La Croisade des Zouaves Pontificaux

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



3) Georges d'Héliand :


Le marquis de Ségur nous dit qu'il était fils unique d'une veuve. Leurs paroles à tous deux sont sublimes.

Voilà ce qu'il écrivait à sa mère après avoir, sur son conseil, éprouvé pendant un temps de recueillement son désir de partir pour Rome :

« J'ai bien pensé à la réponse que je devais vous donner aujourd'hui.

Il me semble que, puisque vous voulez bien faire le sacrifice de me laisser partir, le bon Dieu m'accordera le courage nécessaire pour faire cette campagne.

J'aurai autant de peine à vous quitter que vous à me voir partir.

Je sais bien que la séparation sera très dure, mais si c'est la volonté de Dieu comme je le crois, vous-même m'avez dit qu'il ne fallait pas attendre plus longtemps.

Il nous donnera du reste à tous les quatre, la force pour supporter cette épreuve.

Une fois là-bas, il y a, je le sais bien, mille chances pour une que je ne revienne pas.

Si j'y meurs, les souffrances que j'y aurais endurées m'éviteront, j'espère, du temps de Purgatoire, et, si je reviens, je ne sais quoi me dit que je serai éclopé par quelque bout. Je n'aurai donc qu'à y gagner.

Vous m'avez dit souvent que vous vouliez mon salut avant tout ; il me semble que ce n'est pas un mauvais moyen pour l'obtenir....»



Simplicité et humilité, ce sont les traits de la vraie noblesse de l'âme.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



3) Georges d'Héliand :


Sa maman avait accepté, elle avait même désiré ce sacrifice.

Elle n'avait posé qu'une condition à son consentement, en disant à son fils :

« Surtout, si tu pars, ne le fais que pour le bon Dieu, afin d'avoir le mérite de tes peines.».

Elle écrivit aussi : « Pour tout autre raison que celle de soutenir la religion et les droits du Saint Père, je ne lui permettrais pas de partir.».

Georges d'Héliand n'avait que 18 ans.

Il appartenait à une famille "déjà illustre au temps des croisades",et qui avait donné plusieurs représentants à ces saintes expéditions mises en route aux cris de "Dieu le veut !".

« A huit siècles de distance, la nouvelle croisade entreprise avec une semblable issue, contre les musulmans de nos jours, compta dans ses rangs le jeune descendant des antiques croisés.

L'héritage de la foi était venu jusqu'à lui avec le nom de ses pères, et le dernier rejeton (d'une des branches) de cette race illustre et catholique mourut, comme il convenait, les armes à la main, moissonné à la fleur de l'âge, sur le champ d'honneur de l'Eglise et de la Papauté.»


Madame d'Héliand avait bien pesé cette éventualité.

Aussi, à son curé qui la suppliait de faire remplacer par un volontaire qu'elle solderait, ce fils, l'espérance de son nom, le seul qui pût continuer dans le pays les saintes traditions de sa famille, ses bonnes oeuvres, ses bons exemples, répondit-elle :

« Monsieur le curé, ce ne serait pas la même chose, ni pour lui ni pour moi, car le dévouement ne se remplace pas.».

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



3) Georges d'Héliand :


Georges d'Héliand écrivait à un prêtre qui l'avait en partie élevé :

« Je me console en pensant que je vais à Rome pour défendre la cause de Dieu. Si je reviens, pour ma mère je l'en bénirai ; si j'y meurs, j'ai la pleine confiance que ce sera pour mon plus grand bien.... J'ai tant de fautes à expier que je suis content d'en avoir trouvé une si belle occasion ; je puis dire que c'est surtout à cause de cela que je pars.».

Quelle humilité du héros chrétien !


Sa non moins admirable mère écrivait :

« J'ai tout abandonné à Dieu, je lui ai demandé de si bon coeur, je crois, qu'il en arrivât ce qui serait pour sa gloire et le salut de mon Georges, que je ne puis voir dans son départ que la manifestation de cette volonté divine que je ne pouvais connaître autrement.»

