Neuvaines au Saint-Esprit

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Laetitia
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L'Esprit-Saint est le céleste docteur, qui nous découvre les œuvres de Dieu et ses desseins particuliers à chacune de ses œuvres. Il nous révèle l'emploi que nous en devons faire pour atteindre notre fin propre dans l'ensemble de la création, où nous avons tous une place marquée, si petite qu'elle soit, et un rôle particulier à remplir, brillant ou caché.

« Certes on a vu des saintes admirable­ment ignorantes en leur science ; la peste de la science, c'est la présomption, laquelle rend les esprits enflés et hydropiques, ainsi que sont d'ordinaire les savants du monde.

0 quelle ignorance en cette science ! Sainte Catherine martyre fut fort savante ; mais sa science était humble au pied de la croix ; d'autres saintes ont été ignorantes, et en leur ignorance, elles ont été admira­blement savantes, comme sainte Cathe­rine de Gênes ; mais c'était le Saint-Esprit qui les rendait savantes; et parce qu'elles avaient la crainte, la piété et l'humilité, Dieu leur fit ce riche présent du don de science qu'Eve a tant désiré, mais par or­gueil, pour être semblable à Dieu (1). »

Nous devons toujours chercher à nous instruire dans nos entretiens cœur-à-cœur avec l'Esprit d'amour : à la suite de ce grand docteur, on ne craint pas de s'égarer dans de fausses croyances, ou d'entrer dans une mauvaise voie. « On est bientôt savant quand on a le Saint-Esprit pour maître (2), » et l'on fait de rapides progrès dans la vertu. « Aimez, mes discours, dit la Sagesse, désirez les entendre, et vous aurez la science (3). »

(1) Saint François de Sales, Sermon du jour de la Pentecôte.
(2) Vénérable Bède.
(3) Sap., chap. VI, 2.
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Laetitia
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Faisons des études sérieuses sur la doc­trine, et fouillons avec un soin jaloux la mine inépuisable des livres saints. Ré­chauffés aux feux du Saint-Esprit et gui­dés par sa lumière, nous ne pourrons plus nous passer de cette forte nourriture, et nous aimerons à nous reposer dans le calme de ces méditations vivifiantes. Peut-être, par récompense, Dieu nous permet­tra-t-il plus tard de prendre notre essor jusqu'aux délices de la contemplation.

Nos connaissances religieuses deman­dent à être augmentées. La vie est si courte ! le temps si précieux ! Et cepen­dant, que de chrétiens, au détriment de leur esprit et de leur âme, perdent dans des lectures que désavouent, hélas! le goût et la morale, ces instants, comptés pour leur salut ! Que de vaines curiosités! que de frivoles conversations ! que de divertissements inutiles ou dangereux ! Es­prits aveugles et légers, entendez donc ces reproches, que saint Jean Chrysostome adressait au peuple d'Antioche : «Ah! vous désirez pénétrer le secret des palais, connaître les actes de l'empereur : venez ici apprendre les opérations de votre Dieu ! C'est saint Jean, son meilleur ami, qui vous les fera connaître ; car il porte en lui-même la parole de Dieu.
Oui, si un ange descendait pour nous communiquer le langage des cieux, avec quel empressement on vous verrait ac­courir ! Or, c'est vraiment du ciel que vient celui qui vous parle. En lui réside l'Esprit devant lequel l'avenir est comme le pré­sent, et qui sait les œuvres de Dieu aussi bien que notre âme possède nos secrets. Ne vantez plus les pensées de Platon et de Pythagore. Ils cherchent : Jean a vu. »

Il nous faut acquérir encore La science de nous-même, étudier les dispositions de notre âme envers Dieu et envers le pro­chain, regarder en face nos passions sans illusion et sans orgueil. Tout d'abord, connaissons-nous nous-mêmes, et ensuite nous approfondirons le prochain avec plus de facilité et de justice : « Etudiez sans cesse les hommes : apprenez à vous en servir sans vous livrer à eux (1). »
Le Saint-Esprit consolateur nous relève dans nos découragements et nous découvre la vérité au milieu des troubles de l'âme que cause l'attachement aux choses de la terre ; il nous fait démêler avec prudence ce qui peut nous être utile, il nous révèle aussi la direction à donner à ceux qui dépendent de nous. Il nous dit même par la bouche de son prophète : « Je suis le Seigneur ton Dieu qui t'apprend les choses utiles et qui répand la lumière sur ta route. »

