Re: Le secret admirable du Très Saint Rosaire
Publié : lun. 07 sept. 2015 15:07
Saint Louis Marie Grignion de Monfort a écrit :
Rose 19
53. Il est écrit : "Donnez et on vous donnera". Prenons la comparaison du bienheureux Alain : "Si je vous donnais chaque jour cent cinquante diamants, quand vous seriez mon ennemi, ne me pardonneriez-vous pas ? Ne me feriez-vous pas comme un ami, toutes les grâces que vous pourriez? Voulez-vous vous enrichir des biens de la grâce et de la gloire? Saluez la très sainte Vierge, honorez votre bonne Mère". "Sicut qui thesaurizat, ita et qui honorificat matrem. Celui qui honore sa Mère, la sainte Vierge, est semblable à un homme qui amasse des trésors" (Si 3,5). Présentez-lui chaque jour au moins cinquante Ave Maria dont chacun contient quinze pierres précieuses, qui lui sont plus agréables que toutes les richesses de la terre. Que ne devez-vous pas attendre de sa libéralité ? Elles est notre Mère et notre amie. Elle est l'impératrice de l'univers qui nous aime plus que toutes les mères et les reines ensemble n'ont aimé un homme mortel, car, dit saint Augustin, la charité de la Vierge Marie excède tout l'amour naturel de tous les hommes et de tous les anges.
54. Un jour, Notre-Seigneur apparut à sainte Gertrude comptant des pièces d'or; elle eut la hardiesse de lui demander ce qu'il comptait. "Je compte, lui répondit Jésus-Christ, tes Ave Maria, c'est la monnaie dont on achète mon paradis". Le dévot et le docte Suarez, de la Compagnie de Jésus, estimait tant le mérite de la Salutation angélique, qu'il disait qu'il aurait volontiers donné toute sa science pour le prix d'un Ave Maria bien dit.
55. "Que celui qui vous aime, ô divine Marie, lui dit le bienheureux Alain de la Roche, écoute et goûte: Le ciel est dans la joie, la terre est dans l'admiration, toutes les fois que je dis : Ave Maria ; j'ai le monde en horreur, j'ai l'amour de Dieu dans mon coeur, lorsque je dis :Ave Maria; mes craintes s'évanouissent, mes passions se mortifient, quand je dis : Ave Maria ; je crois dans la dévotion, je trouve la componction, quand je dis : Ave Maria ; mon espérance s'affermit, ma consolation s'augmente, lorsque je dis : Ave Maria ; mon esprit se réjouit, mon chagrin se dissipe, quand je dis: Ave Maria ; car la douceur de cette bénigne salutation est si grande qu'on n'a point de terme pour l'expliquer comme il faut, et après qu'on en aura dit des merveilles, elle demeure encore si cachée et si profonde qu'on ne la peut découvrir. Elle est courte en paroles, mais grande en mystères; elles est plus douce que le miel et plus précieuse que l'or ; il faut très fréquemment l'avoir dans le coeur pour la méditer, et dans la bouche pour la lire et la répéter dévotement". "Auscultet tui nominis, o Maria, coelum gaudet, omnis terra stupet c um dico Ave Maria; Satan fugit, infernus contremiscit, cum dico Ave Maria ; mundus vilescit, cor in amore liquescit, cum dico Ave Maria ; terror evanescit, caro marcescit, cum dico Ave Maria; crescit devotio, oritur compuctio, cum dico Ave Maria ; spes proficit, augetur consolatio, cum dico Ave Maria ; recreatur animus, et in bono confortatur aeger afectus, cum dico Ave Maria. Siquidem tanta suavitas hujus benignae salutationes, ut humanis non possit explicare verbis, sed semper manet altior et profundior quam omnis creatura indagare sufficiat. Haec oratio parva est verbis, alta mysteriis, brevis sermone, alta virtute, super mel dulcis, super aurum pretiosa; ore cordis est jugiter ruminanda labiisque puris frequentissime legenda ac devote repetenda". Le même bienheureux Alain rapporte, au chapitre 69 de son psautier, qu'une religieuse très dévote au Rosaire apparut après sa mort à une de ses soeurs et lui dit : "Si je pouvais retourner dans mon corps pour dire seulement un Ave Maria, quoique sans beaucoup de ferveur, pour avoir le mérite de cette prière, je souffrirais volontiers tout de nouveau toutes les douleurs que j'ai souffertes avant de mourir". Il faut remarquer qu'elle avait souffert plusieurs années sur son lit des douleurs violentes.
56. Michel de Lisle, évêque de Salubre, disciple et collègue du bienheureux Alain de la Roche dans le rétablissement du saint Rosaire, dit que la Salutation angélique est le remède à tous les maux qui nous affligent, pourvu que nous la récitions dévotement en l'honneur de la sainte Vierge.