LE MARTYRE DE MARGARET CLITHEROW, A YORK, LE 25 MARS 1586.
La vie de Margaret Clitherow a été écrite peu de temps après la mort de la martyre par John Mush, jésuite, confesseur de la jeune femme. Cette vie contient d'utiles détails noyés parmi des considérations et des dissertations dont la lecture ne présente plus qu'un minime intérêt. Le document a été publié par le R. P. John Morris, à qui nous devons une préface et des notes qui complètent et rectifient plusieurs points dont la connaissance était indispensable et dont le premier biographe ne s'était pas soucié. C'est ainsi qu'il passait sous silence la date de naissance de Margaret.
Margaret eut pour père M. Thomas Middleton, citoyen d'York et fabricant de chandelles, enterré à l'église Saint-Martin (Coney-Street) le 16 mai 1567. La mère de Margaret nous est mal connue. De ce ménage Margaret naquit en 1555 ; elle fut mise à mort en 1586.
Le biographe, John Mush, était un prêtre séculier, homme de mérite qui eut l'occasion de donner sa mesure en ramenant la paix parmi les fidèles emprisonnés pour la foi à Wisbech. Lui-même fut prisonnier et condamné à mort pour sa foi, mais il mourut dans son lit, en 1617, dans un âge très avancé.
Margaret était née de parents protestants. Le testament de son père, daté du 14 décembre 1560, nous apprend qu'elle était la dernière de quatre enfants, deux fils et deux filles. Après le second mariage de sa mère avec Henry May, la jeune fille habita chez celui-ci jusqu'au 1er juillet 1571, date à laquelle elle épousa John Clitherow, marchand boucher, établi à York, dans le quartier appelé The Shambles.
Clitherow était protestant (1), assez riche et considéré par ses concitoyens qui le choisirent à différentes reprises pour remplir diverses charges : en 1673 il fut élu « chambellan de la cité ». Margaret, au moment de son mariage, était protestante, suivait à petit bruit les exercices de la religion officielle et paraissait surtout préoccupée du soin de son ménage. Ce fut deux ou trois ans après son mariage que Margaret se convertit au catholicisme. La raison déterminante de cette conversion ne nous est pas bien connue. Le biographe, John Mush, laisse entendre que le spectacle des souffrances endurées par les catholiques frappa vivement Margaret ; il semble que l'influence du beau-frère William Clitherow aura dû contribuer à obtenir ce résultat.
BIBLIOGRAPHIE. — John Mush, A True Report of the Life and Martyrdom of Mrs Margaret Clitherow, édité dans The Troubles of our catholic Forefathers related by themselves, edited by John Morris, S. J., in-8°, London, 1877, t. III, p. 331-440, d'après un manuscrit contemporain conservé par William Middleton, esq., Myddleton Lodge and Stockeld. Une copie s'en trouve à Saint-Mary's Convent, York (2) ; cette copie n'offre qu'un grand nombre de variantes purement verbales ; on y lit sur la première page ces mots : Now newly transcribed out of an old manuscript by Rbt. Setgr. 1654. C'est d'après cette copie que fut publiée par M. William Nicholson Life of Margaret Clitherow, en 1849. Un troisième manuscrit est conservé à Saint-Mary's College, Oscott. L'antériorité du manuscrit Middleton est hors de discussion. L'original n'a pas été retrouvé, mais on sait qu'il a été rédigé très peu de temps après le martyre de Margaret, puisqu'au moment où l'auteur le termina, Francis Ingleby, dont la mort suivit à trois mois de distance l'exécution de Margaret, était encore vivant. L'auteur s'exprime ainsi : They have martyred of late divers good catholic priests and lay persons, among whom sufered the last day at York (c'est-à-dire à la dernière exécution, 26 novembre 1585) one priest an one layman (Hughes Taylor et Marmaduke Bowes) and a little after (25 mars 1586) one woman (Margaret Clitherow). Dans le ms. Saint-Mary's Convent ce passage est devenu : They have murdered divers good catholic priests and some lay persons, four priests at London (1) and at York three priests (2) and three laymen (3) and one woman (4). On voit d'après cela que l'original du ms. Middleton est plus ancien.
Il existe quelques ouvrages de vulgarisation sur la martyre ; les principaux sont : Lætitia Oliver, Life of Margaret Clitherow, 1886 ; comtesse R. de Courson, Quatre portraits de femmes. Episodes des persécutions d'Angleterre, Paris, 1895, p. 150-196.
1. Un de ses frères était catholique, William Clitherow, ordonné sous-diacre à Reims, le 19 mai 1580; prêtre à Soissons, le 9 mai 1580.
2. St Mary's Convent possède la seule relique existante de Margaret, la main de la martyre. Cf. John Morris, op. cit., t. III, p 52. Le corps, enterré pendant la nuit qui suivit l'exécution, fut retrouvé exempt de corruption, après six semaines, par un catholique. Celui-ci l'emporta et l'emmena dans un lieu inconnu, où il fut exhumé intact huit semaines après la mort.
1. Edward Stransham et Nicholas Woodfen moururent avant Margaret, 21 janvier 1585-86,et Richard Sergeant avec William Thomson, 20 avril 1586.
2. Hughes Taylor, Francis lngleby le 3 juin et John Finglow le 8 août 1586.
3. Marmaduke Bowes, Robert Bickerdike et Richard Langley, ce dernier le ler décembre 1586.
4. Margaret Clitherow.Le martyre de Margaret Clitherow
Il existe quelques ouvrages de vulgarisation sur la martyre ; les principaux sont : Lætitia Oliver, Life of Margaret Clitherow, 1886 ; comtesse R. de Courson, Quatre portraits de femmes. Episodes des persécutions d'Angleterre, Paris, 1895, p. 150-196.