(1) Fénelon au duc de Bourgogne.
(à suivre)
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Cinquième jour :

DON DE FORCE


Des philosophes païens se sont rencon­trés, qui, avides de forcer l'admiration des foules par un système nouveau, ont poussé ce cri, dans leur orgueil : « Douleur, tu n'es qu'un mot ! » Endurcir leur cœur, tarir en eux la source des larmes, regarder la mort d'un front superbe, telle était la préoccupation constante de ces hommes hautains et durs, qui, à l'approche du tré­pas, se voilant la tête d'un pan de leur manteau, s'étudiaient à mourir sous les yeux des spectateurs, dans une dernière manifestation d'insensibilité ! Voilà la force (1) dont l'antiquité fit une vertu, et qui n'était au fond qu'un immense orgueil déguisé.

Quand le christianisme vint renouve­ler les âmes, les cœurs et les esprits, il fit justice de cette étrange aberration, et montra l'union possible de la vraie force avec les pleurs, en opposant à tous ces superbes une femme qui servira éternelle­ment d'exemple et de consolation ici-bas.

Vierge Marie ! qui, au pied de la Croix, avez mérité le surnom de mère des douleurs et de reine des martyrs, vous assis­terez, noyée de larmes, mais debout et forte, à un spectacle qu'aucune mère n'au­rait pu soutenir ! Vous aviez accepté le sacrifice dans toute son horreur ; et quand vous eûtes dit : « Voici la servante du Sei­gneur, » vous vous étiez inclinée aussi bien devant les joies que devant les douleurs réservées à la maternité divine, mesurant d'une force d'âme encore inconnue le glaive qui devait transpercer votre cœur. C'est que le Saint-Esprit vous avait couverte de son ombre et communiqué le don de force avec une intensité qu'aucun mortel ne ressentira jamais. Au lieu de la parole insensée des sages de la Grèce : « Douleur, tu n'es qu'un mot ! » vous répétiez le su­blime enseignement de votre fils : « Que votre sainte volonté soit faite sur la terre comme au ciel ! » Jésus lui-même avait dit : « 0 mon père, votre volonté, et non la mienne ! » Donnant à tous l'exemple de la manière dont le vrai chrétien doit savoir souffrir, il n'avait pas laissé échapper une seule plainte, et aux injures, aux blas­phèmes, aux coups des bourreaux, il avait opposé un silence, non pas dédaigneux, mais calme, résigné et sublime.

(1) Force, mot qui dérive de fortis exprime la puissance, l'intensité ou l'énergie d'action d'une chose, devant les joies que devant les douleurs réservées à la maternité divine, mesurant d'une force d'âme encore inconnue le glaive qui devait transpercer votre cœur. C'est que le Saint-Esprit vous avait couverte de son ombre et communiqué le don soit physique, soit morale et intellectuelle; la force se dit également de la résistance et de la fermeté ou même de l'inertie et de l'immuabilité des corps comme de celle de l'esprit.
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Toutefois, pour que cette force surnatu­relle soit donnée aux hommes, il fallait que l'Esprit descendit sur eux. Avant la Pentecôte, Pierre renie son Maître, les apôtres s'enfuient, se cachent, ou ne sui­vent que de très loin l'effroyable cor­tège. Seul, saint Jean, le disciple Vierge, se trouve au pied de la Croix, car une des sources de la force, c'est la pureté. Mais, à peine les langues de feu se sont-elles reposées sur leur tête, qu'une vie nouvelle semble circuler dans leurs veines : ils sortent du Cénacle des hommes nouveaux. Ils affrontent les Juifs, ils méprisent les dangers.

Etienne harangue les docteurs, et tombe glorieusement lapidé. Paul et Pierre vont menacer l'idolâtrie jusque dans la Rome des Césars, et saluent le glaive et la Croix qui leur vaudront une couronne.

A peine répandu, leur sang fait germer des légions de martyrs : enfants, femmes, vieillards se montrent plus forts que les tyrans; l'héroïsme est la vie quotidienne des premiers chrétiens, qui prouvent ce que peut la faiblesse soutenue par l'esprit de Dieu. Dans leur souverain mépris de l'existence, ils recherchent les supplices, non par une vaine ostentation, mais pour fonder dans leur sang la nouvelle religion, rendre témoignage au Christ, et s'envoler plus tôt vers la Jérusalem céleste.

