Les grandes Antiennes

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Laetitia
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Re: Les grandes Antiennes

Message par Laetitia »

Ceux que nous appelons particulièrement prophètes n'ont pas témoigné moins d'empressement. « Envoyez », dit Isaïe, « envoyez cet agneau qui doit dominer sur toute la terre. Ô cieux, faites tomber votre rosée d'en haut et que la nuée pleuve le juste ; que la terre s'ouvre et qu'elle fasse germer un Sauveur ! Ô Dieu, que ne rompez-vous les cieux et que ne descendez-vous au plus tôt ! Que les montagnes ne coulent-elles en votre présence ! » Jérémie est dans le même sentiment. « Un roi », dit-il, « régnera, il sera rempli de sagesse et il fera jugement et justice sur la terre; et le nom qu'on lui donnera, ce sera le Seigneur, notre juge. Il est ma part et mon héritage, c'est pourquoi je l'attendrai ». Tous les autres Prophètes ont de semblables mouvements extatiques : surtout le divin Daniel, qui a mérité pour cela d'être appelé l'homme de désirs : Vir desideriorum.

Après la captivité de Babylone, la prophétie sembla être éteinte parmi les Juifs, mais les gens de bien ne laissèrent pas de soupirer continuellement après le Messie. Témoin les jeunes Machabées avec leur sainte mère; le juste Siméon, qui attendait la rédemption d'Israël ; Anne la prophétesse, qui ne sortait point du temple et y passait les jours et les nuits dans un jeûne et une oraison presque continuels saint Joachim et sainte Anne, père et mère de la glorieuse Vierge, et Zacharie avec Elisabeth, les parents de saint Jean-Baptiste.

Que si tous les Saints de l'Ancien Testament ont désiré avec ardeur et empressement la naissance du Sauveur du monde, quels ont été les souhaits de celle qu'il avait choisie pour être sa mère, qui connaissait mieux que nul autre le besoin qu'en avait le genre humain, l'excellence infinie de sa personne et les fruits incomparables qu'il devait produire sur la terre, et dont la foi et la charité surpassaient incomparablement celles des Abraham, des Moïse, des David, des Isaïe, des Jérémie et de tous les autres Prophètes.

Certes, son désir fut si grand, que nous n'avons point de paroles pour en exprimer le mérite mais on ne peut concevoir quelle fut sa joie, lorsqu'elle vit qu'enfin ses souhaits et ceux de tous les anges et de tous les hommes étaient accomplis, et qu'ils l'étaient en elle et par elle, parce qu'elle allait mettre au monde l'espérance de toutes les nations et celui sur qui le ciel et la terre jetaient les yeux comme sur leur libérateur.

Ce sont ces grandes choses qui sont l'objet de la fête d'aujourd'hui. On les trouvera traitées plus au long dans Louis de Grenade, Louis du Pont et les autres livres de dévotion. Ce que nous en avons dit suffit pour exciter la ferveur des chrétiens en cette fête et pour les obliger à entrer dans les desseins de l’Église, lorsqu'elle chante avec tant de solennité les antiennes des Vêpres, qui sont autant de flèches ardentes et de désirs enflammés qu'elle envoie vers le ciel pour en attirer la vie et la lumière éternelle.

Cet article est du Père Giry.
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