité de l'Amour de Dieu, liv. XI, ch. XII.


Pour aimer Dieu, il faut donc le vouloir, mettre fin par un acte délibéré à nos hésitations, donner spontanément la préférence à Celui qui s'offre à nous sans nous contraindre à nous incliner devant son désir.


Tiré de Exposition de la Morale Catholique, MORALE SPÉCIALE IV, LA CHARITÉ. SA NATURE ET SON OBJET. CONFÉRENCES ET RETRAITE CARÊME 1914
Par le R. P. M.-A. JANVIER Des Frères Prêcheurs.

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LA CHARITÉ


Qu'il s'agisse de nous-mêmes ou qu'il s'agisse de nos frères, ce que nous devons vouloir avant tout, c'est notre salut et le salut des autres. Oui, Messieurs, pour vous, pour vos enfants, pour vos amis, ce qu'il faut chercher avec le plus de sollicitude ce n'est pas la fortune, ce n'est pas la vie large et heureuse dans le temps, ce n'est pas le succès, l'éclat, les triomphes enviés par le monde, c'est la béatitude dans l'autre vie. Entre une situation où vos intérêts terrestres et ceux de vos amis seront assurés, mais où votre avenir éternel et l'avenir éternel de vos amis sont compromis, et une situation où les intérêts temporels seront risqués et les intérêts éternels garantis, il n'est pas permis d'hésiter. Rappelez-vous la maxime de la foi; « Que sert à l'homme de gagner tout l'univers s'il perd son àme. » Quel remords au dernier jour, quand vous vous apercevrez que les alliances qui flattaient votre vanité ont abouti à la damnation de ceux qui vous étaient le plus chers ! Quels déchirements quand ces êtres que vous aimiez se lèveront pour vous accabler et pour vous dire : Votre amour aveugle, désordonné nous a jetés dans le malheur où nous sommes. Vous avez voulu d'abord que nous fussions, riches, nous l'avons été; que nous vécussions dans le luxe, nous y avons vécu, que nous eussions de grands noms, nous les avons eus, que nous fussions honorés, nous avons reçu tous les hommages. Mais vous avez oublié qu'il y avait une autre existence, que votre premier devoir était de nous la préparer : votre amour nous a été fatal. Qui ne tremblerait devant une pareille perspective et devant une pareille responsabilité ! Donc à ceux qu'elle aime voilà le bien que veut d'abord la charité fraternelle : le salut éternel. Et comme nous devons aimer tous nos frères, il faut désirer à tous nos frères la béatitude finale. Sans doute, le Christ guérissait toutes les misères, mais son objectif principal était le salut de nos âmes. Nous entraîner à sa suite, nous associer pour toujours à son triomphe: tel était son souci de tous les instants. Il n'est pas mort pour que les hommes fussent riches, puissants, savants, il est mort pour leur assurer à tous une demeure dans le royaume de son Père. Saint Paul n'a pas versé toutes ses sueurs au service de ses frères, en vue de leur procurer ici-bas un sort privilégié, il s'est dépensé en vue de les introduire dans le ciel. Ce que les parents vraiment chrétiens souhaitent à leurs enfants, ce que les amis chrétiens souhaitent à leurs amis, c'est la vision face à face et la possession de Dieu. Ce qui les inquiète c'est de voir leurs proches risquer leur avenir au delà du tombeau. Penser que leurs fils se sont perdus à jamais, qu'ils ont été réprouvés est, pour les mères croyantes, une perspective désespérante, intolérable. Elles sont sages en jugeant ainsi des choses, elles suivent l'ordre de la charité.


A SUIVRE...


Tiré de Exposition de la Morale Catholique, MORALE SPÉCIALE IV, LA CHARITÉ. SA NATURE ET SON OBJET. CONFÉRENCES ET RETRAITE CARÊME 1914
Par le R. P. M.-A. JANVIER Des Frères Prêcheurs.

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Mais pour être sauvées les âmes doivent, en cette
vie, croire en Dieu, espérer en lui, l'aimer. C'est grâce
à leur foi, à leur espérance, à leur amour
qu'elles acquerront un droit à l'héritage du Père
céleste. La charité désire pour ceux qui lui sont
chers les trois grandes vertus sans lesquelles les
autres seraient stériles. Elle demande à Dieu de
répandre dans les consciences la lumière surnaturelle,
la force morale dont nous avons tous besoin
pour nous attacher à la vérité suprême et au
souverain bien. Que tous écoutent avec soumission
la parole révélée, y adhèrent sans réserve, que
tous attendent avec une pleine confiance les secours d'en
haut, que tous donnent à Dieu la première place,
que tous soient justes, soient purs, soient forts,
en un mot que tous soient saints, voilà le vœu ardent
de la charité. La sainteté est après le salut le plus
désirable de tous les biens, ou pour mieux dire
le salut et la sainteté se tiennent comme la cause et
l'effet; on ne peut vouloir l'un sans vouloir
l'autre. Dès lors, nous offenserions l'ordre de
la charité si, aussitôt après le salut ou plutôt
avec le salut, nous ne désirions pas pour nous
et pour les autres la grâce et la sainteté qui y
conduisent, si ne nous résignant point à la damnation
nous nous résignions au mal, si nous parlions comme
ces âmes aveugles qui disent : « Qu'importe que pendant
un temps on ne croie pas, qu'on vive loin de
Dieu pourvu qu'on revienne à lui. Ne faut-il pas
sacrifier un peu à la jeunesse, au monde, aux passions ?
Ne faut-il pas songer à sa fortune et donner parfois
le pas aux intérêts de la terre sur les intérêts du
ciel ? » scandale! Comme si on pouvait vraiment
aimer sans souhaiter d'abord à ceux qu'on aime les biens essentiels !


