Extraits de l'Histoire sainte de Dom Monléon

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Doumé
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Extraits de l'Histoire sainte de Dom Monléon

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Ce livre de Dom Monléon, que vous connaissez sans doutes, est d'une grande richesse.

J'y ai choisi les extraits, entre autres, qui me paraissent significatifs de notre époque actuelle et peuvent susciter des réflexions utiles. Les commentaires sont bienvenus. J'en mettrai un à trois régulièrement afin de ne pas surcharger le lecteur. Les numéros de pages correspondent au PDF que l'on peut trouver sur internet : http://oblaturesm.ca/pdf6/HistoireSainte.pdf


Les Patriarches pratiquèrent la perfection évangélique bien avant l’Évangile, mais ils eurent à la réaliser dans des conditions particulièrement difficiles. Ils durent la poursuivre non pas dans un désert, comme les premiers ascètes, mais au milieu du monde ; non pas dans la pauvreté, comme les Apôtres, mais à la tête de richesses considérables pour l’époque ; non pas dans le célibat, comme les religieux ; ni même dans l’état ordinaire du mariage, comme tant et tant de saints et de saintes, mais sous le régime de la polygamie, auquel ils se trouvaient astreints, nous verrons plus loin pourquoi. Avec une abnégation héroïque, ils n’usèrent du droit d’avoir plusieurs épouses que pour la multiplication du peuple élu, jamais pour la satisfaction de leurs passions. Dieu a voulu nous montrer en eux dès les origines du monde les prodiges que peut réaliser sa grâce, et comment elle a suffi, en plein pays païen, alors qu’il n’y avait sur la terre ni Évangile, ni Église, ni prédications, ni sacrements, à conduire ceux qui lui furent fidèles, jusqu’aux plus hautes cimes de la sainteté. C’est un exemple sur lequel tout homme sensé doit réfléchir, pour comprendre que, quelles que soient les conditions dans lesquelles il est appelé à vivre, il peut lui aussi, s’il le veut, s’élever jusqu’à la perfection.

La sainteté de ces hommes nous est garantie par l’Écriture en termes qui ne peuvent laisser place à aucune équivoque. Ils ont été canonisés par la bouche de Dieu lui-même : Je suis, dit-il à Moïse, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. C’est là mon nom pour l’éternité, c’est celui qui doit me rappeler à la mémoire de génération en génération.

Il les présente comme trois témoins irrécusables qu’il s’est choisis, de préférence à tous les autres, pour authentiquer ses propres révélations devant les hommes. Il se fait gloire d’avoir de tels serviteurs. Il les couvre de sa protection particulière, il les appelle « ses christs » – christos meos – et il interdit qu’on touche à leur mémoire.
(Ps. CIV, 15) - (Page 15)
Tharé, père d'Abraham, trouva le site à son goût. La distance qui le séparait des Chaldéens était maintenant suffisante ; il jugea inutile de pousser plus loin et fixa ses tentes en cet endroit. Il y demeura jusqu’à sa mort, qui l’atteignit à l’âge de deux cent cinq ans. Mais par cette stabilisation trop rapide, il s’était dérobé au plan divin. Il n’avait pas pénétré dans la terre que Dieu avait choisie pour être celle de son peuple, la terre de Chanaan.

Dieu, alors, se tourna vers Abraham dont il connaissait la fidélité à toute épreuve et lui fit entendre l’appel qui devait déterminer sa vocation : « Sors de ta terre, sors de ta parenté, sors de ta maison de ton père et viens dans la terre que je te montrerai ». Cet ordre demandait un détachement complet et une obéissance héroïque, à un homme qui ignorait encore et la valeur du renoncement et le prix de l’obéissance. (P. 26)

