L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Est-il donc surprenant que je vienne
toujours àt vous , et que je vous demande
sans cesse, sans craindre de vous
importuner et d’être jamais rebuté ?
Que dis-je être rebuté et vous importuner !
Et c’est vous-même qui m’appelez,
qui m’invitez , qui m’offrez
vos grâces et vos faveurs ? Venite ad
me omnes.
( Matth. 11.)



Oui , mon Dieu , Dieu de bonté.
Dieu des miséricordes ! je continuerai
à venir à vous et à solliciter vos bienfaits ;
j’y viendrai toujours avec une
nouvelle confiance , assuré de trouver
toujours un accès facile.



J’y viendrai toujours avec une nouvelle
ardeur , plus assuré encore de
trouver toujours votre coeur ouvert.



J’y viendrai toujours avec une nouvelle
consolation ; vous seul avez les
paroles de la vie éternelle , verba vitae
aeternae habes.
Les trésors de vos grâces
sont inépuisables , comme les sentimens
de votre bonté. Me voici donc
dans ce moment même pour vous demander
une nouvelle grâce, c’est celle
de votre saint amour; accordez-le moi,
et je suis riche , et je suis heureux ,
et je n’aurai plus rien à vous demander
qu’une sainte persévérance.



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InHocSignoVinces
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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Consolation et douceur dans les larmes.

Beati qui lugent. Matth. 5.
Bienheureux ceux qui pleurent.



Ce n’est pas un bonheur recherché
et ambitionné dans le monde que celui
de pleurer et de verser des larmes ;
les mondains ne trouvent de bonheur que
dans les amusemens , les plaisirs et la
joie. O mon Dieu , qu’ils sont aveugles ,
qu’ils sont à plaindre ! Rire et
s’amuser sur le bord du tombeau , et
peut-être sur le bord d’une éternité
malheureuse , où ils sont en danger,
de tomber à tous les instans. Est-il un
aveuglement plus triste et plus déplo-
rable ?
Non , non , mon Dieu , je ne
leur envie point leur faux bonheur ;
j’aime mieux venir pleurer auprès de
vous , que de prendre part à la folle
joie de ces mondains ; et d’ailleurs ,
que de raisons n’ai-je pas de pleurer
et de verser des torrens de larmes en
votre présence !



Je pleurerai , ô mon Dieu , sur le
malheur que j’ai eu de vous offenser ,
vous qui m’avez comblé de tant de faveurs ;
je pleurerai sur le danger ou je
suis encore de vous offenser tous les
jours. Je pleurerai sur l’incertitude de
mon sort pour l’éternité. Je pleurerai
sur tant de péchés que j’ai commis, sur
tant de grâces dont j’ai abusé , sur tant
d’occasions où je me suis exposé à me
perdre à jamais. Je pleurerai sans que
jamais la source de mes larmes puisse
tarir , parce qu’il sera toujours vrai
de dire que j’ai eu le malheur de vous
offenser ; vous , ô le Dieu de bonté ,
qui ne m’avez créé que pour vous servir
et pour vous aimer. Je pleurerai et je
trouverai dans l’amertume de mes larmes
même plus de consolation que les
mondains n’en peuvent trouver dans
leurs fausses joies, parce que j’espère
que dans l’abondance de mes larmes, je
pourrai laver mes péchés ; c’est là le seul
bonheur que je désire en ce monde.



C’est sur-tout au pied de votre croix
que j’irai pleurer , ô mon adorable
Sauveur ! Quelle consolation pour moi
d’aller mêler mes larmes avec votre
sang , de vous conjurer de m’en appliquer
le mérité pour le pardon et l’expiation
de mes péchés !



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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Confiance en Dieu.

Dominus virtutum nobiscum susceptor noster Deus
Jacob.
Psal. 45.
Le Dieu des vertus est avec nous , le Dieu de Jacob
est notre soutien.



