Quo vadis, liturgia?

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gabrielle
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Quo vadis, liturgia?

Message par gabrielle »

Bugnini

Annibale Bugnini, sous-secrétaire de la Congrégation des Rites et secrétaire du « Consilium » de liturgie, avait expliqué sans ambages ce qu'on était en train de faire.

« Il s'agit, disait-il, d'une restauration fondamentale, je dirais presque d'une refonte et, pour certains points, d'une véritable nouvelle création ».


La messe normative , voilà la nouvelle création de Bugnini

Un nouveau formulaire de messe a été expérimentée à la chapelle Sixtine, le 24 octobre,(1967 ?) et soumise à l’approbation des évêques présents : cette expérience fut repoussé par 74 voix pour, et un total de 105 voix contre. Hors c’est cette messe qui a été promulgué 2 ans plus tard.


Dwyer, archevêque de Birmingham, fut plus précis, lui qui fit cette déclaration (lors du synode épiscopal tenu à Rome en 1966) rapportée par le journal La Croix en son numéro du 25 octobre 1967 :

La liturgie forme le caractère, la mentalité des hommes qui sont affrontés aux problèmes de la pilule, de la bombe et des pauvres. La réforme liturgique est dans un sens très profond la clé de l'Aggiornamento. Ne vous y trompez pas, c'est là que commence la Révolution...( Référence Si vis pacem)

Note: Les termes d'archevêque ou autres, sont laissés pour la compréhension du texte. Le terme qui convient est :Intrus


à suivre
Si vis pacem
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Re: Quo vadis, liturgia?

Message par Si vis pacem »

gabrielle a écrit :
Dwyer, archevêque de Birmingham, fut plus précis, lui qui fit cette déclaration (lors du synode épiscopal tenu à Rome en 1966) rapportée par le journal La Croix en son numéro du 25 octobre 1967 :

La liturgie forme le caractère, la mentalité des hommes qui sont affrontés aux problèmes de la pilule, de la bombe et des pauvres. La réforme liturgique est dans un sens très profond la clé de l'Aggiornamento. Ne vous y trompez pas, c'est là que commence la Révolution...
( Référence Si vis pacem)

Note: Les termes d'archevêque ou autres, sont laissés pour la compréhension du texte. Le terme qui convient est :Intrus


à suivre
    • Voici la conférence de Mgr Dwyer en son entier ; la duplicité s'y montre au grand jour :

      La Croix du 25 octobre 1967 a écrit :
                  • CONFERENCE DE PRESSE DE Mgr DWYER,
                    archevêque de Birmingham,
                    membre du « Consilium » de liturgie
                    (23 octobre)
              La réforme liturgique est la clé
              de l'aggiornamento
        1. La première chose à réaliser au sujet de la question de la liturgie est qu’elle est importante. On serait tenté de dire « pourquoi perdre du temps à discuter de cérémonies dans le monde de la bombe, de la pilule et des pauvres ? Vous n’avez donc rien à dire au sujet des problèmes réels du monde pour vous réfugier dans des débats sur la liturgie ? C’est une fuite ».

        Mais en fait c’est la liturgie qui forme le caractère, la mentalité des hommes qui sont affrontés aux problèmes de la pilule, de la bombe et des pauvres — pour ne pas parler de naissance, de mariage, de mort, du salut de leurs âmes et du culte de Dieu...

        Des millions de catholiques vont à la messe chaque dimanche. C’est là qu’ils sont instruits — qu’ils apprennent le contenu de leur religion. C’est la qu’ils adorent Dieu — qu’ils sont affrontés à cette question : « Pourquoi suis-je au monde? Quel est le but de ma vie ? » C’est là qu’ils rencontrent le Christ dans l’Eucharistie et qu’ils revivent avec lui son offrande pour toute l’humanité.

        La réforme liturgique est dans un sens très profond la clé de l'aggiornamento. Ne vous y trompez pas : c’est là que commence la révolution. L'ancienne liturgie spécialement la messe, était surtout une affaire personnelle. C’était avant tout une confrontation entre Dieu et soi-même. Les catholiques y prenaient conscience de leurs devoirs envers Dieu. Ils apprenaient à prier et à bien prier. Mais — comme elle était célébrée en latin — elle favorisait une assemblée d’individus. L’accent était mis sur le salut personnel. Le sens de la communauté était dans une certaine mesure obscurci. Cela est un tableau à grands traits qui n’est pas entièrement juste. Comme toute généralisation elle a besoin de beaucoup de nuances. Mais pour situer l’accent, le style et le ton général de la liturgie, je pense que cette description n’est pas déloyale.