Tiré de Exposition de la Morale Catholique, MORALE SPÉCIALE IV, LA CHARITÉ. SA NATURE ET SON OBJET. CONFÉRENCES ET RETRAITE CARÊME 1914
Par le R. P. M.-A. JANVIER Des Frères Prêcheurs.

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LA CONFORMITÉ À LA VOLONTÉ DE DIEU


(Bienheureux Claude de la Colombière) ''J'ai trouvé le secret de vivre content; désormais tout ce que je craignais ne me fait plus peur.''

(Dom Columba Marmion) : « Je ne veux rien laisser passer de ce que Dieu me demande; je veux faire tout ce qui lui est agréable. »

(Bossuet) ''Dieu a pour les élus des soins minutieux et continuels.''

(P. Jean-Nicolas Grou) ''Nos prévoyances sont courtes, pour ne pas dire aveugles, en comparaison des Siennes. Ainsi, le cœur que Dieu garde est à l’abri de tout danger. Il n’a rien à craindre parmi les orages les plus violentes.''

(Ste. Marguerite-Marie Alacoque), accablée sous sa croix, disait : «Mon Dieu, vous savez tout, vous pouvez tout et vous m'aimez !»


A SUIVRE...

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LA CONFORMITÉ À LA VOLONTÉ DE DIEU


(S. Bonaventure) "Dieu nous aime comme un Père. La confiance et l'abandon sont le plus bel hommage que nous puissions rendre à son amour."

(Le Curé d'Ars) ''Les contradictions nous mettent au pied de la croix et la croix, à la porte du ciel. Pour y arriver il faut que nous soyons vilipendés, méprisés et broyés. Il ne faut jamais regarder d'où viennent les croix; elles viennent toutes de Dieu. C'est toujours Dieu qui nous donne ce moyen de lui prouver notre amour, et quand le jour du jugement viendra, comme nous serons heureux de nos malheurs, fiers de nos humiliations et riches de nos sacrifices !''

(Dom Marmion) « Seules les âmes qui se laissent conduire par Dieu comme des enfants ne s'égarent pas. Ah! L'œil simple de l'Évangile, qui nous le donnera pour nous montrer l'unique nécessaire, et la facilité enfantine de tout, et le jeu que devient la vie avec ses soi-disant malheurs qui sont des services, ses prétendus obstacles qui sont des chemins ! Une fois caché en Dieu, on peut se jouer des difficultés matérielles ou spirituelles. La plus grande certitude que nous puissions avoir en ce monde d'être dans la grâce de Dieu, disait saint François de Sales, ne consiste pas dans un amour sensible envers lui, mais dans une entière et irrévocable résignation à sa volonté !"

(Ste. Thérèse de l'Enfant Jésus) ''Si vous permettez que toutes les fleurs de mes désirs et de ma bonne volonté tombent à terre sans rien produire je ne m'en troublerai pas.''

(Sertillanges) : ''Laissons-nous guider par Dieu comme des aveugles, et disons amen à chaque instant, et avançons pas à pas, sans préoccupations exagérées, sachant que nous sommes conduits par sa main paternelle."

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LA CONFORMITÉ À LA VOLONTÉ DE DIEU


(Dom Marmion) : ''Tel est en effet, la conduite divine: Dieu comble de bénédictions singulières une âme possédée de l'esprit d'abandon. On ne saurait assez redire combien Dieu agit souverainement dans une telle âme, et combien elle avance en sainteté. Il la conduit, par des voies sûres, au sommet de la perfection.''


(Dom Marmion) : « Évidemment, on peut, parfois aussi, ouvrir son cœur à un ami fidèle et discret; notre Sauveur béni, le modèle divin de toutes les vertus, ne l'a-t-il pas fait lui-même, au jardin des Oliviers ? N'a-t-il pas confié à ses apôtres les angoisses suprêmes de son cœur sacré ? "Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez avec moi." Cette conduite n'est pas défendue, mais ce qui laisse le cœur faible et désemparé, c'est d'aller sans cesse mendier auprès des créatures ce qu'elles ne peuvent nous donner; tandis qu'il n'est pas de lumière ou de force que nous ne puissions trouver dans le Christ Jésus. »


(Bienheureux Claude de la Colombière) « S'il vous arrivait d'avoir quelques accès de tristesse ou de chagrin, faites réflexion je vous prie; c'est que vous avez encore quelques attaches à la vie ou à la santé, alors que vous devez ne désirer et n'aimer que Jésus-Christ. »


(Sainte Thérèse d'Avila) ''Nous pouvons d'une certaine manière jouir du ciel sur la terre.
Ce ciel dont nous pouvons jouir ici-bas est précisément l'état d'union avec Dieu dans lequel
l'âme, parfaitement conformée au vouloir divin, jouit d'une grande paix même au milieu des
douleurs inévitables de la vie, s'abandonnant toujours entre les bras de la divine Providence.''


(P. Jean-Nicolas Grou) « La volonté de Dieu; embrassez-la, aimez-la, attachez-vous à elle, puisqu’elle s’attache à vous. Alors elle vous deviendra plus douce. Ce n’est pas la douleur qui rend la croix insupportable, c’est la résistance de la volonté. À un cœur bien pur, il n'est pas de maux qui puissent l'empêcher de s'unir à son Créateur. »


« Les chrétiens sans piété ne considèrent d’habitude que les causes secondes, c'est-à-dire les créatures qui sont la cause ou l’occasion de leurs maux. Ils ne sont pas pénétrés de cette pensée que Dieu, qui gouverne tout, ne permet jamais rien que pour notre profit spirituel. » (Mgr Auguste Saudreau)