Chef de file de tous les hommes de foi, Abraham devait montrer par son propre exemple au peuple des élus que le juste n’a point ici-bas de demeure permanente, qu’il ne peut s’attacher à aucun lieu comme à sa vraie patrie ; mais qu’il doit aller à travers la vie présente, toujours en quête de nouvelles vertus, de nouveaux progrès, jusqu’au jour où il verra s’ouvrir devant lui les portes, taillées chacune dans un seul diamant, de la Cité de Dieu. (p.34)
Dernière modification par Doumé le lun. 03 juil. 2023 15:35, modifié 1 fois.
Doumé
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Saint Ambroise remarque qu’Abraham, après avoir élevé un autel au lieu
dit : le Térébinthe de Moreh, n’offrit point sur lui de sacrifice. En effet, ajoute-t-il, Abraham ne connaissait pas encore le vrai sacrifice, celui dont l’oblation d’Isaac serait la figure, celui en vue duquel il recevrait lui-même la bénédiction de Melchisédech. Et par ailleurs, il comprenait que des sacrifices d’animaux irraisonnables étaient insuffisants pour rendre au Dieu qu’il venait
de voir un culte digne de lui. Ainsi le père des croyants s’élevait au-dessus du culte juif,avant même que celui-ci ne fût établi. Il se rangeait déjà parmi les vrais adorateurs, ceux qui adorent en esprit et en vérité.
Le témoignage que le Psalmiste rend au Messie : Vous êtes prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech, montre, dit saint Jérôme, que le sacerdoce du Christ est éternel : de tout temps, il y eut sur la terre des hommes qui connurent par révélation qu’un Sauveur devait venir, et qui l’adorèrent, non par des immolations d’animaux, mais par des sacrifices non sanglants. Ce sacerdoce-là est plus grand que celui des Juifs. C’est pourquoi ce fut Melchisédech qui bénit Abraham au nom du Dieu Très-Haut, Créateur du ciel et de la terre. (P. 51)
Saint Paul, en exaltant comme il le fait dans l’Épître aux Romains la foi d’Abraham, veut faire comprendre aux Juifs que ce n’est pas par les seules pratiques rituelles qu’ils peuvent être sauvés : celles-ci leur seront inutiles, s’ils n’ont pas la foi. Il leur explique donc qu’Abraham fut justifié par cette vertu avant d’avoir reçu la circoncision, et il ajoute : Ce n’est pas pour lui seul qu’il est écrit que cela lui fut imputé à justice, mais pour nous aussi à qui il sera imputé de même, si nous croyons en Celui qui a ressuscité Jésus-Christ Notre Seigneur d’entre les morts. Nous devons donc, nous aussi, comprendre que les pratiques extérieures de piété ne servent de rien, si elles ne sont vivifiées par la foi. Celle-ci est la pierre angulaire sur laquelle repose tout
l’édifice spirituel.
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L’empressement d’Abraham à accomplir l’ordre de Dieu montre que rien ne doit nous arrêter pour entreprendre la circoncision spirituelle, dont l’autre n’était que la figure. Ismaël est circoncis à treize ans, les serviteurs à toutes les phases de l’âge adulte, Abraham dans la plus extrême vieillesse. Jeunes ou vieux, maîtres ou serviteurs, nous devons, nous aussi, prendre courageusement
le fer qui retranche, et opérer sur nos regards, sur nos pensées, sur nos paroles, sur notre comportement général les amputations nécessaires, si nous voulons que nos âmes soient marquées du signe de l’alliance avec Dieu.
(P.72 du PDF)

Cette prescription a gardé toute sa valeur symbolique, et les vrais fils d’Abraham ne doivent cesser de la pratiquer sur eux-mêmes sur leurs oreilles, en les fermant à la médisance, à la calomnie, à tous les propos mauvais ; sur leurs lèvres, en châtiant leur langage, en s’interdisant les paroles grossières, violentes, injustes, mensongères, ou même simplement inutiles ; sur leur corps, en observant strictement les lois de la chasteté ; sur leur cœur, en le gardant non seulement des rêveries malsaines et des désirs mauvais, mais encore de toute pensée contraire à la foi.Quand nos membres sont appliqués aux tâches voulues par Dieu, quand ils sont au service de la justice pour arriver à la sainteté, on peut les dire circoncis.
(P.73)

