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Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 10:14
par gabrielle
Peut-être Saint Justin et à sa suite Saint Thomas d'Aquin furent-ils grands vainqueurs des sophistes.. eux qui ont épuré la philo païenne en la retournant vers Dieu son principe premier.

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 10:15
par Abbé Zins
Saint Justin, le Philosophe devenu Chrétien, a surtout eu à s’appliquer à défendre, par ses deux Apologies devant l’Empereur et le Sénat, le Christianisme persécuté, ou à convaincre le Juif Tryphon de la réalisation dans le Christ-Jésus des Prophéties de l’Ancien Testament concernant le Messie.

C’est l’un des maîtres les plus marquants de Saint Thomas d'Aquin, à savoir Saint Albert le Grand, qui, retrouvant trace des écrits d’Aristote dans les citations qu’en faisaient les musulmans Avicenne et Averroès, en montra l’excellente richesse intellectuelle et a ainsi préparé la voie au Docteur Commun ; lequel s'appuie tellement en philosophie sur Aristote, qu’il le nomme en ses écrits “le Philosophe”, sous-entendu par excellence.

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 10:30
par Louis Mc Duff
Abbé Zins a écrit :... les sophistes... comment et par qui principalement ils ont été dominés et vaincus ?

A vous de l’expliquer, si cela vous est déjà connu.
Platon rejeta la rhétorique des sophistes…
Les sophistes avaient été également combattus par Socrate et Platon qui voyaient en eux des ennemis de la raison.
Aristote a réfuté les sophistes (voir l’image ci-dessous)

Logique d'Aristote

ImageImage

mais de là à dire qu’Arsitote, Socrate et Platon les ont dominés et vaincus, je ne saurais le dire.

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 10:33
par Abbé Zins
C’est effectivement Aristote, par ses règles logiques, qui a fourni à l’esprit humain le meilleur moyen rationnel de dépister, éventer, dénoncer, démonter et réfuter les sophismes.

Qui pourrait trouver et citer ces règles logiques d’Aristote contre les sophismes ?

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 11:50
par robert
Voici un sophisme cherchant à "prouver" que la partie est plus grande que le tout :

1° La peau du chat est une partie du chat.
2° Or, la peau du chat est plus grande que le chat.
3° Donc, une partie du chat est plus grande que le chat.

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 12:12
par Abbé Zins
Voici 2 autres sophismes “classiques”, en plus de celui cité par Robert plus haut.

1. Ce qui est rare est cher.
Or un cheval bon marché est rare.
Donc un cheval bon marché est cher.

2. Un gruyère est un fromage rempli de trous. Ainsi, plus il y a de fromage, plus il y a de trous.
Or plus il y a de trous, moins il y a de fromage.
Donc plus il y a de fromage, moins il y a de fromage.

Où se situe l’erreur ?

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 14:05
par Abbé Zins
Voici les principes logiques aristotéliciens mis en vers latins par les Scolastiques.

Leges syllogismi. Ex ipsa syllogismi essentia hae regulae deducuntur, quas scholastici memoriae iuvandae gratia versibus includebant :

1. Terminus esto triplex : maior, mediusque minorque.
2. Latius hos quam praemissae conclusio non vult.
3. Nequaquam medium capiat conclusio oportet.
4. Aut semel aut iterum medius generaliter esto.
5. Utraque si praemissa neget, nihil inde sequetur.
6. Ambae affirmantes nequeunt generare negantem.
7. Peiorem sequitur semper conclusio partem.
8. Nil sequitur geminis ex particularibus umquam.
Si quelqu’un se sent de les traduire, et mieux de les commenter, qu’il le fasse.

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 14:12
par gabrielle
Posté le: Sam Nov 29, 2008 20:32

En guise de "pénitence" après plus de 2:30 sur google voici ce que j'ai trouvé...

Terminus esto triplex : maior, mediusque minorque.

2. Latius hos quam praemissae conclusio non vult.

3. Nequaquam medium capiat conclusio oportet.

4. Aut semel aut iterum medius generaliter esto.

5. Utraque si praemissa neget, nihil inde sequetur.

6. Ambae affirmantes nequeunt generare negantem.

7. Peiorem sequitur semper conclusio partem.

8. Nil sequitur geminis ex particularibus umquam.


1. loi: le raisonnement doit contenir trois termes et trois termes seulement: majeure, mineure et moyen terme.

2. loi: Les termes ne doivent pas avoir plus d'extension dans la conclusion que dans les prémisses.

3. loi: le moyen terme ne doit pas entrer dans la conclusion.

4. loi: le moyen terme doit être universel dans l'une au moins des prémisses.

5. Si les prémisses affirment, la conclusion ne peut nier.

6. De deux prémisses négatives, on ne peut rien conclure.

7. La conclusion ne doit pas être plus forte que les prémisses.

8. De deux prémisses particulières, on ne peut rien conclure.
PS. Avant d'essayer un commentaire, j'attendrai la confirmation de M. L'abbé sur la justesse de ces traductions pendant ce temps, je pense que je vais faire reposer ma tête, des pages google elle en a vue pas à peu près !!!

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 14:18
par Abbé Zins
Posté le: Sam Nov 29, 2008 20:32

Bravo ! Comme quoi la Foi transporte des montagnes, et la persévérance finit par trouver.

Pour la traduction, cela va, sauf les 4e et 7e qu'il convient de traduire plus justement ainsi :

4. Le moyen terme doit être pris au moins une fois dans toute son extension.

7. La conclusion suit toujours la prémisse la plus faible.
Reste à expliquer le sens précis de chacune, à les commenter, avant d'en faire l'application pratique aux deux questions posées plus haut.

Car ces règles sont précisément l’outil le plus adéquat pour les résoudre avec grande précision.

Leur citation va servir à la démonstration par les faits (encore à venir pour le moment) de leur précieux apport pour la solution précise des difficultés soulevées par toutes sortes de sophismes ou faux raisonnements.

Sainte nouvelle Année Liturgique à tous !

Re: Sophistes et sophismes : où se situe l’erreur ?

Publié : jeu. 17 sept. 2015 14:25
par Arthur
Dans le sophisme proposé par M. l'abbé :
1. Ce qui est rare est cher.
Or un cheval bon marché est rare.
Donc un cheval bon marché est cher.
Peux-t-on dire que :

le moyen terme est "rare"

la majeure est "cher"

la mineure est "cheval bon marché"