Re: Je lui pardonne...
Publié : sam. 13 févr. 2016 14:16
Extrait de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
C'est une profonde erreur de considérer la virginité comme un effet de l'ignorance ou de la naïveté d'âmes faibles sans passion, sans ardeur, sans expérience, et de ne leur accorder qu'une souriante compassion. Celui qui a déposé les armes sans combat, comment pourrait-il soupeser la force requise pour dompter, de longues années, voire toute la vie durant, et sans jamais faiblir, les passions et les troubles des sens et du cœur qui, depuis le péché originel, excitent la nature humaine dès l'âge de l'adolescence.
De même, quelle force ne faut-il pas pour résister, sans jamais céder, aux mille curiosités de la vue, aux caprices innombrables de l'ouïe, du goût et du toucher, dont l'enivrement effleure nos lèvres et nous incite à respirer l'odeur capiteuse qui émane de ces fleurs du mal? Il faut être fort pour se mouvoir parmi les turpitudes du monde avec une fermeté d'âme capable de vaincre toutes les tentations, toutes les menaces et de braver tous les regards séducteurs et les sourires moqueurs.
Non certes, ni Agnès dans les remous de la société païenne, ni Louis de Gonzague dans les cours élégantes et licencieuses de la Renaissance, ni Maria Goretti dans le voisinage et sous la passion de personnes dépravées, n'étaient ignorants ou insensibles, mais remplis de la vertu de force : de cette force surnaturelle que tous les chrétiens ont reçue en germe au baptême et qui, par une éducation soignée et continue, grâce à la collaboration intime entre parents et enfants, porte de si nombreux fruits de vertu et tant de bienfaits.
Maria Goretti est un exemple de ce genre. Dans l'humble entourage de personnes au milieu desquelles elle a vécu, son éducation a été empreinte de simplicité; elle n'en fut pas moins soignée pour autant, et sa docilité fut parfaite. Combien significatif est le témoignage de sa propre mère, affirmant que son enfant ne lui a jamais causé le moindre mécontentement volontaire ! Qui pourrait lire sans émotion la déposition de son propre agresseur, qui déclara n'avoir jamais observé chez elle le moindre manquement à la loi de Dieu.