Dans le récit des Actes des Apôtres, on distingue déjà deux multitudes. D'une part, un troupeau fidèle qui croit aux miracles et goûte les œuvres de Dieu : « Ils étaient, disent les actes, dans la stupeur et l'admiration. » D'autre part, une multitude composée de ceux qui disaient en se moquant : « Ils ont trop bu de vin nouveau (1). »
Pierre qui, sans l'Esprit-Saint, a été vaincu par la parole d'une servante élève la voix avec autorité, afin de défendre, d'instruire et d'augmenter l'Eglise, exemple que ses successeurs suivront sans faillir.
« Hommes de la Judée et vous tous qui habitez Jérusalem, apprenez ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles. Non, ceux-ci ne sont pas ivres, comme vous le pensez... Mais c'est ce qui a été dit par le prophète Joël : il arrivera que dans les derniers jours, dit le Seigneur, je répandrai mon Esprit sur toute chair.
« Après donc que Jésus a été élevé à la droite de Dieu et qu'il a reçu de son père la promesse du Saint-Esprit, il a répandu cet Esprit que maintenant vous voyez et entendez (dans ses effets) (2)...
« Faites pénitence : que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ en rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit...
« Ceux donc qui reçurent sa parole furent baptisés au nombre d'environ trois mille hommes (3). »
Et voilà que du simple pêcheur de Génésareth, l'Esprit de lumière avait fait soudain un prédicateur extraordinaire.
De la Pentecôte date donc la naissance de l'Eglise; ce jour-là elle fut parfaitement constituée. Saint Jean Chrysostome appelle la Pentecôte le complément de toutes les solennités, la première ou métropole de toutes les fêtes (4).
(1) Il n'y avait pas encore à cette époque de vin nouveau, le peuple emploie cette expression, parce que ce vin porte davantage au cerveau, l'expression du texte musto peut aussi s'entendre d'une espèce de vin que les anciens empêchaient de fermenter.
(2) Actes des apôtres, chap. II, 14, 15, 33.
(3) Actes des apôtres, chap. II, 38, 41.
(4) Opera I, 11, Bened.
Neuvaines au Saint-Esprit
Re: Neuvaines au Saint-Esprit
Re: Neuvaines au Saint-Esprit
Autrefois on la solennisait presque à l'égal de Pâques, sa vigile était la même ; dans la nuit qui la précédait, on administrait le baptême aux catéchumènes (1), sacrement par lequel le Saint-Esprit prend possession des âmes. En souvenir de cette cérémonie, on bénit encore aujoud'hui les fonts baptismaux.
La Pentecôte était suivie d'une semaine entière de fêtes. Vers le milieu du dixième siècle, on ne laissa subsister que le lundi et le mardi, puis le lundi seulement ; enfin le concordat de 1802 abolit ce dernier jour [qui est resté cependant férié et chômé].
Saint Hugues, abbé de Cluny, inaugura dans son monastère l'usage de chanter prosterné, le jour de la Pentecôte, à l'office de tierce, le Veni creator, hymne si touchante, attribuée par plusieurs à saint Ambroise, mais qui parait être plutôt l'œuvre de Charlemagne.
Jadis, pendant le chant du Veni sancte spiritus, on sonnait de la trompette dans nos églises pour rappeler le bruit qui précéda la descente de l'Esprit consolateur, ce qui, pendant le Veni creator, s'exécutait, à Rome, dans la basilique de Saint-Jean-de-Latran.
(1) L'empereur Constantin et Childebert furent baptisés la veille de la Pentecôte.
Re: Neuvaines au Saint-Esprit
Autrefois, le dimanche qui précédait la Pentecôte, le souverain pontife célébrait en grande pompe à Sainte-Marie-des-Martyrs la messe du Saint-Esprit : on jetait de la coupole des roses sur l'autel et sur l'assistance. Pour cette raison, la Pentecôte s'appelait Pascha rosata (Pâques rosées ou des roses), nom que cette fête portait également en France, au moyen âge.
A l'instant où les trompettes retentissaient, du haut des voûtes de nos cathédrales gothiques tombait une abondante pluie de roses rouges. « La couleur vermeille de la rose et son parfum, dit dom Guéranger, rappelaient à nos pères ces langues enflammées qui descendirent dans le Cénacle sur chacun des cent vingt disciples, comme les pétales effeuillés de la rose divine qui répandait l'amour et la plénitude de la grâce sur l'Eglise naissante. » Cette pluie de roses est encore en usage à Messine.
Durand de Mende, dans son rational, raconte qu'au treizième siècle on lâchait pendant la messe de la Pentecôte des colombes, qui voltigeaient au-dessus des fidèles, symbole de la première manifestation du Saint-Esprit lors du baptême du Christ.
On rappelait la seconde manifestation par des étoupes enflammées qui, des arceaux de la basilique, se dirigeaient sur le peuple assemblé, ainsi que les langues de feu sur les disciples du Cénacle.
« Toi qui reposes sur le char des Chérubins, Esprit-Saint, tu es descendu aujourd'hui des cieux sur le chœur apostolique, sois béni, roi immortel!
« Toi qui t'avances sur l'aile des vents, Esprit-Saint, tu t'es partagé en langues de feu, et tu t'es reposé sur les apôtres, sois béni, roi immortel !
« Toi qui prends soin de toutes les créatures dans ta providence, Esprit-Saint, tu es venu aujourd'hui pour affirmer ton Eglise, sois béni, roi immortel (1) !
(1) Hymne arménienne du cinquième siècle attribuée à Moïse de Khorène.
Re: Neuvaines au Saint-Esprit
Si vous permettez, Laeticia, je pose cette image issue du livre d'Hugues de saint Victor : " Les six opuscules spirituels " que j'ai condensé en schéma et qui illustre un peu votre publication sur les dons du Saint-Esprit :
Il est remarquable combien l'ordre des dons du Saint Esprit correspondent au déroulement du Pater agissant sur notre sanctification lorsque nous le disons avec une véritable piété.
Il est remarquable combien l'ordre des dons du Saint Esprit correspondent au déroulement du Pater agissant sur notre sanctification lorsque nous le disons avec une véritable piété.
Re: Neuvaines au Saint-Esprit
Merci bien pour ce complément à méditer.
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