Le Saint-Esprit a eu aussi ses martyrs Telle, l'illustre vierge sainte Lucie, modèle de chasteté chrétienne, illustration non seulement de Syracuse qui lui donna le jour, mais de la Foi qui lui donna la palme du martyre. Le préfet Pascasius, désespérant de vaincre sa constance par les louanges et les prières, la menaça des plus cruels tourments. Elle répondit qu'elle ne craignait rien, grâce au Saint-Esprit qui reposait en son cœur. — Tu as donc, reprit l'impie, avec toi ton Saint-Esprit ? — Oui ! dit la sainte. Quiconque tâche de vivre pur et saint est le temple du Saint-Esprit. — S'il en est ainsi, s'écria Pascasius, je te ferai jeter dans un endroit où tu perdras bien vite ta pureté avec ton Esprit-Saint ! ... Mais il ne put réussir dans son satanique pro­jet. Lucie, fortifiée par l'Esprit-Saint, demeura fixée au sol ; et là, désespérant de pouvoir la tirer de son immobilité et de lui enlever du cœur le Saint-Esprit, les tortionnaires lui arrachèrent la vie par un martyre d'autant plus glorieux qu'il fut plus cruel.
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Tous les hommes, il est vrai, ne sont point appelés à donner leur vie. Mais tous sont créés pour lutter, porter leur croix et mourir. Ce serait bien peu connaître la faiblesse de la nature humaine, si l'on s'imaginait que, abandonnée à elle-même, elle pût surmonter tant d'obstacles : obstacles émanant de son propre fond, obsta­cles suscités par l'esprit du mal, qui, « lion rugissant, tourne sans cesse autour de nous pour nous dévorer ».

L'athlète, avant le combat, oignait ses membres d'une huile qui devait les assouplir et les fortifier. Ce n'est pas en vain que saint Paul a donné au chrétien le surnom d'athlète : et l'onction qui lui est faite le jour de sa confirmation est celle de l'Esprit de force. Le voilà donc, ce chré­tien, au printemps de sa vie, devenu comme un soldat courageux. Assisté du Dieu fort, qu'il se précipite dans la mêlée ! Hélas ! les blessures seront fréquentes, les chutes graves, les forces souvent bien appauvries! Seigneur, Seigneur, où trouver un remède vivifiant, une nourriture réparatrice qui rende au combattant sa vigueur première ? Dieu y a pourvu : Les eaux salutaires de la pénitence ne coulent-elles pas toujours dans l'Eglise ? Et surtout le pain des forts ne réside-t-il pas toujours au Tabernacle ? En sortant du saint tribunal, en quittant le festin sacré, l'âme raffermie se sentira prête à recom­mencer la lutte, car, au saint Tribunal, l'Esprit de Dieu nous a parlé par son ministre, et dans l'Eucharistie, Dieu lui-même est venu ne faire qu'un avec nous.

Enfin l'heure a sonné, redoutable entre toutes, où l'éternité va s'ouvrir. S'il a fallu à l'homme des forces pour bien vivre, combien ne lui en faut-il pas pour bien mourir et pour affronter le jugement redoutable ? Dans une dernière onction, l'Esprit-Saint vient nous assister, et nous communiquer une force suprême. Le chré­tien mourant, ce n'est pas le stoïcien superbe, c'est le héros calme, confiant, résigné; oui, résigné, car la résignation chrétienne est fille de la force et non de la faiblesse.

Il peut verser quelques larmes, en quit­tant ceux qui lui sont chers ; mais sachant bien qu'il les retrouvera un jour par delà le tombeau, il ne pleure pas « comme ceux qui n'ont pas d'espérance ». Que dis-je, c'est souvent le mourant lui-même, qui, avec une sérénité toute céleste et une grandeur d'âme admirable, réconforte les assistants éplorés ! Enfin quand tout est consommé, comme le Christ, son modèle, est mort en poussant un cri d'une voix forte, son âme forte aussi des sacrements qui l'ont nourrie, s'échappe de son enveloppe mortelle, pour comparaître devant son souverain juge... Et ce juge équitable, prononçant la sentence de salut, confirme à jamais cette âme dans une force immor­telle.
(à suivre)
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Sixième jour :

DON DE CONSEIL


Le jeune Tobie étant commandé d'aller à Raguez : — Je n'en connais pas le chemin, répondit-il à son père. — Va, répliqua celui-ci, et cherche un homme fidèle qui te conduise.