Au sens spirituel, la vallée de Mambré, où habite Abraham et où Dieu lui apparaît, est la figure de la vertu d’humilité, où son âme avait établi sa demeure. Car c’est aux humbles seulement que Dieu se manifeste, comme Notre Seigneur nous l’apprend dans l’Évangile : « Je vous rends grâce, Père, maître du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux prudents, et vous les avez révélées aux petits ». Abraham, assis sur le bord de sa tente, représente l’âme du juste qui est assise, elle aussi, parce qu’elle est sans cesse fixée, comme Marie, aux pieds du Seigneur, au lieu de vagabonder de-ci de-là comme le fait l’esprit de l’homme, quand il n’est pas discipliné. Nous n’avons pas des hôtes pour, les juger, dit quelque part saint Jérôme, mais pour leur laver les pieds. (P.79)
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Remarquons d’abord que plusieurs des personnages marquants de l’Ancien Testament sont nés, comme Isaac, d’une mère qui avait été longtemps stérile. Tel fut le cas, par exemple, de Jacob, de Joseph, de Samuel, de saint Jean-Baptiste. On peut y ajouter aussi, au moins d’après la croyance commune,
celui de la Très Sainte Vierge, que sainte Anne n’aurait eue qu’après bien des années de mariage. Dieu a voulu nous apprendre par là à ne pas nous décourager, quand notre vie semble inféconde ; quand, malgré nos désirs et nos efforts, nous avons l’impression de ne produire aucun fruit, de ne faire aucun progrès, de ne convertir personne. Si nous savons quand même rester fidèles à Dieu, comme le firent Sara, Rébecca, Rachel, et les autres, il nous visitera un jour nous aussi, par l’action de sa grâce, et nous fera produire des fruits d’autant plus précieux que l’attente aura été plus longue et plus décourageante.