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



4) Alfred de la Barre de Nanteuil :


La Providence donna à l'enfance et la jeunesse de ce volontaire des traits remarquables, propres à édifier les générations futures sur la façon dont elle conduit les événements.

Alfred de la Barre de Nanteuil avait deux ans quand il faillit mourir.

Il fut sauvé par le voeu, fait par ses parents devant une statue de la Sainte Vierge de le vouer au blanc s'il revenait à la vie.

Les parents, profondément chrétiens ne demandèrent la vie de leur enfant qu'à la condition que sa guérison ne nuirait point au salut de son âme.

Cette âme était pressentie pour le martyre. Aussi la guérison fut-elle instantanée.

Enfant, Alfred de Nanteuil semblait prévoir son martyre.

Il disait en riant qu'il mourrait martyr comme un de ses patrons, saint Laurent ; il choisit comme patron de confirmation saint Justin, Martyr.

Il avait 21 ans en 1860. Au retour de la communion pascale de cette année-là, il alla droit à son père et lui dit :

« Je viens de remplir un devoir, il m'en reste un à accomplir, celui d'aller défendre le Saint Père ».

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



4) Alfred de la Barre de Nanteuil :


Avant de quitter la Bretagne pour Rome, il adressa à son oncle la lettre dont les extraits suivent :

« Je viens vous faire part d'une grande décision.

Je ne l'ai pas prise à la légère : six mois de réflexion l'ont affermie ; elle a des bases solides que mes traditions n'ont fait que cimenter ; ces bases sont ma foi et mon titre de gentilhomme.

Noblesse oblige, et moi, jeune, plein de vigueur et de santé, j'userais ma jeunesse dans l'apathie pendant qu'une noble cause demande des défenseurs !

Non, non ; il est temps de prouver au monde que nous savons tout sacrifier à nos principes et que, pour nous, le titre d'enfant du Christ oblige encore davantage....

Je crois en Dieu, et je laisserais son représentant sur la terre outragé sans voler à sa défense !....

Dieu m'a donné la vie, je lui en fais le sacrifice ; elle lui appartient, qu'il la prenne....

Mais tout en faisant mon devoir, il m'en coûte, car la nature est là, et quand à vingt ans, il faut quitter famille, patrie, quelle que soit la cause qu'on va défendre, le coeur se serre et les yeux se remplissent souvent de larmes...

Oui je quitte la France avec le pressentiment que je ne la reverrai plus ; mais au moins, si je meurs, j'emporterai dans la tombe la consolante pensée que nos cadavres (car je ne serai pas seul) seront le piedestal du rétablissement du droit. Adieu.»


Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



5) Léopold de Lippe :


Son père spirituel, le curé de Ferney, rapporte de lui :

« Pensez-vous, me demandait-il quelques jours avant son départ, que si je meurs pour la défense de l'Eglise je serai martyr ?

Et sur ma réponse affirmative, un éclair de joie, que je vois encore à l'heure qu'il est tout vif dans ma mémoire, brillait dans son regard.»
.


Ce jeune Suisse de 23 ans écrivit à sa mère :

« Je suis très content et je n'ai qu'une ambition, la mort sur le champ de bataille.»

Il la trouva à Castelfidardo.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



6) Georges Miyonnet :


Il disait avant de partir pour Rome à 17 ans :

« Je n'ai pas la prétention de commander aux autres, mais j'ai celle de faire un bon soldat romain et de savoir mourir s'il le faut pour une sainte cause.»

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



7) Rogatien Picou :


Né à Nantes dans une famille de commerçants, il avait perdu sa mère à deux ans.

Il était au petit séminaire de Nantes quand il s'aperçut des sacrifices importants que son père devait consentir pour son éducation. Il abandonna alors les études pour travailler.


Entendant la nouvelle de la formation d'une armée catholique pour défendre le Pape, son parti fut pris. Voici comment il expliqua sa résolution à sa famille :


« Depuis que les malheurs de la Papauté, abandonnée des princes de la terre, ont jeté l'alarme et l'angoisse dans le monde catholique, mon coeur aussi s'est ému.