Lorsqu'ignorants, comme le jeune Tobie, de la route que nous devons suivre, nous demandons à notre père céleste un guide pour notre âme, l'Esprit-Saint, par la voix du Sage, nous dit: « Ceux qui craignent Dieu, c'est-à-dire les humbles qui désirent leur avancement spirituel, trouveront cet ami fidèle. »

L'Esprit de charité nous enverra donc son Conseil par la bouche de cet homme prudent, intelligent et dévoué « que vous devez écouter, dit saint François de Sales, comme un ange qui descend du ciel pour vous y mener; ayez en lui une extrême confiance mêlée d'une sacrée révérence, en sorte que la révérence ne diminue pas la confiance et que la confiance n'empêche pas la révérence. Confiez-vous en lui avec le respect d'une fille envers son père, respectez-le avec la confiance d'un fils pour sa mère, bref cette amitié doit être forte et douce, toute sainte, toute sacrée, toute divine, toute spirituelle (1). »

Conseil vient du latin consilium (avis) : ce mot représente à la fois l'avis donné et celui qui le donne. Il est toujours sage de prendre conseil dans toutes les affaires importantes, temporelles et spiri­tuelles : agir autrement serait impru­dence.

Le don de conseil si nécessaire (car sans lui la force serait témérité) est l'application du don de science et confère la prudence et le discernement des hommes et des choses. Réglant notre marche dans les circonstances douteuses et critiques, où il est aussi difficile de connaître son devoir que de le remplir, il nous donne le moyen de ne pas nous égarer par de fausses manœuvres, et de bien diriger les affaires des personnes confiées à nos soins. « Ceux que l'Esprit-Saint conduit, ont des idées justes, voilà pourquoi il y a tant d'i­gnorants qui en savent plus long que les savants, » disait le curé d'Ars : il ajoutait : « Ceux qui se laissent conduire par le Saint-Esprit éprouvent toute sorte de bon­heur au dedans d'eux-mêmes, tandis que les mauvais chrétiens se roulent sur les épines et les cailloux.»

(1) Chap. IV. Vie dévote.
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Une des recommandations expresses du divin Maître avait été que les apôtres s'associassent deux à deux pour prêcher l'E­vangile, sans doute afin de se compléter et de se conseiller : Pierre et Jean n'étaient-ils pas la vérité alliée à la charité ? Tous deux semblaient invincibles : l'un portant la lumière de la doctrine, l'autre répandant la chaleur de son amour.

Marthe et Marie se complètent : l'aînée personnifie la vie active du monde, la seconde la vie contemplative du cloître : elles se conseillèrent journellement afin de pourvoir aux besoins de leur divin Maître, et de suivre ses pas sacrés sur la route triomphale ou sur la voie douloureuse. « Or, Jésus aimait Marthe et Marie, sa sœur. » Autant que Notre-Seigneur, le Saint-Esprit aime les saintes femmes, et pour cette raison, il daigne les employer, à son heure, au service de l'Eglise.

Parfois, c'est pour conseiller et éclairer ses plus chers serviteurs qu'il se sert de ces humbles chrétiennes. Mgr de Maupas (1) raconte dans sa vie de sainte Chantal que Vincent de Paul, pour ré­pondre au pieux désir de cette charitable dame, lui envoya six de ses meilleurs ou­vriers apostoliques « auxquels il commanda de tenir la mère de Chantal pour leur mère, de prendre ses avis et sa conduite avec une entière confiance. »

Etant précepteur dans la famille mater­nelle de Mgr de Maupas, M. Vincent fit l'expérience de ce que peut une femme au grand sens chrétien. Il subit la très salu­taire influence de la comtesse de Gondi, qui, selon son historien, possédait un cœur de prêtre et d'apôtre.
Cette noble dame avait sur ses vastes terres de Bourgogne, de Champagne et de Picardie, etc., de sept à huit mille travail­leurs plus ou moins ignorants, qu'elle nommait ses sujets ; elle les fit évangéliser par le saint prêtre auquel elle communi­qua son zèle ; Mme de Gondi ne fonda pas seulement à l'aide de son ministère les charités d'hommes et de femmes, dans tous ses domaines, mais encore l'œuvre des prêtres des missions (2).

