2e sens : Faux culte rendu à la statue d’une idole en un lieu consacré :
Le 2e sens de l'abomination dans le lieu saint est lié au premier, concernant la statue d'idole placée dans le Temple ou en une église par ou avec l'aval de ses desservants habituels, à savoir
le faux culte qui est pratiqué envers l'idole à l'intérieur du lieu saint.
Saint Jérôme a écrit :
« En outre, 70 hommes, des anciens de la maison d'Israël, étaient debout devant les images, Jézonias fils de Saphan se tenant au milieu d'eux, et chacun avait un encensoir en sa main, et une vapeur nébuleuse en sortait.»
Quand il dit que 70 des anciens de la maison d'Israël tenaient en mains un encensoir, il donne à entendre que beaucoup d'autres prêtres, qui ne le faisaient pas, étaient pourtant tenus par la conformation aux péchés des autres [cf. Rom. 1,32].
L'un d'entre eux, nommé Jézonias fils de Saphan, se tenait au milieu d'eux comme présidant à leur crime, et au sacrilège de ceux qui, abandonnant la Religion de Dieu, vénéraient des idoles, et dans le Temple, n'adoraient pas Dieu, dont c'était le Temple, mais les peintures des parois.
C'est fort convenablement qu'il est dit qu'il se tenait, ce qui est son jugement et sa condamnation au milieu des prêtres se tenant debout, car lui, le chef, et ceux dont il était le chef, se tenaient fermement dans l'accomplissement de ces crimes, ils ne fluctuaient point dans le mal mais y persistaient très robustement : aussi une vapeur nébuleuse, qui sortait de l'encens, démontrait les sacrilèges de ceux qui l'offraient.
Cela a eu lieu à la lettre, en ce temps.»
(Saint Jérôme in Ezéchiel 8,10s)
Par extension, ce 2e sens s'applique à
tout faux culte pratiqué dans le Temple ou en une église avec l'aval de ses desservants habituels. En outre, s'y rattache également l'abandon du vrai culte remplacé par le faux.
Dans le cas de
la profanation du 1er Temple, avant sa destruction pour ce motif,
le vrai culte continuait à être exercer publiquement, tandis que le faux l'était parallèlement, d'abord de façon occulte, à huis clos, puis de manière de plus en plus ouverte et extérieure, avec représentations de multiples idoles peintes sur les parois intérieures du Temple, avant qu'
une statue d'idole soit placée
sur le parvis même :
Saint Jérôme a écrit :
« « Une fois entré, voici l'abomination de toute sorte de représentations de reptiles animaux, et toutes les idoles de la maison d'Israël étaient peintes sur la paroi tout autour.»
Non seulement l'idole de jalousie était dressée à l'entrée de la porte de l'Aquilon, mais de plus toutes les parois du Temple étaient remplies de peintures des diverses idoles, en sorte qu'il n'y avait point de bestiole qui n'y soit représentée.»
(Saint Jérôme in Ezéchiel 8,10s)
Dans le cas de
la profanation du 2e Temple, en conformité avec la description précise faite d'avance par le Prophète Daniel,
la pratique du faux culte dans le Temple a été accompagnée de l'abandon du vrai culte remplacé par le faux.
Saint Thomas a écrit :
« Il est dit notablement que fut placée dans le Temple une statue de Jupiter (idolum Jovis), et qu'il fut interdit d'accomplir toutes les oblations selon la Loi Mosaïque, et ordonné de manger de la viande de porc.»
(Saint Thomas, Expositio in I Machabées 1,22s)
Saint Thomas a écrit :
« Quant au 1° il faut noter qu'il y eut une quadruple tribulation, répondant à la quadruple usurpation du (Souverain) Sacerdoce. (fuit quadruplex tribulatio, secundum quadruplicem usurpationem sacerdotii)
La première par Simon..., la 2e par Jason..., la 3e par Menelaus..., la 4e par Lysimach, mentionnée ici : De multiples sacrilèges ayant été commis dans le Temple par Lysimach... avec l'abolition du rite de la Loi (et de legalis ritus abolitione)...»
(Saint Thomas, Expositio in II Mach. 4,1s)
Saint Thomas a écrit :
« Quant au 1° il est montré comment le peuple a été 1° détourné de l'observance légale, et 2° comment il a été conduit à l'idolâtrie.., 3° comment le Temple a été pollué par la luxure.., 4° comment le rite légal a été interrompu.., 5° comment le peuple n'obtempérant pas était tué..