        Le but de la nouvelle liturgie est de rétablir l’équilibre entre la spiritualité individuelle et communautaire. Chaque dimanche à la messe c’est l’ensemble de la communauté qui doit prendre une part active à l’action. Chacun y sera instruit de ses devoirs envers Dieu et son prochain. La messe, par son caractère rituel, religieux et solennel, l’entraînera à comprendre que tous les hommes sont frères et que personne n’est une île. Il doit tendre à vivre dans la liturgie de la messe le genre de vie qu’il doit vivre chaque jour dans le monde. Consciemment — et ce qui est peut-être plus important, inconsciemment — il doit apprendre qu’il est sur la terre pour servir Dieu et son prochain et pas uniquement pour gagner de l’argent et pour réussir dans la vie.

        Qui le lui permettra ? La puissance de Dieu que nous appelons la grâce. Le but de la réforme liturgique est de fournir des moyens appropriés au travail de la grâce.

    Si vis pacem
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    Re: Quo vadis, liturgia?

    Message par Si vis pacem »

      • La Croix du 25 octobre 1967 a écrit :
                Le travail du « Consilium »
          2. Voilà l’idée maîtresse, voilà le contenu de la Constitution liturgique de Vatican II. Pour en venir aux détails pratiques, le Conseil liturgique a été créé pendant que le Concile se poursuivait encore. Depuis lors il n’a pas cessé de travailler. Il comprend 48 membres (11 cardinaux, 36 évêques du monde entier, 1 abbé. 11 compte 200 experts répartis en 42 sous-comités).

          Il a commencé la réforme partielle de la messe, des sacrements, du bréviaire et des funérailles. Mais son travail principal consiste à refondre et réformer l’ensemble de la liturgie en sorte qu’elle- même puisse refondre et réformer la spiritualité et le comportement religieux des catholiques.

          Ce travail exige un grand soin; La messe et la liturgie d’hier entraînaient nos fidèles et les entraînaient bien. On ne doit pas détruire ces valeurs d’hier mais les élargir et les enrichir en leur donnant une nouvelle dimension. Quand on touche à la messe, on touche à la religion du catholique dans son point le plus sensible. La messe que nous connaissons était une chose fixe, le seul élément stable dans un monde en changement. Elle était liée aux moments les plus importants de la vie de l'homme : l’enfance, le mariage et la mort. Elle avait, et elle a, l’influence la plus grande sur la vie du catholique et spécialement du prêtre.

          Je suis convaincu qu’une grande partie de l’inquiétude religieuse et du malaise que nous constatons aujourd’hui est due aux changements qui ont été apportés à la liturgie de la messe. Évidemment, nous devons nous attendre à des changements quand le vent du Saint-Esprit souffle. Aussi j’espère que vous comprendrez combien il est important de prendre maintenant des décisions au sujet des futures modifications proposées afin que la stabilité liturgique qui est un élément si important soit bientôt retrouvée.

      Si vis pacem
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      Re: Quo vadis, liturgia?

      Message par Si vis pacem »

        • La Croix du 25 octobre 1967 a écrit :
                  Les principaux changements proposés
            3. On a demandé aux membres du Synode de consulter leurs collègues et de donner au Pape leurs points de vue sur les changements passés, présents et futurs.

            Voici les principaux changements proposés :

            A. — Pour la messe : La messe normative s’entend avec la présence du peuple : au moins un assistant pour le célébrant, un lecteur (normalement un laïc), un chœur ou un chantre, la participation du peuple au chant. Évidemment, il y aura différentes sortes de messes, mais celles-ci ne seront que des variantes de la messe normative. Notez l’insistance sur le caractère communautaire de cette messe. (Bien entendu le prêtre pourra toujours célébrer une messe privée puisque l’Église entière y est présente au moins en esprit.)