(1) L'oraison funèbre de Vincent de Paul fut prononcée par Mgr de Maupas qui n'était pas seulement un docte et saint prélat, mais un ami fidèle et un grand orateur; il avoua en chaire que dans la vie de M. Vincent, il en aurait assez pour prêcher un carême. Croyant en sa sainteté, il en fit l'expérience : la conclusion de deux affaires retardant le voyage à Rome où il allait obtenir la canonisation de son il­lustre ami, François de Sales, il alla prier sur la tombe de Vincent de Paul : il la quittait à peine quand on vint lui dire que ses affaires étaient conclues.

(2) Grand aumônier d'Anne d'Autriche, successive­ment évêque du Puy et d'Evreux, fils d'Anne de Gondi et du Champenois Charles de Maupas, baron du Tour qui, tout jeune, aida par des actes héroïques Henri IV à reprendre Amiens en 1598. C'est le même Charles de Maupas qui, plus tard, fut envoyé en am­bassade auprès de Jacques II, lequel, frappé de ses vertus et de l'étendue extraordinaire de ses aptitudes, lui offrit en vain de l'attacher à sa personne.. Sous Marie de Médicis, il arrêta le transport de huit mille Anglais qui voulaient secourir les mécontents de France...
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« Le Saint-Esprit est une lumière et une force, c'est lui qui nous fait distinguer le vrai du faux et le bien du mal comme ces lunettes qui grossissent les objets. Le Saint-Esprit nous fait voir le bien et le mal en grand... Avec les lumières du Saint-Esprit, nous distinguons tous les détails de notre pauvre vie. Alors les moin­dres péchés font horreur ; c'est pourquoi la Très Sainte Vierge n'a jamais péché, l'Esprit-Saint lui faisait comprendre la laideur du mal, elle frémissait d'épouvante de la moindre faute (l). »

Il existe encore un mode de conseil des plus féconds : nous voulons parler de l'exemple.

Tel qu'un beau tableau, l'exemple frappe l'imagination et se grave dans la mémoire.
L'exemple touche le cœur et y laisse de profondes racines qui produisent des actes semblables à ceux qui ont excité l'admira­tion.
Part-il de haut, l'exemple n'est que plus saisissant, que plus efficace.

A la fin d'une retraite ecclésiastique pré­sidée par le premier pasteur du dio­cèse (2), un de ses prêtres (3) disait : « L'exemple, c'est une puissance... nous avions sous les yeux notre évêque, nous étions pressés de l'imiter, la retraite s'en est ressentie... Comme lui, nous voulons faire beaucoup et faire chaque chose comme si elle était unique. A son exemple, nous voulons encore joindre la fermeté à la douceur, une vigilance intelligente à un sage tem­pérament, prendre la direction de toutes choses et ne rien précipiter... Nous sommes sortis du congrès ouvrier qu'inspirait Monseigneur, pleins d'admi­ration, remplis de zèle et d'une ardeur nouvelle. »
Qu'ils sont heureux et enviables ceux qui ont quitté la terre, laissant derrière eux des œuvres chrétiennes ! Les effets et les mérites s'en perpétuent; c'est un trésor qui s'augmentera jusqu'au jugement der­nier, pour accroître d'autant leur bonheur.

(1) Curé d'Ars.
(2) Mgr Renou, évêque d'Amiens.
(3) Abbé Floury, curé de Saint-Jacques d'Abbeville.
(à suivre)
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Septième jour :

DON D’INTELLIGENCE


L'intelligence est un rayon divin qui darde à la fois sur toutes nos facultés.

L'Esprit de lumière, semblable au soleil qui aspire les fraîches émanations de la terre, attire vers le centre divin les aspi­rations de notre être.
« L'intelligence a pour objet des vérités éternelles qui ne sont autre chose que Dieu même où elles sont toujours subsistantes et toujours parfaitement entendues (1). »

La lumière naturelle de notre intelli­gence, enseigne le docteur angélique, est d'une vertu limitée et ne peut parvenir que jusqu'à un point déterminé. L'homme a donc besoin d'une lumière surnaturelle pour pénétrer plus avant dans la connais­sance de ce qu'il ne peut atteindre au moyen de la lumière naturelle ; c'est cette lumière surnaturelle accordée à l'homme que l'on appelle le don d'intelligence (2).

