Légèreté et déficiences de la contre-argumentation avrillaise :
Se basant ensuite sur quelques lignes du
Liber diurnus fournissant de légers indices très imprécis,
le rédacteur d’Avrillais en déduit, avec une surprenante légèreté que la force d’affirmation ne corrige point mais aggrave,
puisqu’il présente dès lors pour certain ce qui ne pourrait être qu’une invraisemblable possibilité,
qu’aurait été pratiqué durant la cérémonie de l’ordination et du couronnement papal le contraire de ce qui est indiqué dans le Pontifical pour le sacre épiscopal !
A savoir que l’imposition de l’Evangéliaire aurait
suivi là, au lieu de
précéder, celle des mains !?
Ceci, avant de citer les
Statuta ecclesiae antiqua décrivant explicitement l’ordre inverse,
celui du Pontifical pour le sacre épiscopal !
Pour le besoin de sa pseudo-“démonstration”, contredisant lui-même le texte du
Liber diurnus qu’il cite,
lequel parle de prières
après les litanies des saints,
il attribue arbitrairement comme première prière une prière qui se dit
avant !
Il en saute ensuite plusieurs autres, entre celle-ci et celle qu’il compte, dès lors plus arbitrairement encore, comme la seconde prière indiquée sans aucune autre précision dans le
diurnus,
et en tire sa conclusion, qu’il veut péremptoire,
de l’inversion de l’ordre entre l’installation de l’Evangéliaire et l’imposition des mains !
Puis, revenant aux astucieuses échappatoires de Botte, il le cite à nouveau comme un oracle,
décrivant d’abord son nouveau rite inventé, avant de le comparer à des rites anciens :
"L’imposition des mains est suivie de l’expansion du livre des Evangiles sur la tête ou les épaules de l’élu.
Comme je l’ai dit plus haut, ce geste est attesté très anciennement en Syrie. Il s’est introduit a Rome pour l’ordination du pape, puis a été généralisé en Gaule par les Statuta ecclesiae antiqua, mais selon ceux-ci l’évangéliaire devait être tenu par deux évêques.
On est revenu à la tradition ancienne : l’évangéliaire est tenu par deux diacres."
Et voila joué incognito le tour de passe-passe !
Botte a placé sa botte et trompé son monde !
La gravité du nouveau geste ne consiste pas en ce que l’évangéliaire soit porté par deux évêques ou deux diacres,
ni même placé ou porté sur les épaules ou sur la tête,
mais précisément dans
l’inversion de l’ordre entre l’imposition de l’évangéliaire et celle des mains !
l’interposition d’une nouvelle matière entre la vraie matière qu’est l’imposition des mains
et la forme de la préface consécratoire,
avec nouvelle rupture signifiée entre matière et forme par la cessation de l’extension des mains juste avant (comme par hasard ! )
l’énoncé de la soi-disant “forme essentielle” !