Nous ne sommes tous que misère,
que faiblesse et qu’infirmité. Hommes
mortels et pécheurs , que pouvons-nous
être et avoir de notre fond , qu’un
grand fond de misères et de péchés ? Si
nous ne regardions que nous-mêmes ,
nous serions dans un découragement
et une défiance continuelle, nous tremblerions
à tous les instans pour notre
salut , sans pouvoir nous rassurer dans
nos craintes.
Mais consolons nous,
ranimons-nous : le Dieu des vertus
est avec nous , et dès que nous mettons
notre confiance en lui , il agit
avec nous , il combat avec nous ,
il triomphe pour nous .
Quand donc nous
éprouverons que ces craintes excessives,
ces défiances funestes viendront
ébranler notre espérance et affaiblir
notre courage , pensons que nous ne
sommes pas seuls à combattre , que
le Dieu puissant est non-seulement
avec nous , mais dans nous ; et que
si notre Dieu est pour nous , nous
sommes plus forts que toutes les puissances
de l’enfer réunies contre nous.

Ainsi dans toutes les occasions critiques
et dangereuses , faisons ce que
faisait le Prophète , élevons nos yeux
et nos coeurs vers le ciel pour implorer
son secours , levavi oculos meos in
montes , undè veniet auxilium rnihi.

(Psal. 120 . ) et soyons assurés que le
Dieu qui a créé le ciel et la terre ,
viendra à notre aide pour nous soutenir,
auxilium meum à Domino qui fecit
coelum et terram .
Voici donc les
règles de conduite que nous devons
suivre.



1.º Prenons garde par nos défiances
envers la bonté de Dieu , d’éloigner
ses grâces et de nous rendre indignes
de son secours.


2.º Ne comptons cependant pas tellement
sur les secours de Dieu , que
nous négligions ce qui dépend de nous
et de notre correspondance.


3.° Si nous avons le bonheur de
nous soutenir et de vaincre, gardons-
nous bien de nous en attribuer la
gloire,
c’est à Dieu seul qu’il faut en
rendre hommage.


4-° Ne nous assurons pas sur la vic-
toire que nous aurons remportée; at-
tendons-nous à de nouveaux assauts ,
à de nouveaux combats. Mais soyons
aussi assurés des secours nouveaux et
des grâces nouvelles , et disons avec
l’Apôtre :
Si Deus pro nobis , quis contrà
nos ?
(Rom. 8.) Si Dieu est pour
nous , que pourra-t-on contre nous ?



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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Sentimens de reconnaissance envers
Dieu.


Quid rétribuam Domino pro omnibus quae retrihuit
mihi ?
Psal, 115.
Que rendrai-je au Seigneur pour tous les biens dont
il m’a comblé ?


Jusqu’à présent , Seigneur, mon
Dieu , je vous ai fait bien des visites
intéressées , toujours pour demander
vos grâces et solliciter vos faveurs ; il
est bien juste que je vous lasse aujourd'hui
une visite uniquement inspirée et
animée par les sentimens de ma reconnaissance
pour tous vos bienfaits.
Mais que pourrai-je vous dire et que
pourrai-je faire pour vous marquer
mon juste retour ? Hélas , mon Dieu !
telle est ma misère et mon indigence ,
qu’il faut que vous me donniez vous-même
ce que je dois vous offrir , sans
quoi je n’aurais rien à vous présenter.


Je ne puis vous marquer ma reconnaissance
pour vos dons , que par vos
dons mêmes. Quoi qu’il en soit , mon
Dieu, je viens vous offrir l’hommage
de toute la reconnaissance dont je suis
capable , en m’écriant ayec le Prophète :
Benedic anima mea Domino. ( Psal.
102 ) Mon ame , bénis le Seigneur ton
Dieu , et que tout ce qui est en moi
célèbre à jamais son saint nom , et
omnia quae intrà me sunt.
Mon ame ,
bénis le Seigneur, et n’oublie jamais
les biens dont il t’a comblée , et noli
oblivisci omnes retributiones ejus.

