L'intérieur de Marie (R.P. Grou, S.J.)

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InHocSignoVinces
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L'intérieur de Marie (R.P. Grou, S.J.)

Message par InHocSignoVinces »

L'intérieur de Marie (R.P. Grou, S.J.)

Tiré de Manuel des âmes intérieures


Marie conservait toutes ces paroles dans son cœur.
(S. Luc, ch. II.)


Pour bien juger de l'intérieur de Marie, voyons ce
que Dieu a fait pour elle, et ce qu'elle a fait pour Dieu.
Dieu, l'ayant prédestinée à être la mère de Jésus-Christ,
1° l'a préservée du péché originel; 2" l'a enrichie des plus
grandes grâces dès le moment de sa conception ; 3° lui a
donné de très-bonne heure, et peut-être dès le sein de sa
mère, l'usage de la raison; 4° il l'a élevée à la maternité
divine, et lui a donné une part spéciale et unique à la croix,
et ensuite à la gloire de son Fils.



Marie a répondu à ces grâces de Dieu, 1° en vivant avec une
attention sur elle-même aussi grande, aussi continuelle que
si elle eût eu quelque chose à craindre de la concupiscence
et de ses suites. Quelle doit donc être notre vigilance nous
qui avons éprouvé tant de fois les funestes effets de la concupiscence !



En s'appliquant à suivre tous les mouvements de
la grâce avec tant de fidélité, qu'elle n'a jamais commis
le péché le plus léger ; qu'elle a mérité à tous les instants
de sa vie une nouvelle augmentation de grâce;
qu'elle n'a pas fait un seul acte intérieur, pas une seule action
extérieure qui n'ait eu pour but de l'unir plus
étroitement à Dieu. Quel modèle pour une âme
qui s'est donnée pleinement à Dieu !



En faisant continuellement de sa raison l'usage le plus parfait.
Et quel usage en a-t-eile fait ? Elle l'a soumise constamment aux
lumières de la foi ; elle en a fait un sacrifice perpétuel à la raison
suprême, qui est Dieu; elle ne s'est jamais permis un seul raisonnement
sur les desseins de Dieu, et sur sa conduite à son égard, quoique cette
conduite fût pleine de mystères et de contradictions apparentes.
Jamais nous n'avancerons dans la vie intérieure si nous ne faisons le
même usage de notre raison.
Dieu conduit les âmes par des voies opposées
à toutes les vues humaines; il se plaît à renverser tous nos jugements,
à déconcerter toutes nos prévoyances, à tromper toutes nos attentes.
Nous n'avons qu'un seul parti à prendre, qui est de ne point nous regarder,
de ne point raisonner sur ce que Dieu opère en nous, et de nous conduire
par la foi et par l'obéissance.



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InHocSignoVinces
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Message par InHocSignoVinces »

4º En se disposant, sans le savoir, à la maternité divine par ce qui devait humainement la priver à jamais
de cet honneur. Toutes les filles de Juda s'empressaient de se marier, afin de compter le Messie dans leur postérité.
La stérilité était pour elles un opprobre. Marie se croit indigne de prétendre à la qualité de mère de Dieu. Dès l'âge
le plus tendre, elle se présente au temple ; elle y consacre à Dieu sa virginité, et, selon les idées de sa nation, elle
renonce pour jamais à la plus haute prétention des personnes de son sexe et de sa tribu. Ce n'est pas en aspirant à
de grandes choses, en concevant de grandes vues et de grands desseins qu'on parvient à la sainteté, ni qu'on se dispose
aux desseins de Dieu, bien différents des nôtres. C'est en s'humiliant, en s'enfonçant dans sa bassesse et dans son néant,
en se reconnaissant indigne de toute grâce, en craignant toute vue d'élévation, et en la rejetant comme une suggestion
de l'esprit d'orgueil.



Quant à la croix de Jésus-Christ, Marie y a eu une
si grande part, que depuis la naissance de son Fils
jusqu'à sa mort, elle a ressenti le contre-coup de tout ce
qu'il a souffert non-seulement de la part des hommes,
mais de la part de Dieu. Pour s'en former quelque idée,
il suffit de considérer qu'elle avait pour son Fils un amour
aussi grand que puisse l'avoir une créature:
qu'elle l'aimait incomparablement plus qu'elle-même;
qu'elle lui était intimement unie, mais d'une union telle,
que Dieu n'en peut pas former de plus grande; qu'elle
ne vivait point en elle-même, mais dans son Fils; que
tous les sentiments qu'éprouvait Jésus-Christ se
communiquaient au cœur de sa mère avec toute la
force et l'étendue dont une pure créature était capable.

Élevons-nous donc à ce qui se passait dans l'ame de
Jésus-Christ touchant la gloire de son Père outragée
par les hommes, touchant sa sainteté déshonorée par
le péché, touchant sa justice dont il était la victime,
touchant tant de millions d'âmes à qui son sang devait
être inutile, et même funeste par l'abus qu'elles en
devaient faire. Et disons hardiment que l'âme de Marie
éprouvait à proportion les mêmes impressions.



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Message par InHocSignoVinces »

Jésus-Christ s'est sacrifié sur la croix en se livrant à toute la rigueur de la justice divine. Marie s'est sacrifiée elle-même, et plus qu'elle-même en sacrifiant Jésus-Christ, et en consentant à l'accomplissement des desseins de Dieu sur la rédemption du genre humain : en sorte que les plus grands sacrifices de la vie intérieure sont incomparablement au-dessous du sien, et par l'étendue, et pour l'intimité, et pour la douleur incompréhensible qu'elle ressentit. Quand nous aurons passé par les dernières épreuves, si Dieu nous en fait la grâce, nous aurons alors une faible idée des épreuves de Marie. Pour le commun des chrétiens, il ne voit dans la passion de Jésus-Christ que les tourments du corps, et dans Marie, que la compassion qu'elle eut des tourments de son Fils.