            Les principaux changements sont : la première partie de la messe ; celle directement tournée à, ¡’enseignement et appelée la liturgie de la parole' sera refondue. Il y aura un choix plus large de lectures scripturaires qui s’étendra sur une période de trois ans. On se propose d’ajouter une lecture de l’Ancien Testament à celles de l’Épître et de l’Évangile à la messe du dimanche. Ces trois lectures seront choisies autour d’un thème que les psalmodies intercalaires souligneront. L’intention recherchée est d’imprégner l’esprit et le cœur des fidèles de la parole de Dieu.

            L’offertoire sera simplifié pour mieux dégager sa signification.

            La prière universelle — "que nous appelons en anglais « the Bidding Prayers » sera obligatoire à chaque messe afin de nous rappeler de prier Dieu pour les besoins de toute l’Église, de l’humanité entière et pour les intentions particulières du lieu et du temps.

            Le canon est autorisé en langue vivante. Trois autres canons (prière eucharistique) ont été préparés. L’un d’eux est très court _— il pourra être employé pour les messes ordinaires (réunions familiales, réunions paroissiales, groupe d'étudiants, etc.). Chose plus importante, ces nouveaux canons ont été établis pour conduire la communauté à travers les principaux événements de l’histoire du salut, de la création à la Pentecôte.

            Telles sont les propositions sur lesquelles le Synode doit donner son avis. Elles introduisent des changements beaucoup plus considérables qu’il n’apparaît à première vue. Tous les textes seront dits à voix haute. Bon gré mal gré, nous serons tous ensemble engagés de façon active. Mais le Conseil doit en même temps assurer la continuité du rite romain de la messe que nous connaissons : nous ne pouvons détruire délibérément les dimensions historiques, traditionnelles et universelles du rite romain.

            D’autre part, on devra établir des moments de silence et de recueillement, chose dont on a peut- être le plus besoin aujourd’hui.

            B. — Pour le bréviaire : devenu principalement le livre de prière des prêtres, il fut un temps où il était récité communément, au moins en partie, par bien des laïcs. Saint Thomas More le disait régulièrement. Deux parties principales sont proposées comme office du matin et du soir (Laudes et Vêpres) prévues pour pouvoir être facilement dites par tous comme prière publique. Les matines prennent le nom de Hora Lectionis, Office de lectures et comprendront trois psaumes accompagnés d’un meilleur choix de lectures tirées de l’Écriture et des Pères de l’Église. Une autre série de lectures patristiques sera prévue pour être utilisée au choix. Cet office pourra être dit à n’importe quel moment de la journée. Complies et une Petite Heure demeureront d’obligation.

            Certains préféreraient une réforme plus radicale. (Certaines des suggestions présentées ressemblent à une nouvelle édition des Maximes Éternelles du Jardin de l’Ame). Je voudrais dire que les réformes proposées assurent une meilleure suite à l’ancien bréviaire. Elles conservent la dignité des traditions anciennes et elles auront une véritable influence formatrice sur la spiritualité du prêtre et de tous ceux qui utiliseront le bréviaire. Celui-ci pourra devenir très populaire auprès des laïcs qui désirent un livre de prière sobre et solide.

            En fin de compte on entend laisser une grande liberté au célébrant de la messe et au ministre des sacrements pour le choix des prières et l’omission de certaines parties des rites. Le but est d’obtenir une grande souplesse à l’intérieur d’un cadre fixe, en sorte que la liturgie demeurera toujours vivante, adaptée et exempte de tout danger de paralysie…

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        gabrielle
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        Re: Quo vadis, liturgia?

        Message par gabrielle »

        Merci Si vis pacem

        Donner un style aux célébrations liturgiques
        Celui qui est quelque peu familiarisé avec le Missel verra tout de suite que, substantiellement, rien n'est changé. Le ton est changé, mais la mélodie reste celle d'hier, celle de toujours. Même dans les retouches, tout a été examiné délicatement et attentivement, avec le cœur plus qu'avec l'esprit, pour harmoniser le rite avec les règles, sages et précises, tracées par les documents conciliaires.

        Harmonie entre l'hérésie et le sacrilège...