C’est lui qui n’a cessé de t’être propice,
malgré tes iniquités. Qui propitiatur
omnibus iniquitatibus tuis
: c’est lui
qui guérit toutes les plaies dont t’avait
couvert le péché , qui sanat omnes infirmitates
suas
; c’est lui qui t’a souvent
retiré des dangers et des portes de
la mort; qui redimit de interitu vitam
tuam
: c’est lui qui continue à te couronner
des dons de sa miséricorde et de sa
grâce , qui coronat te in misericordia
et miserationibus.
C’est lui enfin qui ,
sans attendre tes demandes, prévient
tes désirs et va au-devant de tes voeux ,
qui replet in bonis desiderium tuurn.



Jamais, mon Dieu, jamais la grandeur
de ma reconnaissance ne pourra
égaler la grandeur de vos bienfaits ,
du moins je vous offrirai celle de tous
les sentimens de mon coeur. Une reconnaissance
sincère , qui vienne du fond
du coeur , et qui en soit l’expression ;
une reconnaissance vive , proportionnée ,
autant que je le pourrai , à la
magnificence de vos dons ; une reconnaissance
constante, qui durera autant
que ma vie , et qui , comme je l’espère ,
se perpétuera dans l’éternité.
Recevez , mon Dieu , ces sentimens ,
et ajoutez cette grâce à toutes celles
dont vous n’avez cessé de me combler
depuis que je suis au monde.



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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Amour de Dieu.

Diligam te, Domine , fortitudo mea. Psal. 17.
Je vous aimerai, Seigneur, vous qui êtes toute ma
force.


Vous aimer et vous servir, ô mon
Dieu , ô mon unique et souverain
bien ! voilà quel sera désormais l’unique
désir de mon coeur, l’unique occupation
de ma vie et l’unique soupir
de mon ame. Je connais le néant et la
vanité de tout le reste ; hélas ! je ne
l’ai connu que trop tard ; mais enfin
je le connais et je m’en détache pour
toujours , afin de me donner à vous y
de ne vivre et ne respirer plus que
pour vous.



Diligam te. Oui , mon Dieu , je
vous aimerai et je vous aimerai de
tout mon coeur ! il sera tout à vous
parce que vous ne l’avez créé que
pour vous.



Diligam te. Je vous aimerai pardessus
tout et préférablement à tout.
Que pourrai-je mettre en parallèle
avec vous et vos perfections adora-
blés.



Diligam te. Je vous aimerai; et je
n’aimerai que vous , ou du moins ,
tout dans vous et en vue de vous.

Que pourrais-je trouver dans tout le
reste , qu’affliction d’esprit et amertume
de coeur ?



Diligam te. Je vous aimerai et je
vous aimerai uniquement pour vous-même,
pour vos bontés , vos amabilités,
vos perfections infinies, point
d’autre motif, en vous aimant, que
vous-même. Et pour vous aimer, fallût-
il quitter tout, sacrifier tout et renoncer
à tout , tout sera quitté , sacrifié,
renoncé sans réserve. C’est un
bien léger sacrifice que celui des biens
de ce monde , pour acquérir le trésor
de votre divin amour ; mais comme
je sais que le véritable amour ne se
montre que par les effets, je ne me
contenterai pas de vous le dire et de
vous le promettre, je tâcherai de vous
le prouver par les oeuvres ; et dés ce
moment , voici à quoi je m’engage
envers vous , avec le secours de votre
sainte grâce , dont votre bonté même
m’assure.



Pour vous et pour vous aimer ,
je renoncerai à tout ce qui pourrait être
un obstacle à votre saint amour ; pour
vous et pour vous aimer ,
je pratiquerai fidèlement
tout ce que je croirai
être de votre bon plaisir. Pour vous
et pour vous aimer ,
je me ferai violence
moi- même. Je dominerai mes
passions , je mortifierai mes penchans,
je combattrai mes inclinations et mes
répugnances , je me priverai des plaisirs
et des satisfactions permises. Pour
vous et pour votre saint amour, je
recevrai avec résignation les croix et
les afflictions que vous daignerez m’envoyer ;

c’est sur-tout par la croix que
se montre l’amour ; c’est sur là croix
que vous nous avez montré l’excès de
votre amour ; c’est au pied de la croix
que j’irai vous offrir l’hommage du
mien.
Quel bonheur pour moi , et
quelle bonté dans vous , que, malgré
toutes mes offenses , vous me permettiez
encore de vous aimer ! Diligam
te.
Oui , mon Dieu , Dieu d’amour ,
je vous aimerai de tout mon
coeur dans le temps , espérant de vous
aimer plus parfaitement dans l’éternité.