Lorsqu’on est dans l’angoisse, il faut monter avec Abraham sur la montagne de l’obéissance, et le Seigneur nous verra, c’est-à-dire, abaissera son regard sur nous et aura pitié de nous.
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En ce temps-là, en effet, il n’existait encore aucun temple, aucune église, aucun oratoire, où l’on pût se recueillir et prier Dieu. Les sacrifices s’offraient sur des pierres, dressées en plein champ, et c’étaient les seuls lieux de culte. Mais Isaac avait appris, à l’école d’Abraham, que le contact intime entre l’âme et son Créateur ne s’établit que dans la solitude. Quoique vivant sous l’ancienne loi, il appartenait déjà par sa haute perfection à la nouvelle : il était de ces adorateurs en esprit et en vérité que cherche le Père. Il s’éloignait donc, quand il le pouvait, de tout le mouvement de sa smalah, du bruit que faisaient les hommes et les bêtes ; il gagnait un endroit écarté, un lieu qui, de préférence, eût été témoin de quelque manifestation divine, et là, seul en face de son Créateur, il méditait…
La justice exigée par la perfection chrétienne demande que nous aimions nos ennemis, que nous tendions l’autre joue quand nous avons été giflés, que nous mortifions notre corps, que nous pratiquions la pauvreté, l’obéissance, la chasteté : autant de choses que la nature trouve amères et qu’elle hait d’instinct.
L’âme, en renonçant au monde pour suivre le Christ, emmène cependant avec elle les trois concupiscences : celle des yeux, celle de la chair et l’orgueil de la vie. Elles n’ont pas été détruites par le baptême, elles donnent toujours au démon barre sur l’âme, même devenue chrétienne : c’est pourquoi Laban la poursuit. Rachel n’a d’autre ressource alors que de faire disparaître les idoles dérobées à Laban sous la selle de sa monture, c’est-à-dire sous la discipline qu’elle impose à son corps. Elle ne saurait les détruire, mais elle peut les maîtriser et s’asseoir dessus. En même temps, elle s’accuse d’avoir les faiblesses habituelles aux femmes, elle confesse la fragilité de sa nature, et ainsi, par la pénitence et par l’humilité, elle échappe aux persécutions du démon.
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Le Christ disait à ses disciples : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense en aurez-vous ? Est-ce que les publicains ne le font pas aussi ? » Il n’est pas possible de ne pas aimer quand on est aimé soi-même. Mais moi qui veux que vous soyez plus parfaits et que vous ayez plus de vertu (que les publicains), je vous exhorte à aimer aussi vos ennemis. C’est ce qu’a fait ce bienheureux Jacob, de son propre mouvement, avant la loi, avant que personne lui ait enseigné cette doctrine : et c’est par son extrême mansuétude qu’il triompha de Laban d’abord, puis de son frère.
Le zèle des frères de Dina, seule fille de Jacob, est la figure de celui que les pasteurs doivent déployer pour la défense des âmes confiées à leurs soins. Armés du double glaive de la prière et de la parole, il faut qu’ils retranchent impitoyablement tout ce qui risque d’en déflorer la pureté ; livres, spectacles, divertissements, amitiés. Quand nous voyons par exemple avec quelle intransigeance saint Jean-Marie Vianney fit la guerre à tous les lieux de danse et à tous les cabarets établis sur sa paroisse pour rendre à celle-ci sa candeur virginale, nous avons une belle application de ce passage de l’Écriture.
Comme Abraham, comme Isaac, comme Jacob, Joseph pratiqua avant la lettre les vertus que devait mettre en lumière l’Évangile. Il porta, en particulier, jusqu’au plus haut degré d’héroïsme, la chasteté et l’amour des ennemis. Il sut garder la première dans des circonstances exceptionnellement difficiles ; il éleva la seconde au sublime par la générosité avec laquelle il pardonna à ses frères leur odieuse conduite envers lui. Le Psalmiste le compare à un agneau, pour la docilité avec laquelle il se laissa conduire par Dieu dans un chemin rempli d’épreuves et de contradictions : Qui deducis velut ovem Joseph. Il est, en effet, l’une des plus belles figures de l’Agneau qui est immolé depuis le commencement du monde, mais qui, par sa douceur, triomphe de ses ennemis.
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Juda, fils de Jacob, et Thamar sa belle-fille :
L’histoire de Thamar est aussi l’histoire de bien des âmes, qui ont commencé par s’attacher aux créatures, et n’en ont tiré aucun fruit. Alors, elles sont venues au Christ, se livrant toutes à lui, pour sortir de leur impuissance et de leur stérilité. De cette union naissent généralement deux jumeaux : Zara, qui représente la vie intérieure ; Pharès, qui symbolise les pratiques extérieures de piété. Trop souvent, le second prend vite la première place, et un ritualisme plus ou moins teinté de pharisaïsme, arrête les progrès de la lumière. Plaise au ciel que Pharès n’ait pas le dernier mot, et qu’il soit suivi de la réapparition de Zara, c’est-à-dire d’un retour à la vraie piété, laquelle n’est ni celle des gestes ni celle de la bouche, mais celle du cœur ! P. 248