Faisant ce raisonnement que le souverain Pontife, étant ici-bas le vicaire de Jésus-Christ, devait agir en toute liberté et toute indépendance des princes temporels ;

qu'il ne le pouvait pas faire sans être maître de ses Etats ;

que quiconque attaquait ses possessions attaquait l'autorité même du Chef de la religion catholique ; par conséquent,

qu'il est du devoir de chaque fidèle de contribuer, dans toute l'étendue de ses moyens, à la défense des droits du Saint Siège, menacés par la révolution :

j'ai pensé que, ne pouvant pas fournir des secours pécuniaires puisque je n'étais pas riche, il était de mon devoir d'offrir ma vie, s'il le fallait.


Pourrais-je faire un plus bel usage de mes forces que de les employer, selon une magnifique expression, à la défense d'un saint sous la conduite d'un héros ? »
(1)



(1) C'est une parole de la duchesse de Parme, soeur du Comte de Chambord, qui venait d'être chassée de ses états. Sa petite-fille Zita fut l'épouse du pieux Charles de Habsbourg, dernier Empereur d'Autriche et Roi apostolique de Hongrie.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



7) Rogatien Picou :


« Le titre de soldat de la Croix me fait envie. Vingt-et-un ans se sont écoulés depuis que je suis au monde ; quand je pose un point d'interrogation sur mon passé, je tremble en voyant le peu que j'ai fait pour la gloire de Dieu, but de notre existence : peut-être cette action ferait-elle incliner davantage dans la balance, le plateau du bien ! » (2)

Il dit encore : « A Dieu et à son vicaire je n'ai à offrir ni fortune, ni naissance, ni talents, ni influence quelconque ; je n'ai que mon sang et je le donne ! »

Le marquis de Ségur remarque : « Dieu fit à cette oblation volontaire du généreux enfant la seule réponse digne de lui : Il l'accepta.».


(2) E. Veuillot p. 464s.

Avatar de l’utilisateur
Abbé Zins
Messages : 4169
Inscription : sam. 07 oct. 2006 2:00

Re: La Croisade des Zouaves Pontificaux

Message par Abbé Zins »

Revue Sub Tuum Praesidium, n ̊ 38 (Février 1994)


3. A C T U A L I T É D O C T R I N A L E



IV PRÉSENTATION DE QUELQUES "SOLDATS DU PAPE"



8) Hyacinthe de Lanascol :


Ce noble jeune homme voulut quitter sa Bretagne dès le début du mois d'avril 1860.

Son père, pour éprouver ses sentiments, lui demanda de passer d'abord ses examens.

Il se soumit, mais, au mois de juin,il écrivit à sa mère pour obtenir l'autorisation parentale. Il argumentait :

« Nous nous battrons pour la bonne cause ; on n'a pas peur de mourir pour la Religion.

Je veux aussi partir pour cette Croisade car plus il y aura de Français, mieux cela vaudra.

Je voudrais pouvoir enrôler tous nos amis, et ce ne sera pas de ma faute si je n'en emmène pas plusieurs....

Chère mère, je connais déjà dans l'armée du Pape une vingtaine de mes amis : il faut que j'aille aussi les rejoindre, car c'est une cause sainte.

Dieu nous aidera, et, si je l'ai déjà offensé plusieurs fois, il me pardonnera.

Oui, chère mère et cher père, à l'époque où nous vivons, on veut briser la Religion, on veut assassiner son Chef, on veut rayer le Nom de Dieu de l'esprit des hommes, on attaque tous les principes !

Eh bien ! c'est à nous de leur opposer résistance à tous ces forcenés qui bouleversent le monde ; c'est à nous de défendre nos principes, qui sont ceux des gens de bien ; et celui qui se dirait aujourd'hui convaincu de la vérité des principes que nous défendons, et qui reculerait devant un sacrifice quel qu'il fût, pour aider à les maintenir, celui-là ne comprendrait pas son devoir ! »


Répondre

Revenir à « Origines et motivations des croisades »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 9 invités