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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Paix de l’ame.

Pax multa diligentibus legem tuam. Psal. 118.
Ceux qui aiment votre sainte loi, jouiront d’une douce
paix.



Rien de si vrai , ô mon Dieu ! la
paix sera toujours le partage de ceux
qui seront fidèles observateurs de votre
loi sainte; ce n’est même que dans
votre service qu’on peut la trouver.

Le monde pourra la promettre , mais
le monde ne saurait la donner, mundus
dare non potest pacem.
(Joan.14.)

Hélas ! je ne l’ai que trop malheureusement
éprouvé ; ai-je jamais goûté de
paix véritable , tandis que j’ai été au
service du monde pervers et trompeur ?
De quoi ma vie était-elle remplie ?
Que de tristes jours, jours de troubles
et d’agitations , jours de nuages et
d’obscurité , jours de terreurs et d’alarmes !


Non , mon Dieu , il n’y a de
paix que dans votre saint service et
dans votre divin amour. Mais , hélas ?
l’ai-je véritablement, ce saint amour,
et puis - je me flatter d’avoir place
dans votre coeur ?
Tout ce que je
puis dire , ô mon Dieu ! c’est que je
le desire dans toute l’étendue de moit
coeur ; c’est que je vous le demande
avec toute l’instance dont mon ame
est capable ; c’est que je l’espère de
votre infinie bonté ; c’est que si j’ai
le bonheur de le posséder , je m’estime
plus heureux que ai j’avais la possession
de tout l’univers ; c’est enfin
que je n’oublierai rien pour conserver
cette possession , fallût-il pour cela
perdre les biens , la liberté , la santé ,
la vie même.
Que peut-on perdre
quand on possède l’amour et le coeur
de son Dieu ?
Et quel bien peut-on
posséder ; si on est privé du souverain
bien ! Que je vous aime donc à
jamais, ô Dieu d’amour ! vous êtes par
excellence le Dieu de la paix ; ce n’est
que dans vous et dans votre saint service
qu’on peut la trouver. Elle ne
saurait être constante et imperturbable
en cette vie , en ce lieu de combats ;
ce n’est que dans le ciel , dans
la véritable région de la paix , qu’elle
sera pleine et parfaite ; prions , souffrons,
combattons généreusementpour
la mériter , elle nous dédommagera
de tous nos combats.



Ayons la paix avec Dieu par la fidelle
observation de là loi. Ayons
la paix avec le prochain par une charité
tendre envers tous. Ayons la paix
avec nous-même par la victoire de nos
passions.



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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Tout contribue au bien de ceux qui
aiment Dieu.


Diligentibus Deum omnia cooperantur in bonum
Rom. 8.



L’intelligence et la vérité de cet
oracle ne se présentent pas d’abord à
tous les esprits. Eh quoi ! dira-t-on
peut-être , combien de personnes qui
servent Dieu , qui aiment Dieu , et
qui cependant souffrent , gémissent ,
sont malheureuses , et ne trouvent
dans la vertu que la pesanteur de la
croix et les amertumes du calice ?
Rien ne tourne à bien pour eux, tous
leurs projets, quoique saints, échouent
et sont renversés. Tels sont les doutes
inquiets , les nuages sombres qui
semblent obscurcir cette vérité.



Malgré tous ces doutes et ces nuages,
l’oracle est infaillible , et il sera
éternellement vrai de dire que tout
tourne au bien de ceux qui aiment
Dieu : je dis tout , et souvent même
les choses qui paraissaient d’abord
les plus contraires et les plus opposées,
par une disposition admirable
de la providence , sont celles qui
conduisent plus sûrement à une heureuse
fin.
Voyons-le dans des exemples
sensibles.



