suite du commentaire de St Thomas d'Aquin :
St Thomas d'Aquin a écrit : II° Lorsqu’il ajoute (verset 5) : car c’est comme si elle était rasée, etc. saint Paul justifie sa recommandation.[...] L’énoncé de sa preuve s’appuie sur trois raisons : la première est tirée d’une comparaison avec la nature humaine ; la seconde, d’une autre avec Dieu (verset 7) : L’homme ne doit pas, etc. ; la troisième enfin, d’une comparaison avec les anges (verset 10) : à cause des anges.
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I. Sur la première raison, [...]Ainsi la nature a donné à l’homme les cheveux pour se couvrir la tête ; mais comme cette protection est insuffisante, il se prépare par l’art une autre manière de se couvrir. La même raison existe donc et pour le voile naturel des cheveux, et pour ce qui le complète artificiellement. Mais il est naturel à la femme d’entretenir sa chevelure : elle a pour cela une disposition naturelle et de plus une sorte d’inclination qui la porte à le faire. En effet, on la voit fréquemment s’en occuper beaucoup plus que ne font les hommes. Il semble donc bien plus convenable à sa condition que la femme se serve d’un voile artificiel pour la tête que cela ne serait convenable aux hommes.
[...]
II. A ces paroles (verset 7) : Pour l’homme, etc., il expose la seconde preuve, tirée d’une comparaison avec Dieu. D’abord il fait une induction ; ensuite il prouve ce qu’il avait supposé (verset 8) : Car l’homme, etc. Pour son induction, il prend une raison 1° du côté de l’homme ; 2° du côté de la femme (verset 7) : Au lieu que la femme, etc.
1° Il dit donc d’abord : il a été dit qu’il est honteux pour la femme d’avoir la tête rasée, comme il l’est aussi de ne pas avoir la tête voilée ; mais pour l'homme, ce n’est pas honteux, et en voici la raison (verset 7) : Pour l’homme, il ne doit pas se couvrir la tête, parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu [...]
2° Lorsqu’il ajoute (verset 7) : au lieu que la femme..., saint Paul continue son induction par une raison prise du côté de la femme : est la gloire de l’homme, etc. C’est que son éclat dérive de l’homme, suivant cette parole de la Genèse (II, 23) : « Celle-ci s’appellera d’un nom pris du nom de l’homme, parce qu’elle a été tirée de l’homme.»[...]
Il reste encore à expliquer pourquoi l’homme ne doit pas se voiler la tête, tandis que la femme doit se voiler.
On peut l’expliquer de deux manières : d’abord en disant que le voile posé sur la tête désigne la puissance d’un autre sur cette tête, dans l’ordre de la nature.
Voilà pourquoi l’homme, dépendant de Dieu, ne doit pas recevoir de voile sur la tête, pour montrer qu’il est soumis immédiatement à Dieu.
La femme, au contraire, doit prendre le voile, pour montrer qu’indépendamment de Dieu elle est soumise naturellement à un autre.
Ainsi tombe l’objection d’esclave et de sujet, parce que, dans ces cas, la sujétion n’est pas naturelle.[...] »