        Evidemment, le nouvel Ordo Missae reste dans les limites assignées: il décrit un rite, il ne s'intéresse pas à ses formes, même si celles-ci, aujourd'hui plus que jamais, posent des quantités de problèmes dont ne peut se désintéresser celui qui doit peser les conséquences des dispositions positives. [/color]

        parce que tu dis : je vois, ton péché demeure.
        Avant tout, on doit penser à ce que l'Ordo Missae représente pour nos réunions liturgiques. Certes, la manière d'accomplir un rite n'est pas l'essentiel, mais ce n'est pas non plus un élément secondaire. Ce n'est, pas le trésor, certes, mais c'est l'écrin précieux qui le contient. Autrefois, on a eu un excessif attachement pour la partie extérieure de la liturgie.


        Avec lui, la seule chose essentielle est la désacralisation... le rite de la Sainte Messe en toute ses parties sont des éléments vitaux, ils conduisent au moment mystérieux de la Consécration... dépouiller la Sainte Messe de son rite ancestrale équivaut au dépouillement du Christ sur le Calvaire. C'est une atteinte sacrilège et odieuse à la Sainteté même de Dieu.

        Non, mais faut être effronté... autrefois on avait un attachement excessif pour le respect et le décorum dû à Notre-Seigneur, et lui "Mgr" Bugnini je suis pas certaine qu'il aurait apprécié que je lui tape dans le dos en lui disant: tiens, salut mon pote!


        Aujourd'hui, peut-être pèche-t-on par défaut. D'avoir retrouvé la perle ne nous fait-il pas souvent oublier de lui donner un(?) qui soit digne d'elle? Cette application de l'Eglise à ciseler le rite de la messe avec une exactitude si scrupuleuse n'est-elle pas une invitation pour chaque prêtre à donner un « style », à « célébrer » et non seulement à « dire » la messe?

        Moi, c'est le RETROUVER que je digère pas, quoi, l'Église l'avait-elle perdue? Elle qui en avait son Coeur... non, ce que Bugnini a retrouver ou plutôt inventer c'est l'arsenic spirituel qui allait provoquer le génocide de la Chrétienté.

        Du style, bon chic bon genre, à celui qui aura l'idée la plus "géniale" dans sa célébration... le prêtre n'agira "in personna Christi" mais comme créateur artistique de fantaisie impie.

        (...) "Et que, dans la célébration de la messe, ils n'aient l'audace d'ajouter ou de réciter d'autres cérémonies ou prières que celles contenues dans ce Missel." ( Bulle "Quo primum tempore" in "Saint Pie V, un pape pour notre temps", Pierre Tilloy, éd Forts dans la Foi, 1974)
        A. BUGNINI.
        Traduction de la DC d'après le texte italien. Nous rappelons les nouvelles prescriptions concernant l'Ordo Missae contenues dans l'instruction du Consilium et qui sont applicables à partir du 7 mars 1965. (DC 1964, n° 1435, col. 1367.)
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        gabrielle
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        Re: Quo vadis, liturgia?

        Message par gabrielle »

        Bugnini: « Il ne faut pas que la prière soit un objet de scandale pour nos frères séparés; c’est pourquoi nous allons enlever de la messe tout ce qui peut paraître être l’ombre d’un achoppement pour nos frères séparés ».

        Osservatore Romano 19/03/1962 cité par Abbé Bonneterre dans son livre " Le mouvement liturgique., page 127 ( note 12)
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        gabrielle
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        Re: Quo vadis, liturgia?

        Message par gabrielle »

        Le P. BUGNINI écrit dans les Notitiae du Consilium ad exsequendam Constitutionem de sacra liturgia (15 février 1965), sous le titre Quo vadis, liturgia?:

        Bien souvent, en matière de liturgie, on entend dire des choses étonnantes; dans les revues et les journaux, on lit des choses étonnantes; sur les photographies, on voit des choses étonnantes; dans les conférences, les déclarations, les discussions, on dit des choses étonnantes.

        Bien souvent, je dois l'avouer, mes cheveux se dressent sur la tête (cf. Job, 4, 15).

        Où vas-tu, liturgie? On plutôt: Où conduisez-vous la liturgie, spécialistes de la liturgie ou de la pastorale?

        Peut-être, sans tomber dans le conformisme, faut-il résister à la tentation des « expériences ». Cette tentation vient certainement du « Malin »; elle n'est pas une inspiration d'en haut.

        La voie sûre, lumineuse, large et spacieuse du renouveau est indiquée par l'Eglise, par le Pasteur suprême; toute autre voie est fausse.

