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Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 11:47
par gabrielle
En complément de Louis, extrait de la Tertia pars, question XIV, article 4.... :
Saint Thomas a écrit :
ce qui fait dire à saint Augustin, : « Par l'admirable disposition de la grâce qui était en lui, le Christ ne ressentait ces mouvements dans sa nature humaine que lorsqu'il le voulait, tout comme il s'est fait homme quand il l'a voulu.»

Enfin, sous le rapport de l'effet ; car en nous ces mouvements ne s'arrêtent pas toujours à l'appétit sensitif, ils entraînent aussi quelquefois la raison ; et cela ne pouvait être dans le Christ, en qui les mouvements inhérents à la nature humaine étaient tellement maintenus par sa divine sagesse dans le domaine de l'appétit sensitif, que la raison n'en était nullement entravée dans les œuvres qu'il fallait accomplir ; et de là ce que dit saint Jérôme, dans son commentaire de saint Matthieu, XXVI, 37 : « Pour montrer qu'il avait réellement pris la nature humaine, le Seigneur a voulu éprouver une tristesse réelle ; mais pour que cette passion ne parût pas dominer dans son cœur, l'Evangéliste nous dit : « Il commença à s'attrister et à tomber dans l'ennui », ce qui exprime une sorte de propassion.

En effet, il y a passion parfaite, peut-on dire, quand l'âme ou la raison en est dominée ; et on peut dire qu'il y a propassion quand l'appétit sensitif en est seul affecté, et qu'elle ne passe pas au-delà (I).


(1) La signification qu'on doit attacher à ce mot propassion étant ainsi fixée par notre maître lui-même, nous avons cru pouvoir l'employer sans difficulté.

SOMME THÉOLOGIQUE DE S. THOMAS d'AQUIN TRADUITE EN FRANÇAIS ET ANNOTEE PAR F. LACHAT TROISIÈME ÉDITION TOME ONZIÈME LOUIS VIVES

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 11:48
par gabrielle
Voici ce que j’ai compris à propos de la pro-passion.

La peur et la crainte de Jésus provenaient de la vue de ses souffrances et de sa mort prochaine, des péchés du monde et l'inutilité de son sacrifice pour plusieurs.

Cela provoqua en Lui une véritable tristesse et crainte ; une pro-passion, c’est-à-dire que ces sentiments bien réels étaient toujours sous le contrôle de sa raison. C'était ma réflexion du jour.....

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 11:50
par Anne-Marie
Je ne pense pas que la peur et la crainte de Jésus provenaient de ses souffrances et de sa mort prochaine, puisqu'Il dit qu'Il a désiré cette heure.

Je pense plutôt qu'il a eu peur quand Il s'est vu couvert des péchés du monde, Lui la sainteté même couvert de la lèpre du péché.

Ici Jésus représentait l'humanité. Il s'est senti comme rejeté de son père, et Il a vu à l'avance comment Dieu était pour le frapper tout en sachant que son sacrifice allait être inutile pour un grand nombre.

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 11:51
par gabrielle
Je ne pense pas qu'il y ait une opposition entre le fait que Notre-Seigneur a désiré vivement cette heure, et le fait qu'il a pu éprouver de la crainte face à la mort et aux supplices de sa Passion qui se dressaient devant Lui.

Cette crainte, n'allait-elle pas devenir notre force à l'heure de notre agonie ?

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 11:55
par robert
Voici, en complément de Gabrielle et de Louis :

note explicative : quant à la IIIa, qu. 15, article 4, où la question suivante est posée : « l’âme du Christ était-elle passible ? » une note explicative donne :

Le pape Saint Damase, en 381, a porté l’anathème contre ceux qui disent que Dieu Lui-même a souffert et non pas la chair avec l’âme.

- Dans cet article (4), le mot passible est pris en son sens général d’action subie, et spécialement d’action violente et perturbatrice qui fait que l’âme est en état de passion.

IIIa, qu. 15 art. 4, resp.: (…) ainsi Saint Jérôme : « Notre-Seigneur, pour montrer qu’Il était devenu homme véritable, a éprouvé véritablement de la tristesse ; mais parce que cette passion ne dominait pas Son âme, il est dit seulement dans l’Évangile qu’il commença de s’attrister, comme s’il s’agissait d’une propassion (propassionem).»

D’après ce texte, la passion parfaite serait donc celle qui domine l’âme, c’est-à-dire la raison ; la propassion, c’est la passion qui, commencée dans l’appétit sensible, ne s’étend pas au-delà.

IIIa, qu. 15 art. 6, ad secundum : (…) on comprend qu’ « aucun malheur ne contristera le juste », car aucun accident n’est capable de troubler sa raison. Et c’est de cette manière que la tristesse pouvait se trouver dans le Christ, à titre de propassion, non à titre de passsion.»

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 11:58
par Abbé Zins
Posté le 1er nov 2008

Ce jour de la Toussaint m’invite à vous poser une autre question prévue dans la remontée vers les réalités plus élevées évoquée plus haut.


Les Bienheureux Saints, au Ciel, ont-ils et auront-ils besoin de manger et dormir ?

Peuvent-ils et pourront-ils ressentir quelque lésion ou douleur ? Pourquoi ?


Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 12:00
par Anne-Marie
Non.

Pourquoi ? Parce qu’ils possèdent la vision béatifique.

Et leur corps possèdent les qualités Glorieuses.

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 12:00
par gabrielle
1̊ Non ; 2̊ Non

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 12:04
par Louis Mc Duff
1. Non, car ils sont et ils seront à l’état de ressuscités, leur corps et leur âme sont et seront réunis. Et les Saints, dans cet état, n'ont pas besoin de manger et dormir. (Est-ce que cela provient de l'impassibilité ?)

2. Non plus, car une des qualités des corps glorieux est l’impassibilité. Alors ils sont et seront dans cet état.

Re: Le Christ-Jésus a-t-Il eu besoin de prier ?

Publié : mer. 16 sept. 2015 12:05
par Arthur
1. Non, bien sûr. 2. Non.

Pourquoi ? Comme l'ont écrit les autres répondants, à cause de la vision béatifique et lors de la résurrection générale, à cause de l'état glorieux dont ils seront revêtus.