Qui aurait dit , en voyant Joseph
dans le fond d’un cachot , que ce serait
du fond de ce cachot , qu’il serait un
jour élevé comme sur le trône ? Qui
aurait pensé , en voyant les trois enfans
au milieu des flammes dans la
fournaise , que ces flammes et cette
fournaise deviendraient pour eux comme
un lieu de rafraîchissement , et
les feraient triompher de toute la fureur
du tyran ? Qui aurait jamais pu
s’imaginer , en voyant Daniel dans la
fosse aux lions , où l’avait fait jeter
l’envie de ses ennemis,, que non-seulement
il en sortirait plein de vie et de
gloire , mais que ceux qui l’avaient
fait condamner , seraient eux -mêmes
la proie des lions et les victimes de
leur haine et de leur vengeance ?



Ainsi yous plaisez - vous , ô mon
Dieu ! à faire éclater votre puissance,
en protégeant ceux qui vous aiment :
que si quelquefois vous paraissez les
laisser succomber pour un tems sous
le poids de leurs afflictions , ce n’est
que pour les en retirer ensuite d’une
manière plus éclatante.



Rendons gloire à Dieu : rappelons
le cours de notre vie ; combien de fois
nous sommes-nous trouvés nous-mêmes
dans des circonstances si tristes ,
dans des événemens si terribles que
nous croyions tout perdu sans ressource ,

et d’où cependant Dieu nous a heureusement
délivrés par des voies si
extraordinaires, si ineffables, qu’elles
semblaient tenir du miracle.



Après tout , quand on dit que tout
contribue au bien des élus , ce n’est
pas toujours un bien temporel , un
bien périssable , mais c’est sur-tout
un bien spirituel et céleste qui tourne
à l’avantage de notre ame et de notre
salut. Et qu’importé, après tout, que
nos projets échouent , que nos biens
nous soient enlevés , que notre fortune
soit renversée , si sur les débris de
notre fortune Dieu élève l'édifice de
notre salut !



O mon Dieu , que nous sommes
aveugles sur nos vrais intérêts !
Nous
nous plaignons, nous gémissons dans
le tems de ce qui doit faire le sujet
de notre joie et de notre reconnaissance
dans l’éternité. Nous regardons
souvent comme un mal ce qui dans
vos vues doit contribuer à notre vrai
bien , et nous regardons comme un
bien ce qui par les événemens nous
conduirait au dernier des malheurs ;

disposez donc de nous , ô Dieu saint !
selon vos vues et non selon les nôtres ;
vous savez la voie qui doit nous conduire
au terme ; n’écoutez ni nos affections ,
ni nos répugnances , ni nos
désirs , ni nos craintes ; dès que
vous disposerez vous-même de tout ,
les orages même et les tempêtes nous
conduiront à l’heureux port du salut.



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Re: L'AME SEULE, AVEC DIEU SEUL

Message par InHocSignoVinces »

Les prodiges de la grâce dans les âmes.

Venite et videte opéra Domini, qui posuit prodigia
super terram.
Psal. 45.
Venez et admirez les ouvrages du Seigneur, et les
prodiges qu’il a opérés sur la terre.



Dans l’ordre de la nature, Dieu
opère des prodiges éclatans qui
frappeut les yeux , et qui font
admirer sa puissance ;
mais dans
l’ordre de la grâce il opère d’autrés
prodiges qui, pôur être moins sensibles,
n’en sont ni moins admirables,
ni moins dignes de sa grandeur.



Est-il rien de si admirable, en effet,
que les effusions divines dont ce Dieu
de bonté prévient une ame, quand il
daigne l’appeler à lui d’une manière
plus spéciale ? Qui pourrait dire,
qui pourrait exprimer comme il
l’éveille du sommeil où elle était
plongée parmi les créatures, comme
il l'éclaire sur le néant des choses humaines,
comme il la tire des illusions profondes
où elle vivait ? Il va la trouver dans le tumulte
de sa dissipation pour l’attirer à lui, pour s’unir
à elle. Il la prévient des bénédictions de sa douceur ;
il lui fait goûter les attraits intérieurs de sa grâce :
que de prodiges de bonté , que de merveilles de
cette grâce , inconnues au monde , se passent dans
ces ineffables communications ? Non , il n’est rien
qui doive nous inspirer tout à la fois,
et tant d’amour et tant d’humilité.