        Les publications doivent soutenir les efforts de renouveau sans tomber dans la tentation de vouloir faire ou dire du nouveau pour intéresser leurs lecteurs, car elles risquent de les décevoir, sans pour cela les édifier.

        Que tous en ce moment, et particulièrement les membres du Consilium, prennent conscience de leurs responsabilités.

        Il est pas certain, mais peut-être que les expériences qu'il encourageait lui-même une invitation pour chaque prêtre à donner un « style », à « célébrer » et non seulement à « dire » la messe? ça vient peut-être du diable!

        Il me semble que sa voie spacieuse et large est juste le contraire de ce que dit le Christ dans l'Évangile.

        Notre-Seigneur enseigne que la voie de la perdition est spacieuse et large, étroite celle qui mène au Ciel.

        Y a pas à dire, y voyait plus rien !!!!
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        gabrielle
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        Re: Quo vadis, liturgia?

        Message par gabrielle »

        Modifications aux oraisons solennelles du Vendredi saint.
        Dans l'Osservatore Romano du 19 mars 1965, le R. P. Bugnini, secrétaire du Conseil pour l'application de la Constitution sur la liturgie et sous-secrétaire de la congrégation des Rites pour la liturgie, présente ainsi les modifications qui ont été apportées à certaines des oraisons solennelles du Vendredi saint.(1)

        Dans le climat œcuménique du deuxième Concile du Vatican, on fait remarquer de divers côtés que certaines expressions des Orationes sollemnes du Vendredi saint sonnent assez mal aux oreilles d'aujourd'hui. C'est pourquoi on a demandé avec insistance s'il n'était pas possible au moins d'atténuer certaines phrases.

        Il est toujours dur de devoir toucher à des textes vénérables qui pendant des siècles ont alimenté la piété chrétienne avec tant d'efficacité, et ont encore aujourd'hui le parfum spirituel des temps héroïques de l'Église primitive. Et surtout, il n'est pas facile de retoucher des chefs-d'œuvre littéraires dont la forme et l'expression peuvent difficilement être surpassées. On a malgré tout considéré qu'il était nécessaire d'affronter ce travail, afin que la prière de l'Eglise ne soit un motif de malaise spirituel pour personne.

        Malgré tout, de ce chef-d'œuvre nous allons faire un désastre. Que voulez-vous notre nouvelle déité l'exige…

        Y manquait pas d'air cet imposteur, l'Église était un motif de malaise...


        Les retouches se sont limitées à ce qui était indispensable. Dans la première oraison, « pour la Sainte Eglise », on a supprimé la phrase subiciens ei principatus et potestates qui, sans exclure l'inspiration de saint Paul (Col. 2, 15) sur les « puissances angéliques », pourrait prêter à équivoque et faire penser à un rôle temporel de l'Eglise qui, s'il a été vrai en d'autres temps, est anachronique aujourd'hui.
        Anachronique! Bugnini se faufile comme un serpent, qui a –t-il d'anachronique a parler des démons, c'est à croire, et ce serait bien croire, qu'ils ont cessé d'exister avec V2, car ce conciliabule véhicule en lui toutes les formes de négations.

        Il est gênant pour ces hérésiarques de prononcer le nom des puissances infernales, eux qui avaient dans leur plan d'en arriver à la négation de l'enfer, tel que définie par la Foi Catholique.


        C'est cette phrase, que le fabricant d'équivoque, jugea équivoque, belle affaire!


        (…) la garder par toute la terre, lui soumettant les principautés et les puissances (…)


        En plus, Bugnini ment effrontément. L'Église a un rôle temporel, celui de maintenir avec persévérance le témoignage en Jésus-Christ dans la fermeté de la Foi. De plus les nations chrétiennes devaient se soumettre au Pontife, sans cela c'est l'anarchie.

        (1) Traduction de la DC d'après le texte italien.
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        gabrielle
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        Re: Quo vadis, liturgia?

        Message par gabrielle »

        La septième oraison porte désormais le titre: Pour l'unité des chrétiens (et non « de l'Eglise », car celle-ci a toujours été une). On n'y parle plus d' « hérétiques » et de « schismatiques », mais de « tous les fidèles qui croient dans le Christ ».

