Abbé D Boulet a écrit :
4. Problèmes avec la thèse sédévacantiste : Après l'étude le la possibilité théologique et canonique pour un pape de tomber dans l'hérésie, je voudrais couvrir un sujet qui nous touche de près : ce que nous devons penser au sujet des théories sédévacantistes qui se répandent autour de nous.
4.1. Au sujet des qualités de l'Église : Visibilité et Indéfectibilité : La difficulté majeure du sédévacantisme est de pouvoir expliquer comment l'Église peut continuer d'exister d'une manière visible, alors qu'elle a été dépouillée de sa tête. St. Robert Bellarmin expose la croyance universelle et constante dans la visibilité de l'Église. Il dit que c'est prouvé par la nécessité d'obéir à la tête visible de l'Église, sous peine de damnation éternelle. 14.
Et c’est ce que feraient les FSSPX en désobéissant à longueur de journées à celui qu’ils prétendent tenir pour Pontife légitime ?
Abbé D Boulet a écrit :
La visibilité de l'Église est directement liée au Pontife Romain. Le Concile Vatican I a enseigné que la permanence et la source de l'unité de l'Église dépendent de l'existence perpétuelle du Pontife Romain : "Pour que l'épiscopat fût un et non-divisé, pour que, grâce à l'union étroite et réciproque des pontifes, la multitude entière des croyants soit gardée dans l'unité de la foi et de la communion, plaçant le bienheureux Pierre au-dessus des autres Apôtres, Il établit en sa personne le principe durable et le fondement visible de cette double unité (...) Parce que les portes de l'enfer se dressent de toutes parts avec une haine de jour en jour croissante contre ce fondement établi par Dieu, pour renverser, s'il se pouvait, l'Église, Nous jugeons nécessaire pour la protection, la sauvegarde et l'accroissement du troupeau catholique, avec l'approbation du saint concile, de proposer à tous les fidèles la doctrine qu'ils doivent croire et tenir sur l'institution, la perpétuité et la nature de la primauté du Siège apostolique, sur lequel reposent la force et la solidité de l'Église, conformément à la foi antique et constante de l'Église universelle, et aussi de proscrire et de condamner les erreurs contraires, si pernicieuses pour le troupeau du Seigneur." 15 Dom Gréa utilise des termes très forts pour expliquer la perpétuité du Siège de Pierre: "Si l'institution de Saint Pierre est telle que par lui, et par lui seulement, Jésus-Christ, chef de l'Église, soit rendu visible…. Il est manifeste qu'une pareille institution doit durer autant que l'Église, puisque l'Église ne peut être un seul instant privée de la communication de vie qui lui vient de son chef. Si donc l'Église ne peut se passer un seul jour de la présence manifestée et du gouvernement extérieur et visible de son divin époux, il a bien fallu pourvoir à la succession de Saint Pierre." 16 Cette citation de Dom Gréa doit être comprise correctement. Entre la mort d'un pape et l'élection du suivant, il y a une période d'interrègne où le gouvernement visible de l'Église au jour le jour est assuré par les offices du Saint Siège. Voici comment la permanence de l'institution de St. Pierre se continue d'un pape à son successeur. Les Papes St. Pie X, Pie XI, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II établirent des règles précises pour le temps de la vacance du Siège Apostolique, entre la mort d'un pape et l'élection de son successeur. Ces règles précisent les pouvoirs de cardinaux et de la curie romaine durant l'interrègne. Le plus long interrègne de l'histoire de l'Église ne fut que de trois ans. Maintenant, pour ceux qui suivent la théorie des sédévacantistes, l'Église serait sans pape pour au moins quarante ans. Les sédévacantistes 17 prétendent qu'ils ne rejettent pas la papauté, la primauté et l'indéfectibilité de l'Église, mais c'est un fait qu'ils ne peuvent pas nous dire de façon objective qui sera le prochain pape, et par qui il sera élu. Voilà la difficulté principale de leur thèse.
Cette vérité ne contredit pourtant nullement les annonces prophétiques concernant le temps de la fin du monde, comprenant
le mystère d’iniquité et
l’apostasie générale prédits par Saint Paul (II Thes. 2,3,7),
l’abolition du Saint Sacrifice et
l’abomination dans le Lieu Saint prédits par Notre divin Maître Lui-même.
Et de fait, l’indéfectibilité de l’Eglise est plus spirituelle que temporelle.
La Hiérarchie de l’Eglise ne saurait être visible en de manifestes hérétiques, schismatiques et apostats ; ni indéfectible en ayant ou gardant l’autorité en prêchant le renversement ou la révolution en matières de doctrine, morale, liturgie, sacrements.
Là où il y a manifestes hérésies, schismes, apostasies, là il n’y a pas ni l’Eglise Militante, ni sa Hiérarchie, ni ses Membres.
L’Eglise est spirituellement, doctrinalement, moralement indéfectible, mais nullement éternelle en tant que Militante ni Souffrante. Elle n’est éternelle qu’en tant que Triomphante.
D’après les FSSPX, il y aurait au contraire défection spirituelle, morale, doctrinale ; seule la défection temporelle serait impossible.
Les portes de l’Enfer, que sont en autres l’hérésie, le schisme et l’apostasie, prévaudraient en ayant comme mis le Corps Hiérarchique Ecclésiastique comme au tombeau, mais pas en contaminant ce qui serait et resterait sa Hiérarchie légitime !?
Ainsi, un apostat sauvant sa vie temporelle en reniant ne serait point vaincu par l’Enfer, tandis qu’un Martyr mis à mort et disparu après sa mise au tombeau le serait !?
L’Enfer aurait prévalu en s’étant saisi du Corps de Notre divin Rédempteur et en l’ayant mis au tombeau, et pas si Jésus avait succombé à la tentation au désert ?
Voilà à quel renversement radical entre le spirituel et le temporel conduit l’opposition à la sentence commune des Pères, Docteurs et Papes sur la déchéance ipso facto des publics hérétiques, schismatiques et apostats, sur la volonté de ne pas regarder la réalité en face, sur le détournement et refus de considération des Prophéties concernant la période préparatoire à l’arrivée de l’Antéchrist, rendue possible par la levée de l’obstacle que constituait principalement la Papauté, et aussi la fidélité des peuples Chrétiens.