Car ne faut-il pas que Dieu ait une
bonté infinie, pour regarder des yeux
de sa miséricorde une ame au milieu de
ses infidélités et de ses résistances ?
Cette pauvre ame est aimée sans avoir
rien en elle qui puisse attirer sur elle ces
tèndres regards ; au contraire , elle aurait de
quoi rebuter et éloigner toute autre bonté que
celle d’un Dieu ; il faut qu’il surmonte ,
par un excès d’amour , toute l’opposition ,
tout l’éloignement qu’il a essentiellement
pour tout ce qu’il y a de défectueux dans
cette âme ; il faut qu’il prenne dans son propre
cœur et dans l’océan immense de ses bontés ,
les motifs pour l’aimer et la prévenir de tant de
faveurs.



Or , comment serait-il possible , ô
mon Dieu ! qu’une âme éprouvât ces
ineffables préventions , sans s’anéantir
devant vous , sans brûler de votre
saint amour ?



Qu’est-ce qui peut d’une part tant humilier une créature, que de savoir
qu’elle n’a pour partage que les misères dont elle ne serait jamais sortie,
si vous ne l’eussiez prévenu de vos grâces ? Et de l’autre , qu’est-ce qui
peut l’enflammer davantage du divin amour , que de savoir qu’au tems
même où elle méritait peut-être votre haine , elle s’est vue prévenue de vos
grâces ; comme si elle eût dû contribuer en quelque chose à votre félicité ?



O mon âme ! reconnaîtrez - vous
jamais les obligations infinies que
vous ayez d’aimer ce Dieu de bonté ?


O aveuglement déplorable des âmes,
qui par leurs résistances et leurs infidélités
se rendent indignes de ces insignes faveurs !


Faites , Dieu des miséricordes,
que comme vous m’avez gratuitement
prévenue de vos grâces, de mon côté ,
je vous sois désormais entièrement dévouée,
intimement unie , constamment attachée,
et que par ce dévoument sans réserve ,
dans l'avenir je puisse réparer le tems et
les grâces dont j’ai si malheureusement
abusé par le passé.



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Message par InHocSignoVinces »

Maison de Dieu , maison de prières, de grâces.

Domus mea , domus orationis vocabitur. Matth. 21. Ma maison sera appelée une maison de prières.



C’est pour vous offrir l’hommage
de mes prières , que je viens dans
votre saint Temple , ô mon Dieu !
c’est votre maison , puisque vous y
habitez ; c’est votre palais sur la terre,
puisque vous y tenez votre cour ;
c’est l’image de la maison éternelle
que vous nous préparez , puisqu’elle
nous en représente la majesté et la
sainteté ; daignez donc recevoir cet
hommage de prières que jé viens vous
rendre , et faites que leur encens puisse
s’élever jusqu’au trône de votre gloire.



Mais, mon Dieu, votre saint Temple n’est pas
seulement une maison de prières,
c’est encore une maison de grâces et de
bénédictions ; c’est là où vous les répandez
avec abondance sur ceux qui viennent vous les demander.
Je vous les demande eu ce moment en
esprit d’humilité et de confiance ;
daignez les répandre sur moi selon
la grandeur de mes besoins, ou plutôt selon
l’étendue de vos miséricordes ; vous
connaissez les misères de mon ame ,
mais j’espère dans les effusions de
votre bonté. Je suis à présent devant vous ,
prosterné en votre présence , faites que
j’en ressente les effets ; et au moment où
je vous offre le juste tribut de mes prières ,
comme à mon souverain Seigneur , versez sur moi
la céleste rosée de vos grâces ,
comme mon aimable bienfaicteur et Sauveur.



Je n’entrerai jamais dans votre
saint Temple que dans un esprit de
foi , sachant que c'est la maison de Dieu ,
et l’image de la Jérusalem céleste.