        En voici le texte intégral: « Prions pour tous les frères qui croient dans le Christ: Seigneur notre Dieu, fais que, en suivant la vérité, ils soient réunis et fidèles dans ton unique Eglise. O Dieu tout-puissant et éternel, qui réunis et disperses, garde les brebis de ton troupeau, afin que soient unis par le lien de la charité et de l'intégrité dans la foi ceux qui sont consacrés par un seul baptême.
        »


        Là, il faut dire que le comprend, c'est assez gênant de prier pour soi-même dans les grands Oraisons du Vendredi-Saint!

        Pas fou notre Bugnini, pour mettre en place la nouvelle secte à visage mondialiste… fallait surtout pas que les hérétiques et les schismatiques se convertissent à la sainte Église Catholique! Pauvre lui, il aurait perdu des supporteurs!

        Ça veut dire quoi en terme clair sa phrase : O Dieu… qui réunis et disperses,

        Depuis quand le Seigneur est-il la cause du schisme?


        Subtil…
        garde les brebis de ton troupeau, afin que soient unis par le lien de la charité et de l'intégrité dans la foi ceux qui sont consacrés par un seul baptême
        .

        Ils ne sont plus réunis dans le giron de la Sainte Église, mais unis dans le baptême….

        Mon Dieu, que d'hypocrisie dans et de scandale dans une seule phrase

        Prière de la Sainte Église Catholique


        Prions aussi pour les hérétiques et les schismatiques, afin que Dieu notre Sauveur les arrache à toutes leurs erreurs et daigne les ramener à notre Sainte Mère l'Église catholique et apostolique.

        Dieu éternel et tout-puissant, qui sauvez tous les hommes et voulez que nul ne se perdre, tournez-vous vers les âmes trompées par les ruses du démon, afin que, déposant la perversité de l'hérésie, les cœurs égarés se repentent et fassent retour à l'unité de votre vérité Par NSJC
        Ceux qui n'y voient pas de différence, sont des aveugles volontaires!
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        gabrielle
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        Re: Quo vadis, liturgia?

        Message par gabrielle »

        La huitième oraison est désormais intitulée Pour les Juifs (titre ancien: « Pour la conversion des Juifs »). En voici le texte, qui est entièrement refait:
        « Prions pour les Juifs. Seigneur notre Dieu, daigne faire resplendir ton visage sur eux, afin qu'eux aussi reconnaissent le Rédempteur de tous, Jésus-Christ Notre-Seigneur.

        O Dieu tout-puissant et éternel qui a fait tes promesses à Abraham et à sa descendance, écoute avec bonté la prière de ton Eglise, afin que celui qui fut autrefois ton peuple élu puisse parvenir à la plénitude de la rédemption. »

        Sans commentaire, le texte parle de lui-même.

        Relisons comment l'Église priait pour le peuple déicide:

        Voici l'Oraison pour les Juifs du Vendredi Saint :


        Orémus et pro pérfidis Judæis : ut Deus et Dóminus noster áuferat velamen de córdibus eórum ; ut et ipsi agnóscant Jesum Christum Dóminum nostrum.

        Prions aussi pour les perfides Juifs afin que Dieu notre Seigneur, soulève le voile de leurs cœurs et qu'eux aussi reconnaissent Jésus-Christ Notre-Seigneur.


        Rubrique : On ne répond pas Amen mais le Célébrant dit de suite :


        Omnípotens sempitérne Deus, qui étiam Judáicam perfídiam a tua misericórdia non repéllis : exáudí preces nostras, quas pro iilíus pópuli obcæcatióne deférimus ; ut, ágnita veritátis tuæ luce, quæ Christus est, a suis ténebris eruántur. Per eúmdem Dóminum. R. Amen.


        Dieu tout-puissant et éternel, qui ne refusez pas votre miséricorde même aux Juifs perfides, daignez exaucer les prières que nous vous adressons pour ce peuple aveugle ; afin que, reconnaissant la lumière de votre vérité qui est le Christ, ils soient délivrés de leurs ténèbres. Par le même Jésus-Christ Notre-Seigneur. R. Ainsi soit-il.

        Tiré de : MISSEL QUOTIDIEN ET VESPÉRAL par Dom Gaspar Lefebvre , Grande Edition, Desclé de Brouwer et Cie. Bruges (Belgique) , 1934, page 1017.
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