A TYBURN, LE 1er DÉCEMBRE 1581.
Edmond Campion naquit à Londres en 1540. Il étudia à Oxford, où il prit ses degrés et fit concevoir les plus hautes espérances; il fut reçu en qualité de diacre dans l'Eglise anglicane. Quelque temps après il se convertit, fit son abjuration et vint au séminaire anglais de Douai. De là il se rendit à Rome et prononça ses voeux dans la Compagnie de Jésus, en 1573.
Il se montra successivement à Vienne et à Prague, puis rentra à Rome, où il reçut mission de pénétrer en Angleterre pour y travailler au soutien des catholiques persécutés. En 1580, Campion débarqua, et tout aussitôt son ministère frit signalé par un très grand nombre de conversions Le gouvernement de la reine Elisabeth le fit rechercher, et Campion fut livré par un traître nommé Elliot qui avait assisté, avec tous les dehors de la piété, à la messe dite au château de Lyford.
Bibliograpie. — Vita Edmundi Campion (ms. à Stonyhurst), par le P. Persons, S. J. Cette vie s'arrête en novembre 1580. Le même P. Persona a écrit une longue lettre sur la vie et la mort de son compagnon. Cf. Sommervogel, Bibliothèque des écrivains de la Cie de Jésus, au mot Persons et au mot Campion ; — Historia della morte del R. P. Edm. Camp iano, della Comp. di Gesu, ed altri duo che patito in Inghilterra per la fede cattolica romana il primo di Dicembre MDLXXXI, Milano, Giacomo Picarria, 1582 ; — Concertatio Ecclesiae catholicae in Anglia adversus Calvino-Papistas et Puritanos et a paucis annis singulari studio quorumdam hominem doctrina et sanctitate illustrium renovati, Trèves, 1583 ; — Rob. Turner, Vita et martyrium E. Campiani sui quondam praeceptoris, édition des Decem rationes, Ingolstadii, 1584 ; — Paolo Bombino, S. J., Vita et martyrium Edmundi Campiani, martyris angli, e Societate Jesu. Pour les péripéties de cet ouvrage cf. Sommervogel, op. cit., au mot Bombino, et R. Simpson, Edmund Campion, a biography, p. 499 ; — Daniel Bartoli, S. J., Istoria della Compania di Gesu. L'Inghilterra, Roma 1667. — Entre tous ces ouvrages il faut distinguer : Person's Of the Life and Martyrdom of Edmund Campion, imprimé par Foley, S. J. ; — Letters and Notices (Manresa Press), 1867, 1868 ; — Bombino, Vita et martyrium Ed. C., mart. Angl... dont la 1ère édition fut publiée à Anvers, en 1618 ; éditions postérieures à Mantoue et ailleurs ; — R. Simpson's Edmund Campion, a biography, in-8°, Edinburgh, 1867 ; London, 1889, 1896 ; — Al. Possoz, S. J., Le premier jésuite martyrisé en Angleterre, ou vie et mort du bienheureux Edmond Campion, de la Cie de Jésus, in-8°, Lille, s. d. ; — W. van Nieuwenboff, S. J., Une page détachée de l'histoire du règne de la reine Elisabeth, Vie du bx Edm. Campion, in-8°, Lille, 1896 ; — Didiot, la Somme d'un martyr, dans la Revue des sciences ecclésiastiques, 1887. L'importance du personnage est telle, son oeuvre est si solide qu'on doit s'attendre à rencontrer sous son nom toute une littérature qui ne serait pas ici à sa place. Nous renverrons simplement à John Morris, S. J. : Blessed Edmund Campion at Douay, dans the Month,1887, t. LXI, p. 330 ; Blessed Edm und Campion and his Companions Martyrs, 1887, t. LXI, p. 457 ; Blessed Edmund Campion and his « Ten Reasons», 1889, t. LXVI, p. 372 ; A new Witness about Blessed Edmund Campion, 1893, t. LXXVII, p. 457 ; J.-H. Pollen. S. J., Blessed Edmund Campion's Journey to England, 1897, t. XC, p. 243 ; J. Forbes, S J., Une accusation contre Edmond Campion, dans la Revue des Questions historiques, 1892, t. LII, p. 545-563. « Ses ennemis prétendent que sur le chevalet, vaincu par la douleur, il faiblit un instant et donna les noms de quelques-uns des catholiques généreux qui l'avaient hébergé au péril de leur vie; faiblesse passagère que rend croyable l'horreur du supplice et qui fut lavée par ses larmes et par son sang.» Le P. Forbes a soumis cette accusation insidieuse à une discussion que nous regrettons de ne pouvoir reproduire ici en entier ; mais avec lui, « hâtons-nous de le dire, pas une des preuves alléguées ne soutient l'examen. par une n'infirme les raisons directes et péremptoires qui démontrent la constance invincible de Campion Non, l'illustre martyr n'a pas faibli dans l'épreuve ; non, il n'a pas terni sa gloire et trahi la confiance de ses amis. Le préjugé qui voulait qu'il eût cédé à la violence des tourments a été l'effet d une intrigue infernale, et les catholiques qui l'ont partagé et propagé ont donné dans le piège que leur tendaient lord Cecil et Walsingham. »
Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XX° siècle
TRADUITES ET PUBLIÉES
Par le R. P. Dom H. LECLERCQ
Moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough
à suivre