L'intérieur de Marie fut donc une copie, mais la copie la plus ressemblante de l'intérieur de Jésus-Christ. Comme Jésus s'immola continuellement à son Père durant tout le cours de sa vie, Marie immola aussi continuellement Jésus dans son cœur, et s'immola avec lui au Père céleste.


Comme Jésus s'humilia et s'anéantit jusqu'à se regarder comme chargé des iniquités de l'univers, Marie
s'humilia et s'anéantit en se regardant comme la mère de ce pécheur universel, de cet objet de la malédiction
divine ; et elle entra pour elle-même, autant qu'il était possible, dans les dispositions de son Fils.



Comme Jésus aima les hommes jusqu'à leur donner non-seulement la vie de son corps, mais la vie de son âme, Marie a aimé les hommes jusqu'à leur donner dans Jésus-Christ ce qui lui était plus cher que sa propre vie et que son âme.


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Re: L'intérieur de Marie (R.P. Grou, S.J.)

Message par InHocSignoVinces »

Que dirai-je à présent de l'oraison de Marie ? Qui
pourrait en parler dignement ? Jésus-Christ fut l'unique
objet de ses pensées, l'unique objet de son amour ; depuis
sa résurrection, elle ne fut plus que de corps sur
la terre, et son âme le suivit, pour ainsi dire, dans le
ciel. Elle ne fit plus que languir après son Fils, et que
s'élancer vers lui par des désirs d'une véhémence
inexprimable.
Son unique distraction, si on peut l'appeler de
ce nom, fut de prier pour l'Eglise naissante, et de s'intéresser
à son progrès.



Avec une si haute élévation de sentiments, que fut la sainte Vierge à l'extérieur ?
Une femme du commun, une femme pauvre et vivant de son travail, occupée
pendant trente ans à Nazareth du soin d'un petit ménage, confié depuis à saint Jean,
qui partagea avec elle les oblations des fidèles. Quel bruit a-t-elle fait dans le monde ?
Par quelle grande œuvre s'est-elle signalée aux yeux des hommes? Qu'a-t-elle fait à
l'extérieur pour la propagation de l'Évangile ? Cependant, c'est la Mère de Dieu,
c'est la plus sainte des créatures; c'est celle qui a eu le plus de part à la rédemption
du genre humain et à l'établissement de la religion chrétienne.
Oh ! que les idées de Dieu sont différentes des nôtres ! Oh ! que les voies qu'il prend pour parvenir à ses fins sont éloignées de nos voies ! Que l'obscurité, que la retraite, la solitude, la prière en silence, sont agréables à ses yeux, et mille fois plus grandes que toutes les oeuvres d'éclat !


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Re: L'intérieur de Marie (R.P. Grou, S.J.)

Message par InHocSignoVinces »

Oh ! que c'est être tout devant Dieu que de n'être rien, de ne prétendre à rien, de n'aspirer qu'à être ignoré, oublié, méprisé, regardé comme ce qu'il y a au monde de plus vil et de plus abject ! Si la vie de la sainte Vierge ne nous apprend pas cette grande vérité, si elle ne nous la fait pas aimer, si elle n'étouffe pas en nous tout désir d'être quelque chose, si elle ne nous convainc pas que, pour se retrouver en Dieu, il faut se perdre tout à fait en soi-même, quel exemple plus sensible, quelle leçon plus puissante sera capable de nous persuader ? Jésus et Marie démontrent à tout chrétien que Dieu ne tire de véritable gloire ici-bas que de notre anéantissement. Ils nous démontrent encore que, plus on a été anéanti sur la terre, plus on est grand, heureux, puissant dans le ciel.


Quelle est donc la solide dévotion envers la sainte Vierge ? L'imitation de son intérieur, de ses bas sentiments d'elle-même, de son amour pour l'obscurité, le silence, la retraite ; de son attrait pour les petites choses ; de sa fidélité à la grâce; de la simplicité de son recueillement et de son oraison, dont l'unique objet fut Dieu et sa volonté, Jésus-Christ et sou amour; du sacrifice continuel d'elle-même, et de ce qu'elle aimait et devait aimer plus qu'elle-même. Demandons-lui tous les jours qu'elle nous serve de guide et de modèle dans la vie intérieure, et qu'elle nous obtienne les grâces qui nous sont nécessaires pour répondre aux desseins de Dieu sur nous. Ces desseins sont certainement des desseins de mort et de destruction.


FIN


Santísima Virgen María, a Vos me confío y os confío el curso que mi vida y la vida de mi querido hermano en la Fe van a tomar muy pronto. Nos abandonamos por completo a la Divina Providencia y os imploramos que nos ayudéis y nos enseñéis a conformarnos en todo a la Divina Voluntad.
Hacednos mansos y humildes de corazón, hacednos verdaderamente pequeños, haced que nos veamos tal cual somos, es decir, miseria y pecado, la nada más absoluta, y que este pensamiento sirva para humillarnos y confundirnos siempre ante Dios y ante nuestros hermanos. Sed Vos la madre de nuestras almas y llevadnos hasta el puerto seguro de la salvación, para que cuando todo acabe podamos cantar vuestras alabanzas en compañía de Vuestro Divino Hijo y Señor Nuestro Jesucristo, y de sus ángeles y santos en el Cielo.

María Santísima, madre de Dios y madre nuestra, ¡rogad por nosotros!

Amén.+
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