Bossuet expliquait ainsi l'entendement au Dauphin, fils de Louis XIV : « Entendre, c'est connaître le vrai et le faux, et dis­cerner l'un d'avec l'autre... les opérations intellectuelles sont celles qui sont élevées au-dessus des sens: tous les philosophes, même les païens, ont distingué en l'homme deux parties : l'une raisonnable qui est l'intelligence, l'autre déraisonnable, qui se nomme sensitive. »

La curiosité des savants est rarement satisfaite. Dieu a ses secrets, et il ne dévoile ses mystères qu'à son heure ; son heure est la nécessité des temps ; le moment est-il venu, il soulève avec com­plaisance un coin du voile qui dérobait son œuvre à l'œil avide de l'homme. Rien, n'arrive sans son ordre, rien n'arrive sans son assistance.... Chose extraordinaire, l'homme incrédule voit cette lumière, mais ne reconnaît pas la main qui porte le flambeau !....

(1) Bossuet.
(2) Selon l'opinion d'Aristote, le siège essentiel de l'intelligence est le cerveau, centre auquel viennent aboutir par les portes ou les fenêtres de nos cinq sens, les impressions ou les éléments de nos idées.
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Re: Neuvaines au Saint-Esprit

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Cette intelligence que possèdent les savants, croyants ou incroyants, est essen­tiellement naturelle : elle existe sans la foi, tandis que l'intelligence surnaturelle est produite par la foi. Le don d'intelligence consiste dans la facilité que nous donne le Saint-Esprit de comprendre les vérités de la foi, et de discerner quels sont les vrais intérêts de l'âme. L'Esprit de Dieu développe et surnaturalise notre esprit et le rend apte à saisir les sublimes beautés de la religion.

Elle nous inculque un sentiment de ré­pulsion pour les désordres du monde, et nous désabuse de ses fausses maximes qui peuvent nous pervertir. Et, en même temps, sublime intelligence, vous nous faites ressentir un attrait surnaturel pour ce qui ef­fraie la nature et choque la raison humaine ; les dures mortifications, les plus blessantes humiliations, les chagrins cuisants et amers.

L'intelligence descend dans les abîmes profonds de notre être et les éclaire ma­gnifiquement : elle allume le feu de l'amour en notre âme qui ne brûlera plus doréna­vant que pour Dieu... Pour honorer l'hôte divin, nous déposerons chaque jour à ses pieds l'offrande du devoir accompli, quel­quefois jusqu'à l'héroïsme.

« Le don d'intelligence est un enten­dement spirituel que le Saint-Esprit en­châsse dans notre entendement humain lequel n'est autre qu'une certaine clarté par laquelle nous voyons et pénétrons la beauté et la bonté des mystères de la foi ! Et sans cette clarté, il arrive souvent que l'on entend les prédications, on lit beaucoup, et toutefois on demeure toujours dans l'ignorance de ces saints mystères, parce qu'on n'a pas ce don d'entendement. Une âme simple prosternée devant Dieu entendra le mystère de la sainte Trinité, non pour le dire ou expliquer, mais pour en tirer des maximes pour son salut, parce que le Saint-Esprit lui a communiqué le don d'enten­dement (1). »

L'intelligence des apôtres se développa et ne fut illuminée que sous l'influence de l'Esprit de lumière, comme la sève des plantes engourdies par l'hiver se réveille au soleil du printemps. Avant la venue du céleste Paraclet, l’Évangile nous signale dans diverses circonstances combien ces esprits étaient obscurs. « Ils ne compre­naient rien de ces choses », les choses que le divin Maître, selon la coutume de ce temps, leur disait en parabole; « ils ne saisissaient pas ce qui leur était dit ». Tou­jours préoccupés du royaume terrestre du Messie, ils ne s'élevaient pas dans les ré­gions supérieures : « cette parole leur était cachée », parole de tendresse et d'amour prévoyant, qui sortait du cœur du bon Maître.

(1) Saint François de Sales, sermon pour le jour de la Pentecôte.
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