J’y serai toujours avec un profond
respect , à raison de la Majesté
suprême du Dieu Sauveur qui y
réside en personne.



Je ne m’en retirerai jamais qu’après
avoir demandé votre sainte bénédiction ,
et le secours des grâces dont
j’aurai besoin au milieu des dangers
où je serai exposé.



Je me souviendrai surtout , que
c’est dans votre saint Temple que
j’ai été régénéré dans les eaux du
Baptême, et que j’ai eu le bonheur
d’être mis au nombre de vos enfans.



Enfin , je me rappelerai souvent ,
que c’est encore dans votre sainte
maison que mes cendres viendront
reposer après ma mort pour attendre
le grand jour de vos jugemens. Tant de
motifs doivent bien m’inspirer les sentimens
d’une foi vive et d’un saint respect dans la
maison de mon Dieu. Cependant, ô mon Dieu !
ces sentimens de respect et de crainte ne
diminueront point ceux de l’amour et de
la confiance que je vous dois.



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Message par InHocSignoVinces »

La voix intérieure.

Si vocem ejus audieritis, nolite obdurare corda vestra. Psal. 94. Si sa voix se fait entendre, n’endurcissez pas vos coeurs.


Imaginons-nous qu’une voix intérieure se fait entendre dans nous , et nous dit : Qui êtes- vous ? d'où venez- vous ? et où allez-vous ? Qui êtes-vous? Je suis chrétien. D’où venez - vous ? Du sein de Dieu. Où allez - vous ? A l’éternité. Courtes paroles , mais grand sujet de méditation.


Vous êtes chrétien ? vous en avez le nom ; en avez-vous l’esprit ? Vous
en portez le sacré caractère gravé dans votre ame, en avez-vous les vrais
sentimens imprimés dans le cœur ? Vous êtes chrétien ? C’est un grand nom,
mais qui vous impose de grandes obligations , les remplissez-vous en véritable chrétien ?
Votre foi paraît-elle dans vos mœurs ; votre religion se montre-t-elle dans toute votre conduite ?

Et que serait-ce si étant chrétien , vous viviez comme ne l’étant pas ,
et si la grâce ineffable que Dieu vous a faite , ne servait qu’à vous
rendre coupable à ses yeux , et plus digne de condamnation ?



Vous venez du sein de Dieu même, telle est la grandeur de votre origine;
Dieu vous a véritablement conçu dans son sein paternel, votre ame est comme
une participation de son être , une vive lumière émanée du divin soleil de justice :
c’est pour cela qu’il vous a créé à son image ; et qu’il a gravé dans vous les glorieux
traits de sa ressemblance.
Avez-vous jamais bien compris, du moins bien médité ,
la grandeur de cette origine , et par-là même la grandeur de la sainteté où elle vous appèle ?
Votre ame conserve-t-elle le glorieux privilège de son adoption ? Est-elle véritablement
l’image vivante de Dieu , et porte-t-elle encore ces glorieux traits de sa ressemblance ?
C’est à vous à vous examiner à présent , et à Dieu à vous juger un jour.



Vous allez à l’éternité , c’est pour cela que Dieu vous a créé et mis au monde ;
votre corps formé de terre , sera réduit en terre , victime des vers et du tems ;
votre ame doit avoir un autre sort pour partage ; mais il y a deux éternités différentes,
l’une de bonheur et de joie , l’autre de tourmens et de désespoir ; à laquelle des deux allez-vous ?
Je ne demande pas à laquelle des deux desirez-vous aller, mais à laquelle allez-vous effectivement ?
Voyez quel est le chemin que vous prenez , et jugez du terme où il doit vous conduire.



O ame spirituelle, ame immortelle, destinée dans les vues de Dieu à une éternité de bonheur après quelques
années de combats ,
seriez-vous assez aveugle pour vous précipiter dans une éternité de supplices et de désespoir, pour quelques jours de plaisirs passagers et toujours remplis d’amertumes ? Ici la grâce vous laisse à vos réflexions , ouvrez-lui votre cœur , et consacrez-lui toutes vos affections.


A SUIVRE...
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