Joseph avait compris le prix du silence gardé devant la calomnie. Il savait que pour acquérir la maîtrise de soi et posséder la paix intérieure, il faut dominer le besoin qui démange tous les fils d’Adam, de se justifier à tout prix quand ils sont accusés ou critiqués. Il savait que Dieu met son point d’honneur à rétablir la réputation de ceux qui se taisent ainsi, par respect pour sa souveraine
justice.
Quand vous voyez des hommes passer leur vie dans le plaisir et la mollesse, baigner dans le luxe, consumer leur temps en banquets, dans le vin, dans les orgies et l’impudicité, sachez qu’en ces hommes le roi d’Égypte tue les mâles, et laisse vivre les filles. Mais si vous rencontrez un homme tel qu’on en voit un sur mille, qui se tourne vers Dieu, qui dirige son regard en haut, recherche ce qui est durable et éternel, s’attache à la contemplation, non des choses visibles, mais des choses invisibles ; fuit la mollesse et aime la continence, évite la luxure et pratique la vertu, le Pharaon veut sa mort, parce que c’est un mâle, c’est un homme… Voilà pourquoi tous ceux qui servent Dieu en ce monde, tous ceux qui le cherchent sont en butte à la moquerie et au mépris, exposés aux insultes et aux outrages : c’est que le Pharaon les hait, il déteste de tels mâles et il n’aime que les filles » (P. 23 Dom Monléon - Moïse)
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Moïse avait passé quarante ans en Égypte, et il n’avait pas trouvé Dieu ; puis il avait vécu quarante ans au désert, et il ne l’avait pas rencontré davantage. Ce fut seulement quand il fut entré ad interiora deserti, qu’il l’aperçut, sous la forme du Buisson ardent. Ce trait montre qu’il ne suffit pas de se retirer dans une solitude, si sauvage qu’elle soit, pour découvrir le Dieu que notre cœur a soif de connaître ; il faut entrer dans le désert intérieur, où l’on pénètre par la pauvreté d’esprit et la méditation assidue des vérités éternelles. C’est là seulement qu’on le trouve, mais on l’y trouve infailliblement.
Quant à l’agression de l’Ange contre Séphora, si elle est difficile à expliquer sur le plan littéral, elle devient parfaitement claire sur le plan mystique. Elle est destinée à nous rappeler les exigences de l’amour divin. Dieu attend des âmes dont il veut faire ses épouses autre chose qu’une demi circoncision, il requiert d’elles la circoncision de tous leurs fils, c’est-à-dire la mortification de tous leurs mouvements de nature. Leur foi, représentée ici par Séphora, doit se munir de la pierre dure de la pénitence et la rendre tranchante par l’exercice de la componction. Armée de cet instrument, elle élaguera sans fausse pitié toutes les mauvaises habitudes, toutes les exigences injustifiées de la chair. Elle ne se contentera pas d’en mortifier une partie, il faut qu’elle les
retranche toutes. Faute de quoi, elle risque de se voir frapper d’un châtiment exemplaire. P. 52 - Moïse
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La réaction de Pharaon devant la demande de Moïse ("Laissez partir mon peuple, afin qu’il m’offre un sacrifice dans le désert") est destinée à mettre en relief l’acharnement que déploie le démon pour empêcher les chrétiens, et surtout les âmes qui se sentent attirées à la prière, de consacrer à celle-ci le temps qu’il faudrait. Si Dieu, en effet, a demandé à l’homme de travailler les six jours de la semaine, il lui a ordonné aussi, et avec une insistance répétée, le repos du septième jour. (P.57-397)
Dieu n’a pas conduit Israël dans la Terre promise par le chemin le plus direct, celui qui paraissait tout indiqué, parce qu’il ne nous fait pas suivre, dans la vie spirituelle, les voies qui sembleraient aux hommes les plus logiques et les plus simples.
L’esprit de sacrifice, la soumission continuelle à la volonté de Dieu, voilà le tambourin qu’une âme chrétienne doit porter partout avec elle, comme les femmes des Hébreux, pour accompagner ses chants et mettre sa vie en mesure, à l’unisson de celle des justes.
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Gardons-nous, selon le conseil de saint Paul (I Cor., X, 10.), de tomber dans le péché des Juifs, qui fut le murmure, lequel a le don d’exaspérer Dieu. Ne murmurez pas, comme certains le firent, qui périrent, mordus par les serpents (Num., XXII, 5). Veillons donc, nous qui entendons ces paroles ; nous, dis-je, pour qui elles furent écrites. Si nous ne cessons pas de murmurer, si nous
n’arrêtons pas les récriminations que souvent nous faisons monter vers Dieu, prenons garde de nous exposer à un châtiment pareil. Lorsque nous nous plaignons du mauvais temps, des mauvaises récoltes, de la sécheresse, du bonheur des uns et du malheur des autres, en tout cela nous murmurons contre
Dieu. Ces choses, à leurs débuts, sont pardonnées ; mais chez ceux qui persistent, elles sont punies sévèrement. Contre eux sont envoyés des serpents, c’est-à-dire qu’ils sont livrés aux esprits impurs, et aux démons venimeux, qui les font périr par des morsures cachées, et les consument par des pensées intimes, enfouies dans le secret du cœur.(P.108-448)

Pourquoi, au lieu de supplier humblement le Tout-Puissant de vous venir en aide, l’irritez-vous par vos récriminations ?

« Persévère jusqu’à la fin, dit saint Augustin, parce que la tentation dure jusqu’à la fin »
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