Quant au 2° se rapportant au châtiment de ceux n'obtempérant pas, il faut noter que trois observances étaient combattues : 1° la circoncision, 2° la sanctification du sabbat, 3° la distinction dans la nourriture [permise ou non par la loi mosaïque].»
(Saint Thomas, Expositio in II Mach. 6,1s)
C'est de cette seconde façon,
faux culte à l'intérieur des églises et abolition du vrai, que les interprétations catholiques entendent les Prophéties concernant le temps antichistique, comme cela sera montré à la suite.
En plus du 1er sens de l'abomination dans le lieu saint concernant la statue d'idole placée dans une église par ou avec l'aval de ses desservants habituels, du 2e sens se rapportant au faux culte pratiqué à l'intérieur du lieu saint, les Prophéties concernant le temps antichistique annoncent aussi, comme connexe à ce 2e sens,
l'abolition extérieurement légale du vrai culte remplacé par le faux.
Dom Guéranger a écrit :
« C'est là le commencement de ce qui arrivera lorsque le diable et ses suppôts, déchaînés par toute la terre, y mettront le trouble et la désolation, ainsi que Daniel nous en avertit. A force d'empêcher les ordinations et de faire mourir les Prêtres, le diable empêchera enfin la célébration du grand Sacrifice, alors viendront les jours de malheur.»
(Dom Guéranger, Explication de la Sainte Messe)
Cardinal Billot a écrit :
« Nous savons qu'au temps de la terrible persécution sera proscrit tout exercice de la vraie Religion, qu'en conséquence le culte de Dieu cessera d'être célébré, du moins publiquement et ostensiblement à la lumière, à la face du soleil.
« A tempore cum ablatum fuerit juge Sacrificium », lisons-nous en Daniel (12,11). « Depuis le temps où aura été ôté le Sacrifice perpétuel ».
C'est la répétition de ce qui se lisait précédemment (Dan. 8,13 et 11,31) à propos de la persécution d'Antiochus avec la notable différence toutefois qu'il n'est plus fait mention maintenant du temple, ni du sanctuaire, ni de tout ce qui aurait pu rappeler un passé depuis longtemps et à tout jamais disparu.
Le Sacrifice perpétuel dont il s'agit ici, est donc le Sacrifice de la Nouvelle Alliance qui a succédé à celui que, selon la loi de Moïse, on offrait soir et matin dans le Temple de Jérusalem et auquel, à mille fois plus juste raison revient le nom de « juge sacrificium », offert qu'il est conformément à la loi de son institution, sans aucune relâche ni de jour ni de nuit, du levant au couchant, sur toutes les places et sous tous les cieux.
C'est, en un mot, le Sacrifice de nos autels qui alors, en ces terribles jours, sera partout proscrit, partout interdit, sauf ce qui pourra se faire et se fera dans l'ombre souterraine des catacombes, partout interrompu.»
(Cardinal Billot, La Parousie)
Or, là encore, comme le 1er sens a été réalisé par la statue de l'idole "bouddha" placée dans l'abbatiale Saint Pierre d'Assise avec l'aval de ses desservants habituels, ce 2e sens a été aussi accompli littéralement sous nos yeux quant au faux culte qui a été pratiqué par les bouddhistes se prosternant devant leur idole, installée sur le tabernacle de l'autel majeur de cette église Saint Pierre d'Assise prêtée par JP 2, et l'encensant, à l'intérieur du lieu saint.
En outre, il est aussi d'ores-et-déjà réalisé pour une large part d'une autre manière non moins significative avec
l'interdiction illégitime mais extérieurement légale de la vraie Messe et des vrais Sacrements remplacés par de nouveaux rites, en ayant notamment banni la plupart des Autels du Sacrifice pour les remplacer par de simples tables pour la synaxe ou simple repas commémoratif de la Cène.
La persécution contre le Saint Sacrifice et les vrais Sacrements devant s'intensifier et avoir son paroxysme durant le règne mondial éphémère de l'Antéchrist personnel, déjà commencé par celui du corps social antichristique en place et lui préparant tout le terrain.
Il nous reste encore à indiquer 4 autres sens, eux aussi, déjà réalisés sous nos yeux, avant de signaler celui en préparation mais non encore accompli.